Signature d'un accord, à la Poste, par la CGT

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par alex » 08 Nov 2004, 15:41

(manu @ a écrit :
Ce qui ressort c'est que la CGT a signé un accord avec la direction de la Poste, et cette dernière va inévitablement tenter de s'en servir comme un gage de confiance auprès des travailleurs pour faire passer les mauvais coups présents et àvenir. Sinon pourquoi le préambule:


Qui pensent à ces 10000 travailleurs qui vont voir leur situation devenir un peu plus confortable, moins aléatoire !
Pourquoi ne pas espérer qu'ils vont être reconnaissant à la CGT d'avoir "obtenu" cet accord et s'investir dans l'action ?
Chacun sait pourtant que le statut de CDD n'incite pas à la lutte, un CDI peut être un apport de nouvelles forces pour les postiers titulaires.
C'est maintenant à eux tous de se battre pour ne pas voir disparaître des milliers de postes de travail.
alex
 
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Message par Cornulier » 14 Nov 2004, 17:12

il y a un article trés bien dans le journal de cette semaine sur cet accord signé par la CGT.
"OFFENSIVE CONTRE LES EMPLOIS...DES SYNDICATS SIGNENT UN QUITUS A LA DIRECTION !"
tout est dans le titre!!!
Cornulier
 
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Message par alex » 15 Nov 2004, 17:18

Dans les entreprises Lutte Ouvrière n°1893 du 12 novembre 2004

La Poste : Offensive contre les emplois... des syndicats signent un quitus à la direction !


Lundi 8 novembre, le quotidien économique La tribune rendait public le plan de la direction de La Poste qui voudrait accélérer le processus de restructuration générale de l'entreprise. Le but affiché est d'économiser massivement sur "les frais de personnel", c'est-à-dire les emplois, en remettant en cause également ce qui constitue l'activité des 17000 bureaux de poste existant dans le pays.

Le président de La Poste, nommé par le gouvernement, Jean-Paul Bailly, a déclaré que le bénéfice de l'entreprise, 202 millions d'euros, était nettement insuffisant. Pour lui cela ne correspond en effet qu'à 1,1% du chiffre d'affaires qui est de 18 milliards d'euros. Son engagement est qu'en 2007 La Poste doit réaliser "une performance économique comparable à celle des autres compétiteurs".

Dans la continuité d'une politique entamée depuis des années, La Poste, qui compte près de 315000 salariés (dont un tiers de non-fonctionnaires), supprime partout des emplois. Pour arriver à rentabiliser au maximum les différentes activités, en vue d'une probable privatisation des secteurs les plus juteux, on assiste à des réorganisations continuelles, qui vont jusqu'à la fermeture de centres de tri, de services financiers et de bureaux de poste. À chaque fois, il s'agit de supprimer le maximum d'emplois possible. Le résultat: des licenciements de CDD, ou même de contractuels en CDI, surtout en province, des conditions de travail aggravées pour tous ceux qui restent et un service de plus en plus défaillant pour les usagers ordinaires. Les entreprises ont droit, elles, à un traitement privilégié.

C'est pour accélérer ce processus que La Poste, sur les injonctions du gouvernement, étudie, en plus de toutes les autres mesures en cours, la déconnection totale des services bancaires et financiers d'une part, et du traitement du courrier d'autre part, avec la création d'une "banque postale", tout cela devant faciliter la suppression du maximum de bureaux de poste et de toute une série de services existants. Encore une fois, le but revendiqué par les dirigeants de La Poste est de diminuer "le poids des charges de personnel" qui se montent à 11,4 milliards d'euros, soit 63% du chiffre d'affaires annuel. Et cela sans parler de l'avenir des retraites que les dirigeants de l'entreprise disent ne pas pouvoir supporter à l'avenir, avec le départ annoncé de 100000 personnes à la retraite d'ici 2012.

C'est ce moment qu'ont choisi une partie des syndicats, CGT en tête (premier syndicat de l'entreprise), pour signer avec empressement l'accord proposé par la direction de La Poste sur "la relation sociale au Courrier". La direction annonce la couleur dans le préambule de son accord: "La Poste connaît aujourd'hui un contexte particulier face auquel elle doit faire des choix difficiles qui engagent son avenir et sa capacité à remplir dans des bonnes conditions ses missions de service public". Certes, il est donné acte aux syndicats signataires (tous sauf SUD et la CGC), que cet "accord ne constitue pas une approbation" de la politique de La Poste, mais une fois cela dit, "les parties choisissent de travailler ensemble pour définir une nouvelle vision de la relation sociale au Courrier".

