Le patriarcat en France 2005

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Davidoulia » 22 Juin 2005, 18:05

a écrit :Peux-tu préciser ce que tu entends par "les hommes s'occupant par exemple plus souvent de la socialisation" ? Ce n'est pas bien clair pour moi...


Bon ben le père il va plutôt emmener ses gosses à la cité des sciences que de lui changer les couches (je sais qu'il y a un anachronisme dans mon exemple, c'est le fil "Crad'expo" qui m'a influencé! :D )

a écrit :le qualificatif de "patriarcal" ne me semble pas bien adapté à la situation d'aujourd'hui.


Cela n'est pas parce qu'il y a eu des améliorations et que c'est pire ailleurs que la domination masculine (et donc le patriarcat) n'existe plus en France. Franchement moi je pense que pour parler réellement de disparition du patriarcat, il faudra attendre le socialisme et avoir lutté après la révolution.
Davidoulia
 
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Message par ujkfr » 22 Juin 2005, 18:54

Et n'oublions pas la part de responsabilité de " l'éducation" judéo-chrétienne , qui fait clairement l'apologie du patriarcat , et notre cher Saint Paul , ainsi que les autres religions.



:124:
ujkfr
 
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Message par Barikad » 22 Juin 2005, 23:28

(titi @ mercredi 22 juin 2005 à 18:11 a écrit : alors je confonds peut-etre oppression de la femme et patriarcat. je ne saisis pas bien la différence.

idem
(Davidoulia a écrit :Le patriarcat est le système qui opprime les femmes (pour aller vite).

Tu veux dire le systeme de classe ? La capitalisme, pour ce qui nous concerne aujourd'hui...
Barikad
 
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Message par othar » 23 Juin 2005, 00:24

(discufred @ mercredi 22 juin 2005 à 19:17 a écrit :
Les femmes ne peuvent pas être chefs ? Tu es sûr que c'est l'idéologie dominante en France, en 2005 ? Moi pas. Même les militaires, pas spécialement progressistes sur ces questions, acceptent d'avoir une femme pour ministre de la Défense. Seuls les pilliers de comptoirs sont encore fiers d'être des "hommes", des vrais. Les autres, même s'ils ont des comportements pesants, sentent en général que leur attitude n'est pas la plus juste. Ils ne revendiquent pas le fait de porter le pantalon comme on disait à l'époque où les femmes n'en portaient pas.

Quant à l' "objet sexuel", je me méfie de cet argument. Dites-moi tout de suite si je suis un affreux satyre, mais je suis sensible à la beauté féminine.
Tandis que les femmes, elles, seraient sensibles à un certain type d'agencement atomiques chez leurs partenaires?

A mon avis, on est presque pareils là-dessus, pas seulement pour des raisons hormonales, mais plus simplement parce que la vue est le principal sens chez les êtres humains, et que l'on autant sensible, dans ce monde d'apparences, à ce que l'on voit qu'à la façon dont on est vu, c'est-à-dire perçu, par le monde extérieur.
Et puis il faut du temps pour apprendre à voir autrement qu'avec les yeux.

Sinon, je lis parfois des explications de type "darwiniste" dans des revues de vulgarisation scientifique.
Par exemple: du point de vue de la transmission de leurs gènes, l'attention des femmes est plus porté sur les hommes "riches", car les enfants auront "plus de chance de s'en sortir", et l'attention des hommes se portent plus sur les belles femmes car c'est perçu inconsciemment par les hommes comme un signe d'une bonne santé qui pourra être transmise à la descendance!

Admettons que les journalistes qui écrivent cela le fassent pour tordre le coup du "mythe de la beauté" (en plus de l'opportunité de signer un article convenu sans trop se fouler...).
Je trouve ce genre d'argument peu sérieux car on peut inverser l'argument: cela car même si les "riches" sont surtout des hommes, beaucoup de femmes le sont aussi.
En tous cas dans les pays où il y a une bourgeoisie et une petite-bourgeoisie importante numériquement (en valeur absolue).

Par contre dans les pays pauvres (la plupart des pays donc), les femmes ont encore moins de possibilités d'obtenir un travail (rémunéré s'entend) que les hommes, et pour s'en sortir, il vaut mieux pour une femme trouver un homme qui travaille et qui soit "sérieux".
C'est le dilemne que connaissaient beaucoup de femmes ici, dans les milieux populaires, il y a quelques dizaines d'années.
Surtout que l'alcoolisme faisait plus de ravages qu'aujourd'hui.

Bref, je me sens presque aussi optimiste que Discufred...
En tous cas sur le long terme car aujourd'hui on traverse vraiment une époque "de merde" là-dessus aussi.
othar
 
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Message par Nadia » 23 Juin 2005, 09:45

(ujkfr @ mercredi 22 juin 2005 à 19:54 a écrit : Et n'oublions pas la part de responsabilité de " l'éducation" judéo-chrétienne , qui fait clairement l'apologie du patriarcat , et notre cher Saint Paul , ainsi que les autres religions.



:124:
Certes...

Mais pas que dans l'"éducation judéo-chrétienne".

Quand je vois les dessins animés soviétiques montrant une famille, on a toujours le père qui joue avec l'enfant, fume la pipe et lit le journal. Et la mère en tablier dans la cuisine qui pique des crises d'hystérie, incomprise par son gars qui ne voit pas le problème.

