Michelin: 1093 suppressions de postes

Message par Barnabé » 17 Juin 2009, 15:27

La vague de suppressions de postes continue:

(les échos a écrit :
 
Michelin supprime 1.093 postes, ferme le site de Noyelle-lès-Seclin

Le plan social annoncé ce matin par le groupe de Clermont-Ferrand joue avant tout sur les départs anticipés en retraite et la mobilité interne. Les salariés du site de Noyelle-lès-Seclin, dans le Nord ont cessé le travail en fin de matinée. 

La nouvelle avait largement filtré hier. Ce matin, le pneumaticien de Clermont-Ferrand, Michelin a confirmé le lancement d'un nouveau plan social en France. Il prévoit la suppression de 1.093 emplois, mais "sans aucun licenciement", a assuré le groupe. Le plan joue avant tout sur les départs anticipés en retraite (pour 495 d'entre eux) et la mobilité interne (598 salariés concernés). Un plan de départs volontaires sur trois ans pour 1.800 employés en France est par ailleurs prévu. Il s'accompagne de la promesse d'embaucher quelque 500 personnes par an dans les trois années à venir "pour assurer le renouvellement naturel" des équipes.
Dans un contexte difficile et alors que la violente restructuration des "Conti" de Clairoix est encore dans tous les esprits, Michelin, qui emploie 25.000 personnes en France, soit le quart de ses effectifs dans le monde, cherche à éviter tous remous sociaux. D'autant que la firme a encore en mémoire l'énorme polémique de 1999, lorsqu'elle avait annoncé 7.500 suppressions de postes en même temps que des résultats financiers en hausse.
Dans le détail, la réduction d'effectif sera répartie sur trois sites : à Tours (Indre-et-Loire), Monceau-les Mines (Saone-et-Loire) et Noyelles-lès-Seclin, près de Lille. Ce dernier site sera fermé et ses 276 salariés seront en partie redéployés à Clermont-Ferrand.

Vaste réorganisation de l'outil industriel

Le plan prévoit également une réorganisation du dispositif industriel de Michelin. L'entreprise va ainsi investir plus de 100 millions d'euros dans son centre de recherche et développement de Clermont-Ferrand.
Quelque 50 millions d'euros seront par ailleurs destinés à l'usine de Montceau-les-Mines. Le but ? En faire un pôle spécialisé dans les pneus Génie civil et l'un des deux plus grands centres de mélanges de gomme d'Europe. Son activité actuelle de pneus tourisme sera regroupée avec celles d'autres usines du Groupe en Europe occidentale.
A Tours, Michelin investira 15 millions d'euros pour poursuivre la modernisation de l'équipement du site et en faire "une référence pour les pneus poids lourd technologiques en Europe". "Cette spécialisation entraînera la fermeture de l'atelier de mélanges de gommes et son transfert vers Montceau et l'usine de Cholet", précise Michelin.
La fabrication des pneus très haut de gamme, aujourd'hui à Seclin, sera transférée à Gravanches, près de Clermont-Ferrand. Enfin, Cholet deviendra le pôle de production de pneus camionnettes et de 4x4.

Débrayage sur le site de Seclin

L'annonce du plan a suscité de nombreuses réactions. Au gouvernement tout d'abord : "c'est évidemment une nouvelle qui nous préoccupe beaucoup", a indiqué le secrétaire d'Etat à l'Emploi à l'issue du Conseil des ministres, soulignant cependant que "Michelin met tout sur la table pour que ça se passe le mieux possible". "On va travailler tout de suite pour être sur le pont et éviter que qui que ce soit reste au bord de la route", a assuré Laurent Wauquiez.
Du côté des syndicats, la CFDT a qualifié la fermeture de l'usine Seclin de Lille de "grosse surprise". "Nous sommes très inquiets pour nos collègues de Lille", a déclaré Cyril Poughon, représentant CFDT au comité d'entreprise européen du groupe à la sortie d'une réunion avec la direction, ajoutant que l'usine était située dans "un bassin d'emploi délicat". "Notre principale crainte, c'est cette usine", a-t-il martelé, précisant que seulement 12 salariés sur 276 seraient concernés par des mesures d'âge, les autres étant reclassés.
"Nous allons analyser tout ça de près et voir quels sont nos moyens d'action. Le dialogue social s'est fortement terni depuis plusieurs mois" et "nous demandons à l'entreprise de le renouer", a souligné le responsable syndical. "Ce plan de restructuration ne se justifie pas aujourd'hui" car l'entreprise, selon le syndicaliste, "dégage des bénéfices et verse des dividendes à ses actionnaires" pendant que les salariés "subissent" les conséquences de la crise.
Les salariés de l'usine de Seclin avaient d'ailleurs cessé spontanément le travail mercredi en fin de matinée, évoquant "un coup de massue".
Barnabé
 
