a écrit : Quijote
Il y a quinze ans , voire plus tu disais déjà pareil ...D 'ailleurs avant Gorbachev ;, l ' Etat soviétique était un état bourgeois sans bourgeoisie , disais-tu , curieux , non ?
Tu n'as peut-etre pas tout lu. Et je te comprends...

Mais je me suis largement expliqué sur ce sujet. D'ailleurs, en Chine hier, et à Cuba aujourd'hui, n'y a-t-il pas des "Etats bourgeois sans bourgeoisie" ?
a écrit :
Maintenant il y a une certaine bourgeoisie prédatrice , mais qui n'investit en aucune manière en Russie , qui se contente de placer son fric dans les banques occidentales , une bourgeoisie dont le rôle économique se borne à cela ..
Là, Quijote, tu retardes un peu. Justement, Poutine a mis au pas les compradores.
(Peut-tre pas complètement, il faudrait une étude précise...) Aujourd'hui, on a en Russie un système qui par beaucoup d'aspects évoque le "capitalisme d'Etat", non pas dans le sens où on pouvait l'entendre en 1974; mais dans le sens où Trotsky l'entendait quand il polémiquait... avec les cpaitalistes d'Etat de son époque. C'est à dire un Etat qui joue un role dirigeant dans l'économie, possède une bonne partie du capital etc, mais laisse une place à la propriété et au profit privé.
a écrit :
Et puis , crois tu que les prolétaires russes soient cons à ce point pour ne pas voir qu 'ils ont affaire à des voleurs et que , à tout prendre , par certains côtés c'était mieux" avant ": santé , boulot , école , logement quasiment gratuit ...
Tes appréciations sur les travailleurs ex soviétiques me choque pas mal et tout à fait indigne de quelqu'un se disant communiste ...
Constater la mentalité des prolétaires à un moment donné, ça ne signifie pas les mépriser ni nier leur role historique. Dire qu'une bonne partie des prolos américains sont réacs, racistes, nationalistes, souvent plus réacs et racistes que la petite bourgeoisie américaine, est-ce les mépriser ? C'est hélas une réalité.
Bon, en ce qui concerne les prolétaires russes d'aujourd'hui, je ne prétend pas avoir fait un sondage ou une étude exhaustive sur leur mentalité. Mais, s'il existait des travailleurs communistes révolutionnaires en Russie, ça se saurait, non ?
Ce que j'ai remarqué, c'est tout de meme la violente hostilité des travailleurs avec qui j'ai pu discuter - en Pologne aussi d'ailleurs - aux idées mêmes de communisme et de socialisme qu'ils assimilent à leurs exploiteurs.
Quant à la nostalgie du stalinisme, elle est semble-t-il plus présente chez les petits et moyens bureaucrates que chez les travailleurs du rangs. C'est une nostalgie pour leurs privilèges et leur role social passé qui n'a pas grand chose à voir avec le "socialisme". Cette nostalgie est aussi présente chez les personnes âgées du même milieu. C'est une nostalgie pour l'ordre, notamment l'ordre moral (le porno à la TV fait partie de leurs obsessions), et la grandeur de l'URSS.
Les partis dits "communistes", tel celui de Ziouganov (nationaliste, antisémite etc) expriment bien cette nostalgie. D'ailleurs, il me semble que la LDC a bien expliqué ce phénomène.
Dire que "c'était mieux avant", c'est très relatif. C'est une comparaison qui n'a pas beaucoup plus de sens que la comparaison avec la vie des travailleurs d'Allemagne de l'Ouest et ceux d'Allemagne de l'Est du temps du mur. Ta remarque indique d'ailleurs un glissement nostalgique un peu inquiétant. Trotsky a plus d'une fois souligné que les conditions de vie des travailleurs soviétiques
n'étaient pas meilleures, et même pires sous certains aspects, que celles des travailleurs occidentaux. Quand il parlait d'acquis, il s'agissait avant tout de la propriété étatique.
a écrit : Com 71
Oui, on peut dire que je (et je ne crois pas être le seul) me refuse à re-discuter du sujet, du moins de la manière dont Vérié et quelques autres entendent en discuter. Expliquer et illustrer des choix, certes, mais refaire des discussions, la bouche en coeur, comme si elles arrivaient, toutes neuves, aujourd'hui, dans le mouvement révolutionnaire, il ne faut pas se moquer du monde.
Les discussions sur la nature de l'URSS datent de 1920 ou plus tôt, elles ont été menées, à chaud, par des générations de militants révolutionnaires, et tout a été dit, au moins sur l'URSS, jusqu'à la phase Eltsine-Gorbatchev.
Je regrette, Com, mais la situation continue à évoluer en Russie, en Chine et ailleurs. Elle ne s'est pas figée en 1920, ni meme en 1991. Le sort de la plus grande révolution de l'histoire humaine ne peut laisser aucun militant communiste indifférent. J'ai très bien compris que, pour LO, tout est réglé, l'affaire n'a plus d'interet. Mais si, un jour, se développe un véritable parti communiste révolutionnaire - ce que nous appelons tous de nos voeux, meme si nos réponses tactiques ne sont pas les mêmes, crois-tu qu'il échappera à ces discussions, ces interrogations, ces remises en cause ? Tu peux me dire qu'on a le temps de voir. Peut-etre. Mais, je ne crois pas qu'on abordera la prochaine période révolutionnaire de l'humanité sans se pencher à nouveau sur toutes ces questions.
D'ailleurs, cette absence d'intéret pour la théorie, n'est-elle pas liée au recul général du mouvement ouvrier et communiste ? Regarde comme, en mai 68, on ressortait tous les textes classiques sur le sujet, la passion avec laquelle les jeunes se jetaient dessus etc, et comme tout cela est retombé. Non, cet absence blasé d'interet, n'est pas vraiment bon signe !