Lear

Message par pelon » 02 Mai 2009, 12:19

On n'a pas pas beaucoup parlé, sur le forum, des travailleurs de Lear qui sont pourtant très actifs. Quelques articles pour se mettre à jour.

a écrit :
Lear - Lagny (Oise) Menace de fermeture, usine arrêtée
Le 23 janvier, les travailleurs de l'usine Lear de Lagny, qui fabrique des sièges, notamment pour PSA, ont appris que l'usine allait fermer d'ici fin avril.

Les trois cents ouvriers de l'usine de Lagny fournissent l'usine PSA d'Aulnay, où sont fabriquées les Citroën C2 et C3. En décembre dernier, ils avaient fait grève pour obtenir le paiement des jours de chômage technique - les différents sites étant directement affectés par les mises à l'arrêt des usines des grands groupes de l'automobile. Ils avaient gagné mais, pendant les congés de Noël, le patron avait pris sa petite revanche et tenté de « faire le ménage » parmi les travailleurs combatifs : sept salariés étaient licenciés - soi-disant pour avoir bloqué des camions - et neuf délégués mis à pied en attendant une décision de l'inspection du travail.

Et voilà que depuis des mois, dans l'usine, des rumeurs circulent sur une probable fermeture du site pour une délocalisation... dans un département voisin, à Cergy (Val-d'Oise), qui fournit aujourd'hui l'usine PSA de Poissy. Écœurés de ne pas réussir à savoir quel allait réellement être leur sort, les travailleurs de Lagny ont décidé jeudi 22 janvier de ralentir la production, pour pousser le patron à dévoiler ses intentions.

Le lendemain, la direction annonçait que l'usine allait effectivement fermer, dès fin avril, et que les ouvriers auraient le choix entre suivre la production à Cergy, ou prendre la porte. Ce jour-là, aucune production n'est sortie des chaînes de Lear, les ouvriers passant la journée à discuter de la situation.

La direction a ensuite agi de telle manière qu'il devenait évident qu'elle avait préparé son coup de longue date - en accord avec la direction de PSA, naturellement. Pendant le week-end, elle a déménagé toutes les palettes servant à transporter les kits de sièges et les a fait emmener à Cergy. Sans ces palettes, les camions ne peuvent emmener les sièges de Lagny vers Aulnay. Le patron empêchait ainsi les ouvriers de bloquer l'approvisionnement vers PSA.

En même temps, il faisait démarrer une noria de camions pour aller chercher des sièges de C3... en Espagne, à l'usine Lear de Madrid. Cela faisait en fait des mois que la direction de Lear avait fait du stock de sièges à Madrid, en prévision de l'annonce de la fermeture de Lagny. Elle aurait aujourd'hui à disposition quelque 5 000 à 8 000 kits de sièges.

Résultat, l'usine d'Aulnay est aujourd'hui approvisionnée par Madrid, mais irrégulièrement : 1 400 voitures ont été produites et stockées sans sièges sur les parkings. Quant à Lagny, la production y est arrêtée de fait, puisque les palettes permettant de transporter les sièges ne sont plus là. Les ouvriers sont présents, mais ne travaillent pas.

Ils estiment que la direction devra verser à chacun au minimum 20 000 euros en plus des indemnités de licenciement. Et c'est bien le moins en effet : pour le patron, recentrer la production sur un seul site sera tout bénéfice.

Au lendemain des États généraux de l'automobile, on voit ce qu'il en est des belles paroles de l'État et des patrons. Ces derniers, groupes automobiles et sous-traitants, sont prêts à encaisser des milliards offerts par l'État ; mais ils continuent à jeter sur le carreau des centaines d'ouvriers, pour maintenir les bénéfices des actionnaires.

Correspondant LO

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Message par pelon » 02 Mai 2009, 12:26

a écrit :
Lear-Lagny (Oise) - PSA-Aulnay (Seine-Saint-Denis) Une situation aberrante
Le fabricant de sièges Lear, sous-traitant de PSA, a annoncé la fermeture prochaine du site de Lagny-le-Sec pour regrouper sa production à Cergy dans le Val-d'Oise. Mais voilà, les travailleurs s'étant mis en grève, la production ne sort plus à Lagny... et les voitures sans sièges s'accumulent à l'usine PSA d'Aulnay.