Certes, c'est assez conforme à la réalité russe, mais aussi ces films ont été tournés à une époque où le PC français militait activement contre l'IVG, la pillule et la libération des femmes, en les taxant de "dépravation bourgeoise".

(A part ça, il y a très peu de femmes dénudées dans les affiches publicitaires en Russie.)
Nadia
 
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Message par Pascal » 23 Juin 2005, 10:26

(discufred @ mercredi 22 juin 2005 à 19:17 a écrit :Quant à l' "objet sexuel", je me méfie de cet argument. Dites-moi tout de suite si je suis un affreux satyre, mais je suis sensible à la beauté féminine.

Je te rassure, je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un ici qui considère qu'être "sensible à la beauté" d'un autre être humain c'est être un "affreux satyre" !! Refuser que les femmes soient des "objets sexuels", ce n'est en rien refuser tout désir ou toute sexualité !

"Objet sexuel" veut bien dire ce que cela veut dire ! C'est la transformation de la femme en objet, sa négation en tant qu'être humain. Zelda parle de l'image de la femme dans les publicités, on pourrait aussi parler de la prostitution ou de la pornographie. Dans ces deux cas, il s'agit bien de la transformation du corps de la femme en marchandise pour des clients hommes.

Et s'il n'y a rien de choquant, bien sûr, qu'un homme dise d'une femme qu'elle est belle, tu sais très bien Discufred, que bien souvent ce sont des termes nettement moins élégants que l'on peut entendre !

Pour revenir à la question de départ de Titi :
CODE "peut-on dire que la société française de ce début de 21è siècle est patriarcale"
je pense qu'il faut aussi parler du viol. C'est là un crime patriarcal typique : ce sont des hommes qui violent des femmes (ou des enfants, ou d'autres hommes aussi, mais je pense que de nombreux viols "homosexuels", surtout dans des endroits non-mixtes comme les prisons, sont "homosexuels par défaut"). Et au-delà même du crime en lui-même, le risque d'être violée ou agressée sexuellement restreint la liberté des femmes en général.
Si, en France, le fait de tuer une femme est généralement condamnée par la société (encore que, si un mari tue sa femme parce qu'elle a un amant, on trouve des "circonstances atténuantes" à ce qui devient un "crime passionnel"), la position sociale sur le viol est plus ambigüe. On se demande en effet si la femme violée ne l'a pas "cherché", parce qu'elle a accepté qu'il la ramène en voiture, parce qu'elle a accepté de boire un dernier verre, parce qu'elle a dansé avec lui, etc, etc. En parlant de "condamnation par la société", je ne veux pas seulement parler des tribunaux, mais des conversations que l'on peut entendre autour de nous.
Le viol montre, à mon avis, que la société française reste patriarcale, c'est à dire dominée par les hommes. En tant que marxistes, nous ne pouvons pas analyser le viol par les explications de type "naturalistes", mais bien comme la conséquence d'un certain ordre social.

On pourrait aussi parler des violences conjugales (une femme sur 10 en est victime en France), et ce dans toutes les classes de la société. Ou de la prostitution qui reste acceptée socialement ("le plus vieux métier du monde" et autres débilités).
Pascal
 
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Message par othar » 23 Juin 2005, 12:18

je ne suis pas sur que l'on puisse qualifier le viol de "crime patriarcal typique" comme tu dis parce que la société n'est plus patriarcal mais "masculine"...
Parce que la plupart des délits sont commis par des hommes
et la plupart des crimes aussi, quelle qu'en soit la nature globalement

(concernant le crime "passionnel", c'est rarement l'homme la victime)

Je ne crois pas que la violence soit l'apanage des hommes par rapports aux femmes mais je crois que c'est le cas pour l'expression de cette violence.
Voilence "magnifiée" dans le cas des hommes, par la société, depuis des millénaires.
C'est liée en partie à l'image que la société renvoient des hommes et des femmes, et de leurs rapports réciproques.
(je ne reviendrais pas trop sur les bases matérielles de cet état de fait)

Par exemple, on voit bien dans le cinéma que le culte de la force, du "chef". s'applique généralement aux hommes, appelés à s'identifier à un héros courageux, dominateur.
Les femmes sont sensées s'identifier aux poupées Barbie..."érotisées à l'extrême" comme dit Zelda.
Bref c'est "sain" pour un homme de se battre et c'est malsain pour une femme.
(Bien sur cette violence physique est aussi un sous-produit de la violence des rapports entre les classes sociales, donc de l'exploitation, c'est-à-dire du vol du surproduit social par les classes dominantes. C'est en quelque sorte la petite revanche des exploités "hommes" par rapport à leur impuissance face au "système".)

Bien sur j'enfonce des portes ouvertes mais le conformisme social entretient chez les hommes le sentiment qu'"être un homme" c'est ne pas craindre le rapport de forces physique (pas vis-à-vis des femmes bien sur mais vis-à-vis des autres hommes).
Ce n'est pas ce que la société "attend" des femmes.
D'ailleurs c'est plutôt mal vu et dévalorisant des femmes qui se battent.("se battre comme des filles"...).
Ce qui ne les prépare pas, je pense, à se défendre face aux frustrations des hommes et à la violence qui en découle.
Enfin je ne sais pas si j'ai été très clair mais c'est comme cela que je comprend cette violence qui s'exprime différemment chez les hommes et les femmes.
othar
 
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