Bien sûr que c'est plus que ca et personne n'a essayé de le nier. Tout comme la thèse des sévices sexuelles ne suffit pas à expliquer le fait que certaines femmes se prostituent car les violences sexuelles sont une réalité soufferte pour une quantité énorme de femme et elles ne se prostituent pas pour autant.
Nadia:
a écrit :Et dans quelle proportion les "prostitué-e-s libres" ont-ils subi des sévisses sexuels antérieurement ? Si cette proportion est élevée, peut-on encore parler de "prostitution librement consentie" ?
D'ailleurs, j'ai du mal a voir le rapport causal entre le fait d'avoir souffert de violences sexuelles dans le passé et le fait de se prostituer arès. À moins que tu veuilles parler du fait que les prostitués, mêmes si elles se disent libre, souffrent souvent de violences sexuelles. Je crains avoir mal compris ta phrase mais si la deuxième interprétation est la bonne, je suis tout a fait d'accord. La réalité quotidienne des prostituées, même celles les plus "privilégiées" est fait de violences physiques à leur encontre et aussi de viols (qui ne sont quasiment jamais dénoncés parceque vous pouvez bien imaginer l'attitude des flics face à une prostituée qui affirme avoir été violé par un de ces clients ou un mec en général).
Sinon, on n'a pas de raison de se braquer car nous sommes d'accord (lis mes premiers posts par exemple). la prostitution ne peut qu'exister dans le cadre d'une société marchande et phallocrate. Cela explique la marchandisation des relations sexuelles et la domination de l'homme sur la femme. Dans ce contexte de double domination (économique et de genre), une fraction des femmes des milieux pauvres voit dans la prostitution un moyen d'accéder à une quantité de liquide qui lui serait inatteignable dans d'autres circonstances. Est ce choix? Non, puisqu'elles sont forcés par les logiques dominantes de notre société. Le percoivent elles comme un choix? Je pense que pour une partie de ces femmes, oui.
Enfin, il ne faut pas oublier qu'on devrait différencier deux moments sur cette question. Lorsqu'une femme se prostitue pour la première fois, je pense qu'en effet, cela est toujours vécue comme une contrainte (celle de la pauvreté notamment). Mais a posteriori, une fraction des prostituées va a justifier sa vie a posteriori dans les termes que j'ai donné: RMI ou prostitution.