Communisme et éducation

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Ratus » 27 Déc 2004, 13:54

Quel est le problème avec le rapport frontal avec les élèves, je ne vois pas forcément en quoi cela peut il être mauvais. Un prof intéressant, passionnant et qui fait passer des contenus de façon imaginative et intéressant ça ne me paraît pas forcément négatif.
La tendance aux pédagogies actives ne doit pas tomber dans les illusions d'un changement de relation entre prof et élèves, il ne faut pas tomber dans l'illusion du prof cool, sympa car il y a toujours une dimension inconsciente et symbolique dans le rapport entre prof et élève.
Peut être faudrait il aller vers une pédagogie institutionnelle qui permet aux élève d'analyser les implications de l'instituion scolaire. Il me semble que la pédagogie institutionnelle peut permettre de faire émerger les conflits, de les comprendre, de les analyser mais aussi de pouvoir par la suite faire éclater les contradictions ou les antagonismes. Peut être qu'une pédagogie de la négativité permet cela c'est à dire avoir une attitude non pas positive mais négative qui consiste à refuser les refus, à intervenir, à critiquer, verbaliser, analyser mais cela va entrer directement en contradiction avec la supposée neutralité du prof ou de l'éducateur ou de l'animateur.
Pour les contenus, la question probléamtique est comment aborder différement les contenus sans pour autant tomber dans la doctrine?
Ratus
 
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Message par Valiere » 01 Jan 2005, 21:25

<!--QuoteBegin--></div><table border="0" align="center" width="95%" cellpadding="3" cellspacing="1"><tr><td><b>QUOTE</b> </td></tr><tr><td id="QUOTE"><!--QuoteEBegin-->Quel est le problème avec le rapport frontal avec les élèves, je ne vois pas forcément en quoi cela peut il être mauvais. Un prof intéressant, passionnant et qui fait passer des contenus de façon imaginative et intéressant ça ne me paraît pas forcément négatif.<!--QuoteEnd--></td></tr></table><div class="postcolor"><!--QuoteEEnd--><br><br>C'est inopérant sauf à petite dose et en plus c'est souvent inintéressant pour l'élève et l'enseignant.<br>La méthode active permet d'impliquer et de mobiliser l'élève .
Valiere
 
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Message par Crockette » 21 Mai 2005, 14:24

Pour Guigou (1971) la question des relations maitre-élèves est une question écran dans la reproduction des classes sociales.

C'est d'abord ds le rapport que l'enseignant entretient avec les institutions soit à l'occasion de la nature de la tache (programme imposé, instructions officielles, controles) soit lors de son déroulement (discipline, règlment intérieur) qui est un facteur décisif ds la reproduction des classes dominées-dominantes.

Pour Loureau (1971) l'enseignant a acquis une autorité par le savoir, reflet idéologique de la société dominante et il incarne la contrainte de l'Etat et de son pouvoir.

Je continue ce fil car par l'école on voit que bcp de spécialistes non marxistes ont établit des constats très proches des idées de Marx et de Lénine !


L'instrument principal de domination de la classe bourgeoise n'est pas l'usine mais l'école !
Crockette
 

Message par pelon » 21 Mai 2005, 14:47

C'est ce que l'on peut appeler une réponse du tac au tac. :hinhin:
pelon
 
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Message par com_71 » 21 Mai 2005, 17:02

(Crockette @ samedi 21 mai 2005 à 15:24 a écrit :

L'instrument principal de domination de la classe bourgeoise n'est pas l'usine mais l'école !

D'ailleurs il y a bien plus de classes, donc de luttes d'icelles, dans les écoles que dans les usines. CQFD
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par Crockette » 23 Mai 2005, 13:11

Voici ce que Neill en 1915, répondait à un villageois qui critiquait sa classe régit par un conseil d'élèves :
Le parent dit ceci :
"vous ne préparez pas les enfants à affronter les difficultés de la vie. Ds votre école, ils choisissent leurs matières favorites mais à l'usine ou au bureau, ils auront à faire ptêtre ce qu'ils détestent".

Neill répond aisni "j'admets que je ne suis pas un producteur efficace d'esclaves. La première qualité d'un esclave est la soumission, il ne doit jamais questionner".


L'ami instituteur et conservateur de Neill (il s'appelle Mc Donald !) lui reproche de mouler l'humanité en lui disant que le socialisme tue l'individualisme.
Neill répond : "je souris en pensant que Mc Donald le conservateur, essaye de former les enfants en fonction d'un modèle, alors que moi, le socialiste, j'insiste pour que chaque enfant développe sa propre personnalité".
Crockette
 

Message par bennie » 24 Mai 2005, 09:25

Où peut-on lire l'ensemble de la discussion?
bennie
 
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Message par Crockette » 24 Mai 2005, 16:00

Neill dit encore en 1920 : "quand vous forcez un enfant à suivre une leçon par peur du martinet, vous engagez pour l'essentiel la part la moins importante de son esprit, le conscient. Pendant qu'il regarde le tableau, son inconscient est concerné par d'autres choses".

"Quelle sortes de choses ?" demanda Mac Donald l'instituteur-conservateur.

"Très probablement, son inconscient est en train d'élaborer un plan pour t'assassiner" répondit Neill l'instituteur socialiste.


Bennie : tu vas à la Fnac et tu demandes "treize pédagogues à travers le monde" un bouquin sorti en 1994. (Tu vas au rayon "pédagogie").


Neill 1920 : "l'enfant naît bon (Rousseau disait la même chose) et tous ses instincts le poussent à faire le bien. Un comportement mauvais vient de ce qu'un désir de faire le bien a été contrecarré".

Neill rajoute en 1937 : "la leçon la plus dure que nous ayons eu à apprendre à Summerhill, c'est que les enfants ne portent aucun intérêt à la propriété personnelle".
Crockette
 

Message par Crockette » 24 Mai 2005, 16:03

Ces affirmations sont importantes car cela prouve qu'on devient capitaliste, exploiteur, ultra-libéral par la culture et non par les gènes.
Crockette
 

Message par eruditrotsk » 24 Mai 2005, 18:45

Pour ma part, Makarenko me semble quand même assez limité. J'inviterai plutôt les camarades à aller voir du côté de Marx et Engels. Il y existait un recueil de textes dans le temps publié chez Maspéro sur l'enseignement et l'éducation qui contenait des textes intéressants. Il faut aussi lire un livre de Maurice Dommanget, collection U, Les socialistes et l'éducation, qui passait en revue la pensée des principaux socialistes sur cette question. Makarenko ou les autres russes sont des praticiens plus ou moins inspirés, mais en en partie limités par le stalinisme. Il faudrait aussi, de ce point de vue, aller voir du côté de Célestin Freinet : il y a plusieurs recueils de textes et les mémoires de sa fille sur lui.
eruditrotsk
 
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