Il n'y a pas, contrairement à ce que tu sembles croire, de frontière étanche entre les littératures "noires" et "blanches". C'est pourquoi je te citais l'exemple de
Qui a tué Palomino Molero ? de Vargas LLosa. Ce livre a été publié en 1986, donc plusieurs années avant que Llosa devienne candidat de la droite. Dire que LLosa est "tombé dans le polar" est absurde. Ce roman fait partie de son oeuvre de dénonciation de la société de classe péruvienne au même titre que
La ville et les chiens et d'autres.
Tu expliques toi-même que tu ne lis pas de romans, et encore moins de romans noirs. Comment donc peux-tu être aussi catégorique ? :33:
a écrit : Convidado
Je ne "assimile pas" le "noir" avec les productions pour la télé. Je critique la racine foncièrement réactionnaire de son point de vue de fond. C'est Schopenhauer (et je suis encore gentil) contre Marx. C'est la négation de toute vision d'ensemble pour le point de vue du sujet écrasé par "la vie" (le capitalisme pour faire court). Après avoir lu des polars...on reste hébété et quand c'est bien écrit, énervé...mais autrement aussi con qu'au début.
C'est un point de vue individuel, sans perspective
Encore une fois, c'est une vision caricaturale et réductrice. Il n'y a pas de "point de vue de fond" général des romans noirs et des auteurs de ce genre de littérature ! Il y a autant de points de vue que de romans et d'auteurs ! Comme pour le reste d ela littérature.
Ce qui est vrai, c'est que les écrivains, comme la majorité des artistes et intellectuels d'ailleurs, sont souvent très individualiste et que leur métier, la concurrence qui les oppose aux autres écrivains, les rend encore plus individualistes. Il y a parfois un décalage entre le contenu idéologique de leurs oeuvres et leur comportement personnel. Mais ça ne concerne pas spécifiquement le "noir" !
Certains romans, contrairement à ce que tu affirmes, ont une vision d'ensemble, collective. Par exemple
Les rues de feu de Thomas Cook. A la fin du roman, le personnage principal, un flic blanc, marche dans les rangs des manifestants contre la ségration et affronte physiquement ses anciens collègues. On ne peut pas faire plus clair ! Donc, Convidado, tu as tendance à caricaturer un genre que tu ne connais visiblement pas, ou très mal.
___
PS Je ne connais pas Roa Bastos. Peux-tu m'indiquer un ou deux de ses romans disponibles ?