par Wapi » 07 Mars 2005, 14:24
Pelon,
Tu as raison, je n'étais pas obligé de relancer encore la machine à partir de cet article en particulier. En ce sens, je suis bien "responsable", et si j'ai causé à cet égard du tort au forum et aux forumeurs, je présente mes excuses pour les "chicanes".
Cette interview a été donnée par un psychiatre "psychanalyste" qui consacre l'essentiel de son activité professionnelle aux souffrances des adolescents et des jeunes. Il expose les terribles dégâts, parfois passagers, parfois durables qu'occasionne pour un certain nombre d'élèves le passage en classes préparatoires, où la compétition est acharnée. Au passage, je crois bien qu'on pourrait faire à peu près les mêmes observations sur la première année de fac de médecine, surtout avec le resserement du numerus clausus, et des taux de passage qui ne dépassent guère les 15 %. (ceci est à nuancer toutefois car le public y est un tout petit peu plus hétérogène qu'en prépa (1ère année) : il n'est pas composé exclusivement de néo-bacheliers.
C'est que pour les cadres gestionnaires de cette société, ceux qui sont supposés "en profiter", rien n'est gratuit non plus : l'ascension sociale qui enthousiasme tant les petits bourgeois, et bien les "grands" la leur font payer... parfois même très cher.
La petite bourgeoisie n'est pas épargnée par un certain nombres de drames humains liés au fonctionnement d'un système que, globalement, elle continue à défendre.
Au final, c'est bien cette triste société qui est à l'origine de cette ambiance détestable qui règne souvent dans ces classes préparatoires ... et c'est donc "l'environnement" qui est responsable de l'écroulement psychique de certains individus.
Cet écroulement prend le plus souvent la forme d'une dépression plus ou moins longue, qui peut elle même être ce à travers quoi risque de se manifester un mal bien plus grave, qu'une certaine tradition psychiatrique nomme "décompensation psychotique", qui peut à son tour se fixer en "psychose" ou "état psychotique", sous certaines conditions, liées peut-être à de l'endogène.
C'est que la société capitaliste n'est pas à mon sens seulement anxiogène, mais puissament pathogène, au sens où elle fait apparaître des "maux", évidemment pas seulement dans le seul domaine de la santé "mentale".