(canardos @ lundi 15 novembre 2004 à 16:36 a écrit : ce scientifique que vous avez cité convient que sous reserve de procédure d'évaluation des risques collégilales et transparentes, l'utilisation des ogm est possible dans un avenir proche.
encore une fois le risque pour l'écosysteme est limité par le fait que les caracteres apportés par transgenese ne conferent pas dans la plupart des cas un avantage selectif au sens darwinien du terme. mais évidemment c'est à évaluer soigneusement et longuement pour chaque ogm.
jacques van helden, que j'ai cité au début du fil developpe une position semblable à
celle d'Olivier Calveau.
je remets un extrait du texte de Van Helden
a écrit :
Vers des approches systémiques ?
Quel que soit l’écosystème avec lequel on veut interagir (agriculture,
foresterie…), il est essentiel de prendre en compte tous les éléments de ce
système, ainsi que leurs interactions. Un des points forts de la lutte biologique
et du contrôle intégré (combinaison de différentes méthodes, notamment la lutte biologique, avec recours aux moyens chimiques en cas d’infestation massive) réside dans leur approche intégrative des systèmes agraires.
Ceci exige une étude approfondie des interactions entre les plantes, les ravageurs et leurs pathogènes, de sorte que le délai entre la conception d’une stratégie et le déploiement en champs prend typiquement une quinzaine d’années.
Les applications actuelles des OGM résultent d’une approche intrinsèquement réductionniste, qui ont consisté à isoler un élément (la toxine) d’un système complexe (l’interaction insectepathogène), pour l’insérer dans un autre système complexe (la plante cultivée et son milieu de culture), sans avoir pris le temps d’évaluer la dynamique de réponse du système à cette modification.
Est-il possible de rectifier le tir ? Quels protocoles pourraient être définis
pour éviter à l’avenir de retomber dans les pièges mentionnés ci-dessus,
ou dans d’autres pièges moins prévisibles ? Quels seraient les acteurs
compétents pour établir de tels protocoles, les évaluer, et pour veiller à
leur application ? Comment combiner les multiples expertises, requises
pour développer des stratégies de contrôle des ravageurs, qui respectent
l’environnement de façon durable ?
Plusieurs forums se sont ouverts pour débattre de ces thèmes, en Europe,
au Canada, aux Etats-Unis.
La politique scientifique européenne semble cependant déjà fortement engagée vers une privatisation de la recherche (brevetage des découvertes, création de « spin-off »1, partenariat entreprise-université…), et il y a fort à craindre que les enjeux économiques et l’esprit de compétition favorisent les solutions rapides plutôt que l’élaboration, plus lente, de solutions durables.
la aussi comme olivier calveau van helden parle d'experimentation en milieu confiné d'une quinzaine d'années avant essais en champ et de la necessité collégialement et publiquement de définir des protocoles d'experimentation incontestables.
la place des essais en champs serait définie dans de tels protocoles, sans hostilité de principes, mais avec la garantie de précautions préalables.
ça doit etre le sens de notre combat, réclamer que l'experimentation des ogm soit effectuée par la recherche publique et pas par les organismes privés, sur la base de protocoles définis par les scientifiques apres un débat public.
toute opposition de principe globale aux ogm et aux essais en champs ferait au contraire le jeu des multinationales qui pourraient continuer à agir sans controle.
Et donc, en attendant que les scientifiques aient fait de manière INDEPENDANTE la synthèse des connaissances, l'évaluation des risques, les protocoles et méthodologies à mettre en oeuvre... il est impératif de mettre un terme, comme le souligne le Docteur Olivier Calveau, aux essais actuels qui échappent à la maîtrise scientifique indispensable.
Quand il parle de "Boite de Pandore" qui a été ouverte, c'est l'image juste que je me fais de la situation.