(Combat @ mardi 29 août 2006 à 00:29 a écrit :Ils ont eu la meme position jusqu'en 80. Je n'ai malheureusement pas les citations precises de cette periode mais par contre je te garantis que leur position est restee la meme. Deja en janvier 79, il etait clair que Khomeni etait le vrai patron d'office. Le decalage en terme de date ne contredit donc en rien leur position continue.
En janvier 79, Khomeni n'était pas le "patron". La partie n'était pas jouée. Il n'est même pas sûr que Khomeni avait déjà le contrôle du clergé. Il y a eu une insurrection en février 79, qui n'a pas été lancée par les khomenistes. Il y avait des forces très importantes à gauche de Khomeni (pas les trotskistes, qui étaient très faibles). Il y a eu 300 000 travailleurs dans les rues de Téhéran le 1er mai. Il y a eu des manifestations de femmes. En bref, il y a eu pendant quelques mois une situation pré révolutionnaire, et il a fallu une contre-révolution née à l'intérieur de la révolution pour que s'installe la dictature.
Comme le montre la citation que tu donnes, le HKS popularisa le mot d'ordre d'élections, plus précisément celui de la convocation d'une assemblée constituante. Et il est très bien qu'il ait conservé ce mot d'ordre plusieurs mois, notamment lorsque Khomeni organisa un referendum donnant le choix entre monarchie et république islamique.
La force de Khomeni, ce ne fut pas seulement l'utilisation de l'islam comme "opium du peuple". Cela n'aurait pas été suffisant pour disloquer et atomiser le mouvement de masse. Il bénéficiait d'une alliance nouée avec des secteurs déterminants de la bourgeoisie, conclue secrètement en 1978. Il a pu s'appuyer sur les secteurs les plus pauvres de la population urbaine grâce à la mise en place de bandes armées (avec des gens rémunérés) qui ont à la fois contraint et acheté ces secteurs. En plus de la religion, il a utilisé une autre armes idéologique : l'anti-impérialisme de façade.
Malheureusement, ce n'est pas seulement en Iran que l'appui des secteurs les plus déshérités et l'anti-impérialisme de façade ont suffi pour désorienter une grande partie de la gauche et, en particulier, pour l'empêcher de mener pied à pied la lutte pour défendre les libertés démocratiques