a écrit :Ce que je conteste (et d'ailleurs, à la lecture du site de l'ADFIS je ne semble pas être un cas très original) c'est que ces processus inconscients forment une personalité seconde qui dicterait sa loi et qui apparaitrai ça et là à l'occasion des rèves, de lapsus et d'actes manqués.
Pas une personnalité seconde…
Tu es en train de dire, donc, que le monde physique aurait ses lois, ses règles, une évolution… que le monde historique aurait aussi ses lois, ses règles, une évolution…. Mais pas la personne humaine ?…
Et en plus, rojo, ça dicte même plus fort que tu ne peux le croire… Et ça n'apparaît pas ici ou là… Ça dicte parfois une vie complète…
J e réponds d'abord… La suite de mon message précédent…
Je commence par l'histoire de l'inconscient qui aurait précédé la conscience…
Ma question :
2. « ces processus inconscients de plus en plus élaboré et de plus en plus programmables ont precedé la conscience. » Comment ça, « précédé » ?
L'atavisme de l'inconscient ?
La réponse, hier, de caupo :
Cette réponse est à rapprocher d'une explication de canardos :a écrit :Ecrit par : Caupo le mercredi 19 janvier 2005 à 12:35
Dire que les processus inconscients ont précedé le conscient me semble de la logique élementaire. Dans le cours de l'évolution, ce sont surement les reflexes primaires et les fonctions du cerveaux le plus primitives, celles qui mettent en mouvement les instincts et les pulsions (je sens que iko sera pas d'accord) sont apparues d'abord. La conscience "consciente" est naturellement postérieure.
« oui les mécanismes inconscients ont precedé les mecanismes conscients et la conscience de soi n'existe sous une forme embryonnaire que depuis le chimpanzé. »
Je trouve assez piquant que canardos (plutôt branché neurosciences) et que caupo (plutôt branché psychanalyse) se retrouvent pour dire que l'inconscient serait en quelque sorte un résidu de notre évolution – comme les poils de Demis Roussos, en somme.
C'est à dire que l'un et l'autre refusent, à leur manière, la notion d'inconscient au sens psychique.
L'un l'accepte (« personne pas meme rojo, ne nie l'existence de processus inconscients ») mais en rajoutant des « niveaux », l'autre l'accepte aussi, mais en le situant hors de notre investigation (« l'inconscient freudien, qu'on ne peut pas connaître par définition »).
Caupo défend l'inconscient, mais dans des méandres byzantines, et ne il ne voit pas forcément :
Sur mon exemple de l'ami venant me voir (alors que je veux lui dire de "rester", je m'entends lui dire qu'il peut "partir"), caupo écrit :
«Autre chose, ton exemple relève plutot du préconscient, vu que t'étais occupé et que tu savais qu'on te dérrangeait avec une visite. Tu avais bien en tête le désir de ne pas être dérrangé.»
Laissons le préconscient (ou le subconscient) de coté ! Remettez vite ça dans votre culotte, on a déjà assez de mal à causer de l'inconscient.
Que l'autre intention soit présente ou pas dans ma tête, peu importe, caupo : c'est l'inconscient qui permute les mots ! c'est un processus inconscient qui est à l'œuvre pour que se commette l'acte manqué. On est d'accord ? Je crois que oui. Moi aussi, je suis byzantin, j'arrête.
Alors, oui, pour sûr, ce que vous dites n'a rien à voir avec l'inconscient (freudien ou pas).
L'inconscient au sens psychique est la programmation de décisions infantiles (décisions sur le comportement ou sur le ressenti des émotions). Ces décisions sont devenues inconscientes. Ces décisions semblent être la personne elle-même (comme si elle avait été programmée génétiquement) et vont dominer ses décisions de personne adulte.
Les gens disent :
« Moi, tu sais, j'ai un tempérament coléreux »
« Ah bin, moi, tu sais bien, je suis comme ça. »
« C'est vrai que moi, j'ai tendance à voir le mauvais coté des choses. »
« Ah non, ça ne se demande pas. »
Imaginez vous-même, vous allez en trouver des exemples de formules toutes faites (et n'oublier pas les "Il faut que…").
Exemples… Oh ! des tout petits, tout pitis exemples, de ceux qu'on peut parler en public (pas de branlette, pas le cul de maman, pas la pine à papa) :
Bébé
Un bébé adore être dans les bras de sa maman, de son papa. Le contact physique est un besoin biologique de base (les animaux le font). Mais… c'est enfin le bébé attendu, après deux fausse-couches et une grossesse compliquée. Alors, maman, seule avec son bébé, le serre souvent fort, fort contre elle, trop fort : et le moment, de confortable qu'il était devient inconfortable pour le bébé. Et en plus, y'a papa qui de temps en temps le prend aussi pour tenir ce en quoi il n'osait croire : « Tu es mon bébé, mon bébé », il le serre contre lui. Et maman : « Arrête, tu vois pas que tu l'embête ? ».
(Mon chat adore être contre moi, si je le tiens trop fort, il va manifester l'inconfort qu'il ressent et s'éclipser)
Eh bien, le bébé enregistre, sans mots, mais ça s'enregistre, cette sensation d 'inconfort.
A l'âge adulte ? C'est une personne qui n'aimera pas trop la proximité et qui sera vite ennuyée en sentant des bras autour d'elle. Ça peut même créer des quiproquos dans un couple.
