la protection de l'enfance en débat

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 30 Avr 2005, 18:02

LA PROTECTION DE L’ENFANCE NE S’IMPROVISE PAS...
ELLE EXIGE DU PERSONNEL COMPETENT, UN DEMARCHE PARTICIPATIVE ET DES PROCEDURES MAITRISEES !

L’Education, c’est l’ensemble des influences éducatives qui s’exercent sur une personne ou que la personne exerce sur son environnement. Ces influences, en se conjuguant contribuent à la construction de l’enfant comme être unique et social.
Chacun d’entre nous est le produit de son éducation et « il y en a de plus égaux que d’autres »...Des enfants vivent dès la petite enfance dans la pauvreté alors que d’autres connaissent des conditions d’existence leur assurant un développement harmonieux.
Une société humaine, solidaire doit pouvoir combler les insuffisances liées à des incidents de la vie personnelle et considérer que chaque enfant dispose de potentialités à développer ...
Elle doit permettre à chacun de pouvoir vivre décemment et à chaque enfant de pouvoir exercer l’ensemble des droits contenu dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant...
L’accompagnement des familles et la protection de l’enfance exigent que des moyens soient dégagés mais aussi que la prévention soit aux postes de commandes, ce qui suppose une volonté politique, un partenariat local et une action éducative concertée et maîtrisée


Des enfants sont maltraités physiquement ou psychologiquement, voire les deux à la fois...
La signalisation est faite parfois immédiatement et trop souvent tardivement.
L’enfant ayant subi des violences de la part de parents ou d’autres adultes depuis plusieurs mois ou même plusieurs années reste souvent exposé longtemps avant d’être placé sous protection....
Il est important que les professionnels de l’enfance que sont les enseignants et les animateurs puissent à la fois connaître les signes avant coureurs et maîtriser la démarche permettant d’avertir les services compétents concernés...
L’improvisation dans un sens ou dans un autre est mauvaise conseillère....

Alors que faire ? Comment éviter les deux écueils : le laisser faire et la précipitation

Il existe ça et là dans telle localité, dans tel service des formations qualifiantes pour les personnels, c’est ainsi que des directions départementales jeunesse et sports en relation avec le Conseil Général de leur département ont organisé des journées de sensibilisation et de formation.
Ces formations ne devraient être ni optionnelles, ni laissées à la libre appréciation ou volonté de tel décideur, elles devraient être organisées dans chaque école avec comme vecteur du personnel compétent....
La signalisation aux services de protection de l’enfance est un acte utile, nécessaire qui doit être effectué à bon escient et pas n’importe quand ! C’est une décision grave qui demande du doigté et un minimum de discrétion notamment quand subsiste un doute
Certains parents accusés à tort se sont retrouvés isolés, condamnés moralement par leurs voisins parce qu’une intervention fort visible et non motivée a été opérée.
A un certain moment les pouvoirs publics doivent pouvoir agir très vite en prenant une décision de protection immédiate de l’enfant, protection indispensable qui ne doit connaître aucun sursit d’exécution, certes mais la protection de l’enfance passe aussi et surtout par une démarche de prévention et d’accompagnement des familles...

Les familles ne sont pas volontairement défaillantes, elles sont bien souvent les victimes d’un système

Certains parents connaissent une situation sociale inextricable, un mal vivre et parfois la misère...Ils ne sont pas loin de là tous maltraitant mais leurs enfants vivent une enfance difficile : le chômage, l’isolement social, la pauvreté, un logement parfois à la limite de l’insalubrité, la rue et ses dangers comme seul temps libre, l’échec scolaire....
Ce sont là des conditions qui développent un terreau particulier, créant de la misère sociale.
Des enfants parfois violents, laissés à eux mêmes ont besoin d’être protégés.
Un million d’enfants vit sous le seuil de la pauvreté si on tient compte du mode de calcul franco français qui considère qu’un pauvre est celui qui ne dispose chaque mois que d’une somme égale à 50% du revenu médian des ménages.
Si l’on se réfère au niveau déterminé par les autres pays européens, on arrive à 2 millions d’enfants pauvres....
La pauvreté à l’échelle de masse constitue un scandale dans un pays riche comme la France.
La protection de l’enfance passe inévitablement par des mesures d’éradication de la pauvreté avec un relèvement des minima sociaux au-dessus du seuil actuel de pauvreté...Proposer un échéancier de 15 ans comme le fait la commission : « familles, vulnérabilité, pauvreté », mise en place par Douste Blazy, c’est ne pas respecter la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et laisser toute une génération ne connaître que la misère.

Des actions concrètes peuvent être menées dans le cadre d’un CCAS ( centre communal d’action social).
Ce CCAS doit exercer dans chaque commune sa fonction d’aides afin qu’aucune famille ne connaisse la pauvreté et que la solidarité ne soit pas une simple étiquette mise sur un produit frelaté...Trop de CCAS se reposent sur les associations de solidarité comme le Secours Populaire ou les Restaus du cœur..
.Les bénévoles ne sont là que pour prendre le relais en urgence quand les bureaux sont fermés, ils ne doivent pas palier les insuffisances des pouvoirs publics.

L’ accompagnement des familles est une fonction sociale essentielle !

