L'humanisme et communisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Crockette » 28 Déc 2004, 11:08

Je me suis un peu penché sur l'histoire de l'humanisme qui est pour simplifier, le fait de placer le bien-être de l'homme au-dessus de toutes les autres valeurs (patrie, écologie, argent, compétitivité, souplesse, etc...).
Il a démarré au 16ème siècle (réellement dans l'antiquité), en commençant par reprocher avec maintes précautions, l'asservissement de l'homme à l'Eglise.
Le siècle des lumières avec Rousseau, Condillac, Montesquieu et Voltaire a commencé à dénoncer non seulement l'asservissement de l'Homme à l'Eglise mais aussi aux différentes injustices qu'étaient la peine de mort, la torture, le banissement, la prison pour des actes mineurs etc.


Cette période je l'ai raccourcie pour pas prendre la tête aux lecteurs du site. Je leur conseille de lire des ouvrages philosophiques.
Pourquoi est-ce important ? Tout simplement parce qu'à cette époque, le communisme n'existait pas.
Vous vous en doutez, le communisme n'est pas arrivé par magie, Marx lui-même a dû s'appuyer sur le siècle des lumières pour élaborer ses théories.

Dans la seconde fenêtre je vais exposer les idées essentielles des valeurs humanistes d'aujourdh'ui et nous allons voir (votre contribution est la bienvenue en essayant de l'étayer sur des arguments historiques, théoriques)si ces valeurs sont proches de celles défendues par les communistes en général, LO ou la lcr en particuliers.
Crockette
 

Message par Crockette » 28 Déc 2004, 11:21

Les humanistes aujourd'hui, s'inspirent des apports des différentes cultures et pas uniquement de celles qui, occupent une place centrale (américanisme par exemple).

Les humanistes luttent pour surmonter la crise générale présente. Ils sont optimistes (à mon avis ça ça veut rien dire...Voltaire a décrit l'optimisme comme la façon de ne pas regarder les injustices autour de soi mais bon, passons...) et croient ds la liberté et le progrès social.

Les H sont internationalistes et aspirent à une nation humaine (pas extra-terrestre évidemment) universelle. Ils comprennent de façon globale le monde ds lequel ils vivent (ils passent pas leur temps devant la T.V).Ils n'aspirent pas à un monde uniforme mais multiple, par ses ethnies, ses langues et coutumes, par ses idées, ses croyances, son athéisme et sa religiosité.

Les humanistes ne veulent pas de maîtres (sont-ils anarchistes alors ?), ils ne se sentent ni représentants ni chefs de quiconque.

Les humanistes ne veulent pas d'armée qui joue le rôle de police ni de bandes armées qui s'y substituent.(l'argument là est bizarre, ils veulent une armée compétitive comme celle de Chine alors ?).


Tous ces arguments, je les ai repompés sur un site international humaniste. Si qqn a des infos ou des commentaires merci.
Attention à l'humanisme, bcp de gens se réclament humanistes comme le site internet de l'UDF !!!
C'est pourquoi je veux savoir c'est quoi l'humanisme, en vrai.J'ai l'intuition que ces valeurs sont plus proche d'Arlette ou d'Olivier que des autres partis. Reste à le démontrer ici.
Crockette
 

Message par Crockette » 28 Déc 2004, 11:48

Les valeurs et arguments des humanistes (suite).

Voici la gde vérité universelle : l'argent est tout. L'argent est gouvernement, loi, pouvoir. Il est subsistance. Mais en plus, il est l'Art, la Philosophie, et la Religion.
Il n'y a pas de relations personnelles sans argent. Il n'y a pas d'intimité sans argent et même le choix de la solitude en dépend (?!).(la solitude c'est le meilleur moyen de laisser les capitalistes continuer à exploiter les salariés).
Ainsi, sommes nous face à la tyrannie de l'argent. Une tyrannie qui n'est pas abstraite car elle a un nom, des représentants, des exécutants et des procédés indubitables (premier point en accord majeur avec les communistes selon moi).

