conscient et inconscient

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Cyrano » 31 Jan 2005, 00:13

Me revoili, là. La bière était bonne. J'ai viré les amis, tout va bien.
L'ambiance sur le fil "Défense de la psychanalyse", euh, hum… Alors, svp, cool, ici, cool… Ce n'est parce que ça cause de l'inconscient qu'il faut se sentir obligé d'étaler toutes les compulsions qui semblent provenir de la bile…

Le hasard, ça ne marche pas

Ainsi, monsieur Shadoko s'amuse avec son dictionnaire… C'était une bonne idée, ma foi!
Shadoko, je ne comprends pas très bien ce que tu pouvais espérer prouver, avec "expérience" et "exécration". Sinon, que ça prouve qu'un lapsus ne peut pas se simuler au hasard (étant entendu que parfois, très, très rarement, ça marchera, bien sûr). Donc, mauvaise pioche.
Pour qu'il y ait imbrication ou substitution de mots, on ne s'en sort pas : faut que ça se ressemble (pour les sons, ou le sens), on est d'accord – y'aurait pourtant une remarque pertinente à faire sur l'éloignement des sons ou du sens (mais c'est trop tôt).
Oh, ça peut être relativement facile d'imaginer ce qu'on peut croire être un lapsus (il suffit d'imaginer un jeu de mot et de dire que c'est un lapsus) mais faut-il encore qu'il puisse porter un sens plausible.
Moi-même, je n'imagine pas de lapsus, je ne prends que des exemples avérés : soit je prends des lapsus publics (je les ai pris dans le Canard Enchaîné), soit je prends des lapsus provenant de mon vécu (de moi-même, ou de mes ami-e-s).

Tu écris que mon raisonnement n'est toujours pas concluant pour toi. Oui et non, pasque je ne concluais que sur des questions qu'on ne peut éviter.
Certes, on peut imaginer : «Il se peut que notre cerveau…»… Je voudrais que tu ressentes que tu imagines plus que là où j'en suis, dans mon message précédent… Oui, on peut…
On peut écrire, comme Canardos : «les mecanismes de l'attention [...] peuvent faire des erreurs.» Oui, ça peut…
Mais là, on imagine… On est en train de s'accrocher à toutes les branches… Ça ne sera jamais concluant, alors…
Et ça tourne dans la tête, on cherche, on suppose… Tout ça, mon dieu ! pour ne pas dire une chose si banale : la production de lapsus ne semble pas être le fait du hasard – même si on admet qu'on ne sait pas de quoi c'est fait, ces machins.

Pruneau cru pruneau cuit

Je vais citer Canardos [Canardos répond à Caupo, dans fil "Défense de la psychanalyse"]. Canardos parle d'un fonctionnement en parallèle, avec plusieurs possibilités de réponses :
a écrit :Ecrit par : canardos  le samedi 29 janvier 2005 à 23:55
plus le choix est rapide plus les risques d'erreur sont nombreux d'autant plus nombreux que ce que l'on se retient de dire est en fait ce qu'on a envie de dire.....
pas d'opposition conscience, inconscient freudien dans ce mecanisme.... il suffit de dire pruneau cru pruneau cuit dix fois de suite tres vite pour comprendre que les mecanismes de l'attention n'ont plus le temps de faire un choix et que c'est la reponse la plus evidente, celle qu'on a le plus envie de dire qui s'impose....

Vous qui lisez, j'implore votre clémence… Mes amis, par un excès de zèle, en arrivent à dire parfois des balivernes.
Dans un discours, quoi ? l'attention n'est pas convoquée ? Je répète ce que j'avais écris plus haut, dans un message précédent :
Mais des personnes en pleine possessions de leurs facultés, dans un discours, avec l'attention mobilisée, vont parfois quand même trébucher sur un lapsus. On trouve aussi la même chose lors d'une interview.
François Bayrou, lors d'un discours dan son parti : « Je peux trahir... euh... traduire ma pensée... »
Eh quoi ?!, quand une personne fait un lapsus, ça surviendrait pasque y'avait accélération du débit de la parole ? Tss, tss… Oublions.

