Stalinisme et fascisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 02 Août 2006, 18:21

(Thomas @ mercredi 2 août 2006 à 14:14 a écrit :
En quoi le KPD fait front unique avec le NSDAP ? et si oui, pourquoi ?
Si c'est juste une même consigne à un référendum, LO, la Ligue et le Parti ont fait "front unique" avec le FN et De villiers, lors du référendum sur la Constitution Européenne. Si c'est un accord politique, je ne connais pas du tout.
(trotsky a écrit :La seule phrase dans le discours de Thaelmann, du 24 juillet, qui semble être une justification sérieuse du tournant, est la suivante : " Par l'utilisation des moyens légaux d'une action parlementaire de masse, le plébiscite rouge représente un pas en avant dans le sens d'une mobilisation extra-parlementaire des masses ". Si ces paroles ont un sens quelconque, cela veut dire : nous prenons comme point de départ de notre offensive révolutionnaire le vote parlementaire pour renverser par voie légale le gouvernement de la social-démocratie et des partis du juste milieu liés à elle, pour, ensuite, renverser par la pression révolutionnaire des masses le fascisme qui essaie de devenir l'héritier de la social-démocratie. En d'autres termes, le référendum prussien ne joue qu'un rôle de tremplin pour un saut révolutionnaire. Oui, en tant que tremplin, le plébiscite serait entièrement justifié. Le fait que les fascistes votent ou ne votent pas aux côtés des communistes aurait perdu toute signification à partir du moment où le prolétariat, par sa pression, renverserait les fascistes et prendrait entre ses mains le pouvoir. On peut utiliser comme tremplin n'importe quelle planche, y compris la planche du référendum. Il faut seulement avoir la possibilité de faire effectivement le saut, non pas en paroles, mais réellement. Le problème se réduit donc au rapport des forces. Sortir dans la rue avec le mot d'ordre : " A bas le gouvernement Brüning-Braun ! " quand, d'après le rapport des forces, ce gouvernement ne peut être remplacé que par un gouvernement Hitler-Hugenberg est de l'aventurisme pur. Le même mot d'ordre acquiert cependant un tout autre sens s'il devient une introduction à la lutte immédiate du prolétariat lui-même pour le pouvoir. Dans le premier cas, les communistes apparaîtraient aux yeux des masses comme des auxiliaires de la réaction ; dans le second, la question de savoir comment ont voté les fascistes avant d'être écrasés par le prolétariat perdrait toute signification politique.

Nous considérons donc la question de la collusion des votes avec les fascistes non pas du point de vue d'un principe abstrait quelconque, mais du point de vue de la lutte des classes réelles pour le pouvoir et du rapport des forces au stade donné de la lutte.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 02 Août 2006, 18:25

(tresso a écrit :Messieurs, on liquide. On liquide les «Comités prolétariens antifascistes » ; on liquide la «démagogie anti­fasciste » ; on liquide le mot « antifasciste ». Les malheureux militants de base, qui ne savent pas ce qui se passe et qui continuent à se déclarer antifascistes, se font tirer l'oreille ; et s'ils ne comprennent pas, ils sont vite dénoncés comme anti-italiens, agents de Hitler, espions de la Gestapo, etc.., etc..


Ce qui est décrit ce n'est pas un accord Mussolini-PCI, même pas vraiment un soutien, c'est le sabotage, de l'intérieur, du PCI, par sa direction elle-même.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Matrok » 02 Août 2006, 18:49

(Koceila @ mercredi 2 août 2006 à 12:12 a écrit : J'ai vu plusieurs films italiens, notament des films de Fellini comme le "Cinéma Paradiso" où les fascistes étaient montrés comme des gens pas trops méchants qui se contentaient de faire boire de l'huile de ricing à leurs opposants.
Je n'ai pas vu Cinema Paradiso mais ce n'est pas de Fellini : c'est un film de Giuseppe Tornatore. Tu dois confondre avec Amarcord (c'est probablement la scène du cinéma sous le bombardement qui t'as induit en erreur).

a écrit :Je pense que certains intellectuels tels Fellini étaient aveuglés par leur nationalisme, mais vous qu'en pensez-vous ?


Je ne pense pas que Fellini était particulièrement nationaliste. Le sujet d'Amarcord n'est pas le fascisme, tout simplement. Ce n'en est que la toile de fond. Ce qu'il montre du fascisme, c'est ce qu'il en a vécu, et étant mome il n'avait peut-être pas une lucidité à toute épreuve.
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Message par Sterd » 03 Août 2006, 00:12

(Thomas @ mercredi 2 août 2006 à 13:03 a écrit :
Je ne comprend strictement rien.