En échange d'une multitude de "chantiers de négociations" sur tout et n'importe quoi, mais pas sur l'essentiel, pas sur les suppressions d'emplois dans l'entreprise, ni même au Courrier, les syndicats vont servir de paravent aux attaques bien réelles, qu'elles soient en cours ou à venir. En fait d'engagements "concrets", en dehors d'une malheureuse prime exceptionnelle de 150 euros, il n'y a rien. Car même l'annonce de la résorption des emplois à temps partiel imposé n'est envisagée que pour 2007. D'ici là, bien d'autres emplois risquent d'avoir été "résorbés"! Quant aux CDD, "les indicateurs de suivi du taux et du nombre de CDD seront à disposition des organisations syndicales". C'est dire!

Ce qui est implicite, mais bien réel à travers cet accord, c'est que les syndicats vont s'occuper à fond de leurs "chantiers" de négociations bidon, au lieu de mettre leur énergie à préparer le personnel à répondre avec succès aux attaques de la direction. Après la SNCF, les dirigeants des syndicats signataires, dont la CGT, ont tenu à faire la démonstration, dans un secteur comme La Poste où ils ont une influence certaine, de leur sens des responsabilités vis-à-vis des directions et du gouvernement.

Paul SOREL


LO n'évoque pas le nombre des CDD concernés, 100 000 quand même, qui verront leur contrat passer en CDI.
Je ne suis pas convaincu que ces CDD souhaitaient que la CGT ne signe pas :halalala:
alex
 
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Message par Barikad » 15 Nov 2004, 17:59

http://www.lcr-rouge.org/article.php3?id_article=569
("Rouge" a écrit :ACCORD À LA POSTE

Tout bon pour la direction
La direction de La Poste a qualifié l’accord dans le secteur du courrier d’« historique ». Historique, cet accord l’est plus par la liste des signataires que par son originalité.


À quelques semaines de l’examen de la loi postale - entérinant la libéralisation totale du secteur en 2009 et la création de la banque postale - par l’Assemblée nationale, la signature de l’accord dans le secteur du courrier par la CGT est un véritable appui pour la direction. Cet accord est composé de deux volets. Le premier est un engagement de la direction à ouvrir cinq chantiers de négociations, qui devront aboutir avant fin 2005 : la revalorisation des métiers du courrier, la promotion et le recrutement, la formation professionnelle, l’égalité professionnelle et la santé au travail. Ces chantiers, dont certains sont légalement obligatoires, n’apportent aucune proposition concrète. L’autre volet concerne une série de mesures immédiates. Il s’agit d’autoriser de plein droit les agents en temps partiel imposé à bénéficier du temps complet d’ici fin 2006. Par ailleurs, La Poste s’engage à transformer 10 000 CDD en CDI pendant la même période. Enfin, une prime exceptionnelle de 150 euros sera accordée en décembre 2004 et en décembre 2005 à l’ensemble des agents du secteur courrier (essentiellement facteurs et agents des centres de tri). Si ces mesures peuvent apparaître comme positives, il n’en reste pas moins qu’elles posent des problèmes essentiels. L’accord n’aborde à aucun moment les contreparties, en termes de mobilité et de flexibilité, que devront accepter les agents. Or, il est évident que la direction ne se privera pas d’imposer des mobilités pour combler les postes des nouveaux centres de tri. La transformation de 10 000 CDD ne comblera même pas les départs en retraite. Et sans annonce d’ouverture de concours de fonctionnaires, cette mesure entérine la fin du recrutement d’agents de la fonction publique. Le contexte dans lequel a été signé cet accord pose également un problème sérieux. La mobilisation des élus contre les fermetures de bureaux et les résultats des élections professionnelles du 19 octobre, qui ont vu SUD progresser de 2,3 % pour atteindre 21,02 % et la CGT de 1,4 % (elle est à 34,81 %), fragilisaient la direction. La signature de cet accord par la CGT lui donne un grand bol d’air, au moment même où elle accélère considérablement les restructurations et le processus de privatisation. En effet, même si la direction a pris la précaution d’inscrire dans le préambule du document qu’en paraphant cet accord, les signataires ne donnent pas un aval à la restructuration du courrier - qui prévoit au bas mot plus de 40 000 suppressions d’emplois -, tout le monde comprendra qu’un paraphe ne démontre pas une volonté d’en découdre frontalement contre ces réorganisations. Cet accord porteur de régression sociale risque bien de rendre la mobilisation plus difficile, à moins que les sections CGT refusent de le cautionner. Le congrès de cette fédération, à la mi-novembre, apportera sans doute des premiers éléments de réponse.