Non, non, vous qui lisez, vous comprenez bien que ces arguments sur l'augmentation du risque d'erreur, et sur pruneau cru pruneau cuit, ça ne marche pas.
Alors, revenons à notre histoire.
Cyrano
 
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Message par Wapi » 31 Jan 2005, 00:20

Byrrh,

Tu fais un rappel à l'ordre.

a écrit :Les homosexuels qui lisent ce fil seront ravis de se voir comparer à des alcooliques, des toxicomanes, des violeurs d'enfants ou des obsédés sexuels. 

Je rappelle que les propos racistes, sexistes ou homophobes sont interdits sur ce forum.


Je ne compare rien. J'ai parlé des pulsions en général.

C'est plutôt les épidémiologistes partisans des prédispositions génétiques aux maladies mentales qui sont ennuyés quand on leur renvoie cette question de l'homosexualité, parce que certaines études considèrent qu'on peut faire un lien. Sauf si elles sont purement bidon.

Je pense que l'homosexualité est un choix libre, et aussi qu'on a le droit de s'interroger sur ce qui amène une personne à devenir homosexuelle et que cela peut provenir du développement de la personnalité depuis l'enfance, en lien avec son environnement affectif... et parlant !
Wapi
 
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Message par Cyrano » 31 Jan 2005, 00:22

Encore le hasard…

Que des lapsus puissent être le fruit du hasard, ou le fruit de ce que raconte Canardos, pourquoi pas ? Après tout, les larmes sont provoquées par la tristesse, mais aussi par la joie (c'est le concept du jovial-triste…). Ça ne nous empêche pas de reconnaître l'existence des larmes, et de ne nier aucune des deux émotions identifiées comme étant à l'origine des larmes. Et les glandes machins, la chimie, la physiologie, patati-patata, ne changent rien à cela.

Et même si les lapsus apparaissaient tous au hasard, ça ne nous renseignerait guère plus : la foudre tombe ici ou là, mais pas au hasard, non plus : il faut des conditions ! S'il faut des conditions, la hasard recule. Et même si la foudre tombait au hasard complet (sur une bouse de vache ou un arbre, y'aurait pas de préférence physique), on constaterait tout de même qu'elle ne se manifeste pas par pur hasard : il faut qu'il y ait un nuage, et un nuage d'un type particulier, et qui a une histoire. Tous les «Il pourrait se faire que…» possibles ne font que reculer l'affaire, mais peut tourner en rond tant qu'on veut : il y a une porte, il faut y passer.

Bon, je réponds, mais je n'avance pas dans mon idée sur les lapsus…
Je vais pourtant encore digresser sur les sens… Ahhh. Les sens… les sens engourdis, l'est tard…
SVP, ne répondez pas forcément, attendez que je tape l'autre message, euh, demain matin ?
Cyrano
 
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Message par shadoko » 31 Jan 2005, 11:11

a écrit :
Et même si les lapsus apparaissaient tous au hasard, ça ne nous renseignerait guère plus : la foudre tombe ici ou là, mais pas au hasard, non plus : il faut des conditions ! S'il faut des conditions, la hasard recule. Et même si la foudre tombait au hasard complet (sur une bouse de vache ou un arbre, y'aurait pas de préférence physique), on constaterait tout de même qu'elle ne se manifeste pas par pur hasard : il faut qu'il y ait un nuage, et un nuage d'un type particulier, et qui a une histoire.

Je suis en quelque sorte d'accord avec cette vision des choses. On peut toujours tenter de "faire reculer le hasard", et pour cela, de regarder si ceci ou cela se produit plus fréquemment qu'autre chose. Mais encore faut-il le prouver. Je ne me suis pas accroché à cet histoire de lapsus parce que j'ai des raisons particulières de penser que les interprétations qu'en donne la psychanalyse sont bidons. Je suis juste parti sur cet exemple, parce qu'il est particulièrement simple, semble central dans la théorie, et qu'il doit être assez simple aussi du coup de donner des preuves dans ce cas. Force est de constater que sur ce forum, on n'en voit pas la moindre venir.

