... ont fait leur apparition sur le site. Les numéros présentés remontent jusqu'au numéro 1 du 24 mai 1971.
https://combat-ouvrier.com/anciens-numeros/
[...]Depuis le 24 mai 1971, un mensuel trotskyste rédigé par des travailleurs révolutionnaires antillais est né. Il s’agit d’un journal imprimé Combat Ouvrier. Le fait qu’un tel journal puisse être publié traduit la pénétration des idées trotskystes, parmi une fraction des travailleurs antillais.
Et ceci n’a été possible que grâce à la sympathie que nos idées ont rencontré dans cette fraction des travailleurs antillais et à l’aide qu’ils nous ont apportée. Avec la parution de Combat Ouvrier, une étape importante a été franchie. Les idées qui sont les nôtres sont également celles qui guident la rédaction de Combat Ouvrier.
C’est pourquoi l’équipe rédactionnelle de Lutte Ouvrière a décidé de ne plus faire paraître cette publication et de se joindre aux camarades de Combat Ouvrier, afin de l’aider à construire le Parti Ouvrier Révolutionnaire des travailleurs antillais, seul capable de conduire le prolétariat antillais à la conquête du pouvoir dans nos pays.
(Lutte Ouvrière – 31 juillet 1971)
...Aujourd'hui, l'impérialisme français opprime encore des colonies, même s'il les a baptisées « départements français ». Depuis plusieurs années, il existe, en France, parmi les Antillais qui y sont des immigrés économiques, à la Guadeloupe et à la Martinique, une, organisation trotskyste se battant peur l'indépendance des Antilles dites françaises en même temps que pour le socialisme et organisant les prolétaires antillais sur des bases de classe. Mais cette organisation est née en dehors de la IVe Internationale et, qui plus est, ce n'est qu'en dehors qu'elle a pu naître. Si nous en sommes à cette situation, c'est non seulement que la petite secte qui se proclame IVe Internationale n'est pas une Internationale, car elle n'en joue pas le rôle mais c'est surtout parce qu'elle a abandonné, depuis longtemps le programme du trotskysme. Et les conditions de la naissance, de l'existence et du développement actuelle à la Guadeloupe et à la Martinique, de l'organisation des camarades antillais de COMBAT OUVRIER apportent une preuve flagrante de l'inexistence d'une Internationale révolutionnaire même faible, digne de ce nom...
...Pour les camarades antillais de COMBAT OUVRIER, les tâches des révolutionnaires marxistes consistent à lutter en tant qu'organisation socialiste, pour la révolution socialiste, c'est-à-dire, avant tout, pour la prise du pouvoir par le prolétariat.
Aux Antilles, encore réduites à une situation coloniale, la question nationale garde une grande importance, décisive pour les luttes à venir. COMBAT OUVRIER tout en se démarquant de manière stricte des autres courants politiques (et en particulier du nationalisme petit-bourgeois) lutte pour la revendication d'indépendance nationale et pour toutes les revendications démocratiques bourgeoises qui lui sont liées : libertés démocratiques, réforme agraire.
La lutte à mener se situe donc sur deux plans. Il s'agit de lutter résolument contre le colonialisme, contre toute forme d'oppression nationale et donc pour l'indépendance, mais aussi de s'opposer tout aussi fermement à ceux qui veulent fondre la classe ouvrière dans l'«unité nationale». au nom de la lutte contre l'oppresseur colonial. A l'anti-impérialisme limité de la petite bourgeoisie nationaliste, visant uniquement la création d'un État national, les militants de COMBAT OUVRIER opposent le seul anti-impérialisme qui soit conséquent, celui qui vise à la destruction totale de la société bourgeoise à l'échelle mondiale, Ils aident à l'éducation du prolétariat dans un esprit internationaliste ; ils lui apprennent au travers de son avant-garde à considérer ses luttes comme partie intégrante de la lutte menée à l'échelle mondiale par le prolétariat contre la bourgeoisie.
Ils luttent contre les illusions nationalistes tendant à faire croire à un possible développement économique des Antilles dans le cadre d'une nation indépendante.
Ils font du socialisme, non pas l'affaire d'une nation - et à plus forte raison d'une nation économiquement retardataire - mais celle de toute la planète.
Ils font ressortir l'importance primordiale de la lutte prolétarienne dans les pays développés où les richesses extorquées aux pays pauvres et au prolétariat mondial se trouvent amassées et concentrées par des siècles d'exploitation coloniale.
Cela ne signifie pas pour autant que les travailleurs des pays sous-développés et les travailleurs antillais doivent attendre que la révolution s'accomplisse dans las pays industrialisés. Les conditions d'instabilité permanente dans lesquelles se trouvent les pays sous-développés font que les possibilités révolutionnaires y sont plus qu'ailleurs extrêmement riches. Les militants de COMBAT OUVRIER pensent donc qu'il s'agit avant tout de hisser l'organisation révolutionnaire au niveau de l'engagement des nasses populaires, de manière que le prolétariat se saisisse du pouvoir dès que l'occasion s'en présente.
Attendre la révolution dans les pays industrialisés serait pure et simple trahison, non seulement du prolétariat des pays sous-développés, mais aussi du prolétariat mondial. Il faut agir et vaincre là où c'est possible, dans les conditions qui y règnent. C'est la meilleure impulsion qui saurait être donnée à la lutte générale du prolétariat dans son ensemble...
Gayraud de Mazars a écrit :Dans l'Éditorial de Combat Ouvrier n°1 du 24 mai 1971, dans "Qui sommes-nous ?" il est précisé que Combat Ouvrier paraît aujourd’hui pour la première fois. Ce n’est le journal d’aucun parti. La question que je me pose sur ma surprise, c'est, il n' y avait pas de lien à l'époque entre Combat Ouvrier et Lutte Ouvrière, pourquoi cette phrase ?
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