Psy-X,Y,Z...

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Wapi » 27 Mars 2005, 12:59

[quote=" "]
saint penis priez pour nous! [/quote]

Eh oui, il n'y a aucune différence entre les hommes et les femmes, et c'est pourquoi tous les gens qui sont libérés des préjugés sont nécessairement bissexuels c'est bien cela ?

Tu peux dire qu'il n'y a "aucune différence", mais tout un chacun la fait quand même non ? Au moins à un petit niveau ?

Alors oui, seul le socialisme émancipera définitivement les femmes et les rapports familiaux (dont nous ne savons pas ce qu'ils seront...). D'ici à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul sexe et s'on se reproduise par parthénogénèse.... C'est une autre affaire...
Wapi
 
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Message par iko » 29 Mars 2005, 17:40

canardos jeudi 24 mars 2005 à 16:46
a écrit :

Profession du père
Une étude sur les fissures du dogme de la prévalence du père en psychanalyse, où Lacan se montra le digne successeur de Freud

.

Par DE PARSEVAL Geneviève DELAISI

jeudi 24 mars 2005

Michel Tort
Fin du dogme paternel
Aubier, «Psychanalyse», 490 pp., 24 €.


Bon, bien faut que je m’y colle…
Attaque d’un côté sur Lacan et les maths, ici via un transfuge qui renierait ses pères !
Et moi qui n’ai pas l’temps…
Je ne peux plus vous faire le coup qui agace à juste titre shadoko : « faudrait que j’vous explique ça un de ces quatre…

Alors, juste quelques mots,

Canardos nous fait un petit résumé de l'article en question

canardos jeudi 24 mars 2005 à 22:45
a écrit :j1v3, celui qui detruit mechamment la fameuse triangulation freudienne, c'est un psychanalyste qui connait bien lacan, et c'est lui qui montre le caractere réactionnaire et obscurantiste de ces charlatans....


Et on retrouve aussi dans cet article une petite phrase désopilante qu’a déjà relevée wapi :

a écrit :On retrouve ici la formule presque magique de forclusion du nom du père, prêt-à-penser dont notre société a passablement usé et abusé depuis quelques décennies, que ce soit à propos des enfants de mères célibataires ou des jeunes-de-banlieue chez lesquels l'absence de père expliquerait tout ou presque de leur devenir.


Alors ! le coup final sur le front unique psy-obscurantiste est tombé ?

D’abord, comme l’a montré le quatrième de couverture du livre de Michel Tort, que Wapi nous a mis sur le fil, l’éditeur n’a pas la même lecture que l’auteur de l’article et surtout, ma main à couper qu’aucun des deux ne donnerait son accord pour les résumés-présentations de canardos !

Ensuite, les auteurs de l’article ne connaissent pas très bien leur sujet. Au risque – hélas ! – de raser les camarades forumeurs, ça m’oblige à répéter que la « forclusion du Nom du Père » n’a rien à voir avec les « enfants de mères célibataires ou des jeunes-de-banlieue chez lesquels l'absence de père expliquerait tout ou presque de leur devenir. »
La métaphore paternelle vient structurer les personnalités non psychotiques alors que sa forclusion empêchera un développement non psychotique. Gène ou pas gène, ce n’est pas important.

Ces auteurs connaissent donc Lacan très superficiellement, et mélangent tout pour servir leur chappelle.

Je ne sais pas quels comptes Michel Tort règle avec papy défunt, mais il reste néanmoins dans la filiation analytique.

Il vient reprendre un sujet très à la mode, sur lequel il a beaucoup été écrit. Le « déclin de l’imago paternelle dans le social » a été abordé par Lacan dès 36 [dans les complexes familiaux (facile à lire, Lacan avant Lacan)].

Mais ce plaisir à mélanger fonction paternelle avec le père réel sur ce forum comme ailleurs finit par un peu harasser (cf la citation de Freud par cyrano)

La révolution industrielle a apporté la possibilité de l’émancipation des femmes par rapport aux tâches domestiques. Mais seul le communisme pourra conduire à la totale égalité économique.