Bruno Quignard
Barikad
 
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Message par Pascal » 15 Nov 2004, 19:24

a écrit :Article de Rouge :
La transformation de 10 000 CDD ne comblera même pas les départs en retraite. Et sans annonce d’ouverture de concours de fonctionnaires, cette mesure entérine la fin du recrutement d’agents de la fonction publique.


Je crois que tout est dit dans ces quelques phrases sur la nocivité de l'accord. Ces 10.000 travailleurs en CDD ne sont pas titularisés, et en CDI ils conservent un sous-statut par rapport à celui de fonctionnaire, et c'est justement le statut de fonctionnaire que la Poste veut supprimer pour n'avoir plus que des salariés de droit privé, et qu'il est donc possible de licencier.

Bref, derrière l'effet d'annonce (10.000 CDD transformés en CDI), c'est un accord qui vise à briser le statut d'agent de la fonction publique et à préparer les suppressions d'emplois à venir.
Pascal
 
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Message par com_71 » 16 Nov 2004, 02:04

(la poste a écrit :transformer 10000 Cdd en CDI

(alex a écrit :le nombre des CDD concernés, 10.000 quand même, qui verront leur contrat passer en CDI.


Ce n'est pas la même chose.

La poste n'est pas capable de proposer un CDI à Guéret pour faire suite à un CDD à Paris ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par alex » 16 Nov 2004, 14:27

(rojo @ a écrit : C'est 10.000 et a quel prix !


ça ressemble à une remarque d'une personne bien établie;

Encore une fois je ne suis pas convaincu que les CDD de La Poste n'espèrent pas le statut de CDI, le contexte social de l'entreprise ne changeant sans doute rien à leur appréciation !

Les modalités exactes du passage de CDD en CDI ne sont pas vraiment indiquées dans les articles de presse et c'est peut être très restrictif mais je ne me base sur ce que j'apprends et 10 000 passages en contrats CDI ne m'est pas indiffèrent car le sort de ces 10 000 travailleurs ne me l'est pas :

pas besoin d'être un laudateur des bureaucrates pour cela :x

(pascal @ a écrit :
Je crois que tout est dit dans ces quelques phrases sur la nocivité de l'accord. Ces 10.000 travailleurs en CDD ne sont pas titularisés, et en CDI ils conservent un sous-statut par rapport à celui de fonctionnaire, et c'est justement le statut de fonctionnaire que la Poste veut supprimer pour n'avoir plus que des salariés de droit privé, et qu'il est donc possible de licencier.

Bref, derrière l'effet d'annonce (10.000 CDD transformés en CDI), c'est un accord qui vise à briser le statut d'agent de la fonction publique et à préparer les suppressions d'emplois à venir.


Pourquoi ce pessimisme ?
Ces 10 000 nouveaux CDI seront, je le souhaite, mieux à même d'exiger leur titularisation, avec l'appui de leurs collègues fonctionnaires car c'est aussi leur intérêt.
Pascal préfère sans doute pas de postes du tout s'ils ne sont pas de fonctionnaires;
La Poste n'a pas attendu, accord ou pas, pour supprimer en grande quantité le nombre de fonctionnaires en ne remplaçant pas, par concours, les départs en retraite.
Et si le syndicalisme devait apparaître comme le défenseur des titulaires, oubliant les contractuels, reproche que l'on retrouve souvent chez eux, ce serait créer une division entre travailleurs, un fossé d'intérêts divergeants.
alex
 
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Message par Nadia » 16 Nov 2004, 18:13

Pourquoi ce pessimisme ?

Parce que la Poste ne se cache de vouloir supprimer environ 50 000 postes, de ne plus avoir de fonctionnaires (sauf les cadres), d'intensifier à l'outrance les cadences de travail de ceux qui restent, de saper le moral de ces derniers pour les inciter à partir.

Décrocher un CDI quand on est CDD, c'est le souhait de la plupart des personnes en CDD à la Poste. Malheureusement, malgré tous les efforts et le zêle de ces employés précaires, peu obtiennent effectivement un CDI.