Je ne dis pas qu'un Freud, il y a un siècle, ne pouvait pas apporter des intuitions géniales sans réelle preuve, pour démarrer la discipline, pour lancer des idées, surtout qu'il s'opposait à tout un tas de préjugés religieux sur le psychisme. Je suppose que la psychanalyse a eu au moins le mérite de tenter de trouver des règles au fonctionnement du cerveau. Mais maintenant, on est un siècle après. Il est temps qu'une telle discipline apporte autre chose que simplement des hypothèses. Peut-être l'a-t-elle fait, je n'en sais rien (encore une fois, je ne suis pas renseigné). Mais dans ce cas, on aimerait voir. Et c'est un euphémisme que de dire que les quelques personnes qui la défendent sur ce forum ne défendent pas ses acquis en apportant des preuves ou des raisonnements scientifiques. On a même un léger malaise en se demandant si certains ont une idée de ce que ça veut dire.

-Wapi défend en quelque sorte son "droit à l'existence" (il faut bien parler au malades et ne pas les traiter comme des choses, il faut se donner des méthodes pour ça, etc...). Oui, les malades ont droit à un suivi quelque soit son coût, la psychanalyse a droit à l'existence, mais le monde a droit a des preuves scientifiques que ses méthodes sont valides.

-Iko dit que les neurosciences ne règlent pas tout pour le moment. Soit, c'est possible, mais on aimerait savoir ce que la psychanalyse règle. On comprend bien que c'est dans la pratique quotidienne du contact avec les malades, mais encore?

-Cyrano tente gentiment de répondre à mes "objections" sur le hasard, ainsi qu'à légitimer une approche rationnelle des phénomènes psychiques, mais il va bientôt nous en dire plus...

-Caupo nous interprète les lapsus et ... je ne vais pas m'étendre plus que ça, je crois en avoir assez dit sur l'autre fil.

En face, nous avons:

-Rojo, qui ne veut pas démordre du "Freud a bidonné", c'est fini. C'est une position que je trouve un peu tranchée, mais à priori, ce n'est pas à lui de démontrer quoi que ce soit. C'est le sens de ses remarques peu diplomates sur l'homéopathie.

-Canardo, qui défend une tout autre approche, amène des arguments, des articles de gens qui ont fait des expériences, qui en rendent compte dans un langage à la fois scientifique et accessible, etc... bref, on peut discuter du fond.

Et bien, désolé, Camarades amateurs de psychanalyse, mais je trouve qu'il faut réviser votre copie.
shadoko
 
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Message par Cyrano » 31 Jan 2005, 11:44

Avant de répondre à la réponse de Shadoko... (soit dit en passant, ça montre qu'on peut disucuter - nous sommes entre camarades, sans se traiter de bourrin, crétin, ignare, etc...). On ne joue pas notre chemise! Le 5 février semble plus intéressant...

Une expérience…

Comment puis-je m'exprimer avec onctuosité ?
Evidemment, ce qu'on peut lire [sur fil "Défense de la psychanalyse"] sur l'interprétation des lapsus ne peut que vous conforter dans l'idée que cette histoire n'est que billevesées (j'aime bien ce mot).
Une remarque : l'inconscient n'est pas une grosse boite noire qui ne servirait qu'à expliquer qu'on fait parfois sans faire exprès – entre autres, les lapsus (j'écris ça, parce que suite à une réponse, Shadoko avait répondu dans ce sens, et ma foi, y'avait des raisons…)
Je reviens à l'exemple de Shadoko, de son dico, des mots "expérience" et "exécration".
Shadoko s'amuse à prendre un mot qu'il voudrait prononcer "expérience" et au hasard, dans un dico, son crayon pointe sur le mot "exécration". Imaginons donc, au lieu de dire : "Je vais faire une petite expérience", on dise : "Je vais faire une petite exécration" (y'a pas à dire, ça en jette !).
a écrit :Ecrit par : shadoko  le dimanche 30 janvier 2005 à 07:47
Le mot que je trouve est ... "exécration". Cela donne donc "Je vais faire une petite exécration". Je suis particulièrement mal tombé, parce que phonétiquement, c'est très loin (il n'y a vraiment que le "ex" de commun), et c'est un mot assez peu courant (je ne l'emploie jamais, personnellement). Mais tout de même, si je veux trouver un sens, je peux y arriver. Je fais ce qui peut paraître pour du Caupo à quelqu'un qui ne sait pas si Caupo a vraiment une méthode pour ses interprétations:"exécration" au lieu d'expérience, c'est donc que je voulais en fait, par mon expérience, bien mettre le nez dans son caca à mon contradicteur, que j'exècre plus ou moins, parce qu'il me résiste, etc...

