communisme ou maoïsme ?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Vérié » 22 Avr 2009, 14:58

(Sinoue @ mercredi 22 avril 2009 à 13:50 a écrit :
En Russie la classe ouvriere a qd meme acquis des "avantages", quid de la classe ouvriere chinoise?

La Russie etait elle plus industrialisée en 17 que La Chine en 49? La classe ouvriere avait elle un quelconque role, responsabilité politique dans la Chine maoiste? Cette alliance avec les autres classes, ne constitue t elle pas une sorte de capitalisme d'etat?...
La classe ouvrière a pris le pouvoir en 1917 en Russie, puis l'a perdu avec le stalinisme.

En Chine, la classe ouvrière n'a jamais pris le pouvoir. En tant que classe, elle n'a pas joué un rôle dirigeant dans la révolution, elle n'a jamais disposé d'organes autonomes comme des Soviets, des conseils ouvriers, des comités d'usine etc

Le point de vue de Convidado - maoiste dit ML, Marxiste Léniniste - revient à considérer que la direction d'un parti s'appuyant essentiellement sur les masses paysannes peut se substituer à la classe ouvrière en chair et en os, à la condition d'avoir une ligne politique juste correspondant à ses intérêts.

Même cette dernière affirmation est fausse : le PCC n'a jamais cherché à organiser les ouvriers de façon autonome. Bien au contraire, sa première préoccupation en entrant dans les villes a été de faire régner l'ordre et que les ouvriers restent au travail sans s emêler de rien.

Si la conception de Convidado était juste, cela signifierait qu'on doit réviser le marxisme, à savoir que la classe ouvrière n'est pas le moteur de la transformation socialiste de la société. Bien sûr le marxisme n'est pas une bible, mais le role du prolétariat est un de ses axes fondamentaux. C'est la seule classe qui peut transformer la société jusqu'au socialisme et au communisme, une société sans classe. La paysannerie, même plus pauvre que la classe ouvrière, ne peut pas jouer ce rôle à sa place. Car l'aspiration de la paysannerie, c'est de disposer de son petit bout de champ, puis d'un champ plus grand etc.

La Russie était plus industrialisée en 1917 que la Chine en 1947, et surtout ce n'était pas un Etat colonial soumis à l'impérialisme, en dépit de l'archaisme de ses structures.
Néanmoins, il y a beaucoup de points communs entre les deux pays, en particulier la présence d'une majorité écrasante de paysans et des structures agraires semi-féodales.

La révolution chinoise est une révolution bourgeoise radicale, à une époque où la bourgeoisie était trop faible pour en prendre la tête. C'est un appareil bureaucratique composé essentiellement d'éléments venus de l'intelligentsia des villes qui en a pris la tête, même si, comme Convidado le souligne, il y avait d'anciens ouvriers parmi eux. Mais le fait d'avoir été ouvrier ne change rien à la situation d'individus qui sont devenus des cadres guerilleros, puis des bureaucrates d'Etat. Le discours de Mao ne doit pas davantage faire illusion que le discours de Staline.

Le régime mis en place par Mao est en effet un capitalisme d'Etat où la bureaucratie joue le rôle de la bourgeoisie.

En URSS, en revanche, le prolétariat a exercé briévement le pouvoir, mais l'a perdu au profit d'une bureaucratie dont la politique et le rôle furent rigoureusement semblables à ceux de la bureaucratie maoiste.

Trotsky pensait que, bien que la classe ouvrière ait perdu le pouvoir politique, l'URSS était toujours "un Etat ouvrier dégénéré" en raison de l'étatisation de l'économie - fait sans précédent à l'époque. La Chine de Mao a montré que cette étatisation n'avait pas un caractère prolétarien, mais Trotsky est mort trop tôt pour analyser le phénomène. Le système économique de l'URSS était donc sous Staline un capitalisme d'Etat comparable en tous points à celui de Mao.
Vérié
 
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Message par jedi69 » 22 Avr 2009, 15:01

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


(El convidado de piedra @ mercredi 22 avril 2009 à 07:34 a écrit :
a écrit :Pourquoi les militants Mao à l'heure actuelle évolueraient-ils fondamentalement différemment que les militants socio-démocrate, staliniens, syndicalistes.


En effet, pourquoi? (Jedi a oublié d'ajouter "certains militants trotskystes")...

Jedi ne raisonne pas, il est obnubilé. Il ne voit pas que ces militants ont "évolué" dans tous les sens d'ailleurs et que sans une "évolution" à gauche de ces militants, comme des masses (qui ne sont pas "meilleures" dans la conception sectaire de Jedi) rien ne se fait.

Jedi il a "vu" quelques "corrompus" (montrés d'ailleurs du doigt surement) mais il "n'a pas vu" d'autres qui ont continué le combat.

Jedi raisonne de la manière suivante: les idées des dirigeants sociaux-démocrates, staliniens, syndicalistes (!), maoïstes (pourquoi il dit cela? Il n'en sait rien, l'exemple des népalais et de tant d'autres qui se sont battus "les armes à la main" montre autre chose au moins) ont évolue "pourri"...donc...donc...forcement les militants "évolueront" pareil...

Ici il y a non seulement la vision étriquée de Jedi mais aussi une conception totalement idéaliste de l'évolution de la conscience des militants et des masses. Pour Jedi il pense que la question est circonscrite à "la volonté(de militer)" et au "pourrissement (des maoïste, staliniens, tous sauf, évidement, les trotskystes...de son parti)...Pour un marxiste, bien que ces éléments jouent; le facteur principal est la dynamique de la lutte de classes.

Mais son volontarisme idéaliste le mène nécessairement à la "critique" de ses propres camarades de travail ou de classe.

Grande elle va être sa surprise quand on verra que les "pourris" se trouveront bien devant lui le jour où les masses seront en colère.
Cela je l'ai constaté plusieurs fois, non pas dans la théorie, quoique la théorie je la connais un peu, mais dans les grèves ou tout simplement au boulot.

On est tout petit, Jedi, et comme disait Mao Tse Tung, il n'y a que les masses qui sont révolutionnaires. C'est un peu anar ça, mais tellement juste en dernier analyse...


:roll:

Restes en à mes écrits.

Dans des organisations politiques maoïstes ceux qui ont des grandes responsabilités, se sont les dirigeants.

Les militants ouvriers, paysans, employés subissent, ils sont victimes des impasses politiques de leurs dirigeants. Ça a des conséquences dans leurs comportements, dans leurs agissements dans le quotidien par mis les travailleurs. Ils sont plein de contradictions, c'est inévitable.

Je ne dis pas Dirigeants maoïstes = Militants maoïstes(surtout au sein des masses laborieuses, exploitées)



Ce que tu as vécu à grande échelle, je l'ai vécu à plus petite échelle ici au sein des masses. Je sais que mes collègues ne sont pas révolutionnaires habituellement, voire certains sont franchement réactionnaires, je les ai donc vu changer comme toi se mettre en grève, en découdre avec les chefs, les patrons, le gouvernement bourgeois ... bon, c'était pas non plus révolutionnaires, mais ce sont ces mêmes armes que les travailleurs utiliseront à plus grande échelle pour la révolution.

Oui, je suis au courant de la lutte des classes, des rapports de forces, des flux et des reflux, que jusqu'à maintenant, rares ont été les périodes où les travailleurs ont relevés la tête. Je sais donc qu'il y a ces contradictions au sein des travailleurs et que ce sont les bourgeois au finale les véritables responsables, les véritables intéressés par l'implantation d'idées réformistes, réactionnaires au sein des travailleurs.

Maintenant, je sais aussi que les travailleurs ont spontanément une conscience de classe, un instinct de lutte contre les chefs, les patrons, les politiciens, l'exploitation, l'oppression en générale, ils ont des idées révolutionnaires, des rêves, des espoirs, des projets, des aspirations, leurs propres intérêts. Après deux siècles d'existence, c'est devenu plus que de la spontanéité. Les associations, les syndicats, les parti politique, les luttes séculaires en ont fait des traditions, des valeurs de gauche, des travailleurs, des exploités.

Si tu veux m'expliquer que les militants doivent comprendre l'Histoire de ces contradictions au sein des travailleurs au sein des militants implantés dans les masses exploités, je suis absolument d'accord avec toi. J'idéalise pas ni dans le sens négatif mes collègues, ni dans le sens positif. Je me limite pas à la spontanéité, aux traditions, j'approfondis, il faut de la qualité.

(le forum des amis de Lutte Ouvrière, c'est un lieu de discussion à l'écrit, c'est pas équivalent au Site de Lutte Ouvrière, et en plus, c'est pas officiel, et puis on doit être quelques 10aines à s'y exprimer ... de plus à l'écrit on défend pas les idées de la même façon qu'à l'oral ... bon, des évidences)

Maintenant le rôle des militants, c'est de trouver, de former des travailleurs révolutionnaires, communistes. Il s'agit de transformer le monde, ils s'agit donc de transformer ces collègues, sa boite, son milieu peu à peu, suivant nos forces pour les intérêts des travailleurs, des masses exploités, et au finale avec elles, à leur tête. Souvent, on recule, on se replis sur soi même, d'autres fois on avance, on fonce.

Alors comprendre ce qui s'est passé en Chine, et l'expliquer, c'est le minimum pour critiquer le maoïsme, non ? Il y a pas eu de révolution ouvrière, il y pas eu de prise de pouvoir par les ouvriers, il y pas eu d'étatisation, de collectivisation, de planification sous le pouvoir des ouvriers. C'est quand même le B.A.BA du socialisme ça, non ? Au boulot, je vais pas aller dire : "oui voilà, je suis socialiste, communiste, je suis pour que les ouvriers prennent le pouvoir comme dans tel pays, exemple la Chine" ... alors que c'est du "mytho".

Le meilleur exemple qu'on a, il a presque un siècle, c'est "le joker" ... c'est octobre 1917 ... c'est aussi ses expériences antérieurs, février 1917 ... 1905 ... 1871, la Commune de paris ... Après au cours des 2 siècles, il y a eu des expériences de double pouvoir, mais la classe ouvrière, c'est faite écraser.



Quand au rôle révolutionnaire de la paysannerie, je pense qu'on est d'accord pour dire que :

-Soit elle est dirigé par la bourgeoisie, et c'est donc une révolution bourgeoise qui est faite, et c'est la naissance d'un état bourgeois, d'un nouvel état bourgeois. D'ailleurs Mao n'est pas précurseur, c'est déjà ce qui était arrivé au Mexique au début du siècle avec Pancho Villa et Zapata.

-Soit elle est dirigé par la classe ouvrière comme en Octobre 1917, on a donc à faire à une révolution ouvrière et paysanne, et c'est la naissance d'un état ouvrier et paysan.

Oui, le rôle révolutionnaire des exploités dans les campagnes est important, mais au finale le pouvoir est tranché dans les villes, dans les usines, dans les banques, dans l'armement ... ou c'est les exploiteurs de villes qui prennent le pouvoir, la classe bourgeoise, ou c'est les exploités des villes, la classe ouvrière. Après il peut y avoir quelques nuances dans le temps et dans l'espace de la politique à appliquer, mais fondamentalement ça se résume à ça, non ?

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Message par Vérié » 22 Avr 2009, 15:54

a écrit :
Les ouvriers chinois avaient à peu près le même type de relation au pouvoir que les ouvriers russes. Le type des bénéfices a du être semblable comte tenu des différences de richesse nationale.


Sous Staline, certes !

Mais au début de la révolution, sous Lénine, c'est faux. Il ne s'agit pas de divergences d'appréciations, mais de faits : les ouvriers ont disposé pendant quelques années d'organes autonômes et les débats étaient intenses dans les organisations ouvrières. Le rapport entre le parti bolchevik et la classe ouvrière n'était donc pas du tout le même que celui du PCC avec les ouvriers chinois.