Il n’est plus possible d’en rester à la situation actuelle qui voit se multiplier les intervenants sociaux, qu’ils dépendent du conseil général, de la DDASS, de la CAF ou de la commune, chacun disposant d’un pré carré, la famille en difficulté étant contrainte de comprendre sa situation et de trouver le bon interlocuteur...
Il faut passer d’une logique de dispositifs à une logique de personne, chacun étant soutenu et accompagné par une ou deux personnes, chargée de trouver les éléments de réponses dans le réseau local constitué.

Les enfants en difficultés doivent être identifiés, non pour être stigmatisés mais pour être soutenus par un réseau local pour l’enfance constitué et formalisé

Dans chaque commune, dès l’école maternelle, les différents professionnels de la petite enfance et de l’enfance connaissent les enfants en difficultés, que certains osent appeler des futurs délinquants alors qu’il ne s’agit que de gamins mal dans leur peau ou grandissant seuls.
Ne serait-il pas possible, nécessaire, d’ailleurs, de créer une instance de suivi éducatif et de solidarité dans chaque commune pour que les différents personnels se rencontrent et prennent parfois les dispositions qui s’imposent. ?..Il s’agirait là de réelles veilles éducatives qui ne soient pas un miroir aux alouettes mais une instance réfléchissant, délibérant et apportant l’aide nécessaire, notamment aux parents qui sont souvent submergés ou dépassés et non incapables !
C’est ainsi que par exemple, un accompagnement à la scolarité, adapté pourrait prendre vie et qu’un soutien aux familles pourrait être assuré par les professionnels disposant d’une réelle formation.
Certains enfants, notamment pré adolescents sont violents ou délinquants...
Que faut-il faire alors ?les isoler serait une solution de facilité, sources de dangers
Le lien à la famille est une nécessité vitale et éducative...Prévoir des internats éducatifs dès l’enfance même si ces centres sont conçus pour recevoir tous les publics c’est séparer les enfants de leur famille alors que chaque enfant, pour son développement personnel et social, a besoin de ses parents....
Cette séparation ne peut être qu’exceptionnelle quand la santé et la vie de l’enfant sont en danger ou lorsque les professionnels sont convaincus qu’il s’agit d’une urgence.
Cette action qui se situe à un autre niveau que la prévention et le soutien en amont est du ressort des éducateurs...Même là , il serait erroné de casser le lien familial et de placer automatiquement l’enfant ou l’ado dans une famille d’accueil...Cette séparation provisoire ou définitive ne peut être effective qu’en cas de danger pour l’enfant quand il a subi une maltraitance et que la résilience passe par une séparation.

Si chaque niveau, de la veille éducative locale instituée aux services de protection de l’enfance est spécifique, il est indispensable, sans naturellement remettre en cause l’obligation de confidentialité que des relations partenariales se nouent.
L’aide à l’enfance ne doit pas être conduite par tâtonnements ou expérimentations hasardeuses, elle exige du personnel hautement qualifié pour les interventions éducatives en milieu ouvert ou semi fermé et aussi que tous ceux qui interviennent en amont comme instituteurs, animateurs, intervenants culturels puissent disposer d’une qualification et d’espaces d’échanges.

La citoyenneté ne se réduit pas à un affichage de bonnes intentions au moment des élections municipales.
C’est à la fois une démarche et une dynamique sociale à construire

Chaque parent doit pouvoir disposer de l’aide nécessaire et indispensable lui permettant d’exercer sa fonction...
Beaucoup trop de pères et de mères sont démunis, désarmés au moment du passage de leurs enfants à la pré adolescence.
La multiplication d’initiatives locales comme les réseaux d’écoute, les universités de parents contribue à informer les familles et à les mobiliser en les rendant des acteurs éducatifs mieux préparés à remplir leur mission...
L’action menée de concert par les services municipaux, les services spécialisés du Conseil Général ou de la DDASS peut contribuer à inverser une situation où l’on constate que de plus en plus de parents sont désemparés.
Les jeunes qui discutent en bas des bâtiments ne sont pas des pré délinquants...Cette représentation de la jeunesse que possèdent encore trop d’adultes doit disparaître et il faut mettre fin à cette césure qui peut exister entre certaines générations....
Multiplier les occasions de rencontres, initier des projets communes c’est là aussi contribuer
à créer une dynamique de changement.

La protection de l’enfance est l’affaire de toutes et de tous, des professionnels, certes mais aussi des parents, mieux informés, soutenus, accompagnés.
Cette protection passe par des procédures connues et par un partenariat éducatif construit qui s’appuie à la fois sur une volonté politique et à la fois sur une mobilisation consciente de tous les acteurs présents sur un territoire, sans oublier le rôle irremplaçable que joue la famille dans le développement harmonieux et équilibré de chaque enfant.

Valière
Valiere
 
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Inscription : 07 Mars 2004, 22:35

Message par Crockette » 02 Mai 2005, 15:52

Cela dit le premier droit que le senfants devraient avoir : c'est de vivre avec des parents qui ne sont pas victimes du libéralisme économique et de ses valeurs inhumaines : le droit au travail pour tout adulte qui a des enfants !
Crockette
 


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