artza a écrit :Avec retard une petite réponse amicale à Fée Néant à qui je souhaite la bienvenue ici.
Je comprends bien et pense partager le même souci , refus des discriminations.
Cette lutte passe-t-elle par une épuration appauvrissante de la langue, souvent hypocrite ?
Ne peut-on dire d'une personne qui n'entend pas un argument qu'elle est sourde ?
A celle qui ne voit pas une situation qu'elle est aveugle ?
Et des travailleurs sans réaction face à une attaque patronale sont-ils paralysés ?
Merci pour ton message de bienvenue ainsi que celui de Gayraud de Mazars.
Je te rejoins sur le côté hypocrite de l'épuration de la langue qui peut exister comme celui de parler de "non-voyant" plutôt qu'aveugle.
Je trouve tout de même une différence entre tes exemples et celui de dire d'un gouvernement ou d'un patron qu'il est autiste.
Tout d'abord parce que généralement on se représente bien ce que sont des handicaps physiques. Si on dit que Macron est sourd aux revendications, on comprend bien que Macron n'est pas atteint d'un handicap mais qu'il n'écoute pas les revendications. Il entend d'ailleurs très bien les besoins de la grande bourgeoisie. A contrario, une personne sourde peut très bien d'une certaine façon "écouter" les aspirations de son conjoint, de ses proches, etc.
Pour les handicaps psychiques, par contre, on se les représentent beaucoup moins bien et, je trouve, restent bien plus stigmatisés de façon générale. Pour prendre un exemple très simple, cela me semble plus difficile d'envoyer un arrêt de travail établi par un psychiatre que par un autre spécialiste. Même chose en cas de RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé) : est-il facile, non seulement face au patron, mais déjà d'aller s'adresser aux représentants du personnel ou au syndicat pour adapter un poste à un handicap psy ?
Et au-delà de la réaction du patron, il y a aussi celle des collègues quand cela se sait. Pour prendre une maladie psychiatrique très rependue (et il me semble première cause d'arrêt de travail dans les pays de l'OCDE), la dépression, les réactions des proches, collègues et parfois même amis, sont bien souvent moins sympathiques qu'en cas de maladie somatique, allant jusqu'à reprocher à la personne malade d'avoir les symptômes de sa maladie.
Je m'éloigne un peu, mais tout ça pour dire que ce qui est vrai pour la dépression l'est d'autant plus pour les handicaps / différences neuropsychologiques comme les troubles du spectre autistique, les troubles bipolaires, etc. C'est un peu comme si il avait, pour beaucoup de gens, deux mondes, celui des "normaux" et celui des "anormaux".
C'est pour cela que je me suis permis la petite réflexion amicale suite au post de Gayraud de Mazars parlant de "gouvernement autiste".