Dans un cas, le Parti bolchevik était véritablement l'avant garde de la classe ouvrière, qui a joué un rôle déterminant. Dans l'autre, le PCC est entré dans les villes comme une organisation totalement étrangère aux travailleurs, parmi lesquels il n'était plus implanté. C'est une armée victorieuse qui est entré dans Pékin et non une insurrection ouvrière qui a porté le PCC au pouvoir.

Il en résulte inévitablement des différences considérables dans les relations entre ces partis et les ouvriers, au delà des discours idéologiques qui ne doivent pas nous abuser.

Par ailleurs, désolé, Convidado, mais Mao n'a jamais essayé de créer une nouvelle internationale, mais il n'a lancé un appel aux travailleurs du monde entier etc.
Le programme de Mao était dès le départ le programme stalinien de 1928 :"La construction du socialisme dans un seul pays." C'est à dire la construction d'un capitalisme d'Etat, qu'on peut en effet considérer comme progressiste à l'échelle de la Chine, mais seulement à l'échelle de la Chine, car il a détruit les structures féodales.
Vérié
 
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Message par jedi69 » 22 Avr 2009, 19:54

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



(El convidado de piedra @ mercredi 22 avril 2009 à 11:47 a écrit :

a écrit :L'armée de Mao était implanté dans la paysannerie, elle a combattu le colonisateur japonais. L'insurrection de la paysannerie chinoise c'est faite contre l'ancien régime de kuomintang, de Tchang Kaï-chek avec le soutient militaire de l'armée de Mao, qui rapidement c'est mis à sa tête, a pris le train en marche ... mais c'est aucunement l'arment générale de toute la paysannerie, soit 500 millions d'âmes en Chine ... même pas la moitié.


D'où est ce qu'il a sorti cette invraisemblable ...idée qu'il fallait "armer toute une classe"? Il n'a jamais lu Lénine? Il n'a jamais entendu dire que le capitalisme était capable de réduire une partie importante des classes exploitées à l'imbécilité, au manque de culture et à la démobilisation?


Tu me caricatures ...

Et je penses pas que Lénine soit aussi méprisant vis à vis des classes exploitées

A chaque fois tu extrais un morceau du contexte et hop ...

C'est sûr, c'est facile de faire dire aux autres ce qu'ils n'ont pas dis ...

Exemple(EXAGÉRÉ) : Si je combats à travers ma prose le fascisme, tu vas extraire le mot "fascisme", pour dire que je suis fasciste ? :halalala:


La mobilisation et l'armement des exploités, des ouvriers et des paysans, insurgés puis organisés en état, c'est quoi dans la bouche de Marx, Engels, Lénine, Trotsky ? Tu vas me dire que c'est pareil que dans celle de Mao, que dans la Chine révolutionnaire. C'est diamétralement opposé.

Puisque je suis pas assez calé selon toi en Léninisme, bah je vais faire parler virtuellement l'ancien :

("Lénine" a écrit :
Discours prononcé le 1er janvier 1918 lors du départ pour le front des premiers détachements de L'armée Socialiste

Bref compte rendu de presse

Camarades, je salue en vous la détermination du prolétariat russe de lutter pour le triomphe de la révolution russe, pour le triomphe de ses grands mots d'ordre non seulement sur notre sol, mais aussi parmi tous les peuples du monde. Je salue en vous ces premiers volontaires, héros de l'armée socialiste, qui créeront une puissante armée révolutionnaire. Et cette armée est appelée à défendre les conquêtes de la révolution, notre pouvoir populaire, les Soviets des députés soldats, ouvriers et paysans, l'ensemble de notre nouveau régime authentiquement démocratique, contre tous les ennemis du peuple qui usent de tous les moyens pour étrangler la révolution. Ces ennemis, ce sont les capitalistes du monde entier ; ils organisent à l'heure actuelle une campagne contre la révolution russe, espoir de la délivrance pour tous les travailleurs. Nous devons montrer que nous sommes une force capable de surmonter tous les obstacles sur la voie de la révolution mondiale. Que les camarades qui partent pour les tranchées soutiennent les faibles, convainquent les hésitants et animent par leur propre exemple tous ceux que la lassitude envahit. Déjà les peuples s'éveillent, déjà ils entendent le vibrant appel de notre révolution et bientôt nous ne serons plus seuls, notre armée s'augmentera des forces prolétariennes des autres pays. (Les paroles du camarade Lénine furent couvertes par des acclamations et des applaudissements prolongés... Aux sons de l'«Internationale», les volontaires de l'armée socialiste accompagnèrent le camarade Lénine jusqu'à son automobile.)