Aujourd'hui, il ne s'agit plus d'économies féodales ni d'industries nationales. C'est l'avènement du capital financier international. Un capital spéculateur. Même l'Etat a besoin de crédits et d'emprunts pour survivre. Tous mendient (ça c'est fort et pratiquement communiste comme verbe) l'investissement et fournissent des garanties pour que la banque assume les décisions finales. Le temps où les entreprises aisni que les villes deviendront la propriété incontstable de la banque va bientôt arriver.
De même qu'arrivera le para-état, temps où l'ancien ordre sera anéanti.

L'ancienne solidarité disparaît. Il s'agit de la désintégration du tissu social et de la déconnexion entre des millions d'êtres humains.
Le grand capital domine non seulement l'objectivité par le contrôle des moyens de production mais aussi la subjectivité par le contrôle des moyens de communication et d'information.
Dans ces conditions le grand capital peut disposer, à son gré, des ressources matérielles et sociales, dégradant la nature et écartant progressivement l'être humain.Pour cela, il dispose de technologies suffisantes.
Il vide aussi la science, la transformant en technologie produisant la misère (cf ogm qui endettent les paysans en Inde).

Le grand capital ayant épuisé l'économie de marché commence à imposer sa discipline à la société pour affronter le chaos que lui-même a produit.
Par ailleurs les travailleurs ont pris conscience de l'hypocrisie de la démocratie capitaliste. Il faut se lever contre les dirigeants syndicalistes corrompus...et les partis politiques.

Tout çà ça m'a l'air d'être des arguments capitalistes, n'est ce pas ?


Selon les humanistes, il faut lutter pour que les facteurs de production que sont le travail et le capital soit totalement transformée. Jusqu'à ce jour, on aimposé que le profit revienne au capital et le salaire au travailleur, justifiant un pareil déséquilibre par le "risque" assumé par l'investissement...comme si chaque travailleur ne mettait pas en jeu son présent et son avenir lors d'une fermeture !

Ca aussi c'est des arguments communistes, j'en viens même à me demander, si c'est pas un coommuniste qui a écrit ça !


Le profit non destiné au réinvestissement dans l'entreprise, non destiné à son expansion (à la peut-être, ça part un peu en feu d'artifice) ou à sa diversification (pourquoi pas), dérive vers la spéculation financière (oui mais il y a des boîtes qui ne sont pas côtés en bourse et quiiexploite qd même leurs salariés).



Pour l'instant l'humanisme est plus proche de lo, lcr que de l'udf. Bon on verra la suite à la prochaine fenêtre. N'hésitez pas à donner vos impressions. Merci.
Crockette
 

Message par Crockette » 28 Déc 2004, 11:54

Canardos, je suis content de ta participation sur ce fil. Effectivement je ne peux pas nier que Voltaire était bourgeois (mais il ne pouvait pas devenir socialiste ni même communiste ça existait pas, il avait pas tellement le choix) et qu'il s'est fâché avec Rousseau.
Toujours est-il qu'on retrouvait dans des petites gargottes à Paris à la même table : Rousseau, Voltaire et Condillac voir parfois Diderot.

Evidemment l'humanisme est repris surtout par les catholiques, les chrétiens, mais il ne faut pas oublier que l'humanisme est toujours en tension continue car ses idées évoluent.
Les chrétiens, bienfaisants et bienpensants, et autres dames patronesses ne doivent pas oublier qu'au 18ème l'humanisme s'est fortement attaqué à l'Eglise comme étant une institution qui asservissait l'homme.
Crockette
 

Message par Nadia » 28 Déc 2004, 12:11

Il me semble que Voltaire, tout grand humaniste qu'il ait pu être, n'a jamais combattu l'esclavage. Et puis il était très copain avec la grande Catherine impératrice de Russie, qui avait certes de belles lettres mais laissaient crever de faim les paysans dans les campagnes en leur demandant d'hiberner l'hiver.

Bref, l'humanisme, c'est un machin difforme qui a l'air sympa et chacun y met concrètement ce qui l'arrange.
Nadia
 
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Message par Pascal » 28 Déc 2004, 12:21

(Crockette @ mardi 28 décembre 2004 à 11:08 a écrit : Pourquoi est-ce important ? Tout simplement parce qu'à cette époque, le communisme n'existait pas.
Vous vous en doutez, le communisme n'est pas arrivé par magie, Marx lui-même a dû s'appuyer sur le siècle des lumières pour élaborer ses théories.
D'accord avec toi que "le communisme n'est pas arrivé par magie".