Sur l'Italie

(Tresso a écrit :Il faut arracher l'Italie (fasciste) à ses amours avec Hitler, et la porter à combattre pour la « démocratie ». Pour cela, « nos frères en chemise noire » pourront nous apporter le plus grand appui. L'ennemi n'est plus le fascisme, c'est l'hitléris­me. Assez, donc, d'antifascisme. Il n'y a plus, en Italie, ni fascistes, ni antifascistes, comme il n'y avait plus depuis long­temps, sur les « papiers » staliniens, ni prolétaires, ni bour­geois, ni paysans pauvres, ni paysans riches, ni exploités, ni exploiteurs. En Italie, il n'y a plus que des italiens et des annihilables.  Mais ces derniers se cachent bien ailleurs que parmi les fascistes. Messieurs, on liquide. On liquide les «Comités prolétariens antifascistes » ; on liquide la «démagogie anti­fasciste » ; on liquide le mot « antifasciste ». Les malheureux militants de base, qui ne savent pas ce qui se passe et qui continuent à se déclarer antifascistes, se font tirer l'oreille ; et s'ils ne comprennent pas, ils sont vite dénoncés comme anti-italiens, agents de Hitler, espions de la Gestapo, etc.., etc.. « Tous les italiens sont des frères », proclament les staliniens, sauf les « trotskystes » qui veulent la lutte contre les « frères en chemise noire», qui font le jeu d'Hitler, dont ils sont les agents.


si c'est pas du soutien, ça y ressemble. une simple bouillie politique , c'est par exemple lorsque le PCF en appelle à l'ONU pour la paix dans le monde, ça trompe les masses mais il n'y a pas d'alliances avec personne et encore moins avec ce qu'il y a de plus réac dans la bourgeoisie, les fascistes. là, dire "frères en chemise noire" pour la milice de mussolini, c'est du soutien. le problème, c'est que je ne comprend pas pourquoi. lorsque duclos est allé en france demandé gentiment à la wehrmarcht la republication de l'huma, c'était très con politiquement mais la cause historique est le pacte germano-soviétique, là, je ne comprend pas du tout....

je répondrai sur l'allemagne que je comprend pas plus dans un petit moment...

C'est simple pourtant. A ce moment là, l'ennemi principal de Staline et de l'URSS c'était Hitler. La nouvelle politique des staliniens était de faire front commun avec tout ce qui n'était pas ouvertement pro-allemand. Ca a donné des rapprochements diplomatiques avec les "démocraties" et aussi la politique des "fronts populaires" et aussi cet bizarrerie italienne.
Ca a duré de 1933 à 1939, jusqu'au pacte Germano Sovietique. Entre 1939 et 1941 c'était encore pire. En 1940 le PCF ira jusqu'a demander aux autorités de l'occupation a faire reparaitre l'Huma. Il faudra attendre juin 1941 et l'invasion de l'URSS pour que les différents PC reviennent à l'anti-hitlérisme.
Sterd
 
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Message par Sterd » 03 Août 2006, 00:15

Et dans la période précédente, au moment ou la social démocratie était présentée comme l'aile gauche du fascisme en Allemagne. Le KPD a été jusqu'a soutenir un référendum proposé par le NSDAP en vue de dégommer le gouvernement SPD de Prusse (en 1930 ou 1931). Et je crois même me rappeler qu'il y a eu des meetings communs KPD-NSDAP à cette occasion.
Sterd
 
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Message par Combat » 03 Août 2006, 04:13

(Sterd @ jeudi 3 août 2006 à 01:15 a écrit : Et dans la période précédente, au moment ou la social démocratie était présentée comme l'aile gauche du fascisme en Allemagne. Le KPD a été jusqu'a soutenir un référendum proposé par le NSDAP en vue de dégommer le gouvernement SPD de Prusse (en 1930 ou 1931). Et je crois même me rappeler qu'il y a eu des meetings communs KPD-NSDAP à cette occasion.
On pourrait en savoir un peu plus?
Combat
 
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Message par Thomas » 03 Août 2006, 10:09

Là, je comprends mieux, le fait de tenir des meetings avec le NSDAP est différent que de voter la même chose lors d'un référendum. Parce que nous étions tous dans le NON à la Constitution sur ce forum et l'ED aussi !
Thomas
 
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Message par artza » 03 Août 2006, 10:15

Les meetings avec les nazis ou des nationalistes c'est une autre époque. L'occupation de la Ruhr.
artza
 
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Message par yannalan » 03 Août 2006, 10:37

Il y a eu des actions communes plus tard, comme les piquets de grève communs dans les transports.
Pour ce qui est de l'Italie, il faut voir aussi que même si les régimes avaient beaucoup en commun, l'alliance n'a pas été évidente au départ et en 34,l'affaire autrichienne avait failli mal se passer, mussolini aviat massédes troupes sur le col du Brenner pour dissuader Hitler d'envahir le pays. Dans ces conditions, il est possible que Staline ait voulu s'appuyer sur l'Italie.
En 38, l'alliance s'est faite.
yannalan
 
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Message par Sterd » 05 Août 2006, 09:37

(Thomas @ jeudi 3 août 2006 à 11:09 a écrit : Là, je comprends mieux, le fait de tenir des meetings avec le NSDAP est différent que de voter la même chose lors d'un référendum. Parce que nous étions tous dans le NON à la Constitution sur ce forum et l'ED aussi !

Non, pas ce référendum là. Les référendum sont toujours des pièges, mais celui là était particulièrement grossier. A l'époque en Allemagne on pouvait avoir des référendums à l'initiative de partis, a partir du moment ou on recevait plus d'un certain nombre de signature à une pétition. Ce référendum de Prusse avait été fait à l'initiative des nazis et une réponse positive aurait été une victoire pour le NSDAP.
Un peu comme si en 2001 on avait eu un référendum à l'initiative du FN, ayant comme question "Pour ou contre le gouvernement Jospin".
Sterd
 
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