par luc marchauciel » 19 Août 2009, 12:35
Je reprends ce fil après pluisieurs jours.
Je crois que la discussion est à peu près impossible, donc je vais pas trop essayer d'argumenter, mais juste donner un éclairage sur mon point de vue.
1) J'hallucine de la méconnaissance complète de la littérature noire qui est étalée ici avec suffisance. J'ai pas envie de faire tout un topo, et je suis pas le plus spécialiste des spécialistes, mais il y en a qui feraient bien de se pencher sur toute une série de très bons auteurs contemporains pour lesquels je connais surtout les français (Manchette -putain, Manchette, quand même !, Pouy, Raynal, Oppel, Quadruppani, et effectivement Vilar ou Jonquet) ou les américains, qui, comme souvent, font figure de géants dans le genre (Ellroy, Crumley, Pellecanos, Block, pour ne parler que des contemporains). Ces gens là écrivent bien mieux que beaucoup d'auteurs de blanche, et ils ont comme avantage de ne pas avoir comme seule préoccupation leur nombril et leur libido. Et aussi, comme dit l'excellent Pouy, en commençant un bouquin, ils se donnent comme contrainte celle du divertissement. Il y en a qui s'en passent et font dans la littérature d'art et prennent la pose, grand bien leur fasse, mais faudra pas me demander de perdre du temps avec leur prose. Quant aux remarques sur la "sous littérature de gare", je croyais que c'était réservé aux salons mondains de la bourgeoise la plus archéo congénitalement dotée d'un balai dans le cul, mais visiblement non [on peut s'amuser à manier les catégorisations de classe, on peut parfois leur faire dire ce qu'on veut, quand on parle d'un truc aussi subjectif que les goûts en littérature ]
2) La manière dont le Convive pose le débat mélange intimement jugements d'ordre ésthétique et analyse politique, et à partir de là je crois que tout est foutu, que la discussion ne peut jamais en être une, et sera condamnée à stagner au stade de l'échange d'anathèmes.