par eruditrotsk » 06 Sep 2005, 23:24
J'ai également vu l'émission évoquée par Wolf. C'était un dossier de l'écran en deux parties sur la lutte de l'opposition de gauche contre Staline... avec Virlojeux dans le rôle de Trotsky et débat à l'issue de la deuxième partie (un mardi soir je crois). Intervention de Broué : Virlojeux ne va pas pour le rôle, il est trop petit, Trotsky était grand (il existe un texte de Malraux sur Trotsky du même tonneau où il pérore sur le fait que Trotsky avait... de petites dents !). Là-dessus intervient un historien soviétique, si on peut dire, en fait un partisan de Gorbatchev qui attaque en disant - je résume - que, selon lui, Lénine, Trotsky, Staline, on met tout cela dans un bateau et on le coule, et le monde ne s'en portera que mieux. Que répond Broué à cette attaque anti-communiste. Il se plaint que l'historien en question ne respecte pas les conventions passées entre le participants au débat où il était question de faire l'impasse sur la suite de l'histoire de l'URSS et plus rien...
Je rappellerai encore aux camarades sa complaisance vis-à-vis de Paul Lévi dans la "révolution allemande" qu'il défend contre l'avis de Lénine et Trotsky qui l'avait exclu pour sa passivité contre les partisans de l'action de mars 1921 à laquelle il se disait - à juste titre - opposé.
Enfin, obsédé comme il l'était par l'échec des trotskystes à faire la révolution à la fin de la seconde guerre mondiale (plusieurs numéros sur le sujet dans les cahiers donnant beaucoup la parole à Van Heinjenoort qui, de New York, n'avait certainement pas les moyens de comprendre la situation en Europe et qui ne fit pas long feu dans le mouvement une fois l'après-guerre passé), Broué explique dans son livre sur Rakovski que le raisonnement d'Engels annonçant la possibilité d'une révolution à la fin de la guerre était une stupidité, cela alors que Rakovsky appartenait justement à une génération qui, elle, avait connu une vague révolutionnaire à la fin de la guerre.
Enfin dans le livre sur Trotsky, outre que j'ai tendance à penser que sa vision de la personnalité de Trotsky ait quelque peu entachée par son hostilité personnelle à Lambert, il se mêle de régler les affaires de famille de Trotsky avec sa fille Zina, reprochant à Trotsky de ne pas avoir donné à Zina, qui le lui aurait demandé (cette jeune fille malade nerveusement rêvait, selon Broué, d'être un autre Léon Sedov au près de son père, le chiffre qui permettait à Trotsky et Sedov de communiquer avec leurs contacts en Russie. Et Broué de traiter Trotsky de mauvais père pour avoir protégé ses communications secrètes où des vies étaient en jeu. Au fou !
Donc... un très gros bémol.