Quand Mitterrand sautait les haies.

Message par artza » 17 Déc 2005, 18:54

Bien sur qu'un attentat était parfaitement crédible à l'époque.

Les milieux "ultras" futurs OAS ne mégotaient pas. Toute personnalité considérée comme "bradeuse de l'Algérie française" pouvaient être visée.
Plus tard Malraux et même De Gaulle y eurent droit.

Bien sur Mitterrand y a cru et c'était crédible.
Par contre je ne sais pas s'il n'a pas recherché la protection de la police par manque de confiance dans cette dernière.

Ce qui est sur c'est que Pesquet lui a offert une bonne occasion de se faire valoir et comment. Il a sauté sur l'occasion de se faire valoir à bon compte.
Il avait confiance en Pesquet ancien député, un collègue et un compère.

Celui-ci l'a bien eut. Et c'était bien fait pour ce florentin tordu.

Ce que montre l'histoire c'est que par delà la droite, le centre et la gauche les politiciens sont liés entre eux et complices et compères en tout.

Par exemple Mitterrand a sauvé la mise à Debré plus que compromis dans l'attentat dit du bazooka à Alger qui coûta la vie à un officier d'état-major, bien qu'il fut pourtant lié aux réseaux "ultras" les plus anti-IV ème et organisateur connu de tous les complots dont celui du 13 mai 58.

Debré ne lui en a pas su grès, au grand étonnement de Mitterrand.
artza
 
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Message par shadoko » 17 Déc 2005, 19:50

J'ai toujours entendu parler de cette affaire comme un coup monté par Mitterand. Je n'ai pas vu l'émission, et je ne comprends pas bien ce que vous racontez:
a écrit :
Ce que cela montrait surtout, c'est à quel point ce genre de choses (un attentat contre une personnalité de gauche de premier plan, ancien ministre) n'était pas improbable à l'époque, que Mitterrand y avait cru, et n'avait pas voulu chercher la protection de l'appareil d'Etat dont il était membre pourtant, tellement celui-ci était infesté de barbouzes, d'OAS, de fachos divers.

A quoi Mitterand a-t-il cru? Et pourquoi aurait-il cherché la protection de l'Etat dans un attentat qu'il savait bidon? Qu'est ce qui m'échappe?
shadoko
 
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Message par lallemande » 17 Déc 2005, 20:03

(shadoko @ samedi 17 décembre 2005 à 20:50 a écrit :

A quoi Mitterand a-t-il cru? Et pourquoi aurait-il cherché la protection de l'Etat dans un attentat qu'il savait bidon? Qu'est ce qui m'échappe?
Salut Shadoko,

en fait l'émission ne permet pas de trancher entre 1° l'attentat a été voulu par Mitterand lui-même et 2° l'attentat a été entièrement fabriqué par le dénomm Pesquet;, un député en mal de reconnaissance et sans amis politiaues. Pesquet se vantait à la fin de sa vie d'avoir "tout organisé tout seul", d'avoir fait croire que Mittérand avait commandité un faux attentat. Mittérand aurait été dupé en ce sens que Pesquet venait le voir pour lui dire "attention, je connais des gens qui complotent contre vous et vous risquez d'être victime d'un attentat" alors que c'était lui-même qui complotait et le menaçait en même temps, je crois. Mittérand n'a rien dit à la police dont il avait pourtant été le chef peu avant, ce qui aurait pourtant permis à la baudruche de se dégonfler. M. aurait eu réellement peur, mais Marie-France Giroud disait, toute attendrie, que son ami Mittérand avait un certain fabile pour les personnages interlopes.
enfin tout ça n'est pas très clair. s'il y en qui ont co,pris un peu plus, allez-y pour éclairer la lanterne de Mr. Shadoko
lallemande
 
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Message par Ottokar » 18 Déc 2005, 07:16

(shadoko @ samedi 17 décembre 2005 à 19:50 a écrit : A quoi Mitterand a-t-il cru? Et pourquoi aurait-il cherché la protection de l'Etat dans un attentat qu'il savait bidon? Qu'est ce qui m'échappe?
L'émission voulait montrer que Mitterrand avait réellement cru qu'un attentat se préparait contre lui. Le gars qui a tout monté, Pesquet, est venu le prévenir. Il lui a dit qu'il en faisait partie parce qu'il était Algérie Française, mais qu'il ne pouvait approuver qu'on descende des gens, surtout d'anciens députés comme lui, et qu'il offrait à Mitterrand un moyen de s'en sortir. C'est là que ça se complique. Quelle est la bonne hypothèse ?

1. Mitterrand n'a pas organisé l'attentat, c'est sûr.
2. Peut-être qu'il y a cru réellement et qu'il n'a pas eu confiance dans la police, ce qui reflète bien des choses sur l'appareil d'Etat. Ce n'est pas une hypothèse trop méchante pour Mitterrand, qui aurait fait preuve de naïveté. C'est l'hypothèse de l'émission.
3. Peut-être qu'il n'y a cru qu'à moitié et qu'il a sauté sur l'occasion pour se faire mousser, car Artza a raison, c'était un tordu, un florentin, un magouilleur ambitieux qui s'est pris les pieds dans le tapis... c'est ce que j'en ai toujours entendu. Sa réaction après l'attentat, sa façon d'en profiter durant 8 jours, sa contre-attaque en dessous de la ceinture contre Debré, le fait qu'il avait des dossiers dont il ne s'était pas servi, tout montre qu'il était bien du même monde que ceux-là.

Je me souviens avoir lu -des années après- l'édito des copains de l'époque qui commençait par "On a ri, on a ri. On en ri encore... " démarrant du sentiment des gens que nous partagions pour terminer en soulignant que cela montrait comment l'appareil d'Etat était plein de ces fachos spécialistes de coups tordus, que la guerre d'Algérie les avait fait proliférer, et qu'on pouvait en rire contre Mitterrand, mais qu'il fallait se dépêcher de se préparer car c'était l'extrême droite qui faisait rire aux détriment de la gauche, un gauche qui le méritait, certes, mais avant de s'en prendre ensuite à nous.
Ottokar
 
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