Un lapsus : réservoir des sens ?
On peut trouver tous les sens possibles, ou du moins, plein de sens possibles. Il est vrai qu'entendre quelqu'un pérorer immédiatement sur le sens possible, ça agace. Quelle serait donc la méthode pour trouver ce sens ? La manuel est écrit où ?
De la même façon, j'avais entendu ce crétin de Gérard Miller (pitoyable psychanalyste médiatique), pérorer illico lorsque une invitée à l'émission de Ruquier avait parlé d'un de ces rêves. « Lorsque on rêve de ceci… ça veut dire cela… ». Il a vu jouer ça où ? On ne sait pas, ça a été décrété, c'est Tables de la Loi. D'ailleurs, foin de tous ces ânes : qu'il nous refile leur bouquin, ça nous évitera de payer pour les rencontrer.
Je ne peux pas, hélas, contredire Shadoko. Mais… (il y a un mais, plus loin, pas tout de suite…)
Pourtant, on évitera les généralisations, le minimum qu'on puisse réclamer, c'est un peu de mesure :
il y a aussi des grouspuscules, des blablateurs de la politique, du marxisme, du trotskisme qui vont jusqu'au ridicule. On trouve, même sur ce forum, des intervenants qui, au nom du "marxisme", au nom du "léninisme", se réclament de… Staline…
Donc, un peu de modestie… Les pettis sourires ne sont pas de mise.

Monsieur Dupin

En faisant allusion à l'intuition et à ce génial écrivain qu'était Edgar Allan Poé, il m'est revenu un amusement auquel il se livre dans une de ses nouvelles.
Monsieur Dupin
Il y en a peut-être, parmi vous, qui ont lu la nouvelle de ce poète, "Double assassinat dans la rue Morgue" ? (pour "La lettre volée", demandez à Iko, il vous conseillera une lecture).
Le narrateur rencontre un monsieur Dupin qui aime exercer ses talents analytiques. Une nuit, le narrateur flânait avec le monsieur Dupin, dans les rues de Paris. Depuis un quart d'heure, l'un et l'autre marchaient, sans n'échanger aucune parole.
Soudain, Dupin fait une allusion à un acteur et à sa petite taille. Le narrateur répond, et réalise que Dupin avait deviné exactement ce à quoi il pensait. Stupéfaction ?! Le narrateur réclame : « Comment avez-vous pu pénétrer mon âme ? » (Nadia, excuses…)
Dupin va expliquer qu'un individu avait bousculé le narrateur un quart d'heure auparavant. Celui-ci avait glissé sur les pavés. Le voyant fixer en grommelant les pavés, il savait qu'il pensait à la mauvaise organisation de ce pavage. Atteignant ensuite un lieu où on faisait un essai de pavé de bois, Dupin remarqua que le terme qui s'y appliquait était murmuré par le narrateur. Ce terme contenant un mot qui pouvait faire penser aux atomes, les deux amis ayant parlé des atomes et d'Epicure et des nébuleuses. Comme la narrateur se tourna pour jeter un œil à la constellation d'Orion, Dupin savait qu'il avait emboîté le pas des pensées du narrateur, etc. etc.
Ce n'est qu'un jeu, Edgar Poé s'amuse délicieusement. Constatons qu'à aucun moment, Dupin n'imagine quoi que ce soit : il s'assure qu'il est bien dans le train d'idées de l'autre, avec divers indices (éléments de la promenade, souvenirs des causeries et sujets abordés).
Pour l'interprétation d'un lapsus, ça va être de même.