La fonction paternelle, celle de la coupure comme on dit, c’est une façon de parler de la coupure qu’occasionne le langage chez un être parlant.

Un être parlant a, de ce fait, quitté le monde de la nature pour celui de la Culture. Le Réel dans lequel tombent les schizophrènes quand ils sont trop dissociés, est cette catégorie qui est exclue du monde des être parlants. A partir du moment où je nome une chaise elle perd toutes ses qualités de chaise pour être indexée comme « chaise » faisant partie de mon univers.
L’imaginaire, c’est ce avec quoi on recouvre ce Réel.
Et le Symbolique, c’est ce qui vient faire inscription dans ce Réel, et arrêter ainsi le glissement infini de l'imagniaire, tenir ainsi séparé à jamais l’Imaginaire et le Réel, permettant ainsi l’articulation d’un monde de signes qui font sens. Enfin, c’est un peu plus compliqué…
Ces trois instance forment trois anneaux indissociables les uns des autres sauf si un seul vient à se briser, c'est le déraillement mental, aigu ou chronique…

Donc, pas de symbolique si on n’est pas dans un monde de langage.
Métonymie – métaphore et tout l’bastringue… je les reprendrai, surtout qu’il le faut après le texte de com_17… (cf fil sur le cognitivisme)

La fonction paternelle donc, est un concept issu d’une clinique de la névrose et la psychose.
La bourgeoisie détruit la famille patriarcale. La société socialiste puis communiste conduira au dépérissement de la famille patriarcale. C’est pas pareil !

Actuellement, tout les cliniciens auteurs qui se sont penchés sur le problèmes des « nouvelles pathologies de la modernité » (amen !) en font le constat : le social n’a pas été capable de prendre à sa charge la fonction paternelle, c’est-à-dire la nécessité pour tout sujet de reconnaître qu’il est avant tout un sujet collectif, que le social, le langage doit venir faire coupure dans la symbiose nostalgique du temps de la fusion mère-enfant.
A peine arrivé au monde, on doit passer d’un univers où rien ne manque (la symbiose indifférenciée mère-enfant) à un avènement comme Sujet dans un univers modelé dans et par la trace du Signifiant, du Langage, de la différence des sexes comme marque que chacun est unique, tout en reconnaissant qu’au plus profond de chacun il y a cet Autre, le Social.

Un peu compliqué, mais j'espère que ça commence à parler à certains lecteur s'il en reste quelques uns…

Cceci pour pour dire que Michel Tort n’a pas pourfendu le dernier dogme freudo-lacanien, même si seule la Révolution socialiste pourra aller jusqu’au bout d’un homme nouveau qui arrive à s’accepter comme manquant (castré !) sans passer par l’image de la femme dominée par l’homme représentant de la loi !

La fonction paternelle sera toujours différente de la fonction maternante quelque soit le type de société dans lequel on vivra.
Mais on peut aussi imaginer la théorie analytique sous le communisme qui n’aura plus besoin de passer le mythe de l’interdit de l’inceste pour rendre compte du fonctionnement de la psyché et de ses avatars.

Je vous l’ai déjà répété. La question centrale est la castration, l’acceptation qu’en tant qu’être humain on doit renoncer à son désir de toute puissance, on doit renoncer au « principe de plaisir » et accepter le « principe de réalité ». Le social nous fonde et impose notre limitation désirante. Le Langage nous fonde et impose que l’essence des choses nous est à jamais étrangère. Il y a une coupure dans le monde imaginaire peuplé de personnage touts puissant pour accéder à un fonctionnement psychique harmonieux.

Cette coupure, le concept de la triangulation œdipienne, nous aide à la comprendre. En effet, quoiqu’on fasse, la mère ne sera jamais comme le père du fait même qu’on est mère en soi, pour avoir porté pendant 8-9 mois le « fruit de sa chaire », alors qu’on est père sans trop avoir fait grand-chose pour l’être. Au maximum, on peut être père sans même le savoir, alors qu’aucune mère ne pourra l’être sans s’en rendre compte. C’est à partir de ce constat naturaliste que la psychanalyse pose la question de la séparation du nouveau-né d’avec sa mère.
Mais comme je vous l’ai déjà dit, il faut que la parole du Père soit inscrite dans la mère pour qu’elle fonctionne de manière structurante. Mais le Père en question n’a rien à voir avec le père réel, ni le père de la mère, ni quelqu’autre père de la réalité que ce soit. Le Père de la métaphore paternelle est le « Père symbolique », celui qui mythiquement n’a jamais été castré et dont le meurtre signe la loi du Langage, de l’exogamie.

Car plus important que l’interdit de l’inceste, c’est la nécessaire exogamie qui est en question dans la naissance d’un sujet parlant.
iko
 
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Message par iko » 29 Mars 2005, 18:18

Je vous mets à cet égard quelques paragraphes de l’introduction du livre de Joël Dor, Le Père et sa fonction en psychanalyse » :
a écrit :
[center]le père et sa fonction en psychanalyse [/center][center](Joël Dor, Point hors ligne)[/center]

« Dans le champ de la psychanalytique, la notion de père est investie d’une connotation bien parti culière. Le père auquel nous nous référons reste, à certains égards, soustrait à l’acception commune que nous en avons d’emblée et quotidiennement en tant qu’agent de la paternité ordinaire. Pas davantage ne s’agit-il de chercher à en saisir l’incidence dans la perspective d’une évolution historique qui resterait, elle aussi, étrangère au contexte où cette notion est opératoire en psychanalyse.

Contre toute attente, voire à l’encontre de toute idée reçue, la notion de père intervient dans le champ conceptuel de la psychanalyse comme un opérateur symbolique anhistorique. Entendons-le alors comme un référent qui présente cette particularité essentielle de n’être pas justifiable d’une histoire au sens, au moins, d’une ordonnance chronologique.

Toutefois, en étant hors de l’histoire, il n’en reste pas moins paradoxalement inscrit au point d’origine de toute histoire. La seule histoire que nous puissions logiquement lui supposer est une histoire mythique. Mythe nécessaire s’il en est, puisque cette supposition est précisément universelle.

Par ailleurs, quelle que soit la provocation apparente qui en résulte à l’endroit des pères inscrits dans la réalité et dans leur histoire singulière, cette notion de père en psychanalyse ne renvoie pas non plus exclusivement à l’existence de quelque  père incarné. De fait, rien ne garantit jamais, par avance, que cette incarnation corresponde assurément à la consistance d’un  père investi de son légitime pouvoir d’intervention structurant du point de vue de l’inconscient. A ce titre, pour peu que nous ayons cependant à le considérer comme un  être, il s’agit moins d’un être incarné que d’une entité essentiellement symbolique qui ordonne une fonction.

En raison de la saillance de ce mode d’existence symbolique, tel est alors son caractère fondamentalement opératoire et structurant pour tout un chacun, c’est-à-dire quelque soit le sexe de celui qui s’y trouve référé. En d’autres termes, c’est parce que ce père symbolique est universel – d’où l’essence de sa nécessité –que nous ne pouvons pas ne pas être concernés par l’incidence de sa fonction qui structure notre ordonnance psychique en qualité de sujets. En effet, nulle autre issue n’est proposée au parlêtre que de souscrire à la vassalité que lui impose cette fonction symbolique paternelle qui l’assujettit dans une sexuation. Au reste, c’est à la mesure de cette spécification que se propose au sujet un espace d’identité sexuelle qui n’a pas nécessairement d’adéquation biunivoque avec la bi-partition biologique des sexes.
Dans ces conditions, à quelle enseigne viennent se loger les pères incarnés, c’est-à-dire les hommes mis empiriquement en situation de se désigner comme pères ?

Tout au plus apparaissent-ils comme les diplomates, voire plus généralement des ambassadeurs ordinaires.(…) A la métaphore près désignons donc le père, dans le réel de son incarnation, comme devant représenter le gouvernement du père symbolique, à charge pour lui d’assumer la délégation de cette autorité auprès de la communauté étrangère mère-enfant.

(…) nul père, dans la réalité, n’est détenteur et, a fortiori, fondateur de la fonction symbolique qu’il représente. Il en est le vecteur. »


Ainsi, dans notre société aliénée actuelle, l’ambassadeur du Père symbolique aura tendance à se prendre pour le Père et s’emballera dans la surenchère machiste, ou au contraire s’ennuiera dans sa place d’ambassadeur de la fonction castratrice et partira courir la gueuse sans s’ennuyer avec le pipi-caca-dodo de la routine de l’éducation des enfants, qu’il laissera à la mère un peu plus responsable. On voit bien que dans notre monde aliéné, les femmes passent en quelque sorte de femme au foyer sous la coupe du machisme à femme libérée mais qui voit les pères se sauver en courrant au bout de quelques années de pipi-caca, pour se refaire une nouvelle jeunesse. On comprend alors beaucoup mieux la métaphore de Freud sur la responsabilité des femmes qui protégeaient le feu de l’irresponsabilité des ambassadeurs du symbolique dans la préhistoire..

Car si on fuit tellement la fonction castratrice, c’est qu’elle nous rappelle que nous ne pouvons nous en soustraire. Nous somme tous des êtres castrés, c’est notre statut d’être parlant qui l’impose et notre place dans la différence des sexes qui nous le rappelle tous les jours.

Il est intéressant de voire comment cette fonction agit aujourd’hui avec l’éclatement de la famille patriarcale alors que le capitalisme, comme partout, détruit les liens sociaux existant sans être capable d’en proposer d’autres que la barbarie en marche.

Cette question est passionnante.

Quand vous voudrez, les copains, c’est-à-dire quand la discussion sera sur des bases plus productives et plus cordiales, nous pourrons essayer de voir en quoi le processus révolutionnaire pourra poser les bases d’un nouveau partage pour que cette fonction paternelle que l’on peut appeler alors comme on le veut, fonction tiers, puisse être au mieux efficacement organisée dans la cité.
iko
 
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Message par Wapi » 29 Mars 2005, 19:45

retour au sources....

a écrit :«Les idées religieuses, qui professent d'être des dogmes, ne sont pas le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion : elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs. Nous le savons déjà : l'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé - protégé en étant aimé - besoin auquel le père a satisfait la reconnaissance du fait que cette détresse dure toute la vie a fait que l'homme s'est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant. L'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine, l'institution d'un ordre moral de l'univers assure la réalisation des exigences de la justice, si souvent demeurées non réalisées dans les civilisations humaines, et la prolongation de l'existence terrestre par une vie future fournit les cadres du temps et le lieu où les désirs se réaliseront Des réponses aux questions que se pose la curiosité humaine touchant ces énigmes, la genèse de l'univers, le rapport entre le corporel et le spirituel s'élaborent suivant les prémisses du système religieux. Et c'est un énorme allègement pour l'âme individuelle de voir les conflits de l'enfance - conflits qui ne sont jamais entièrement résolus - lui être pour ainsi dire enlevés et recevoir une solution acceptée de tous.»

FREUD, L'avenir d'une illusion


Je rappelle que Freud était d'origine juive et radicalement athée (ce qui n'est absolument pas le cas des pères fondateurs du cognitivo-comportementalisme...), et que la doctrine du verbe incarné et de la sainte-trinité était absolument étrangère à sa formation et la théorie qu'il a initiée...

Maintenant si pour certains tout processus dialectique équivaut à la sainte trinité ...

un être sexué + un autre être sexué différemment = un autre être sexué, qui n'est ni l'un ni l'autre mais qui est du sexe de l'un et non de l'autre, et qui "dépasse" ses "parents" tout en les conservant cependant. C'est même un modèle de du genre...

Wapi
 
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