Le 47ème congrés de la CGT

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Message par emman » 25 Mars 2003, 20:39

Nouvelobs.com

a écrit :La direction de la CGT
plébiscitée à son congrès
Réunis à Montpellier, 74,65% des militants de la confédération ont approuvé l'action de leur direction de 1999 à 2002.

 
Bernard Thibault
 
Au deuxième jour de leur 47ème congrès à Montpellier (Hérault), les militants de la CGT ont approuvé à 74,65% l'action de la direction sortante
Les délégués qui ont participé au vote sur le rapport d'activité 1999-2002 représentent 487.259 voix, selon la confédération. Le rapport d'activité a été approuvé par 74,65% des mandats, soit 363.746 voix. 12,36% des délégués (60.202 voix) ont voté contre, tandis que 12,99% se sont abstenus (63.311 voix).
Ces résultats sont pourtant une déception par rapport au précédent congrès de la Confédération, tenu en 1999 à Strasbourg et où l'action de la direction avait été approuvée par 91,04% des militants.

Le dossier des retraites

La CGT a ouvert lundi à 14h30 et pour cinq jours son 47ème congrès, avec en toile de fond une revendication forte concernant la protection des retraites, un sujet qui sera débattu notamment mercredi par les congressistes. La CGT entend en profiter pour promouvoir son concept de "sécurité sociale professionnelle", c'est-à-dire la garantie de droits "assurant aux salariés un parcours professionnel et un déroulement de carrière, même en cas de changement d'employeur ou de métier".
Une réponse au cortège de conflits sociaux en cours depuis plusieurs semaines, qui risquent de proliférer encore avec la guerre en Irak, et dont il sera aussi beaucoup question à Montpellier, tout comme la dégradation de la situation de l'emploi.
Quelque 1.000 délégués, accueillis par une banderole où l'on pouvait lire "Engagés et solidaires pour de nouvelles conquêtes sociales", participent à ce congrès.
En ouverture des travaux, Bernard Thibault, numéro un de la centrale depuis 1999 doit présenter le rapport d'activité de son premier mandat. Soumis à l'approbation du congrès, ce rapport sera débattu jusqu'à mardi matin.
Un hommage à Henri Krasucki, secrétaire général de 1982 à 1992, décédé le 24 janvier, doit également être rendu lundi par les congressistes, à l'occasion de l'inauguration d'une place à son nom à Montpellier.

Organisation renforcée

Bernard Thibault estime dans Le Parisien qu'"on va vers un printemps agité" sur le front social, et juge son organisation syndicale "plus forte" qu'elle ne l'était il y a quatre ans, lors du dernier congrès.
Au sujet des retraites, le secrétaire général avertit que, "si le gouvernement reste sur ses positions, en particulier sur le dossier des retraites, je pense qu'on ira vers un printemps agité"
Après quatre ans à la tête de la confédération syndicale, Bernard Thibault -qui, sans surprise, doit être reconduit dans ses fonctions à l'occasion du congrès- dresse un bilan de la CGT et considère son organisation "plus forte qu'elle ne l'était au dernier congrès".
"Nous avons mené campagne pour les élections prud'homales avec des résultats tout à fait honorables: la CGT s'est vu conforter durablement dans le paysage syndical français au rang de première organisation", observe Bernard Thibault, dont l'objectif est "de tenir notre rang".
Si la CGT est la première organisation syndicale de France en terme d'audience avec 32,1% de voix lors des prud'homales du 11 décembre dernier, elle est en deuxième position quant au nombre d'adhérents avec 700.000 membres, juste derrière la CFDT qui en revendique plus de 800.000.
Le secrétaire général de la CGT compte "poursuivre" le renforcement de son organisation syndicale "en terme de syndicalisme", notamment en "allant plus loin grâce à des réformes internes" qui seront proposées au congrès.
D'autre part, la CGT compte "favoriser le rassemblement le plus unitaire même si, au fil des dossiers, l'unité syndicale n'est pas toujours aisée à réaliser", souligne Bernard Thibault. "Elle passe par des hauts et des bas mais si nos pronostics sur les intentions gouvernementales en matière de retraites se confirment (...), je pense qu'on va plutôt vers des hauts." (avec AP)



Le site du 47ème congrés de la CGT
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Message par emman » 25 Mars 2003, 21:12

(stef @ mardi 25 mars 2003 à 15:06 a écrit :Emman,

Ne prends pas ça pour toi mais pour la discussion...

