(discufred @ mercredi 22 juin 2005 à 19:17 a écrit :Quant à l' "objet sexuel", je me méfie de cet argument. Dites-moi tout de suite si je suis un affreux satyre, mais je suis sensible à la beauté féminine.
Je te rassure, je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un ici qui considère qu'être "sensible à la beauté" d'un autre être humain c'est être un "affreux satyre" !! Refuser que les femmes soient des "objets sexuels", ce n'est en rien refuser tout désir ou toute sexualité !
"Objet sexuel" veut bien dire ce que cela veut dire ! C'est la transformation de la femme en objet, sa négation en tant qu'être humain. Zelda parle de l'image de la femme dans les publicités, on pourrait aussi parler de la prostitution ou de la pornographie. Dans ces deux cas, il s'agit bien de la transformation du corps de la femme en marchandise pour des clients hommes.
Et s'il n'y a rien de choquant, bien sûr, qu'un homme dise d'une femme qu'elle est belle, tu sais très bien Discufred, que bien souvent ce sont des termes nettement moins élégants que l'on peut entendre !
Pour revenir à la question de départ de Titi :
CODE "peut-on dire que la société française de ce début de 21è siècle est patriarcale"
je pense qu'il faut aussi parler du viol. C'est là un crime patriarcal typique : ce sont des hommes qui violent des femmes (ou des enfants, ou d'autres hommes aussi, mais je pense que de nombreux viols "homosexuels", surtout dans des endroits non-mixtes comme les prisons, sont "homosexuels par défaut"). Et au-delà même du crime en lui-même, le risque d'être violée ou agressée sexuellement restreint la liberté des femmes en général.
Si, en France, le fait de tuer une femme est généralement condamnée par la société (encore que, si un mari tue sa femme parce qu'elle a un amant, on trouve des "circonstances atténuantes" à ce qui devient un "crime passionnel"), la position sociale sur le viol est plus ambigüe. On se demande en effet si la femme violée ne l'a pas "cherché", parce qu'elle a accepté qu'il la ramène en voiture, parce qu'elle a accepté de boire un dernier verre, parce qu'elle a dansé avec lui, etc, etc. En parlant de "condamnation par la société", je ne veux pas seulement parler des tribunaux, mais des conversations que l'on peut entendre autour de nous.
Le viol montre, à mon avis, que la société française reste patriarcale, c'est à dire dominée par les hommes. En tant que marxistes, nous ne pouvons pas analyser le viol par les explications de type "naturalistes", mais bien comme la conséquence d'un certain ordre social.
On pourrait aussi parler des violences conjugales (une femme sur 10 en est victime en France), et ce dans toutes les classes de la société. Ou de la prostitution qui reste acceptée socialement ("le plus vieux métier du monde" et autres débilités).