("Lénine" a écrit :

De L'état - 1919

[...]
Quelles que soient les formes revêtues par la république, fût-elle la plus démocratique, si c'est une république bourgeoise, si la propriété privée de la terre, des usines et des fabriques y subsiste, et si le capital privé y maintient toute la société dans l'esclavage salarié, autrement dit si l'on n'y réalise pas ce que proclament le programme de notre Parti et la Constitution soviétique, cet Etat est une machine qui permet aux uns d'opprimer les autres. Et cette machine, nous la remettrons aux mains de la classe qui doit renverser le pouvoir du capital. Nous rejetterons tous les vieux préjugés selon lesquels l'Etat, c'est l'égalité générale. Ce n'est qu'un leurre ; tant que l'exploitation subsiste, l'égalité est impossible. Le grand propriétaire foncier ne peut être l'égal de l'ouvrier, ni l'affamé du repu. Cet appareil qu'on appelait l'Etat, qui inspire aux hommes une superstitieuse vénération, ajoutant foi aux vieilles fables d'après lesquelles l'Etat, c'est le pouvoir du peuple entier, - le prolétariat le rejette et dit : c'est un mensonge bourgeois. Cette machine, nous l'avons enlevée aux capitalistes, nous nous en sommes emparés. Avec cette machine, ou avec ce gourdin, nous anéantirons toute exploitation ; et quand il ne restera plus sur la terre aucune possibilité d'exploiter autrui, qu'il ne restera plus ni propriétaires fonciers, ni propriétaires de fabriques, qu'il n'y aura plus de gavés d'un côté et d'affamés de l'autre, quand cela sera devenu impossible, alors seulement nous mettrons cette machine à la ferraille. Alors, il n'y aura plus d'Etat, plus d'exploitation. Tel est le point de vue de notre Parti communiste. J'espère que nous reviendrons à cette question dans les conférences qui suivront, et à plus d'une reprise.


("Lénine" a écrit :

Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne - 4 mars 1919

[...]
14. La dictature du prolétariat ressemble à la dictature des autres classes parce qu'elle est provoquée, comme toute espèce de dictature, par la nécessité de réprimer violemment la résistance de la classe qui perd la domination politique. Le point fondamental qui sépare la dictature du prolétariat de celle des autres classes, de la dictature des éléments féodaux au moyen-âge, de la dictature de la bourgeoisie dans tous les pays civilisés capitalistes, consiste en ce que la dictature des éléments féodaux et de la bourgeoisie était l'écrasement violent de la résistance de l'énorme majorité de la population, de la classe laborieuse, tandis que la dictature du prolétariat est l'écrasement, par la force, de la résistance des exploiteurs, c'est-à-dire d'une infime minorité de la population: les propriétaires fonciers et les capitalistes.

Il s'ensuit encore que la dictature du prolétariat entraîne inévitablement non seulement une modification des formes et des institutions démocratiques en général, mais encore une modification telle qu'elle aboutit à une extension jusqu'alors inconnue du principe démocratique en faveur des classes opprimées par le capitalisme, en faveur des classes laborieuses. En effet, la forme de la dictature du prolétariat, déjà élaborée en fait, c'est-à-dire le pouvoir des Soviets en Russie, le Raete Système en Allemagne, les Shop Stewards Committees et autres institutions analogues dans les autres pays, signifie précisément et réalise pour les classes laborieuses, c'est-à-dire pour l'énorme majorité de la population, une faculté rapide de profiter des droits et libertés démocratiques comme il n'y en a jamais eu, même d'approchants, dans les républiques bourgeoises les meilleures et les plus démocratiques.

