(granit @ vendredi 13 novembre 2009 à 20:48 a écrit :
Je suis prêt à discuter des motivations de mon vote sans qu'on hurle "trahison" en permanence.
Cela m'intéresse.
Je pense que le vent était fort, sans doute entre petit coup de vent et tempête.
Et LE contre-exemple cité par Ottokar n'était pas dans l'air du temps, surtout pas quelques jours avant le vote au second tour, quelques semaines après le 21/04/2002.
Tiens, on n'a même pas oublié la date 7 ans après, c'est que le vent était fort.
Qu'est ce qui a été le plus fort ce soir là ? L'effet de surprise pardi !!! Après des mois de campagne intensive pour le compte de LO, je n'avais rien vu venir, rien de rien. Je me souviens même avoir répété à des camarades en me moquant qu'un gars m'avait dit "La gauche est si divisée que Le Pen va être au second tour, bande d'inconscients !"
Hem, inutile de dire qu'après, j'étais plus modeste.
Alors dans cette sale ambiance avec cette très mauvaise surprise, une seule chose finissait par compter : Bon dieu, tout sauf l'autre raciste d'extrême-droite.
Après LO argumente, donne les chiffres.
Mais il reste toujours quelque chose de sentimental individuellement : Oui, mais comment je vais exprimer moi cette idée : Tout sauf l'autre raciste d'extrême-droite.
Et puis, au delà de tous les raisonnements rationnels, Arlette (LO quoi) a sorti deux formules qui correspondait enfin à mon sentiiment : "Ni Chirac, ni Le pen." et "On peut avoir du Le Pen light avec Chirac".
Alors je suis allé voter blanc, bien content et avec ces deux "formules" en tête et bien content de la consigne de LO (l'abstention m'aurait fait chier symboliquement). S'abstenir, c'est s'en foutre, Dieu sait si on s'en foutait pas, de ce merdier.
Bon, aujourd'hui, Sarko, si c'est pas du Le Pen light, entre nous ! L'a même réussi à lui (re)piquer ses électeurs.
En même temps, je pense que si j'avais voté Chirac dans le contexte, j'en aurais pas fait une maladie. Ce qui me rendait un peu malade (il faut rendre les hurlements hystériques à ceux qui les poussaient granit, c'était pas LO), c'est d'entendre PC + PS hurler partout qu'on n'avait pas le choix, que c'était une trahison de ne pas voter Chirac.
Alors oui, on s'est fait gueuler dessus, et plus d'une fois. Par les militants de gauche, par les syndicalistes, par les sympathisants de gauche... Z'étaient nombreux à pas comprendre notre démarche et c'était pas agréable.
Les manifs anti-Le Pen de l'entre deux tours se transformaient en manifs pro-Chirac.
C'était à chialer.
Un paquet de gens, victimes de la propagande de la gauche bien-pensante, regardaient sincèrement notre cortège en se demandant ce qu'on foutait là... Nous qui n'étions pas assez clairement anti-Le pen selon eux... et il fallait argumenter, se justifier... et ils finissaient, les gens de bonne foi, par comprendre ce qu'on voulait et ce qu'on ne voulait pas. Mais fallait pas ménager sa salive.
Maintenant, c'est de la vieille histoire, sans grande importance... J'ai quand même compris ces semaines-là ce que signifiait vraiment militer à contre-courant... Jusque-là je connaissais : militer dans l'indifférence... Ben c'est pas pareil. :sygus: