Acquis sociaux

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par E.R. » 20 Mai 2005, 13:26

Bonjour,

Tout d’abord, je voudrais préciser une chose. Ma critique des Acquis n’est pas une critique de “droite” qui tendrait à dire qu’il y en a trop, ni une critique de gauche qui tendrait à dire qu’il n’y en a pas assez. Il s’agit de tout autre chose, et cela se résume en cette sentence : Acquis Sociaux ? Funeste Foutaise !

Mais je m’intéresse surtout à votre avis, et ceci dans l’objectif de voir si l’on peut trouver un terrain d’entente sur :
1- Analyse historique de la situation concrète (dans quel monde vivons-nous ?)
2- Que faire ? et par où commencer ?

Si je récapitule l’ensemble de vos interventions, il me semble que deux thèses (hormis la notre) s’en dégagent :

1- Pour les “moins critiques” d’entre vous, les acquis sociaux sont des avancées sociales qui apportent un certain nombre de droits à la population. Ils sont la conséquence de la lutte des classes menée par la classe ouvrière.
2- Pour “les plus hostiles” d’entre vous, la chose n’est peut-être pas aussi simple. “Vétéran” nous dit même que « certains acquis ont été mis en place par la bourgeoisie pour tenter d'anesthésier la classe ouvrière et favoriser l'intégration des syndicats à l'état et à un comportement loyal envers le capitalisme. » Canardos nous dit aussi que les acquis sont, dans certains cas, instaurés dans un but de pacification sociale (pour empêcher la révolution). Toutefois, maintenant qu’ils sont là, il faut quand même les défendre.

Avant de continuer, je voudrais savoir si vous êtes d’accord avec cette représentation de vos analyses. Cela me permettra de savoir si les questions que cela soulève sont appropriées ou non.

PS :
Que pensez-vous de cette réflexion de Engels à propos des lois sociales de Bismarck (assurances maladie et législation professionnelle) :
« Si certains de nos députés votaient effectivement pour les lois de Bismarck et répondaient donc à son coup de pied aux fesses en lui baisant le cul, et si ces gens n'étaient pas exclus de la fraction, je serai alors obligé de me désolidariser officiellement d'un parti qui tolérerait des choses pareilles. » (Engels à Bebel, 10 mai 1883)
E.R.
 
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Message par Ottokar » 21 Mai 2005, 06:28

Txi a raison, c'est effectivement assez énervant et je n'ai pas envie de te répondre tant que je ne connais pas ta position, puisque tu sembles en avoir une, et bien arrêtée sur le sujet.

La citation d'Engels est facile à comprendre, c'est une question d'attitude politique. Comme lui, nous n'avons pas "lêché le cul" de Mitterrand-Rocard quand ils ont instauré le RMI. Maintenant, si un Le Pen ou un Madelin supprimait le RMI ou obligeait les chômeurs à travailler pour un revenu équivalent au RMI, que ferais-tu toi-même ? Il n'y a pas besoin de grands mots, "d'analyse historique de la période". Il suffit de se poser les problèmes concrêtement.
Ottokar
 
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Message par artza » 21 Mai 2005, 06:47

C'est comme les 35 heures à la sauce Aubry installées pour introduire plus de "flexibilité" et ne rien coûter aux patrons. LO a dénoncé ça en son temps.

Depuis de mieux en mieux MEDEF et gouvernement à ses ordres veulent augmenter le nombre d'heures sup non-majorées et réduire encore les limitations du temps de travail. LO dénonce cette nouvelle agression et "défend" d'une certaine manière la loi Aubry... tout en la critiquant.
Tout celà n'est pas trop difficile à comprendre.
artza
 
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Message par E.R. » 21 Mai 2005, 17:07

Pour connaître notre opinion, je vous invite à visiter notre site. En deux mots, je pense que si les Acquis Sociaux ont été “mis en place par la bourgeoisie” et qu’ils ont eu pour objectif d’“intégrer le syndicalisme” à l’État dans un but de pacification sociale, il faut alors les tenir pour ce qu’ils sont : une régression sociale. Il nous faut un seul grand et vrai acquis : la république syndicale européenne !

Je comprends bien votre position qui consiste à dire qu’on peut malgré tout en faire un objet immédiat de lutte de classes en vue de la révolution future. Mais peut-on encore tenir ce discours ? Ne voit-on pas, en réalité, qu’à chaque fois qu’un “acquis” fut mis en place par le système, le mouvement révolutionnaire s’en trouva déconfit ? N’est-ce pas, en réalité, le meilleur moyen de démoraliser la masse populaire ? N'est-ce pas contradictoire de lutter contre au moment où ils sont mis en place et de les défendre par la suite ?
Encore une question : comment appelez-vous ce genre de Syndicat intégré à l’État ? Que faut-il en penser ? Doit-on lutter contre ? Quelle est la position de L.O. sur ce sujet ?
E.R.
 
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Message par com_71 » 21 Mai 2005, 17:20

(E.R. @ samedi 21 mai 2005 à 18:07 a écrit :

Je comprends bien votre position qui consiste à dire qu’on peut malgré tout en faire un objet immédiat de lutte de classes en vue de la révolution future.
C'est la bourgeoisie qui en fait un objet de lutte de classe en voulant les reprendre.

Qu'ils aient été octroyés par elles dans le passé ou qu'ils lui aient été imposés.

Alors on a pas le choix, face aux attaques, par exemple, sur le montant des retraites ou l'âge de départ, le militant qui dirait "on s'en fout de ces machins qui intègrent la classe ouvrière et ses organisations", serait tout simplement un salopard.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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