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Message par ulm » 17 Juin 2009, 19:51

Michelin , dans les titres et commentaires de journeaux a reussi d'imposer l' idee que ce sont des suppressions de poste et non des licenciements mais si les 1093 salaries disent non aux mutations ce sont des licenciements secs. Bref un vrai patron social!
ulm
 
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Message par ulm » 19 Juin 2009, 08:00

ca part du coté de Monceau les mines: hier plus de 1300 travailleurs sont sortis. Ce matin plus de 400 gars (l' equipe du matin) sont dehors.

Le mot d' ordre: on fait comme à Continental! =D> =D>

Le probleme pourra se trouver dans une direction syndicale cgt centrale de Michelin proche du PC: Celle ci vient de publier un tract pleurant sur l' emploi franco-français et denonçant le travail à l' est;: :headonwall:
ulm
 
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Message par Crockette » 19 Juin 2009, 09:29

oui mais t'affole pas trop la CGT a un congrès à préparer, je crois pas que sa priorité reste les suppression d'emplois; je crois qu'elle demande à ses militants de bosser sur le renouvellement de la charte du salarié syndiqué à la CGT... :sleep:

elle se bat aussi pour un petit droit de veto du comité d'entrerpise seulement et seulement si il y a d'énormes restructuration; mais vous alarmez pas le medef et l'ump, dans sa proposition la CGT précise bien qu'il s'agit juste d'une mesure dilatoire limitée dans le temps...faut pas déconner , la CGT bureaucratique et ses permanents défendent un syndicalisme responsable et républicain, en aucun cas elle doit faire peur aux futurs investisseurs en france... :headonwall:

elle se bat aussi pour que les mandatés de la CGT qui ont été gentils avec leurs employeurs et très motivés dans leur travail aient le droit à une formation prioritaire...

des tas de trucs qui donnent envie de faire une grève générale quoi... :dry:
Crockette
 

Message par ulm » 19 Juin 2009, 10:47

Crockette, les problemes de La cgt ou du pc ne sont les miens que quand ils sont contradictoires avec ceux des travailleurs. :headonwall:

Encore une fois, pour Michelin j' espere que les appareils vont etre depassé et les salariés vont creer leurs comité de greve. Nous on pousse!
ulm
 
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Message par Pélagiste » 27 Juin 2009, 21:29

a écrit :Lutte Ouvrière n°2134 du 27 juin 2009


Michelin - Clermont-Ferrand

Des milliers de travailleurs sacrifiés sur l'autel des profits


Il y a à peine un mois, lors de l'assemblée générale des actionnaires, venus se partager 145 millions d'euros de dividendes, Rollier, le patron du groupe Michelin, affirmait qu'il n'y avait pas de plan social prévu. Pourtant il annonçait, mercredi 17 juin, un véritable plan de suppression d'emplois en France d'ici 2011.

Dans sa présentation aux salariés et à la presse, le géant du pneumatique présente son plan comme un « renforcement de ses activités de recherche et la spécialisation de ses sites de production ». Il met en avant les 100 millions d'euros qu'il investirait sur le centre de recherche de Ladoux à côté de Clermont-Ferrand.

Il affirme que ce plan s'accompagnera de l'embauche de 500 personnes par an dans les trois années qui viennent. Et, au détour d'une phrase, il évoque les 1 093 salariés des trois sites les plus touchés par cette « réorganisation » : Noyelles, près de Lille, Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) et Joué-lès-Tours.

La réalité est tout autre. Michelin prévoit de ramener les effectifs sur l'ensemble des usines en France à 20 400, voire 19 200 emplois d'ici fin 2011, alors qu'il y avait 22 800 salariés fin 2008. Cela correspond à une suppression de 2 400 à 3 600 emplois ! Mais le nombre de travailleurs qui seront poussés dehors sera même plus important, puisque cette « fourchette » tient compte des 500 embauches par an.

