(Bernard @ vendredi 27 janvier 2006 à 19:11 a écrit : C'est vrai que la fin est moins fumeuse que le reste, j'en conviens.
[]
J'avais lu un peu vite. Chacun peut se tromper.
Du coup on va inverser les rôles !
Merci pour la traduction.
Comme ce texte n'aborde pas l'articulation entre mesures à prendre, luttes et, comme il est dit, formes d'organisations, ni dynamique pour la suite, je le prends comme un programme de transition (mais vers quoi ?), certes mettant la barre assez haut dans un délai assez court ("
be quickly implemented by working-class power"). Contrairement aux textes de TC, même si ceux-ci paraissent plus abstraits, le lien n'est pas fait entre contenus et formes de la contradiction de classes dans le processus d'abolition. La suite n'étant pas évoquée, et certes ce n'est pas l'objet interne de ce texte, on ne sait pas très bien.
La monnaie et les échanges marchands sont conservés, dans un capitalisme expurgé de la valorisation marchande, avec
"création d’un revenu minimum garanti mondial". La production est conservée, apparemment dans le même type d'usines et de système de distribution, mais orientée par
"la valeur d'usage". "Intégration éducation/production, emploi/formation" devrait beaucoup plaire au PCF.
J'attends d'y voir plus clair dans les considérations sur "le capital fictif" et celles sur la valeur, parce qu'un certain nombre de thèmes rejoignent les considérations des négristes de
Multitudes, et apparemment on conserve le travail salarié, sans valorisation : seraient pas exploités les producteurs ?
On ne sait pas très bien par quelle instance de "pouvoir" ces mesures peuvent être prises ni dans quelle articulation avec ce que feront les prolétaires eux-mêmes, et les voilà comme bridés dans leurs situations singulières par un programme minimal pour tous qui se retournera à la première occasion contre ceux qui auraient le mauvais goût de vouloir aller plus loin.
Effectivement on est dans un schéma assez différent de celui envisagé par Bernard Lyon dans le texte
Sur le courant communisateur, et l'on sort de ce que l'on nomme chez
Meeting Communisation.
Pour bien faire, si tu peux aller jusqu'au bout (je souligne en gras) :
a écrit :Once again, in conclusion, the usefulness of such a basic program, much of which can be quickly implemented by working-class power, is that is cuts through the appearances of the deep distortions of fictitious development since at least World War II. It cuts through the debates about “forms of organization” (party, class, councils, soviets). We don’t want soviets and workers’ councils in finance, insurance, real estate, and many of the other sectors mentioned which exist only because the system is capitalist; we want to abolish those sectors.
Sur l'articulation avec les luttes et l'organisation, faudrait voir si Goldner en dit quelque chose ailleurs, un point important étant de vérifier si le fait
«d'abolir les secteurs (finance, assurance, Etat réel (?) et autres) qui n'existent que parce ce système est capitaliste» est suffisant pour rompre avec la logique marchande et l'économie, et dans quelle dynamique cela s'inscrit. A ce stade, on a une sorte de modèle hybride qu'on pourrait appeler "socialisme de conseil mondialisé" et qui pourrait peut-être être comparé à la
"social-démocratie libertaire" de la LCR en phase avancée de la réalisation de son
Manifeste (qu'il faudra attendre).
Un point intéressant est que Goldner semble relier la critique de l'économie politique et la crise aux possibilités de sortie révolutionnaire du capitalisme, dans le mouvement historique du capital. Rien ne semble, du moins dans cette partie du texte, tomber dans l'illusion du processus démocratique, mais on ne sait pas comment se produit la révolution. C'est la première partie dont tu dis qu'elle est plus fumeuse...
Au total ça risquerait de faire beaucoup de fumée... et long feu ?
En plus, on court le risque de sortir carrément du sujet, et d'ouvrir un débat sur le "programme", les seuils de rupture et tout le tremblement socialiste dans un verre d'eau. Je regrette d'avoir cité ce texte
J'avais lu un peu vite. Chacun peut se tromper.