Monsieur et Madame ont un fils…

Si on s'en tient à la surface, franchement, pas besoin de faire des années d'étude :
Sarko : "Veuve-clito" au lieu de "Veuve-Cliquot"… Non, ça ne semble pas concerner les chiffres de la délinquance… A moins de supposer l'inconscient d'un inconscient… Quand Sarko dit "clito", ça veut dire cloti - reine Clothilde – reine – roi – président - 2007. Ça, c'est un numéro de comique.
Quand on dit "partir" au lieu de "rester"… Faut pas être malin pour comprendre qu'on voulait dire "rester", mais qu'on pensait très fort "partir". Rien à voir, avec "Il reste du thé ?" ou partir - c'est mourir un peu - un pneu - tiens ? faudra que je refasse la pression. C'est du comique, du mauvais comique.
Dans ces conditions, les lapsus ne seraient que des perles qu'on peut relever, pour en faire un bouquin genre "Monsieur et Madame ont un fils…". Ça ne va pas nous emmener loin.
Et Shadoko (et d'autres) auront toutes les raisons de sourire de cette inoffensive introspection de l'inconscient.
Et le Dupin de la nouvelle de Poé, la-dedans ? J'y viens… On y arrive par un anti-Dupin.
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 31 Jan 2005, 12:04

Il peut le dire ! (Francis Blanche)

Ecrit par : Caupo le dimanche 30 janvier 2005 à 10:32
Pourquoi Sarkozy a fait un lapsus se réfèrent au clitoris (selon le communiqué de Cyrano) pour une veuve; c'est un pur hasard? C'est une faute d'attention? Evidement non; cela revele exactement le fond de sa pensée. Bien sur, il ne manquera pas qui dira "Et comment tu peux le savoir?".
En soi, c'est un tour de passe-passe un peu étonnant !
Caupo nous dit : « cela revele exactement le fond de sa pensée ». Ah… « exactement »… Oh ?… Et ce fond de pensée, c'est quoi ? On ne le saura pas…
— Maitre Caupo, ça vous inspire quoi le lapsus de Sarko ?
— Ça nous dit exactement le fond de la pensée !
— Exactement ?
— Oui, pile-poil (ah ! ah !)
— Ça alors, vous pouvez le dire ?
— Oui, je peux !
— Il peut le dire !!! Mais comment fait-il ?

L'avis de l'autre.

Lorsque j'avais parlé du bouquin de Freud "Introduction à la psychanalyse", j'avais mentionné que Freud classait les intentions perturbatrices en trois groupes :
a écrit :Freud va classer en trois groupes, les intentions perturbatrices (on va rester dans l'exemple du lapsus) :
1. La tendance perturbatrice est connu de celui qui parle et il en avait conscience avant l'acte manqué : c'est le cas, dans l'exemple du "rester-"partir". La stupeur vient que le mot "partir" s'est imposé malgré l'intention consciente de dire autre chose.
– (rire) Ah dis donc, ça, c'est un beau lapsus ! J'avoue : je tiens à finir avant ce soir. Bon, tu vas à la cuisine, tu connais, tu prépares un café, je ferai une petite pause, et je te vire, ok ?
2. La tendance perturbatrice est reconnue comme telle, mais on ignorait sa présence en soi. La stupeur viendra plutôt après coup (en y réfléchissant, ou en en parlant avec un … professionnel du psychique) lorsqu'on s'avouera à soi l'existence de la tendance perturbatrice.
– Ah ça alors, excuse moi ! Je ne voulais pas dire ça ! Je ne me rendais pas compte à quel point j'avais envie de finir avant ce soir. Bon, alors, m'en veux pas, on s'prend un p'tit café vite fait, et je me remets au rangement.
3. La tendance perturbatrice n'est pas reconnue comme valide. La personne va même protester avec véhémence contre l'interprétation proposée et va affirmer avec force que la tendance perturbatrice lui est étrangère.
– Mais pas du tout ! Arrête avec tes histoires de lapsus. Je suis crevé, j'ai fait du rangement toute la journée, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Franchement, non, tu me déranges pas, tu peux rester. Je vais faire un café.
Il nous faut accepter, si on veut rester logique, que l'acte manqué a un sens, et qu'une personne peut manifester des intentions qu'elle ignore elle-même, autrement dit : des intentions inconscientes – fourrez vous ça dans le crâne. Il n'y pas d'échappatoire.
C'est qu'il faut l'avis de l'autre ! Sinon, on est dans l'imaginaire complet, et ça n'a aucun, aucun intérêt – à part déconner entre amis pour passer un moment de rigolade.