On ne peut pas oublier, non plus, que des centaines de CDD et d'intérimaires ont été renvoyés ces derniers mois. Ce sont aussi des fermetures en cours aux États-Unis (mille emplois en Alabama) et en Italie, avec 700 emplois supprimés à Turin.

Alors, ce ne sont pas les départs anticipés en retraite et les « départs volontaires » qui suffiront à atteindre les objectifs de Michelin. Patron et ministres ont beau répéter qu'il n'y aura pas de licenciements, qui peut les croire ?

Dans une interview au journal La Montagne, Rollier prétend que ces fermetures d'ateliers et même d'usines entières et toutes ces suppressions d'emplois n'ont rien à voir avec la crise. C'est vrai que les suppressions d'emplois ont commencé chez Michelin, comme dans bien d'autres entreprises, avant la crise. Mais qu'est-ce que cela change pour les travailleurs concernés ?

« La crise, nous la gérons pratiquement en temps réel avec des mesures de crise, notamment avec le chômage partiel », dit Rollier. Ainsi, à Vannes, plus de la moitié de l'usine est à l'arrêt depuis début mai. Mais récemment la direction a appelé chez eux tous les salariés qui étaient en chômage partiel, pour les prévenir qu'en juillet il faudrait venir travailler les samedis !

Le chômage partiel touche tous les sites. De l'aveu même de la direction, cela a concerné 4 000 travailleurs.

Toujours plus de profits

Rollier affirme que « le plan (...) vise à restaurer notre compétitivité ». En effet, ces licenciements doivent permettre d'atteindre l'objectif fixé en 2005 pour 2010 : 30 % de gain de productivité !

Il respecte ses promesses faites aux actionnaires. Lors du salon de l'Auto, il avait déclaré : « Il n'y a pas de raison que les actionnaires soient privés de dividendes au titre de l'exercice en cours. » Eh bien, les actionnaires se sont partagé cette année 145 millions d'euros de dividendes. Une somme qui représente 41 % des bénéfices de 2008, contre 30 % l'année précédente. En cinq ans, ils auront ainsi empoché un milliard d'euros.

Et comme on n'est jamais si bien servi que par soi-même, Rollier s'est octroyé plus de 10 millions d'euros en trois ans.

Quant au groupe Michelin, il a accumulé 5 milliards de bénéfices ces dernières années. Il aurait donc la possibilité de maintenir tous les emplois !

De son côté, le gouvernement soutient la propagande de Michelin. Tour à tour Brice Hortefeux et Laurent Wauquiez, élus locaux en Auvergne, ainsi que Christine Lagarde y sont allés de leur couplet : « Il ne s'agit pas de licenciements, il s'agit de départs volontaires qui sont encouragés », « Michelin met tout en place pour que cela se passe le mieux possible », « Le gouvernement va se mobiliser pour éviter que qui que ce soit reste sur le bord de la route »...

Sauf que les mêmes balivernes on les a entendues, il y a deux ans, au moment de l'annonce de la fermeture de l'usine Kléber à Toul. Plus de six mois après la fermeture de l'usine, des centaines de travailleurs n'ont toujours pas retrouvé un emploi !

Les premières réactions

À Montceau, dès jeudi 10 juin, la colère a éclaté suite à l'annonce de 477 suppressions de postes sur les 1 400, soit le tiers de l'effectif. La grève a démarré et un piquet s'est mis en place devant l'usine. Les dirigeants ont été accueillis par des huées et des jets de tomates et d'œufs. La direction a réussi à faire la quasi-unanimité contre elle puisque, si les plus jeunes ont bien compris qu'ils seraient les premiers à être mutés ou licenciés, beaucoup d'anciens qui sont usés par le travail à l'usine ont découvert que les conditions pour le départ anticipé ne leur permettaient pas de partir ! Alors il n'est pas étonnant que plusieurs cars aient été prévus pour faire le déplacement à Clermont-Ferrand mercredi 24, jour du Comité central d'entreprise.

À l'usine de Noyelles (près de Lille), 276 salariés, dont Michelin a annoncé la fermeture, la colère a éclaté aussi. D'autant plus qu'en début d'année, la direction assurait que le site ne serait pas fermé !

Il leur a été promis des reclassements, notamment à l'usine SODG de Clermont-Ferrand où sera déménagée une partie des machines. Mais, en admettant qu'il y ait des possibilités de mutations, combien pourront changer de région ?

