Lumpen et peuple d'en bas

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Puig Antich » 21 Nov 2005, 13:27

Dans les lycées pros, il faut se décarcasser pour trouver un patron qui t'exploitera gratuitement sons prétexte d'apprentissage. Et quand tu t'appelle Abdel ou Mamadou, t'as beaucoup moins de chances de trouver, résultat, si t'as vraiment envie de travailler, c'est à dire de travailler gratuitement, tu dois y passer des jours et des jours, au téléphone, à chercher. Alors biensûr y'a moyen de trouver du boulot, mais le plus souvent dans les filières les moins gratifiantes, dans les stages les plus pourraves...

Au lycée de mon petit frère, ils ont fait le test. Lui a déjà du mal à trouver, avec un nom franchouillard, mais ses potes c'est encore autre chose...

Et en même temps, oui, il y a des comportements antisociaux, du foutage de merde généralisé, qui du coup empêche ceux qui auraient envie de bosser scolairement de le faire dans de bonnes conditions. Mais à qui la faute ? C'est le capitalisme qui a dégradé largement les conditions, c'est lui, et la faillite du mouvement ouvrier aussi, qui a fait diminuer la conscience de classe dans les lieux mêmes où se forme la classe ouvrière... Alors plutôt que de réactions indignées, quand les futurs ouvriers et de jeunes travailleurs affrontent les flics, je pense que le premier truc c'est de réclamer leur libération et l'arrêt des poursuites, et ensuite seulement critiquer des méthodes et des comportements qui les mènent droit dans le mur....
Puig Antich
 
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Message par quijote » 21 Nov 2005, 15:48

(Vérié @ lundi 21 novembre 2005 à 15:49 a écrit :
-
-A propos de ces "présumés lumpen" du tiers-monde, je ferais remarquer aux camarades que, par exemple, ceux de l'Alto (quartier populaire qui domine La Paz, en Bolivie) ont su s'organiser et renverser plusieurs gouvernements. Et oui, tout n'est pas simple.
Précisément tout le problème est là :! c 'est -à-dire dans la capacité d 'organisation qui permet d 'acquérir une conscience collective et de changer le rapport de force en faveur des couches populaires . En ce qui concerne la banlieue ces jours derniers , je doute que cela soit le cas .

La preuve du pudding étant qu 'on le mange , qu 'on me cite des cas.

Je n 'ai vu quant à moi que révolte aveugle , auto destruction et destruction tout court : que cela soit le résltat de conditions crées par la putréfaction du capitalisme ne change rien à l 'affaire .

Et que la tendance du capitalisme soit la misère croissante et la paupérisation ne nous empéche pas de porter un jugement et une appréciations sur cette forme de " lutte"
quijote
 
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Message par Gaby » 21 Nov 2005, 17:42

(Vérié @ lundi 21 novembre 2005 à 14:49 a écrit : Revenons donc au lumpen, en dehors des considérations théoriques abstraites ou historiques :

- Oui ou non, certains camarades classent-ils les révoltés dans le lumpen ? La réponse "il y a de tout" n'est guère satisfaisante, car il y a de tout... dans tout. Dans les mouvements de révoltes, les révolutions, sur les barricades etc. Quelle serait selon eux la proportion des lumpen ? Je ne demande pas une étude statistique impossible, mais une estimation qui leur permettrait de dire qu'il ne s'agit pas d'une "fraction de la jeunesse prolétarienne" mais de déclassés destinés à servir de mercenaires à la bourgeoisie dans l'avenir.
J'ai mis en gras ce qui me semble totalement en contradiction avec le paragraphe qui le suit. Il te faut une caractérisation définitive et inconditionnelle, plus loin txi parle de "frontière". Mais le marxisme n'est pas rangement de cases. Un individu et même un ensemble d'individus peuvent avoir une position particulière dans la société, tantôt vivant d'un CDD, tantôt du business souterrain... ou même des deux en même temps ! Lénine ne se privait pas dans ses études de parler "d'éléments semi-prolétariens". Ca ne veut pas dire qu'ils sont coupés en deux ou que Lénine abandonne le marxisme pour lui préférer le dernier truc bourdieusien.
Dans la discussion qui a eu lieu quant à connaitre les jeunes vandales, vous rétorquiez que certains ont du travail. C'est pas impossible.

Ce qui resort, c'est que les forumers partisans de la révolte ouvrière fantasmée n'ont pas compris ce qu'était le lumpen et en font une classe sociale réservée aux artistes sans succès, aux prostituées ou aux gangsters de longue carrière. Comme beaucoup de sociologue universitaires. Ce n'est pas ainsi que l'on peut comprendre la dynamique d'évènements...

(txi a écrit :A poser trop facilement des étiquettes "lumpen" , on va bien de finir par se "retrouver" avec une majorité de lumpen et une minorité de "vrais ouvriers" (qui seront alors les "cols blancs" et fonctionnaires, ce qui en restera ? bizarre)...

Tiens ca va te décoiffer j'imagine mais les "vrais ouvriers" (qui ne sont pas l'ensemble des prolétaires) constituent bel et bien une minorité à l'échelle de la population française. Pas par rapport au lumpen seulement mais à toutes les autres catégories réunies... Ca titille la fibre démocratique de ton marxisme ?
Et puis si on prend l'échelle du globe, on peut s'amuser à compter : 2.8 milliards de travailleurs. 1.4 milliards gagnent moins de deux dollars par jour. Un chômeur pour 7 travailleurs au bas mot. Une grosse part de la population est dépendante de leur "travailleur" respectif. Une grosse part est tout bonnement inclassable.
Alors majorité de prolétaires industriels ou non, c'est pas ça le problème... La classe ouvrière est le moteur du prolétariat en lutte. Sa taille est une proportion toujours à relativiser même si c'est seulement une infime minorité de la population qui possède les entreprises. Ca ne fait pas de tous les éléments qui ne sont pas haut-bourgeois des classes sociales nécessairement prompts à la destruction de la propriété privée. C'est pour ça qu'un communiste ne milite pas à priori dans n'importe quel milieu...
Gaby
 
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Message par Gaby » 21 Nov 2005, 18:04

(Vérié @ lundi 21 novembre 2005 à 17:53 a écrit : Quant à dire que le marxisme ne revient aps à ranger dans des cases... c'est exactement ce que je disais plus haut !
Dans ton paragraphe ce qui m'a interpellé, c'est le désormais traditionnel "fraction de la jeunesse prolétarienne". Expression sans portée s'il en est (même si d'un point de vue rhétorique, ca t'arrangerait bien que je l'adopte, vu qu'après il te suffit d'ajouter "révolte" ; ce que je n'admets pas). Des "fractions de la jeunesse prolétarienne", il y en a plein. Et pas forcément des jolies. Voilà ce que je conteste, l'utilité et la pertinence d'une expression pareille :
fraction ? Oui, 1/10.000ème de la population peut-être...
jeunesse ? Sans doute...
prolétarienne ? Ah ça pour eux, un portefeuille, c'est un objet en cuir...

Seulement des groupements comme ça, je t'en fais mille.

On n'a pas la même appréciation des évènements, pourquoi en veux-tu encore confirmation ?
Gaby
 
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Message par Gaby » 21 Nov 2005, 18:20

Okay, autant pour moi txi. Sorry.

*edit* en relisant, je vois mon manque d'attention... marrant :w00t2:
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