1 / Le mot d'ordre clair et mobilisateur dont parle ta résolution, il est dans la motion de Danfoss (avec les mots de ces cdes) : Rompez avec le gouvernement !. C'est ça qui cadre tout. Pas trace dans ta résolution. ensuite on concrétise, mais la base c'est ça, à l'aube d'un congrès où l'appareil va chercher à aplatir la CGT devant le gvt UMP.

2/ Les références à Bruxelles n'aboutissent qu'à relativiser la responsabilité du gvt UMP (secondaire mais à noter).

3/ On peut aligner toutes les revendications de la terre. C'est purement masturbatoire si on n'indique pas comment les arracher. Pour les retraites, pas un mot sur la rupture des négociations (cf Danfoss). Ne serait-ce pas à cause de la présence de FO dans ces négos ? A ta place je me battrais COMME UN CHIEN sur ce point.

4/ Les lois Fillon. Je rappelle qu'elles prévoient des négociations d'entreprise pour mettre en place les nouveaux accords. Bref : la CGT est invitée à participer à leur mise en oeuvre. Pas un mot dans ce texte (cf texte de FO Loire sur ce forum) !

(vite fait)

Stef, t'as bien raison de préciser que je n'ai pas à le prendre pour moi, parce que je n'y suis pas pour grand chose. Si ça n'avait tenu qu'à moi, le texte aurait été plus court, sans aucune référence à Bruxelles, ni de catalogue de revendications (à l'exception en gros de celles développées dans celui de Danfoss), demandant à la confédération de ne plus participer à ces négociations et en insistant sur la nécessité de mettre en place un plan de lutte pour riposter aux attaques du patronat et du gouvernement. Si ça n'apparait pas ce n'est pas parce que FO y participerait (je te vois venir...), mais tout simplement parce que la majorité dela section n'en est pas là.
emman
 
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Message par stef » 25 Mars 2003, 21:20

L'essentiel est que nous soyons d'accord. :D
stef
 
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Message par emman » 27 Mars 2003, 11:54

Liberation 27/03 :

a écrit :le 47e congres de la confédération générale du travail
La retraite à 60 ans, fer de lance de la CGT
Débat sur la revendication prioritaire à défendre.
 

La CGT n'est pas Force ouvrière. Et la centrale de Bernard Thibault l'a affirmé hier sur la question la plus sensible, celle des retraites. Le débat était attendu, et pour ne pas le gêner par sa présence, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a écourté sa visite : «Je les laisse entre eux», s'est-il excusé. Il est vrai que son apparition dans l'amphithéâtre du Corum, à Montpellier avait provoqué force sifflets. Hors sa présence, la CGT a donc pu vider son sac. Il s'agissait de décider ce qui doit être la revendication «pivot» de la CGT. Pour la direction, c'est «le droit effectif de la retraite à 60 ans qui est le repère collectif fondamental pour tous les salariés». Sous-entendu, les «37,5 années de cotisations pour tous», défendues par Marc Blondel, doivent être remisées au second plan.

Arguments. Pendant deux heures, les représentants des fonctionnaires ou des services publics ont tenté de renverser la tendance. Comme Bruno, membre d'un syndicat des personnels hospitaliers, qui exigeait l'inscription en lettres d'or des «37,5 années et du maintien des régimes spéciaux». Ou encore Patrick, du secteur santé du Calvados : «Je ne comprends pas pourquoi 37,5 années ne seraient pas une bonne revendication. C'est ce que veulent les salariés.» «C'est la crédibilité même de la CGT qui est en jeu», avançait aussi Baptiste Talbot, des territoriaux de Seine-Saint-Denis.

Certains militants du privé ne semblaient pas insensibles à l'argumentaire : un adhérent d'Alstom (métallurgie) réclamant de façon un peu contradictoire, à la fois «la retraite à 55 ans» et «les 37,5 années de cotisation». D'autres ont critiqué les concessions faites à la CFDT pour obtenir l'unité d'action, aujourd'hui mal en point : le 3 avril, la centrale de Chérèque, comme la CFTC et la CGC, sera absente des manifestations.

Les opposants trotskistes ont même avancé une revendication surréaliste : «La défense inconditionnelle du code des pensions [qui régit les retraites des fonctionnaires, NDLR], c'est la revendication centrale de tous les salariés», a soutenu Marie-Noëlle Cheville du CHU de Clermont-Ferrand. Et d'ajouter, sous les huées de militants: «Il faut un geste politique fort : sortir des négociations avec le gouvernement.»

