canardos jeudi 24 mars 2005 à 16:46
a écrit :Profession du père
Une étude sur les fissures du dogme de la prévalence du père en psychanalyse, où Lacan se montra le digne successeur de Freud
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Par DE PARSEVAL Geneviève DELAISI
jeudi 24 mars 2005
Michel Tort
Fin du dogme paternel
Aubier, «Psychanalyse», 490 pp., 24 €.
Bon, bien faut que je m’y colle…
Attaque d’un côté sur Lacan et les maths, ici via un transfuge qui renierait ses pères !
Et moi qui n’ai pas l’temps…
Je ne peux plus vous faire le coup qui agace à juste titre shadoko : « faudrait que j’vous explique ça un de ces quatre…
Alors, juste quelques mots,
Canardos nous fait un petit résumé de l'article en question
canardos jeudi 24 mars 2005 à 22:45
a écrit :j1v3, celui qui detruit mechamment la fameuse triangulation freudienne, c'est un psychanalyste qui connait bien lacan, et c'est lui qui montre le caractere réactionnaire et obscurantiste de ces charlatans....
Et on retrouve aussi dans cet article une petite phrase désopilante qu’a déjà relevée wapi :
a écrit :On retrouve ici la formule presque magique de forclusion du nom du père, prêt-à-penser dont notre société a passablement usé et abusé depuis quelques décennies, que ce soit à propos des enfants de mères célibataires ou des jeunes-de-banlieue chez lesquels l'absence de père expliquerait tout ou presque de leur devenir.
Alors ! le coup final sur le front unique psy-obscurantiste est tombé ?
D’abord, comme l’a montré le quatrième de couverture du livre de Michel Tort, que Wapi nous a mis sur le fil, l’éditeur n’a pas la même lecture que l’auteur de l’article et surtout, ma main à couper qu’aucun des deux ne donnerait son accord pour les résumés-présentations de canardos !
Ensuite, les auteurs de l’article ne connaissent pas très bien leur sujet. Au risque – hélas ! – de raser les camarades forumeurs, ça m’oblige à répéter que la « forclusion du Nom du Père » n’a rien à voir avec les « enfants de mères célibataires ou des jeunes-de-banlieue chez lesquels l'absence de père expliquerait tout ou presque de leur devenir. »
La métaphore paternelle vient structurer les personnalités non psychotiques alors que sa forclusion empêchera un développement non psychotique. Gène ou pas gène, ce n’est pas important.
Ces auteurs connaissent donc Lacan très superficiellement, et mélangent tout pour servir leur chappelle.
Je ne sais pas quels comptes Michel Tort règle avec papy défunt, mais il reste néanmoins dans la filiation analytique.
Il vient reprendre un sujet très à la mode, sur lequel il a beaucoup été écrit. Le « déclin de l’imago paternelle dans le social » a été abordé par Lacan dès 36 [dans les complexes familiaux (facile à lire, Lacan avant Lacan)].
Mais ce plaisir à mélanger fonction paternelle avec le père réel sur ce forum comme ailleurs finit par un peu harasser (cf la citation de Freud par cyrano)
La révolution industrielle a apporté la possibilité de l’émancipation des femmes par rapport aux tâches domestiques. Mais seul le communisme pourra conduire à la totale égalité économique.
La fonction paternelle, celle de la coupure comme on dit, c’est une façon de parler de la coupure qu’occasionne le langage chez un être parlant.
Un être parlant a, de ce fait, quitté le monde de la nature pour celui de la Culture. Le
Réel dans lequel tombent les schizophrènes quand ils sont trop dissociés, est cette catégorie qui est exclue du monde des être parlants. A partir du moment où je nome une chaise elle perd toutes ses qualités de chaise pour être indexée comme « chaise » faisant partie de mon univers.
L’imaginaire, c’est ce avec quoi on recouvre ce Réel.
