Lumpen et peuple d'en bas

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Puig Antich » 20 Nov 2005, 13:49

Sur ce que tu écris totore, je suis d'accord, et sur la "réponse d'un invité" aussi, admettons - pour la première partie. Mais je réagissais justement au "déchet à recycler", et je suis désolé dans ce post on identifie lumpen, rmiste, quart-monde, etc...

Ensuite on me dit que "la haine du lumpen est justifiée historiquement", pour justifier l'emploi du mot déchet dans un truc complétement amalgamant.... C'est pour ça que j'ai pété un plomb et "tordu le bâton"...
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Message par Puig Antich » 20 Nov 2005, 13:54

Puis honnêtement, on me parle des chimères etc., mais parlons d'exemples plus concrets. Combien d'ouvriers salariés font partie de la faune, ont des comportements violents et parfois fatiguants, tout en étant doté d'une conscience de classe qui feront de certains les premiers sur les barricades ? Il n'y a que dans les livres qu'il y a d'un coté le lumpen tout sale, et le prolétariat tout beau et honnête...
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Message par Barikad » 20 Nov 2005, 14:05

Ceci etant dit, lorsque je travaillais dans une structure acceuillant de nombreux SDF, je peux te dire qu'une bonne partie etait proche de FN, certains participants meme au service d'ordre de certaines manifestation.
Et il me semble qu'en 2002, Le Pen a fait 30% chez les chomeurs (1 sur 3 !)
Barikad
 
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Message par Puig Antich » 20 Nov 2005, 14:11

Sur le total des votants non?

a écrit : je peux te dire qu'une bonne partie etait proche de FN


Ce n'est pas étonnant, mais une bonne partie est aussi trés éloigné du FN je pense... enfin j'en suis même sur.
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Message par pelon » 20 Nov 2005, 14:18

(Puig Antich @ dimanche 20 novembre 2005 à 13:54 a écrit :Puis honnêtement, on me parle des chimères etc., mais parlons d'exemples plus concrets. Combien d'ouvriers salariés font partie de la faune, ont des comportements violents et parfois fatiguants, tout en étant doté d'une conscience de classe qui feront de certains les premiers sur les barricades ? Il n'y a que dans les livres qu'il y a d'un coté le lumpen tout sale, et le prolétariat tout beau et honnête...

Il faut se mettre d'accord sur les mots sinon nous ne parlons pas de la même chose. Comme l'a très bien expliqué notre invité, nous n'appellons pas lumpen le travailleur même très pauvre. Puisqu'il existe aujourd'hui des travailleurs SDF, ce n'est pas de ceux là que nous parlons par exemple. Au contraire, il faut avoir un sacré moral pour continuer à travailler sans de telles conditions de pauvreté. Dans la situation économique actuelle, on n'est pas non plus lumpen parce que l'on est chômeur.
Par ailleurs, le comportement des travailleurs n'est pas irréprochable (amis celui des autres couches sociales non plus), certes, mais comment pourrait-il l'être dans une telle société ? C'est Che Guevara qui croyait que pouvait naître "l'homme nouveau" dans les conditions économiques de Cuba; nous n'avons jamais eu de telles illusions idéalistes. Les ouvriéristes font de l'ouvrier un homme avec des qualités formidables. Les staliniens nous ont fourni pas mal de romans de la sorte. Nous, nous sommes résolumment avec la classe ouvrière car c'est la seule qui peut changer la société. C'est une question de perspective. Par contre, je ne crois pas très juste de dire qu'il y a de nombreux ouvriers qui font partie de la "faune". Ou alors on n'utilise pas les mêmes mots. Pour moi, quand on fait partie de la faune, pour vivre de trafics dans une réseau par exemple, on ne va pas tous les matins au boulot.
pelon
 
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Message par Puig Antich » 20 Nov 2005, 14:33

a écrit :Pour moi, quand on fait partie de la faune, pour vivre de trafics dans une réseau par exemple, on ne va pas tous les matins au boulot.


D'accord avec toi pelon, je voulais juste souligner que les cloisons ne sont étanches que dans les livres. Je ne parle pas de la faune des grands bandits. Mais on peut penser à certains qui se sont rangés, tout en gardant des liens avec leur ancien milieu ; comme à d'autres ouvriers qui ne cherchent pas un emploi stable, et vont et viennent de petits emplois plus ou moins légaux à d'autres. Et certains parmi ceux là, loin d'être des personnages sans conscience ni scrupules prets à se vendre au premier contre-révolutionnaire venu, ne sont pas plus antisociaux que d'autres qui, travaillant régulièrement, mènent par ailleurs d'autres activités, elles vraiment nuisibles à la société...