Dupin, pas à pas

C'est comme monsieur Dupin pistant le train d'idées du narrateur de la nouvelle d'Edgar Poé. Il balise ses suppositions. Et si il continue dans le suivi du train d'idées de l'autre, c'est qu'il est sûr d'être en phase à un moment donné, donc il peut continuer.
Si on n'a pas l'avis de l'autre, on ne peut que dire ce que n'importe quel âne peut dire lui-même, et la soi-disant interprétation du lapsus ressemble fort à une lapalissade.
"Interpréter", c'est un terme que je n'aime pas… Un interprète, ça traduit un texte, ça donne une copie conforme, dans une autre langue d'un discours, d'un dialogue, ça n'invente pas.
Mais… en psychologie… interpréter est un terme ambigu. Interpréter, c'est imaginer. Et si l'explication imaginée n'est pas validée par l'autre, faut la remettre dans sa culotte (quelque soit notre conviction intime).
Alors, là, pour reprendre une formule de Shadoko, ainsi, on ne construit pas sur du sable.
Cyrano
 
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Message par shadoko » 31 Jan 2005, 20:58

a écrit :
Il peut le dire ! (Francis Blanche)

Ecrit par : Caupo le dimanche 30 janvier 2005 à 10:32
Pourquoi Sarkozy a fait un lapsus se réfèrent au clitoris (selon le communiqué de Cyrano) pour une veuve; c'est un pur hasard? C'est une faute d'attention? Evidement non; cela revele exactement le fond de sa pensée. Bien sur, il ne manquera pas qui dira "Et comment tu peux le savoir?".
En soi, c'est un tour de passe-passe un peu étonnant !
Caupo nous dit : « cela revele exactement le fond de sa pensée ». Ah… « exactement »… Oh ?… Et ce fond de pensée, c'est quoi ? On ne le saura pas…
— Maitre Caupo, ça vous inspire quoi le lapsus de Sarko ?
— Ça nous dit exactement le fond de la pensée !
— Exactement ?
— Oui, pile-poil (ah ! ah !)
— Ça alors, vous pouvez le dire ?
— Oui, je peux !
— Il peut le dire !!! Mais comment fait-il ?

:rofl:

Bon, à part ça, le narrateur et Monsieur Dupin de la célèbre nouvelle de Poe, je crois suivre à peu près ce que tu dis. Mais l'exemple que tu cites a un défaut majeur. C'est que tout ça ne semble rien avoir à faire avec l'inconscient. Si je comprends bien, tu veux dire: la preuve qu'on ne s'est pas trompé dans notre interprétation, c'est que le gars est d'accord lui-même. Mais on est juste en train de suivre ses processus mentaux tout-à-fait conscients.

De plus, quand tu te cites, je ne comprends pas très bien:
a écrit :
a écrit :
Freud va classer en trois groupes, les intentions perturbatrices (on va rester dans l'exemple du lapsus) :
1. La tendance perturbatrice est connu de celui qui parle et il en avait conscience avant l'acte manqué : c'est le cas, dans l'exemple du "rester-"partir". La stupeur vient que le mot "partir" s'est imposé malgré l'intention consciente de dire autre chose.
– (rire) Ah dis donc, ça, c'est un beau lapsus ! J'avoue : je tiens à finir avant ce soir. Bon, tu vas à la cuisine, tu connais, tu prépares un café, je ferai une petite pause, et je te vire, ok ?
2. La tendance perturbatrice est reconnue comme telle, mais on ignorait sa présence en soi. La stupeur viendra plutôt après coup (en y réfléchissant, ou en en parlant avec un … professionnel du psychique) lorsqu'on s'avouera à soi l'existence de la tendance perturbatrice.
– Ah ça alors, excuse moi ! Je ne voulais pas dire ça ! Je ne me rendais pas compte à quel point j'avais envie de finir avant ce soir. Bon, alors, m'en veux pas, on s'prend un p'tit café vite fait, et je me remets au rangement.
3. La tendance perturbatrice n'est pas reconnue comme valide. La personne va même protester avec véhémence contre l'interprétation proposée et va affirmer avec force que la tendance perturbatrice lui est étrangère.
– Mais pas du tout ! Arrête avec tes histoires de lapsus. Je suis crevé, j'ai fait du rangement toute la journée, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Franchement, non, tu me déranges pas, tu peux rester. Je vais faire un café.
Il nous faut accepter, si on veut rester logique, que l'acte manqué a un sens, et qu'une personne peut manifester des intentions qu'elle ignore elle-même, autrement dit : des intentions inconscientes – fourrez vous ça dans le crâne. Il n'y pas d'échappatoire.