Ce genre d'arguments a permis aux tenants de la ligne confédérale de riposter. Ils l'ont fait avec les arguments qui touchent au coeur de la CGT, qui se vit toujours et d'abord comme «la centrale ouvrière». Anne-Marie, retraitée du textile-habillement, a expliqué aux congressistes : «Dans notre branche, la retraite moyenne est de 4 900 francs. Comment vivre avec ça ? L'urgence, c'est de revaloriser les petites pensions, de revenir au calcul sur les dix meilleures années de travail pour le calcul de la pension. C'est important pour nous, les femmes.» «Pensez aux jeunes qui entrent dans la vie active à 24 ans, reprend Patrick d'EDF. Pour eux, 37,5 années de cotisation signifient la retraite à 62 ans !».

Mais c'est une autre ouvrière du textile qui a porté l'estocade et fait chavirer les mille délégués : «Je vois bien qu'il y a des professionnels de la contestation qui veulent bloquer l'évolution de la CGT. Ce que nous voulons, c'est que la CGT mette surtout l'accent sur les 60 ans, les travaux pénibles, les petites retraites.» Pour la première fois, le congrès s'est levé et a ovationné une intervention. Le vote alors n'était plus qu'une formalité : «L'appel» qui érige le «droit collectif à la retraite à 60 ans» en revendication centrale a été voté avec plus de 90 % des voix.

Par Hervé NATHAN
emman
 
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Message par reval71 » 27 Mars 2003, 12:53

a écrit :«Dans notre branche, la retraite moyenne est de 4 900 francs. Comment vivre avec ça ? L'urgence, c'est de revaloriser les petites pensions, de revenir au calcul sur les dix meilleures années de travail pour le calcul de la pension. C'est important pour nous, les femmes.» «Pensez aux jeunes qui entrent dans la vie active à 24 ans, reprend Patrick d'EDF. Pour eux, 37,5 années de cotisation signifient la retraite à 62 ans !».


En disant ça ils disent rien . Combien d'années de cotisation ? Quelle base de calcul des retraites? On sait pas .
Ca laisse vraiment la porte ouverte à toutes les négociations possibles.
Quand je pense qu'à la dernière manif sur les retraites le mot d'ordre du cortège CGT chez nous c'était : 37.5 pour tous. J'ai vraiment l'impression qu'on se fout de notre gueule.

La seule solution c'est:

a écrit :«Il faut un geste politique fort : sortir des négociations avec le gouvernement"
reval71
 
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Message par stef » 27 Mars 2003, 13:08

Tout à fait, mon camarade !

J'en profite pour préciser que la défense du code des pensions est évidemment la revendication des fonctionnaires : c'est ce code qui régit le fonctionnement des pensions des travailleurs de l'Etat - notamment mais pas seulement le nombre d'annuités (les fonctionnaires ont d'autres acquis sur ce terrain).

Rapprocher le traitement des fonctionnaires des travailleurs du privé implique de faire sauter ce code des pensions. C'est à sa défense que l'appareil CGT se refuse.
stef
 
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Message par emman » 27 Mars 2003, 22:58

Lutte Ouvrière n°1808 du 28/03

a écrit :Le congrès de la CGT

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Bien plus que les résolutions proposées à la discussion au 47ème congrès de la CGT, qui vient de s'ouvrir à Montpellier, ce qui est au coeur du débat reste -mais ce n'est pas d'aujourd'hui- le positionnement de la confédération.

Ce congrès va se traduire malheureusement par un pas supplémentaire vers la transformation de la CGT en syndicat dit de "concertation" ou de "proposition", comme ses dirigeants en affichent depuis des années l'ambition. Il marquera un peu plus la rupture avec son image de syndicat de lutte, considéré tel par encore nombre de ses militants et de ses sympathisants mais aussi par les patrons qui voient en lui un syndicat différent, moins accommodant. Une partie de l'appareil et les dirigeants cégétistes ne ménagent pas leurs efforts pour rompre avec cette image. Dans le même esprit, ils multiplient les gestes afin de montrer leur volonté de refus de l'inféodation à des partis politiques, en particulier au PCF.

Ces deux préoccupations traduisent le désir des dirigeants cégétistes d'obtenir le label de syndicat "comme les autres", afin d'être admis sans réticence au rang que ce que l'on appelle les partenaires sociaux dans le plein sens que l'on donne au terme de partenaires (organisations patronales et syndicales) avec comme arbitre le gouvernement.

