2/ Je suis par contre sur d'une chose. Il y a bien eu une vague révolutionnaire en Europe en 1943-45. Qu'elle ait pu être endiguée par l'appareil stal et l'impérialisme avant d'atteindre le stade de crise révolutionnaire ouverte n'y change rien. Pourquoi crois-tu donc qu'on est passé du plan Morgenthau ("transformer l'Allemagne en champ de patates") au Plan Marshall ? Que dans ce cadre la borgeoisie française ait du procéder à des concessions substantielles est dans la nature des choses. Comment comprendre autrement les nationalisations, la SS et le reste ("l'Etat providence") qui n'étaient pas ce que voulait la bourgeoisie française (et autres) initialement.
C'était le minimum de concessions qu'elle devait concéder pour éviter de sombrer dans une situation similaire à celle de l'Allemagne de 1919. Idem pour l'Italie (chute de la monarchie), la GB (chute de Churchill), la Grèce (Guerre civile), etc. Sans parler de l'est-européen, la Chine (sujet qui fâche sur ce forum).
3/ Cette citation (pardon, Rojo) me semble devoir être méditée dans ce contexte:
a écrit :
Les conséquences de la guerre franco-prussienne de 1870-71, aussi bien que celles de la boucherie impérialiste de 14-18 (Commune de Paris, révolution de février et d'Octobre en Russie, révolutions en Allemagne et Autriche-Hongrie, insurrection dans plusieurs pays en guerre), attestent de façon irréfutable qu'une guerre moderne entre des nations capitalistes porte en elle une guerre de classes à l'intérieur de chaque nation et que la tâche d'un parti révolutionnaire consiste à préparer dans le cours de cette dernière guerre la victoire du prolétariat.
(La guerre et la IV)
4/ Le texte que tu cites me semble extrêmement réducteur.
En tout cas, je ne me serais sans doute pas opposé comme il le fait à la direction la CGT sur ce terrain ("la SS n'est pas tant une conquête que ça, à preuve nos salaires de misère").
Parce que personne ne dit qu'une conquête règle tout, elle est un point d'appui.
Par contre il me semble que dès cette époque (avril 1947) la bourgeoisie avait commencé à reprendre ce qu'elle avait du concéder. Notamment la gestion exclusivement ouvrière de la SS. C'est peut-être là que se situait le coeur de la question.....