de la cantine à la restauration scolaire

[Valiere]

PASSER DE LA CANTINE A LA RESTAURATION SCOLAIRE


Presque tous les diagnostics établis sur les politiques publiques d’éducation dans le cadre de l’établissement de contrats éducatifs locaux traitent de la question de la restauration scolaire…C’est une préoccupation constante des parents, des familles, des professionnels de l’animation, des parents et des enfants…
Des enquêtes récentes montrent que la qualité des repas laisse souvent à désirer et que de nombreux enfants sont exclus de la restauration scolaire pour des raisons économiques
Ce sont des constats parmi d’autres…
L’ancienne dénomination : cantine n’est pas prête de faire place à celle actuelle de restauration scolaire !
Comme le disent beaucoup de parents, il y a peu de changements par rapport aux cantines d’autrefois…Exagération ?… Si peu…
En m’appuyant sur les diagnostics que j’ai effectués dans une commune sur quatre du Val de Marne je me propose d’introduire le débat

Le nombre de rationnaires

De plus en plus d’enfants fréquentent le restaurant scolaire, même quand l’un des deux parents ou les deux ne travaillent pas. C’est une réalité sociale incontournable.
Certaines municipalités essayent en toute illégalité de limiter le nombre de rationnaires en mettant en place des critères d’accessibilité…Mais heureusement aucune des villes du Val de Marne où j’ai travaillé n’a eu une telle politique !
D’autres instituent des quotients en fonction des revenus avec comme premier tarif les vingt centimes d’euros symboliques.

Le cadre

Beaucoup d’enfants continuent à être concentrés dans des salles trop petites, trop bruyantes…
Il faudrait bien souvent revoir l’architecture, aménager les salles ou en construire d’autres…
Certaines villes se sont mises à l’ouvrage, d’autres ont choisi de mettre en place un double service…
Le double service n’est pas sans poser de problèmes sérieux : comment permettre à des enfants de manger calmement en prenant leur temps quand l’interclasse du midi dure une heure trente ?
En élargissant l’assiette horaire ? Bien entendu mais pour passer à deux heures, voire aux deux heures et demie, il faut obtenir l’accord des enseignants et là c’est mission impossible ou presque…

L’aménagement des espaces

Que l’on soit obligé à passer à deux services ou que l’on en reste à l’unique, il est indispensable de trouver des espaces pour que les enfants avant ou après la prise du repas puissent jouer autre part que dans la cour…Ce n’est pas une mince affaire surtout quand il est difficile voire impossible d’utiliser la bibliothèque ou les salles spécialisées quand elles existent.

Les activités proposées

Parfois les municipalités qui veulent faire des efforts en arrivent à commettre des erreurs. C’est ainsi que souvent après le repas, des activités y compris physiques sont proposées aux enfants… Comme si ces derniers n’avaient pas besoin presque exclusivement d’un lieu pour se poser et se reposer !

La coordination

Des villes continuent à verser des indemnités relativement importantes aux directeurs pour qu’ils assurent la coordination du péri scolaire, restauration scolaire…
Souvent cette coordination est effective mais parfois elles est inexistante et gare à la Municipalité qui arrêterait de verser ces sommes aux directeurs, elle se retrouverait devant une opposition frontale de la part de tous les enseignants…
Mais heureusement, les crises arrivent à être surmontées, c’est ainsi que sur telle ville, les indemnités ont correspondu à des tâches effectuées dans le cadre du respect d’un contrat de travail.

L’encadrement

Il n’existe aucun texte réglementaire en ce qui concerne le taux d’encadrement et la qualification. On rencontre tout et son contraire :
Des intervenants non qualifiés , mères de famille pour la plupart essayant de faire pour le mieux, des animateurs territoriaux « surbookés » avec un taux d’absentéisme élevé, des étudiants ou même des enseignants exigeant des avantages spécifiques comme celui de manger ensemble tout en surveillant….
Parfois les municipalités veulent disposer d’un encadrement de qualité, en nombre suffisant mais voilà ce n’est pas si facile de trouver du personnel vacataire acceptant de travailler huit heures par semaine… Le personnel pédagogique intervenant le mercredi n’est pas assez nombreux pour prendre en charge seul la restauration scolaire.