Et le
Symbolique, c’est ce qui vient faire inscription dans ce Réel, et arrêter ainsi le glissement infini de l'imagniaire, tenir ainsi séparé à jamais l’Imaginaire et le Réel, permettant ainsi l’articulation d’un monde de signes qui font sens. Enfin, c’est un peu plus compliqué…
Ces trois instance forment trois anneaux indissociables les uns des autres sauf si un seul vient à se briser, c'est le déraillement mental, aigu ou chronique…
Donc, pas de symbolique si on n’est pas dans un monde de langage.
Métonymie – métaphore et tout l’bastringue… je les reprendrai, surtout qu’il le faut après le texte de com_17… (cf fil sur le cognitivisme)
La fonction paternelle donc, est un concept issu d’une clinique de la névrose et la psychose.
La bourgeoisie détruit la famille patriarcale. La société socialiste puis communiste conduira au dépérissement de la famille patriarcale. C’est pas pareil !
Actuellement, tout les cliniciens auteurs qui se sont penchés sur le problèmes des « nouvelles pathologies de la modernité » (amen !) en font le constat : le social n’a pas été capable de prendre à sa charge la fonction paternelle, c’est-à-dire la nécessité pour tout sujet de reconnaître qu’il est avant tout un sujet collectif, que le social, le langage doit venir faire coupure dans la symbiose nostalgique du temps de la fusion mère-enfant.
A peine arrivé au monde, on doit passer d’un univers où rien ne manque (la symbiose indifférenciée mère-enfant) à un avènement comme Sujet dans un univers modelé dans et par la trace du Signifiant, du Langage, de la différence des sexes comme marque que chacun est unique, tout en reconnaissant qu’au plus profond de chacun il y a cet Autre, le Social.
Un peu compliqué, mais j'espère que ça commence à parler à certains lecteur s'il en reste quelques uns…
Cceci pour pour dire que Michel Tort n’a pas pourfendu le dernier dogme freudo-lacanien, même si seule la Révolution socialiste pourra aller jusqu’au bout d’un homme nouveau qui arrive à s’accepter comme manquant (castré !) sans passer par l’image de la femme dominée par l’homme représentant de la loi !
La fonction paternelle sera toujours différente de la fonction maternante quelque soit le type de société dans lequel on vivra.
Mais on peut aussi imaginer la théorie analytique sous le communisme qui n’aura plus besoin de passer le mythe de l’interdit de l’inceste pour rendre compte du fonctionnement de la psyché et de ses avatars.
Je vous l’ai déjà répété. La question centrale est la castration, l’acceptation qu’en tant qu’être humain on doit renoncer à son désir de toute puissance, on doit renoncer au « principe de plaisir » et accepter le « principe de réalité ». Le social nous fonde et impose notre limitation désirante. Le Langage nous fonde et impose que l’essence des choses nous est à jamais étrangère. Il y a une coupure dans le monde imaginaire peuplé de personnage touts puissant pour accéder à un fonctionnement psychique harmonieux.
Cette coupure, le concept de la triangulation œdipienne, nous aide à la comprendre. En effet, quoiqu’on fasse, la mère ne sera jamais comme le père du fait même qu’on est mère en soi, pour avoir porté pendant 8-9 mois le « fruit de sa chaire », alors qu’on est père sans trop avoir fait grand-chose pour l’être. Au maximum, on peut être père sans même le savoir, alors qu’aucune mère ne pourra l’être sans s’en rendre compte. C’est à partir de ce constat naturaliste que la psychanalyse pose la question de la séparation du nouveau-né d’avec sa mère.
Mais comme je vous l’ai déjà dit,
il faut que la parole du Père soit inscrite dans la mère pour qu’elle fonctionne de manière structurante. Mais le Père en question n’a rien à voir avec le père réel, ni le père de la mère, ni quelqu’autre père de la réalité que ce soit. Le Père de la métaphore paternelle est le « Père symbolique », celui qui mythiquement n’a jamais été castré et dont le meurtre signe la loi du Langage, de l’exogamie.Car plus important que l’interdit de l’inceste, c’est la nécessaire exogamie qui est en question dans la naissance d’un sujet parlant.