Lorsque vendredi 23 janvier les ouvriers ont cessé le travail, ayant appris que leur patron voulait fermer l'usine de Lagny, PSA et Lear ont pris peur et dès le week-end ils essayaient de s'organiser pour court-circuiter le site de Lagny. Le lundi, PSA n'envoyait plus aucun camion prendre les sièges sur ce site. Dans le week-end, Lear récupérait les palettes qui servent au transport des kits de siège dont ils avaient besoin pour alimenter l'usine d'Aulnay à partir du site de Lear à Cergy et d'un stock à Madrid. Mais cela s'avère largement insuffisant, et seule une petite quantité de sièges arrive à Aulnay.

Alors, la direction de PSA continue de faire produire des voitures sans sièges - en faisant simplement installer des faux sièges qui permettent de conduire la voiture jusqu'aux parkings. Le stock de faux sièges étant faible, le patron a embauché des intérimaires chargés de démonter les faux sièges sur les parkings, de les charger dans une camionnette et de les ramener à l'atelier du Montage pour qu'ils soient réutilisés !

Il y avait en début de semaine, le 2 février, presque 5 000 voitures sans sièges sur les parkings d'Aulnay. En fait, pour la Citroën C3, Lear à Cergy n'arrive pas à fournir. Pour la C2, la seule machine qui permette de fabriquer des sièges est à Lagny. Tant que cette usine est arrêtée, la production ne peut se faire. Même si le patron de Lear décidait de rapatrier ses palettes à l'usine, il n'est pas du tout certain que les ouvriers accepteraient de reprendre la production. D'autant que la direction fait tout pour aggraver la colère des ouvriers  : ainsi le DRH a osé proposer 2 500 euros d'indemnités de licenciement aux travailleurs de Lear - ce qui l'a amené à devoir quitter les lieux un peu plus vite qu'il n'aurait voulu. À la suite de quoi la direction propose 12 500 euros pour que les ouvriers s'engagent à fabriquer les sièges jusqu'à la fin du modèle C3, qui doit s'arrêter en cours d'année, et elle est « montée » à une indemnité de licenciement de 20 à 25 000 euros.

La situation est réellement délirante : les voitures produites à Aulnay (C2 et C3) se vendent bien, et il faut un délai de plus de trois mois pour en obtenir une. Et au même moment, on ferme l'usine qui en fabrique les sièges ! Les patrons du secteur automobile ne peuvent même pas, cette fois, invoquer la crise. Du travail, il y en a tellement à Aulnay que le patron demande aux ouvriers de travailler le samedi... tout en laissant un de ses principaux sous-traitants jeter 300 salariés à la porte, ou en l'incitant à le faire.

Car PSA, en tant que donneur d'ordre, est évidemment le principal responsable de la situation. Son calcul était que, si la production de Lear était centralisée à Cergy, cette usine pourrait approvisionner Aulnay et Poissy, ce qui représenterait une économie pour Lear, et donc pour PSA.

Avec ses milliers de véhicules invendables stockés sur ses parkings, PSA paye aujourd'hui le prix de sa politique aberrante de filialisation et de sous-traitance à tout-va. Il faut espérer que les ouvriers de Lear sauront tirer profit de cette situation pour se faire respecter et faire ravaler leur arrogance aux patrons de Lear et de PSA.

Correspondant LO

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Message par pelon » 02 Mai 2009, 12:26

a écrit :
Lear - Lagny-le-Sec (Oise) PSA de plus en plus gêné par la grève
Après 13 jours, la grève de Lear ne faiblissait pas, bien au contraire. L'usine est toujours totalement arrêtée et les grévistes continuent de bloquer l'entrée. Du coup la majorité des C2 et C3 continuent de sortir sans siège des chaînes d'Aulnay.