C'est qu'il faut l'avis de l'autre ! Sinon, on est dans l'imaginaire complet, et ça n'a aucun, aucun intérêt – à part déconner entre amis pour passer un moment de rigolade.

Dans la dernière partie de ta citation, tu sembles dire que la personne a dit quelque chose contre son gré, "qu'elle ignore elle-même", que donc tu fais fi de sa dénégation. Tu sembles ensuite dire le contraire juste en-dessous. J'ai mal compris?
shadoko
 
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Message par Cyrano » 31 Jan 2005, 21:46

Pour Shadoko:
Dans le point 3, nous ne faisons pas fi de sa dénégation :
La personne peut même aller jusqu'à nier avoir prononcé la lapsus. Si il y a un environnement (« Mais non, je t'assure ! T'as bien dit ça, moi aussi, j'ai entendu. ») elle le reconnaîtra alors qu'elle ne l'avait pas remarqué (ou elle dit ne pas l'avoir remarqué, peu importe).
Si elle ne reconnaît pas avoir dit le lapsus: fin de l'épisode.
Si elle reconnaît avoir prononcé le lapsus, elle ne veut pas, malgré tout, entendre parler d'une quelconque interprétation, même la plus basique. On ne fait pas fi de sa dénégation, on ne peut pas aller plus loin dans l'interprétation. La discussion sur le lapsus, s'arrête à ce seuil – comme un témoignage non recevable. Reprends l'exemple du dialogue que j'imaginais : «Mais pas du tout ! Arrête avec tes histoires de lapsus. Etc. »
Là, on retrouve l'étonnant monsieur Dupin :
Pour pister les idées du narrateur, il avance lorsque il s'est assuré qu'il tenait l'idée de l'instant. Sinon, il ne peut avancer. Il n'imaginera pas, espérant – sait-on jamais – avoir une chance de bien imaginer…
Pour interpréter un lapsus (ou autre élément de la vie psychique), c'est pareil : si un élément se dérobe, alors : l'interprétation s'arrête, sinon on bascule dans l'imaginaire, autant dire dans le délire – on peut dire n'importe quoi. Et ça n'offre aucun intérêt.
Ce qui est intéressant, c'est de comprendre qu'il y a une tendance perturbatrice qui est venue troubler le discours.
Avec 1 et 2 on pourra avancer. Pas avec 3.
Cyrano
 
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Message par shadoko » 31 Jan 2005, 22:18

Reprenons avec 1 et 2, alors. J'aimerais un peu plus objectif, comme "preuve" du bien fondé de l'interprétation des lapsus que le simple acquiescement du sujet. Après tout, même si l'exemple est un peu hors de proportion, il y a bien des gens qui avouent avoir commis un crime alors qu'ils ne l'ont pas fait, et qui finissent par en être intimement persuadés, semble-t-il. Je ne trouverais pas surprenant qu'une personne dise "blanc" au lieu de "noir", et qu'elle finisse par accepter: "oui, tu as raison, si j'ai dit blanc, c'est bien qu'en fait, je pensais blanc". Tout ça est un peu relâché, comme mise en évidence. On arrive à tester qu'un dauphin a conscience de lui-même, et on arriverait pas à tester s'il y a un inconscient chez l'homme? Allons, allons, ça ne me paraît pas sérieux. Il doit bien y avoir un moyen...
shadoko
 
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