par Jacquemart » 13 Jan 2005, 15:23
Des "traitres", je ne sais pas, je me méfie de ce genre de mot. En revanche, il est clair que les mencheviks, en tant que parti, n'ont pas voulu être solidaires des travailleurs dans la situation révolutionnaire, jusqu'aux ultimes conséquences. Or, dans une telle situation, si on n'est pas corps et âme dans le camp des travailleurs, on a vite fait de se retrouver de l'autre côté de la barricade.
Cela a amené certains d'entre eux à une politique faite d'hésitations et de louvoiements (Martov), mais d'autres à prendre ouvertement et sans ambiguité le parti de la "démocratie" (c'est-à-dire de la réaction) contre les soviets (Tsérételli, Dan, Liber, et bien d'autres). C'était perceptible dès mars 1917, c'était encore plus net en juillet. Et après octobre, cela a mené ces dirigeants mencheviks à collaborer main dans la main avec les armées blanches.
Quant aux militants mencheviks qui étaient des révolutionnaires sincères, ils ont rejoint sinon le parti bolchevik, tout au moins le camp de la révolution (comme Riazanov, Joffe, ou d'autres).