La justice a fini par donner raison à la direction de Lear et autorisé l'évacuation de l'usine. Mais cette décision est suspendue à la décision du préfet qui, pour le moment, ne veut pas envoyer la police contre des grévistes. La direction de Lear s'est même ridiculisée en tentant une opération digne des Pieds Nickelés. Samedi 18 avril, le directeur de l'usine est venu en disant qu'il voulait prendre des sièges. Le comité de grève l'a autorisé. Mais les grévistes se sont aperçus que ce n'était pas quelques sièges, mais un stock de pièces détachées qui était en train d'être mis dans le camion. Ils ont donc tout arrêté. Et le sous-préfet leur a donné raison !

La direction ne sait pas quoi inventer pour impressionner les grévistes et tenter d'entamer leur moral. De temps en temps, elle envoie un camion pour qu'un huissier puisse constater le blocage. Mais les grévistes accueillent régulièrement le camion en chantant joyeusement : « Demi-tour, demi-tour ». Ils s'assoient par terre devant le parking et hurlent à l'huissier : « Les patrons, c'est nous ! »

Ils sortent pour faire connaître leur mouvement. Jeudi 16 avril, ils sont allés devant l'usine d'Aulnay avec des camarades de Sodimatex et de Kuehne Nagel, chantant en direction des ouvriers de PSA : « Bientôt les vacances » et « Sans nous pas de bagnoles ! ».

La grève de Lear est populaire. Lundi 20 avril un passage libre sur le péage de Senlis a permis de recueillir 1 660 euros de soutien en une heure. Elle a bien sûr des répercussions sur l'usine d'Aulnay et commence à embarrasser sérieusement PSA, et pas seulement à cause des voitures qui sortent sans siège. Un mécontentement existe dans l'usine. La direction a programmé une série de journées supplémentaires non payées, en vertu d'un accord qui lui permet de faire récupérer des jours chômés pendant trois ans. Et le 17 avril au soir une centaine d'ouvriers de l'équipe de nuit ont débrayé pendant presque trois heures pour exiger l'annulation des dimanches travaillés, menaçant de remettre ça le lundi. La direction n'a pas pris le risque, convoquant dès le lundi après-midi un Comité d'entreprise exceptionnel où elle annonçait l'annulation des trois dimanches programmés. La direction d'Aulnay ne voulait pas d'une grève à Aulnay, en plus de celle de Lear !

L'embarras de la direction est visible et contribue à rendre la grève de Lear populaire parmi les ouvriers d'Aulnay, dont beaucoup se sont mis à porter des autocollants « Solidarité avec Lear » et « Les samedis et dimanches gratuits, on n'en veut plus ! »

Les travailleurs de Lear ont bien l'intention de continuer leur grève, même si les négociations avec la présence de la direction départementale sont interrompues pour l'instant. Ils ont l'intention d'obtenir des indemnités à hauteur du préjudice qu'ils vont subir.

Correspondant LO

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Message par pelon » 14 Mai 2009, 08:02

A noter que des ouvriers de Continental donnent un coup de main à ceux de Lear. La solidarité ouvrière n'est pas un vain mot.

a écrit :
Lear - Lagny-le-Sec (Oise) 6e semaine de grève
L'intervention des gardes mobiles mercredi 6 mai à l'usine de Lear à Lagny-le-Sec n'a pas entamé le moral des grévistes. C'est même l'inverse qui s'est produit. D'autant que le lendemain, jeudi 7 mai, le tribunal déboutait la direction de Lear de sa demande d'expulsion de l'usine de 15 travailleurs.