L'essence du pouvoir des Soviets consiste en ce que la base constante et unique de tout le pouvoir gouvernemental, c'est l'organisation des masses jadis opprimées par les capitalistes, c'est-à-dire les ouvriers et les demi-prolétaires (paysans n'exploitant pas le travail d'autrui et ayant constamment besoin de vendre une partie au moins de leur force de travail). Ce sont ces masses qui, même dans les républiques bourgeoises les plus démocratiques, tout en jouissant de l'égalité selon la loi, étaient écartées en réalité par des milliers de coutumes et de manœuvres de toute participation à la vie politique, de tout usage de droits et de libertés démocratiques et qui maintenant sont appelées à prendre une part considérable et obligatoire, une part décisive à la gestion démocratique de l'Etat.


("Lénine" a écrit :

Contribution à l'histoire de la dictature - 20 octobre 1920
[...]

En réalité, si nous examinons les choses du point de vue de la déviation de la social‑démocratie de sa voie habituelle, « normale », nous verrons que, sous ce rapport également, la période de « tourmente révolutionnaire » atteste une cohésion et une intégrité idéologique de la social‑démocratie plus grandes, et non pas moindres, par rapport à la période précédente. La tactique de la période de « tourmente » n'a pas écarté, mais bien rapproché les deux ailes de la social‑démocratie. A la place des divergences antérieures, s'est créée une unité de vue sur la question de l'insurrection armée. Les social‑démocrates des deux fractions ont travaillé au sein des Soviets des députés ouvriers, ces organismes de caractère original du pouvoir révolutionnaire embryonnaire, y ont fait entrer les soldats et les paysans, ont publié des manifestes révolutionnaires conjointement avec les partis révolutionnaires petits‑bourgeois. Les anciennes discussions de la période d'avant la révolution ont fait place à la solidarité dans les questions pratiques. La montée de la vague révolutionnaire refoulait les dissentiments, obligeant d'accepter une tactique de combat, écartant la question de la Douma, mettant à l'ordre du jour celle de l'insurrection, rapprochant pour une action immédiate la social‑démocratie et la démocratie bourgeoise révolutionnaire. Dans le Séverny Golos  [4] , menchéviks et bolchéviks appelaient ensemble à la grève et à l'insurrection, invitaient les ouvriers à ne pas cesser la lutte tant que le pouvoir ne serait pas entre leurs mains. L'ambiance révolutionnaire dictait elle‑même les mots d'ordre pratiques Les discussions ne portaient que sur des détails de l'appréciation des événements. Le Natchalo  [5]  , par exemple considérait les Soviets des députés ouvriers comme de organismes d'auto‑administration révolutionnaire ; la Novaïa Jizn  [6] y voyait les organismes embryonnaires du pouvoir révolutionnaire unissant le prolétariat et la démocratie révolutionnaire. Le Natchalo  penchait vers la dictature du prolétariat. La Novaïa Jizn s'en tenait au point de vue de la dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie. Mais ne constatons‑nous pas de semblables divergences de vues au sein de la social‑démocratie à tous les moments du développement de tous les parti socialistes d'Europe ?


La classe ouvrière et la classe paysanne ne prennent pas les usines, les terres, les villes, les villages, le pays en entier rien qu'avec leurs effectifs, des millions d'âmes ... elles prennent pas le pouvoir les mains vides, rien qu'avec leurs poings.

Dans ce cadre là tout devient une arme, notre corps certes, notre nombre aussi, mais un pavé, un bâton, un gourdin, un couteau, un sabre, une barre de fer, une poêle, une casserole, des vis, un marteau, une faucille, nos outils de travail ...

Il n'y pas que les fusils, les pistolets, les canons, les tanks, les trains blindés, les avions de bombardements ... et en plus aujourd'hui le nucléaire, l'industrie spatiale, l'informatique, la robotique, la nanotechnologie, la génétique, la chimie ... la possession de notre outil de production devient une arme, la transformation de l'économie agricole, industrielle vers la guerre devient l'armement des exploités

-pour combattre, pour renverser, opprimer les exploiteurs, pour détruire le capitalisme mondiale ...