Ne pas demander
Sur une brocante, une gamine (7 ou 8 ans) désirait un jouet Barbie qui était revendu. J'entends le père lui dire (en l'entraînant plus loin) cette chose ahurissante : « Quand on veut quelque chose, on ne demande pas ! » Si ces messages sont répétés à diverses occasions, la gamine va devoir mettre au point des stratégies pour obtenir, ou ne rien faire. Ces stratégies, ces programmes, vont lui sembler être sa personne elle-même.
A l'âge adulte, ça nous fait Louis Althusser : « Aimer, c'est ne rien demander », ou une femme qui sera incapable de demander un câlin ou de faire comprendre qu'elle en veut un. Ça peut même créer des conflits dans un couple.
Joie, colère, peur, tristesse
Avez vous remarqué, par exemple :
Dans une grande surface, ces enfants qui désirent ces jouets disposés dans les linéaires, justement, pour que papa-maman casque à la caisse ? Mais l'adulte refuse. Et là, ouh là, la colère du bambin, à la caisse. Et maman, gênée par le show qu'elle offre involontairement, dit le plus souvent : « Il est fatigué »… Elle remplace la colère (sentiment usuel, compréhensible) par la fatigue, l'abattement, c'est à dire la tristesse.
A l'âge adulte ça nous fait une personne qui soudainement se mettra en retrait, sans rien dire…
– Eh bien Paul, tu ne dis plus rien ?
– Oh non, là, j'ai un coup de pompe… Continuez, continuez…
C'est que Paul est en colère… Mais Paul, lorsqu'il est en colère ne l'exprime pas, il se sent fatigué, triste… Peut être même qu'avec une très grosse colère, il pourrait nous faire une dépression.
Avez vous remarqué, par exemple :
Le père parle avec un ami, sa petite fille vient vers lui pour un câlin, elle tire son pantalon pour réclamer son attention, mais papa cause… Et finalement, il la prend contre lui, en disant : « Tu es fatiguée, toi… » Il remplace la demande de câlin par le sentiment de la fatigue… A l'âge adulte, ça nous fait une femme qui ne dira pas qu'elle veut baiser (peut être en y mettant des nuances !), mais une femme qui sera fatiguée, qu'aura mal dans le dos, qui voudra un massage de la nuque, etc.
Rojo va me dire que j'affirme…
Oui.
(mes excuses, au passage, pour tout lecteur qui serait un vrai professionnel de l'esprit… J'ai pu écrire des bêtises, mais « l'intention excuse le fait »).
L'inconscient : passage à niveaux ?
La réponse de caupo à ma question sur les niveaux :
a écrit :Ecrit par : Caupo le mercredi 19 janvier 2005 à 12:35
j'aimerais dire que toute personne qui a fait une analyse comprends parfaitement ce truc des "niveaux de l'inconscient". Assez généralement l'interprétation d'un rève, ou d'un acte manqué, ou d'un lapsus linguae (spécialité marque déposée des lacaniens) commence par un "niveau", c'est à dire une "cause" pour aller dans les cours des associations vers d'autres "causes plus enfouies" et pour arriver (si on a de la chance) aux "strates le plus profonds" c'est àdire à la motivation fantasmatique liée à la séxualité enfantile.
Je ne crois pas que c'était exactement ce que voulait dire canardos…
Cet étagement des niveaux de conscience, ou des niveaux de l'inconscient ne sert strictement à rien, sinon à embrouiller. Et la motivation fantasmatique, ok, hum...
Les amis, on n'es tpas foutu de s'entendre sur UN niveau d'incosncient, alors, le mille-feuilles, oublions...
L'inconscient se crée durant le développement de notre personne.
Bon sang, je cause avec des marxistes, oui ou non ?
La valeur de la marchandise et le temps de travail, avant c'était clair. C'est pas à vous que je vais apprendre ça ? La monnaie, comme marchandise, les p'tits coquillages, c'est pas à vous que je vais l'apprendre ? L'Etat, expression des intérêts d'une classe, mais qui apparaît comme expression de la société ?
Relisez le tome I (en 10/18) du "Traité d'économie marxiste" d'Ernest Mandel, pour voir comment la catégories économiques, peu à peu, sont enfouis jusqu'à être méconnaissables. Ces catégories, enfouis sous la surface de la société, gouvernent pourtant notre société. Malgré tout, elles sont refusées comme étant des lois valides (sauf par les marxistes).
Il en va de même de la construction de notre personnalité. Les catégories, la gestion des émotions, les stratégies enfantines mises en place vont s'enfouir dans l'inconscient. Et la personne refusera de reconnaître des lois qui dicteraient une partie de sa conduite….
Marx avait semé des dragons, il se plaignait d'avoir récolté des puces.
N'ayez pas peur d'être un peu plus marxistes.
Ça fait un peu prétentieux, mais c'est ce que j'ai envie de dire.
Vous n'allez quand même pas être moins curieux que notre humanité, y'a plus de 2000 ans, qui avait compris que la vie psychique avait ses lois.
Par défaut, on appela ça, l'âme. Et l'inconscient à l'œuvre, les grecs appelèrent ça le destin.
« Lorsque les corps des hommes sont énervés, les âmes deviennent malades. » (Xénophon, “Economique”)