le reportage sur France3 Nord-Pas-de Calais ce soir :
http://jt.france3.fr/player/regions/?id=b59a_1920
sujet annoncé dans les titres puis le reportage commence à environ 8mn
a écrit :
Toyota : l'extrême gauche souffle sur les braises du mécontentement
vendredi 17.04.2009, 04:51 - La Voix du Nord
Le comité de grève a voté hier pour prolonger le mouvement au moins jusqu'à aujourd'hui.
CRISE AUTOMOBILE
Après neuf jours de grève, Olivier Besancenot (NPA), Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud (LO) sont venus soutenir les ouvriers Toyota. Un peu plus de 500 personnes ont participé à ce meeting, dont des ouvriers d'autres usines automobiles du département et des membres de partis politiques.
PAR GRÉGORY PLESSE
Un barbecue sous la pluie, ce n'est jamais une réussite... Pourtant hier, les grévistes ne se sont pas démontés. Il faut dire que deux personnalités de premier plan étaient attendues. Tout d'abord, la figure mythique de Lutte ouvrière (LO), Arlette Laguiller, accompagnée de son successeur, Nathalie Arthaud. Celle qui fut six fois candidate à l'élection présidentielle s'est indignée des propos tenus par le vice-président Nonaka dans son discours (notre édition de mercredi), révélateurs selon elle de son « mépris pour la lutte des travailleurs ». Elle a par ailleurs confié pouvoir « apporter une aide morale et permettre que leur lutte soit relayée dans les médias nationaux ».
Chaudement acclamé, Olivier Besancenot, revêtu de sa polaire PTT, a assuré les grévistes de son « soutien franc, militant et à 100 % comme ce que vous réclamez pour le chômage partiel ». Partageant également son outrage à propos de M. Nonaka, il a ensuite enjoint les grévistes à s'unir entre travailleurs du secteur automobile, estimant qu'il n'y a « plus de place pour le sectarisme ».
L'appel à la mobilisation de toute la filière automobile du département d'Éric Pecqueur, délégué CGT chez Toyota et candidat LO aux européennes dans le secteur, a été partiellement entendu, puisqu'au total une centaine de représentants de ThyssenKrupp Jeumont, MCA Maubeuge, Bombardier Crespin et Renault Douai avaient fait le déplacement. À cela s'ajoutent les 240 grévistes recensés hier par la direction de Toyota. Éric Pecqueur a indiqué au cours du meeting que ce matin, le comité de grève votera pour ou contre le blocage de l'usine, une option qui semble séduire un nombre grandissant de grévistes. Déjà hier en fin d'après-midi, « une poignée d'irréductibles » selon la direction du site bloquait l'accès à l'usine à l'aide de leurs voitures.
À moins de deux mois des élections européennes, la montée au front de personnalités politiques pourrait n'être pas totalement désintéressée, comme le laissait entendre M. Nonaka dans son discours. Olivier Besancenot s'en est vivement défendu, rappelant qu'il rencontre des ouvriers dans les usines « avant, pendant et après les élections ». Idem pour Arlette Laguiller, qui estime qu'on « est sur deux plans différents. Ce combat n'a rien à voir avec les européennes » et d'ajouter, avant de signer un autographe sur l'uniforme d'un gréviste, « Eric Pecqueur n'a pas besoin de moi ». •
("reuters" a écrit :Levée des piquets de grève à l'usine Toyota d'Onnaing
Les salariés en grève du site Toyota d'Onnaing (Nord) ont levé leurs piquets de grève lundi après la signature d'un accord avec la direction. Lire la suite l'article
L'accord prévoit le paiement des jours de chômage partiel à 75% du salaire, l'étalement des retenues sur salaire pour les jours de grève et la levée des poursuites judiciaires engagées par le groupe automobile.
L'audience du tribunal de Valenciennes à l'encontre de grévistes présents sur les piquets de grève a donc été annulée.
"Nous avons décidé de lever les piquets de grève ce lundi après avoir trouvé un accord avec la direction", a déclaré Eric Pecqueur, délégué syndical CGT de l'usine.
Les grévistes réclamaient le paiement à 100% des jours de chômage partiel et le paiement des jours de grève.
Depuis jeudi soir, les lignes de production de la Yaris étaient à l'arrêt après la mise en place de quatre piquets de grève aux quatre entrées de l'usine. Environ 880 exemplaires de ce modèle sortent tous les jours de l'usine, qui compte 2700 salariés.