-pour que nous puissions travailler comme nous voulons, pour produire les richesses pour satisfaire nos besoins élémentaires, vitaux, mais aussi la culture, les loisirs, les vacances ... avec l'étatisation, la collectivisation, la planification édifier le socialisme ...

-Pour en fin arriver à une société d'abondance, condition de la liberté de chacun ...


Où la classe ouvrière chinoise a été comme ça, a eu de tels objectifs ?


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Message par jedi69 » 22 Avr 2009, 22:19

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


(El convidado de piedra @ mercredi 22 avril 2009 à 18:35 a écrit :J'avais pas vu celle-là...

a écrit :D'ailleurs Mao n'est pas précurseur, c'est déjà ce qui était arrivé au Mexique au début du siècle avec Pancho Villa et Zapata.


En tout cas Jedi ne manque pas de sens de l'humour...je ne sais pas si bien malgré lui, mais ce qui vient d'écrire est comique, rien d'autre.

Je ne savais pas que Zapata ou Villa avaient pris le pouvoir ou qu'ils étaient (de près ou de loin) communistes....
Mais on apprend tous les jours en lisant la prose réjouissante de Jedi.

Et que la "révolution mexicane" peut se comparer à révolution chinoise ou encore que la "pensée" de Francisco Villa ou celle de Emiliano Zapata a été écrite quelque part (malgré tous les efforts du Comandante Marcos) à celle de Mao Tse Tung.

Jedi ne s'embarrasse pas de nuances, et il nous régale de sa "créativité politico-idéologique". C'est son coté "bolchévik rigoureux" qui nous fait tellement...rigoler.


Toujours pareil Convidado ... tu parles de discussion sérieuse, entre camarade ... mais parler de moi à la 3ème personne, genre tu t'adresses ... :roll: ... aux masses ... bref, il y a tellement de moyen de mépriser quelqu'un ... :altharion:

Il y a ça aussi :

(El convidado de piedra @ mercredi 22 avril 2009 à 14:33 a écrit :Je profite aussi de relever des erreurs manifestes d'un jeune camarade un peu impulsif qui devrait réfléchir un peu plus.


Tu fais passer le maoïsme pour du marxisme-léninisme ... je te traites pas d'impulsif ... je te demande pas de réfléchir ... lis Marx, Engels Lénine dans le texte au lieu de prendre les lunettes déformantes de Staline ou Mao ... mais bon, ça se trouve, c'est peine perdu ... vu comment tu me cites, comment tu tronques ma prose ... t'es capable de faire un patchwork aussi savant que Staline et Mao ... je trouve pas ça très camarade, camarade ... je vois pas en quoi tu essayes de détruire les murailles de Chine.



Sinon, vraiment bizarre ta méthode "marxiste léniniste" ... on a pas le droit de faire des comparaisons entre les expériences des paysans, des ouvriers, de la petite bourgeoisie, de la bourgeoisie du monde entier ...

La capitalisme est un système internationale ...

Pourquoi j'irais emprisonner les classes exploités d'un pays dans des frontières nationales ? Où sont les intérêts communs ? Les expériences communes ...

"Il est fous Lénine" alors quand il analyse l'état à travers toute l'Histoire de l'Humanité ... en finissant par l'état ouvrier et paysan.

Trotsky aussi c'est "un barjo", de voire l'évolution du parti Bolchévik, de l'état ouvrier et paysan, de comparer le Parti Bolchévik aux PC des années 20 et 30 qui se bureaucratisent de plus en plus sous l'ère Staline.

"Je suis déglingo" moi aussi alors ... à comparer l'expérience de la classe paysanne au Mexique et celle de Chine ... et prendre la classe ouvrière Russe et la comparer à toute la classe ouvrière mondiale ... prendre l'expérience de la classe ouvrière russe et l'utiliser comme unité de mesure des expériences du prolétariat mondiale ?