Marx n'a pas "inventé le communisme", il le définissait comme "le mouvement réel qui abolit l'ordre des choses existants", et l'aspiration à une société sans classe, je pense qu'on la trouve dans les révoltes des classes opprimées, et ce depuis que la société est divisée en classes : Spartakus à Rome par exemple, les guerres de paysans au Moyen-Age, etc.

Et avant même les "Lumières", on trouve des ébauches de pensée socialiste, comme "l'Utopie" de Thomas Morre, et à l'époque de Marx, on trouvait, même avant lui, des écrivains socialistes.

Ce qu'a apporté le capitalisme, c'est, en créant et dévellopant le prolétariat, cette possibilité de passer de l'aspiration à une société sans classe à celle de sa réalisation. Et Marx a apporté au prolétariat une théorie scientifique lui permettant de comprendre les rouages de l'exploitation capitaliste et de vaincre.
Pascal
 
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Message par Crockette » 29 Déc 2004, 00:00

Pascal, d'accord à 100 %. Mais d'où viennent ces pensées socialistes ? A mon avis, il y a des racines humanistes, même si elles ne sont pas les seules.


Nadia sur Voltaire : bien sûr que Voltaire cotoyait la noblesse et qu'il aimait le raffinement, d'ailleurs bcp d'historiens lui ont trouvé d'énormes défauts : coléreux, boudeur, veux toujours avoir raison, vindicatif, adorant le luxe, pratique parfois l'argutie à outrance, aime montrer à la noblesse qu'il est riche (par défi ?) etc.

Mais n'oublions pas qu'il a fait de nombreux mois de prisons, il s'est fait frapper, et a dû quitter la France, simplement pour avoir écrit ses idées, à tel point qu'après il écrivait tout le temps sous des pseudos.
Voltaire était riche Nadia, ça c'est indéniable, il était imbu de lui-même.

Mais bon sang, quel sens de la critique concernant le clergé et la noblesse, son entourage un temps, a même du l'empêcher de diffuser ses écrits pour le protéger de lui-même.
Certes Nadia ce n'était pas le défenseur de la classe paysanne, mais...
Une phrase de lui : "l'optimisme qui voit le bien partout dans le monde est une doctrine de résignation au mal, partant de la mollesse et d'inertie, il faut crier bien haut le mal qui est dans le monde, révolter les hommes contre lui pour qu'ils s'évertuent à y remédier...au lieu de raisonner en métaphysicien pour se leurrer d'optimisme".

Voltaire bien après sa mort, a réveillé la conscience du peuple."A quel lointain avenir eut-il fallu ajourner la réforme sociale, si l'on avait attendu que le peuple fût éclairé et capable d'être libre ? Entreprendre le bien public par l'appui du despote éclairé, c'est un moyen d'arriver tout de suite à des résultats".

La contradiction c'est que Voltaire reste monarchiste malgré toutes les attaques et moqueries qu'il lui a lancé. Mais quelle alternative avait-il ?
Crockette
 

Message par Gaby » 29 Déc 2004, 12:43

Je viens de perdre une réponse d'une trentaine de lignes... :dead:
Bon, je m'y remettrai dès que possible, là je vais bouffer dehors et ensuite je vais probablement décoller là :
http://www.allstargame.fr

Bref, surement demain.
Gaby
 
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Message par Valiere » 29 Déc 2004, 12:52

a écrit :Nadia sur Voltaire : bien sûr que Voltaire cotoyait la noblesse et qu'il aimait le raffinement, d'ailleurs bcp d'historiens lui ont trouvé d'énormes défauts : coléreux, boudeur, veux toujours avoir raison, vindicatif, adorant le luxe, pratique parfois l'argutie à outrance, aime montrer à la noblesse qu'il est riche (par défi ?) etc.


Ce sont des êtres de chair et de sang, mus dans leurs contradictions et peut être que l'on découvrira dans cinquante ans que certains des dirigeants d'aujourd'hui font de même. Et alors!?
Valiere
 
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