Or de son côté la direction de SODG affirme que l'effectif va rester quasiment stable, mais devra fournir près de 25 % de production en plus. Alors, non seulement il n'est pas prévu de places pour tout le monde, mais chacun s'attend à une augmentation des cadences importante et à des pressions de la hiérarchie.

À Lille, à Montceau, les travailleurs ne comptent pas se laisser faire, et certains pensent à la lutte de Continental à Clairoix.

Mercredi 24 juin, un appel intersyndical à la grève était lancé et un rassemblement était prévu à Clermont-Ferrand à midi, place des Carmes, pour exprimer tous ensemble notre colère.

Correspondant LO
Pélagiste
 
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Message par ulm » 22 Juil 2009, 04:38

Quatre cadres sont retenus depuis hier soir dont le directeur de site et la DRH sur le site michelin de montceau

La raison,en plus de l' annonce des licenciements , Michelin en profite pour distribuer les sanctions.

Un salarié en contrat CDD a pris deux jours de mise à pieds pour refus de travail. Cela a mis le feu au poudre.
ulm
 
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Message par Crockette » 22 Juil 2009, 09:10

un article est passé ds le dernier HD fait par une sociologue, on y voit que depuis des décennies jusqu'en 1999 lez mythe dela famille MICHELIN était énorme chez le souvriers.

un très fort sentiment d'appartenance au groupe avec une loyauté importante à la famille existait et existe encore dans ces usines. le syndicalisme était fragile et très faible.

de père en fils la valeur primordiale suivante était transmise chez le souvriers : si tu travailles chez Michelin tu appartiendra "a l'élite des ouvriers" et "c'est un honneur de travailler pour Michelin".

en conclusion personnelle : c'est un double drame pour la majorité des salariés : ils vont perdre un emploi mais aussi une famille ? :33:

que veut surement la direction : annualiser le temps de travail, développer les entretiens d'évaluation individuels autour de la capacité à assurer des productions plus fortes dans le meme temps réparti; casser les postes fixes, c'ets à dire enchainer dans une meme semaine un poste d enuit, d'après midi, de matin etc.
la seule contrainte 11 heures voir 9 heures d epause entre deux postes !!!
répartir le temps de travail hebdomadaire entre 20h en épriode basse et 45h en période haute d'activité...surement proposer aux travailleurs de bosser une ou deux heures gratos ?

ceux qui resteront ça va être la flexibilité à outrance de shoraires pour le plus grand bien des patrons..
que faire pour stopper cela ? : une grève dure pour imposer un comité de travailleurs avec égal pouvoir aux patrons en matière d elicenciement, investissement, répartition des bénéfices, notation des ouvriers, répartition de spostes sur les chaines, orientations stratégiques de l'entreprise, élaboration de splannings, détermination des périodes d econgé etc, etc.
Crockette
 

Message par Pélagiste » 22 Juil 2009, 23:59

a écrit :ceux qui resteront ça va être la flexibilité à outrance de shoraires pour le plus grand bien des patrons..
que faire pour stopper cela ? : une grève dure


merci du conseil, on le fera passer aux militants de michelin, ils n'ont pas du y penser ...
et si tu allais toi-meme devant les usine lancer cette "grève dur" ? en criant bien fort tu y ariverais peut-etre ? .... :headonwall:


a écrit :une grève dure  pour imposer un comité de travailleurs avec égal pouvoir aux patrons en matière d elicenciement, investissement, répartition des bénéfices, notation des ouvriers, répartition de spostes sur les chaines, orientations stratégiques de l'entreprise, élaboration de splannings, détermination des périodes d econgé etc, etc.


tu veux que les travailleurs partagent avec les patrons le pouvoir de :

- licencier ? ... c'est vrai on pourrai décider avec les patrons de virer les salarié(e)s dont la tete ne nous reviens pas !

- noter les ouvriers ? ... pour continuer à justifier des paye de misère ?

- décider les orientations stratégiques de l'entreprise ...

c'est Julien dray qui te donne des idées suréalistes comme ça ?
Pélagiste
 
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Message par Crockette » 23 Juil 2009, 08:08

Pélagiste : tu crois qu'un comité de travailleurs voteraient des licenciements ?

ou alors s'amuserait à noter les salariés pour les mettre à la porte ?


Oui Julien Dray est mon mentor.. :sleep:

concernant mon militantisme Pélagiste aucune lecon à recevoir de ta part...
Crockette
 

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