Pour revenir à la question qui a ouvert ce débat, je suis assez partagé. Et je rejoins assez Canardos quand il dit :
a écrit : ce type de language en noir et blanc minimise les conquetes des femmes et est plus démoralisant qu'autre chose
En effet, les avancées obtenues en quelques décennies pour les femmes en France, me semblent être un bon argument à tous ceux qui disent que "rien ne changera jamais". Cela ne veut pas dire, bien sûr, qu'il ne faille pas se battre aujourd'hui, bien au contraire !!
De même, je m'interroge sur le fait que l'on puisse définir avec un même mot (patriarcat) la société française (où, au niveau des droits formels, l'égalité est reconnue, même si l'application, dans le monde du travail comme ailleurs, est un combat quotidien) et la Jordanie par exemple (où un homme qui tue sa soeur, sa femme ou sa fille pour "laver l'honneur de la famille" risque au maximum 6 mois de prison d'après la loi !). De même, le code de la famille algérien interdit toujours à une femme de se marier sans l'accord de son tuteur, les femmes n'ont même pas le droit de conduire en Arabie Saoudite, etc, etc. Ces exemples montrent des sociétés patriarcales typiques, où le droit reconnaît, formellement, le pouvoir de l'homme sur les femmes.
Bien sûr, il faut se battre pour défendre et renforcer les droits des femmes en France, bien sûr l'oppression des femmes restent une réalité. Et si des droits ont été arrachés par la lutte, sur d'autres points par contre, la situation s'est dégradée. Je pense en particulier à la prostitution, avec des réseaux maffieux dont sont victimes des dizaines voire des centaines de milliers de femmes d'URSS ou d'Afrique par exemple.
Bref, je ne sais pas si le terme "patriarcat" est forcément le plus adapté pour définir le système politique français, sans avoir un avis tranché sur la question. Je crois d'ailleurs que l'essentiel n'est pas dans le débat sémantique. Et là, il suffit de lire les différentes interventions pour voir que nous sommes tous d'accord que l'oppression des femmes reste une réalité et qu'il faut la combattre.
Quant au texte "pour une alternative féministe", je rejoins la position de Zelda. Je suis d'accord avec l'essentiel du texte, mais je ne peux souscrire à des phrases comme :
a écrit : Pendant longtemps, la lutte des femmes pour leurs propres droits a été considérée comme secondaire ou divisant les travailleurs. Au mieux, l'émancipation des femmes devait découler «spontanément» de la disparition de la société de classe.
J'ai l'impression que ce texte confond en disant cela le mouvement ouvrier et sa version dégénérée par les staliniens. Lors de la Révolution d'Octobre par exemple, la question des femmes était loin d'être secondaire, et ce malgré la guerre civile. Tous les vieux textes discriminatoires ont été abolis, l'avortement a été décriminalisé, tout comme l'homosexualité (en 1917 !!!) et le code soviétique de la famille de 1920 est encore révolutionnaire même dans la France de 2005 ! Et puis il y a les luttes pour le droit de vote organisées par la 2ème internationale, sans compter toutes les militantes comme Flora Tristan, Alexandra Kollontaï, Clara Zetkin, etc.