De plus, les ouvriers ont fait l'expérience que, quand elle est en leur faveur, la loi n'est pas appliquée avec la même rigueur. Après l'intervention des gardes mobiles, la direction a installé en toute illégalité des vigiles qui, une semaine après, n'ont toujours pas été expulsés. En effet une loi de 1983 interdit aux sociétés de gardiennage « de s'immiscer, à quelque moment et sous quelque forme que ce soit, dans le déroulement d'un conflit du travail ou d'événements s'y rapportant. » Ceux qui enfreignent cette loi sont en théorie passibles de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Le jeudi 7 mai au soir, un camion de la mairie est arrivé avec des barrières de police. C'était, paraît-il, « pour sécuriser le site ». Les ouvriers se sont opposés à l'entrée du camion en disant qu'ils se chargeaient de garder l'usine eux-mêmes. Mais un quart d'heure après, une autre camionnette est apparue, avec les mêmes barrières, conduite cette fois par le patron des vigiles. Là, la coupe était pleine. Les grévistes ont bloqué les entrées et réinstallé à l'intérieur de l'usine la tente qui leur sert de salle à manger. Les vigiles, pourtant d'un gabarit assez conséquent, ont bien essayé de s'y opposer, mais ils ont dû plier face au nombre des grévistes. Après, ils sont restés bien sagement sur le côté.

Lundi matin 11 mai, des ouvriers de Lear soutenus par des salariés de Continental, sont allés à 150 demander des comptes au sous-préfet de Senlis, qui avait pourtant déclaré que jamais il n'enverrait la force publique contre les grévistes. Ils ont également exigé que PSA soit présent à la table de négociations.

En attendant, l'usine PSA d'Aulnay vient d'enregistrer un nouveau record avec plus de 15 000 voitures sans siège sur le parking.

Correspondant LO

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Message par louis panier » 11 Juin 2009, 15:57

Des nouvelles de Lear ?
On m' a dit à la fête que le patron tenait une ligne dure mais que les travailleurs tenaient bon... et depuis ?
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Message par Leonid » 15 Juin 2009, 20:59

Il y a quelques petits infos dessus sur le site du NPA.

http://www.npa2009.org/content/avec-les-sa...e-molex-et-lear

(extrait d'un bulletin NPA a écrit :Les PSA, Lear et Molex convergent à la gare d'Austerlitz

La direction de PSA a décidé de fermer l'usine sous-traitante Lear à Lagny-le-Sec (Oise) qui fabrique des sièges des voitures C2 et C3 alors que les carnets de commandes de ces deux modèles sont pleins. Les dirigeants de PSA prétextent de la crise économique actuelle pour licencier 316 personnes. Pourtant, la famille Peugeot s'est engraissée de 10 années de profits considérables et a bénéficié d'une large part des 7.8 milliards d'euros d'argent public accordés par le gouvernement aux constructeurs automobiles ! Mardi 9 juin était une nouvelle étape dans la convergence des luttes menées chez PSA et ses sous-traitants. Une manifestation a rassemblé environ 150 ouvriers des usines PSA et Lear, rejoints dans la gare par ceux d'un autre sous-traitant, Molex, de Villemur-sur-Tarne (Haute-Garonne), eux aussi menacés par la fermeture de leur usine avec 283 emplois à la clé. Des militants du NPA, dont Olivier Besancenot, sont venus soutenir ces travailleurs, en grève pour certains depuis 10 semaines.
Leonid
 
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Message par artza » 16 Juin 2009, 06:56

Merci Leonid :D .

A défaut d'apprendre quelque chose de nouveau sur la lutte des travailleurs de Lear qui semble bien difficile on est informé de l'emploi du temps d'Olivier Besancenot. :D
artza
 
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Message par Leonid » 16 Juin 2009, 20:47

Libre à toi de retenir "l'emploi du temps" d'OB dans l'article ou la vidéo ... :huh:

En tout cas, Eric (salarié de Lear) répond aux interrogations dans la vidéo sur le site sur "où en est la lutte des Lear", daté du 10 juin 2009.

"Les négociations sont aujourd'hui fermées, la direction ne veut plus du tout revenir à la table des négociations. Aujourd'hui Monsieur Bretenoux pour ne citer que lui ne veut rien lâcher, prétextant la position du groupe et nous donnant comme excuse qu'ils nous ont assez donné pour qu'on puisse partir, sachant que moi qui ait 7 ans d'ancienneté, je pars avec environ 30 000 euros, sachant qu'est inclus dedans la cellule de reclassement, ce qui est le minimum légal, et c'est inacceptable parce qu'une personne qui a 20 ans de boite part avec 2 ou 3 000 euros de plus que moi."
Leonid
 
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