Tout celà pour dire qu'on peut peut-etre dégager de grandes tendances, mais que justement faire de grosses cases, et penser que dans telle ou telle condition historique telle ou telle fraction de la société va invariablement jouer tel role, c'est un peu éluder la réalité concrète et vivante...
Puig Antich
 
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Message par Ottokar » 21 Nov 2005, 09:15

(Vérié @ lundi 21 novembre 2005 à 08:55 a écrit : Des témoignages d'enseignants montrent que ce sont des élèves de lycées techniques - futurs ouvriers s'ils trouvent du boulot - qui ont participé aux émeutes et que beaucoup de leurs camarades de classe sympathisaient avec eux, meme s'ils n'ont pas directement participé au mouvement. Alors, camarades, peut-on qualifier des élèves du technique de 13 à 17 ans comme des lumpen ?! Il fut un temps où LO  intervenait dans des mouvements de jeunes de CET (futurs LEP) et éditait un petit journal : "Ceux du technique"... La nature de classe de ces jeunes aurait-elle changé ?

Non la nature de classe n'a pas changé, mais la société a changé. Ne l'as-tu pas vu ? Il y a 30 ans, ces jeunes du technique finissaient par aller à l'usine, au chantier ou au bureau, pas forcément dans la branche où ils avaient étudié, mais ils finissaient au travail. Comme ceux de la génération d'avant, les "voyous" évoqués sur un autre fil dans les années 60. Et le mouvement ouvrier était une référence. C'était leurs parents, leurs voisins, les instits syndiqués, les animateurs de l'association de locataires, certains profs. Cerains étaient cons, et on s'opposat à des profs d'ateliers anciens contremaîtres, racistes, brutaux, etc. et d'autres étaient de braves gens. Certains étaient vus comme des adultes, ce qu'on ne veut pas être à 17 ans, mais d'autres aussi leur inspiraient le respect.

Aujourd'hui une bonne partie de ces jeunes sont INSCRITS au bahut, mais n'y vont pas forcément. Quant à bosser, certains le font, pas d'autres. Il ne s'agit pas de jeter l'anathème, il s'agit de constater. J'écoute les copains profs en banlieue. Ils disent que certains de leurs bons élèves, des élèves sages, qui ont l'air d'avoir envie de s'en sortir ont participé aux émeutes. Mais d'autres, et plus nombreux, ce sont ceux qui foutent aussi le bordel au bahut et rendent la vie impossible à tous, à leurs copains comme aux profs.

Et surtout, avant ces jeunes un peu remuants à 15 ans comme des jeunes, ils s'intégraient après. Pas aujourd'hui. Bon nombre d'entre eux n'iront pas au travail. Ceux qui iront et qui resteront, changeront. Mais les autres ?

Avant, du coup, ces jeunes de Ceux du Technique de la JC ou de nulle part, ils manifestaient, ils revendiquaient, ils imitaient les adultes dans leurs mouvements, mêmes s'ils étaient plus directs, plus remuants, plus nature. Pas aujourd'hui.

Il y a à cela des tas d'explications, le chômage, le recul du mouvement ouvrier, les 20 ans de crise, l'abandon des services publics et de l'école, oui, de l 'école, même au niveau élémentaire, mais c'est un fait.

Ne pas voir le fait, c'est vivre dans un autre monde et parer tout mouvement de vertus qu'il n'a pas. C'est du gauchisme. Au sens propre du terme.
Ottokar
 
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Message par quijote » 21 Nov 2005, 11:46

je pose la question toute simple . si on mesure en termes d' effets positifs ou négatifs ; qu'est-ce qui domine ?

Effet positif au sens où nous l' entendons : apprendre à s 'organiser autrement que pour "casser " des voitures , incendier des "batiments , cela a-il eu lieu ?

En un sens les quelques rares défilés qui ont lieu à Clichy ou ailleurs pour protester au lendemain de la mort de ces deux malheureux jeunes ont eu plus d' effet sur l 'évolution de la conscience que l 'on pouvait changer les choses collectivement , beaucoup plus que de se livrer à des actions de révolte aveugle , auto destructrice, qui est le fait de bandes beaucoup plus que de la prise d' une conscience collective

Au cours de ces défilés au lendemain de la mort des deux jeunes , on était ensemble de façon responsable face à l'attitude de la police , même si ce genre de manifs a ses limites
Alors que les incendies de voiture , ça apparaissait comme le fait de bandes incontrolables et incontrolées

Effet négatifs : la répression qui s 'en est suvi et , plus grave encore ( si c 'est possible ) que tout le reste , le bénéfice politique qu 'en a tiré le gouvernement , afin d 'imposer à l 'ensemble de la population les mesures les plus repressives , mesures qui , hélas , seront plus ou moins approuvées , comme un mal nécessaire par de larges secteurs de l ' opinion

Et cela dans un contexte plus large doit être pris en compte
quijote
 
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