C'est la première fois depuis son ouverture que l'usine Toyota d'Onnaing était paralysée par un mouvement social.
a écrit :
Toyota : la grève n'est plus taboue
mardi 21.04.2009, 04:49 - La Voix du Nord
Les grévistes ont levé les barrages et la reprise du travail devrait se faire progressivement. Mais un tel mouvement chez Toyota, c'était une première.
Hier, peu avant 14 heures, grévistes et direction du site Toyota d'Onnaing ont trouvé un accord mettant fin à onze jours de grève. Cette mobilisation étant une première, elle n'a pas manqué de surprendre, y compris au pays du Soleil levant. D'autant que par-delà la question d'une meilleure indemnisation du chômage partiel, objet du conflit, il semble que c'est un ras-le-bol plus global, notamment autour des méthodes de management, qui a poussé les ouvriers, certes en minorité, à se manifester. [écoutez les réactions]
PAR LAURENT DECOTTE ET VÉRONIQUE BERTIN
region@lavoixdunord.fr
« Une grève chez Toyota ? Encore une semaine avant, personne n'y croyait », se félicite Éric Pecqueur, délégué syndical CGT. Pas franchement dans le mode de carburation du constructeur automobile nippon. Sur le site d'Onnaing, près de Valenciennes, depuis huit ans que Toyota est installé, il n'y avait pas eu de mouvement social, si ce n'est quelques petits débrayages. Selon M. Pecqueur, par ailleurs candidat Lutte ouvrière aux Européennes, « Toyota n'avait pas connu de tel mouvement depuis 1950 ». Même si le directeur de la communication du site tempère : « Je pense qu'en dehors du Japon, il y a eu d'autres grèves depuis », il est indéniable que ce qui s'est passé sur le site valenciennois est exceptionnel. Onze jours de grève et une usine bloquée pendant plus de quatre jours.
Le 3 avril, pour réclamer que le chômage partiel soit mieux indemnisé, une poignée de salariés s'est d'abord mise en grève. Le mouvement a ensuite grossi, notamment encouragé par cette déclaration du directeur du site : « Plutôt crever que de céder ». Comprendre : payer les salariés en chômage partiel à 100 %.
Le conflit s'est même durci, puisque jeudi, les grévistes ont carrément décidé de bloquer l'entrée de l'usine : paralysie et arrêt de la production.
Entre temps, la direction a sévi, onze grévistes étaient appelés à comparaître hier devant la justice. Vu cette assignation et surtout parce que les effectifs des troupes frondeuses fondaient, les grévistes, acculés, ont accepté les propositions de la direction. En cas de chômage partiel, les salariés sont indemnisés à 75 % de leur salaire brut (soit 95 % de leur salaire net), à la place des 60 % bruts initialement prévus. Mais en revanche, les grévistes n'ont pas obtenu le paiement de leurs jours de grève, comme ils le réclamaient.
Demi-victoire
C'est une demi-victoire, mais ici plus qu'ailleurs, on s'en réjouit. Car ici plus qu'ailleurs, on se félicite d'avoir osé. D'avoir créé un précédent. « C'est fini de croire qu'on est des moutons », s'emporte un salarié. On se dit « fiers » d'avoir lutté ; qu'il leur en a fallu du courage... Ils n'ont jamais été plus de 600 salariés - fourchette haute, donnée par les syndicats, hors CFDT pas partie prenante du mouvement - sur les 3 460 du site à avoir à un moment participé à la grève. Selon leur avocate, cela s'explique par les pressions subies dans l'entreprise pour décourager la fronde. À l'image de ce que les salariés disent subir au quotidien. « Pendant la grève, la nuit, on a discuté. Je me suis aperçu qu'au-delà de cette histoire de chômage partiel, on était tous là car on en a assez des pressions du management, des méthodes Toyota », explique Frédéric, ouvrier lambda. Lui-même raconte comment il s'est retrouvé à un poste isolé, « le cachot » comme il l'appelle, après « l'avoir ouverte » auprès de son chef pour défendre des copains. Damien raconte, lui, comment il est interdit de parler aux collègues lorsqu'ils sont sur la chaîne. Tout au long de la journée, hier, tous nous ont dit ce profond malaise. « On a mis un coup de pied dans la fourmilière, on espère que ça va changer les choses. » •
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