La Poste fait son chantage à l'embauche (plus précaire que statut fonctionnaire) et mène une dure lutte de classe contre tous ses employés.
Nadia
 
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Message par mael.monnier » 16 Nov 2004, 19:49

Et la CGT n'est pas toute seule, FO aussi :x :
a écrit :FO satisfaite de l'accord sur "la relation sociale au courrier"

La Fédération Force Ouvrière de la Communication a signé ce matin avec la direction de La Poste un accord portant sur "la relation sociale dans les métiers du courrier".
Fruit d'une négociation soutenue, ce texte prend en compte des revendications essentielles portées par FO :
- la fin du temps partiel imposé d'ici fin 2006 pour les postiers du courrier qui le souhaitent
- la transformation de 10 000 CDD en CDI d'ici 2006
- le versement d'une indemnité exceptionnelle de 300 euros pour les postiers du courrier (150 euros en décembre 2004, 150 euros en décembre 2005).

Les syndicats signataires et La Poste se sont engagés à aboutir d'ici un an sur cinq chantiers prioritaires portant notamment sur l'augmentation des promotions et des recrutements, le renforcement de l'égalité professionnelle hommes/femmes, l'amélioration de la santé au travail.
La CGT ET LA CFTC ont également paraphé ce texte. SUD et la CGC ne l'ont pas signé, tout en soulignant qu'ils ne s'y opposeront pas…
La signature de la CFDT manque à ce jour sur ce document qui a reçu l'approbation de syndicats représentant la majorité du personnel (59,5%).
FO Communication note avec satisfaction que cette avancée dans le dialogue social, a été possible grâce à l'accord-cadre revendiqué par Force Ouvrière et validé en juin dernier.
Ainsi, Il est démontré qu'un texte dit "minoritaire" peut déboucher sur une amélioration de la pratique contractuelle, notamment au travers de la possibilité d'exercice du droit d'opposition. Celui-ci met chacun face à ses responsabilités.

Paris, le 3 novembre 2004

(Source : http://www.fo-com.com/espace_postes/031104.htm)

A comparer avec la position de SUD PTT :
a écrit :
Paris, le 3 novembre 2004
Communiqué

Accord Courrier
SUD PTT ne signe pas un accord sans ambition

Aujourd’hui 3 novembre, la direction de La Poste proposait à la signature des organisations syndicales un projet d’accord sur la relation sociale au Courrier.
Cet accord propose, pour l’essentiel, des mesures pour l’accès des CDI au temps complet, la transformation de 10 000 CDD en CDI d’ici 2006, une prime de 150 euros pour tous les agents des services du Courrier.
CGT, FO et CFTC ont signé. La CFDT réserve sa réponse jusqu’à demain 4 novembre.
Pour sa part, SUD n’a pas signé.

La Poste est souvent condamnée pour non respect du Code du travail en matière d’emploi de CDD ou CDII. Il serait donc souhaitable qu'elle prenne à bras le corps le problème de la précarité.
En effet, cet accord est le troisième accord contre la précarité à La Poste après ceux de 1996 et de juillet 1999. Ces derniers n’ont pas mis fin à la précarité et il y avait encore 28 000 CDD au 31 Décembre 2003. Il n’y a pas plus de garantie qu’il en soit autrement avec cet accord car il n’y a toujours pas d’engagement de La Poste à ne plus embaucher de personnel à temps partiel et en CDD ou d'avoir recours à l'intérim. Les transformations en CDI remplaceront seulement en partie les départs en retraite.
La Poste se refuse à organiser des concours de recrutement de fonctionnaires et à envisager un plan de titularisation des contractuels.

En outre, SUD PTT considère que, dans le cadre du maintien de l’unité de la Poste, les mesures contre la précarité ou la rémunération doivent être étendues à l’ensemble de l’entreprise et ne peuvent concerner seulement les services du courrier.

Par ailleurs, nous ne pouvons laisser dire que La Poste a une «ambition sociale» forte pour ses personnels alors qu'elle passe en force lors de la mise en oeuvre des restructurations au mépris du respect du dialogue le plus élémentaire, qu'elle ne respecte ni le Code du travail pour les salariés de droit privé ni les règles statutaires pour les fonctionnaires.
Enfin, même si la direction s'en défend, cet accord est étroitement lié au projet Cap Qualité Courrier qui va bouleverser l'organisation des services du courrier avec des milliers de suppression d'emplois, des mobilités forcées, des fermetures de centres.

SUD fera pression avec les personnels pour qu’existent enfin à La Poste de véritables mesures de lutte contre la précarité.

(Source : http://www.sudptt.fr/Pdf/3476.pdf)

Honteux pour la CGT et la FO (voir passage en rouge)...
mael.monnier
 
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