La qualité des repas

La qualité des repas dépend de nombreux facteurs, notamment de la nature de la liaison : froide ou chaude, du prestataire et parfois de la présentation…
Des aberrations sont constatées comme ces repas distribués dans des barquettes individuelles ou collectives qui sont ouvertes par chaque « convive »… alors qu’il serait possible d’installer les mets dans des plats… Et que l’on ne réponde pas que c’est impossible… Aucune directive européenne n’oblige à distribuer aux enfants des récipients que l’on ouvre comme des boîtes à chat.

QUE FAIRE ? CETTE SITUATION EST-ELLE IMMUABLE ?

Des villes ont mis en place des chartes de la restauration scolaire construites avec les différents partenaires : enseignants, animateurs et parents d’élèves ce qui a permis bien souvent d’apporter des améliorations substantielles…
Les commissions menus ont eu parfois des effets bénéfiques…
Ce sont là des premiers pas prometteurs qui doivent être suivis de beaucoup d’autres.
Le temps de restauration est un temps éducatif, ce qui suppose l’élaboration d’un projet et la mise à disposition d’un personnel compétent.
Les écoles maternelles ont parfois un peu d’avance notamment celles qui emploient les ATSEM, agents territoriaux spécialisées d’écoles maternelles qui au lieu d’effectuer quelques heures de ménages pour compléter leurs horaires assurent l’animation durant les repas des tout petits.

Il est indispensable que la place de l’enfant soit au centre du projet de restauration scolaire et que l’on tienne compte du rythme de l’enfant ce qui suppose des espaces dégagés et une interclasse élargie…
C’est l’intérêt des enfants mais aussi des enseignants : il vaut mieux pour tous que les enfants soient reposés, disponibles pour les apprentissages plutôt que d’avoir des enfants qui passent immédiatement d’une cour de récréation surchargée à la classe.
Les textes ministériels ont inventé un nouveau concept : la pause méridienne…Tout un programme…Mais il ne suffit pas de se gargariser avec les mots si l’on en reste à la cantine scolaire d’antan…
C’est une véritable révolution qui est nécessaire avec des moyens dégagés, une législation qui institue un taux d’encadrement et naturellement beaucoup de tact et du partenariat local à construire avec tous les co-éducateurs de l’enfant : parents, enseignants et animateurs.
Il est possible et nécessaire de se donner les moyens de sa politique, c’est ainsi que des formations communes enseignants, animateurs, personnels vacataires sur la restauration scolaire peuvent être mises en place…Un rêve ? non… Une réalité à construire…
Une réforme ? Non… UNE REVOLUTION INDISPENSABLE

[Jacquemart]

Moi, à la restauration, je préfère la révolution.

Désolé, je n'ai pas pu me retenir.

[Valiere]

Lâche toi !

[Valiere]

Je pense que ces questions sont aussi politiques et qu'il nous faut agir aussi et ce n'est pas facile, d'autant plus que le plus grand obstacle est le corporatisme de certains enseignants...et c'est un syndicaliste qui l'écrit

[pelon]

Je pense que ces questions sont aussi politiques et qu'il nous faut agir aussi et ce n'est pas facile, d'autant plus que le plus grand obstacle est le corporatisme de certains enseignants...et c'est un syndicaliste qui l'écrit

Bien sûr que le problème de la restauration et de son prix pour les familles modestes est important. Mais, en fin en non en faim, tu ne voudrais quand même pas qu'en se privant d'un bon mot, Jacquemart reste sur sa faim. :hinhin:

[Valiere]

Oui effectivement.... surtout que la perche était sortie... INVOLONTAIREMENT