Bernard Thibaut et les tenants de cette transformation expliquent qu'il faut que le syndicat sache s'adapter, qu'il soit en quelque sorte le reflet du salariat dans son ensemble, et qu'il abandonne l'ambition de se vouloir une avant-garde. Il devrait donc se cantonner au terrain qui lui est dévolu, celui des luttes pour l'amélioration du sort des salariés, celui de la lutte économique.

On nous dit qu'il faut privilégier la concertation à l'affrontement. Derrière une telle proposition qui semble relever du bon sens, il y a une mystification. Car la concertation dont on nous parle ne se fait pas à armes égales, entre les salariés d'une part et d'autre part les patrons et des gouvernements à leur service, parfois de façon affichée comme l'actuel gouvernement Raffarin, parfois de façon moins visible comme le gouvernement de la gauche plurielle.

Ce qui permet aux salariés de se défendre, d'obtenir par exemple que l'on mette un coup d'arrêt aux prochaines attaques qui se préparent contre les retraites, ce n'est pas tant de pouvoir disposer de bons avocats à opposer à ceux des patrons et du gouvernement. C'est de disposer d'un rapport de forces, qui fasse hésiter le patronat et impose au gouvernement de remiser ses projets. La concertation est un leurre quand l'un des interlocuteurs dispose du pouvoir économique. C'est cette réalité-là que les dirigeants de la CGT veulent gommer, en prétendant paradoxalement mieux coller à la réalité.

Autre piège, celui qui consiste à opposer l'action syndicale à l'action politique. Les patrons ne s'embarrassent pas de telles précautions. Ils savent intervenir sur le terrain politique. Il n'est qu'à voir le nombre de patrons, d'avocats d'affaires, qui siègent dans les assemblées, sans compter les patrons que l'on retrouve dans les cabinets ministériels, et qui ont leurs entrées dans les ministères. Seuls les travailleurs, en s'organisant politiquement, s'interdiraient donc ce que les patrons s'autorisent!

En fait c'est une escroquerie que de contribuer à cultiver les préjugés contre la politique au sein du monde du travail, sous le prétexte que la CGT a été longtemps la "courroie de transmission" du PCF dans la classe ouvrière. Que les militants de la CGT soient aussi des militants politiques, ce n'est pas cela qui est contestable mais cette politique elle-même, quand par exemple elle a transformé les militants de la CGT en propagandistes des mesures des gouvernements socialistes, expliquant aux travailleurs que les lois Aubry, par exemple, représentaient une avancée formidable.

On peut aussi reprocher les agissements de ces militants du PCF, qui ont utilisé leur prépondérance au sein de la CGT pour juguler toute vie démocratique, qui seule peut vivifier la vie syndicale. Mais si cette attitude a découlé de l'existence d'une fraction majoritaire, qui faisait la loi, il n'est pas certain que le nouveau cours incarné par Thibault contribue à ré-instaurer cette vie démocratique. D'ailleurs une telle vie démocratique n'existe pas plus au sein d'autres confédérations, telle la CFDT.

Il est sans doute plus facile de gommer la lutte de classes des statuts et des discours que de la supprimer de la réalité. Il est sans doute facile d'aller dans le sens des préjugés dominants et d'ajouter son discours à ceux qui professent que la politique serait réservée aux spécialistes. Mais la politique nous rattrape, y compris à l'usine, dans les bureaux, sur les lieux de travail.

Ceux qui s'opposent au cours majoritaire et qui contestent l'évolution de leur syndicat vers l'abandon d'une position de classe, ne sont que 13% au congrès de Montpellier, (en nette augmentation cependant). Mais ils sont sans doute plus nombreux dans les entreprises, où l'on vit la réalité de la lutte de classes, là où l'on subit les effets de la politique patronale et gouvernementale. Et il faut agir pour que ce courant se renforce.

Jean-Pierre VIAL
emman
 
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Message par Louis » 28 Mars 2003, 22:33

nous n'avons pas eu d'intervention dans un congres bétonné ! (a mon sens, c'est une erreur et les gens du pt ont montré a priori qu'il y avait une "fenetre de tir" pour attaquer la position de la majorité de la cgr

Il n'empeche que nos camarade (et a priori les camarades de lo tout autant a mon avis) font le nécessaire travail a la base, avec les travailleurs du rang ! Pour faire une mobilisation a la hauteur des enjeux, il faut faire grimper la tension sociale !
Louis
 
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