Oui, pour moi, l'expérience Chinoise est plus proche de la révolution Mexicaine que de la révolution Russe. Alors oui, Zapata, Pancho Villa, Mao, Lénine c'étaient des révolutionnaires, mais au Mexique et en Chine, ils se sont soumis à la bourgeoisie, et En Russie à la Classe ouvrière.

Maintenant tu parles de faits avérés, incontestables, bah j'aimerais bien voire la prise du pouvoir, l'exercice du pouvoir de la classe ouvrière en Chine dans les années 50, 60, 70, jusqu'à la mort du grand timonier ... :hinhin: J'aimerais bien lire les témoignages de ces ouvriers, j'aimerais bien voire des films, des vidéos ... en 1949, ça fait plus d'un demi siècle que le cinéma est née, j'aimerais bien voire les documentaires qui laissent parler cette classe ouvrière ... et même la classe paysanne.

Et fait pas comme Staline, les staliniens ... de la propagande ...




Bon, moi, j'ai quelques stocks de livres à ce sujet ... je vais me les lires ... j'en ai pour un petit moment, genre ce livre :

LES ORIGINES DE LA RÉVOLUTION CHINOISE 1915-1949 de Lucien Bianco

S'il y en a qui ont lu, s'ils peuvent en dire quelques chose ...

J'avais déjà lu :

L'ENVOL DU COMMUNISME EN CHINE(Mémoire de Peng Shuzhi) de Claude Cadart/ Cheng Yingxiang

Un militant trop terrible ... je reste sur ma faim ... j'ai pas les 2 autres parties de l'autobiographie qui parlent de la révolution de 1927 et de 1949 et de l'époque Mao en Chine.

Sinon, contrairement à ce que pense Convidado je me suis déjà un peu intéresser à la Chine ... par jet Li et Jacky Chan :sygus: là, tu peux rire :hinhin: J'ai donc lu quelques livres, j'ai vu des films, des documentaires ... l'Asie, c'est quand même la moitié de l'Humanité ... je serais sérieusement handicapé, surtout à notre époque de mondialisation, de k7, de DVD, d'internet ...

Des livres :

-Avec L'accent de Pékin de Lao She et d'autres, c'est un recueil de plein de petites histoires.

-Vivre de Yu Hua, la vie des paysans chinois durant la 2ème moitié du 20 ème siècle, on voit les changements, même au fin fond de la chine ... ce livre m'a fait penser un peu "le fils du pauvre" de Mouloud Feroun, des histoires universelles de paysans au fin fond de leurs provinces. Finalement, il doit y en avoir pas mal des histoires de paysans vu que jusqu'à peu encore ils étaient la majorité de l'Humanité. IL y a un tas d'histoire de paysans riches, pauvres, d'oppressions, de vie prospère, de révoltes, de révolutions ...

Des Films :

-la véritable Histoire d'AH Q, c'est une petite Histoire à l'époque de la révolution de 1911

-Hong kong 1941, sur l'invasion de la Chine par le Japon

-La Môme singe, L'histoire de 2 gamines qui se retrouvent seules dans leur villes parce que leurs parents ont été déportés accusés d'intellectuels petits bourgeois

-xiu xiu, durant la révolution culturelle, une jeune lycéenne s'enrôlent vers les campagnes ... c'est une tragédie, elle va déchanter.

-Qiu Ju, Une femme Chinoise L'histoire d'une paysanne qui se laisse pas faire, excellent film.

-Blind Shaft, histoires de mineurs qui tombent dans le crime pour arrondir leurs fins de leur salaire.

Bref, j'imagine qu'il doit y avoir des dizaines de romans, de films qui tombent pas dans la propagande staliniennes ou maoïstes ... en fin, j'imagine que ça doit quand même être un peu intéressant cette propagande ... un peu comme on regarde les films à gros budgets d'Holywood de temps en temps il y a un "LORD OF WAR", "ERIN BROKOVITCH", "A LA RENCONTRE DE FORRESTER" joué par les star du show business des USA. :whistling_notes:

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