Dispersion d'une conférence du MEDEF.

Message par regivanx » 29 Nov 2006, 19:39

Rapport d'un témoin.

Une rumeur file, il est question d'aller mettre le souk au MEDEF. En même temps, on prétend qu'on va organiser une AG. Au siège du MEDEF ? ! ça risque d'être une jolie affaire... ça me semble complètement impossible, mais je suis les syndiqués, juste pour voir.

Mais il se trouve qu'on ne va pas au MEDEF ! J'avais vraiment rien capté ! On va à la fac de science, où le MEDEF a été invité par l'administration pour nous expliquer ce qu'était la professionnalisation. Ha ! C'est comme ça ? Il y a un tract. Je ne l'ai même pas lu ! Je suis vraiment un touriste ! Il y aura des discours ?

Alors on y va, on manque une fois de se perdre, mais on a le temps, on est venu une demi-heure en avance. On voit les belles voitures et on se dit en plaisantant qu'on pourrait bien leur crever les pneus... Mais comme on n'est pas sûr que ces voitures ne soient pas celles des profs, on s'abstient.

Il y a un peu d'agitation. On est nombreux finalement. Certains suggèrent d'aller chopper les intervenants et de les virer manu militari. Ce serait plus simple, de toute façon, on est beaucoup plus nombreux qu'eux. Mais d'autres ne sont contre : ils prétendent qu'il y aurait plus de trente intervenants, ce qui me paraît absurde, mais on ne peut pas le faire si tout le monde n'est pas d'accord.

On entre entourés d'hommes en cravate, et on prend leur petite brochure. Ils ont branché leur ordinateur sur un projecteur qui affiche déjà sur un immense écran la présentation qu'ils ont préparée. Il y a plein de garçonnets et de fillettes bien propres et bien habillés avec la raie sur le côté. Comme ils sont mignons...

Vu la composition de la salle, les syndiqués finissent par se mettre d'accord sur le fait qu'il n'y aura pas vraiment possibilité de discuter pacifiquement. Il y a déjà beaucoup de bruit. Lorsque le message est passé et entendu, les syndiqués commencent à crier des slogans et à chanter des chants révolutionnaires en tapant sur les tables.

Du genre :

"Parisot une balle, le medef une rafale !"


ou bien :

"On veut tous, un emploi fictif et un logement de fonction !"


ou encore :

"pend, pend, pend ton patron, t'aura sa galette ; pend, pend, pend ton patron t'aura son pognon. Si tu pends pas l'patron..."

Enfin vous connaissez. Il y a eut aussi un slogan de mauvais goût :

"vite, les Kmers rouges, avec eux au moins ça bouge."

Mais c'était pas dit très sérieusement.

Il y avait aussi des interpellations :

"Cassez-vous ! On veut pas de vous dans nos fac !"

" Le medef hors des facs ! Toi, tu fermes ta gueule et tu te casses !"

" Arrête de sourire, imbécile ! Tu prends ton manteau et tu te casses !"

et bien sûr :

"debout, les damnés de la terre..."

et encore :

"Sauf des mouchards et des gendarmes..."

Et puis on leur a jeter leurs foutus papiers à la gueule.

Alors on a vu des choses incroyables se passer. Il y a eu des petits droitiers, et même des intervenants, qui sont venus essayer de nous persuader de laisser la réunion se tenir. Une femme a dit à un camarade qu'elle était patron, et que vu tous les efforts qu'ils faisaient pour les travailleurs ils avaient bien le droit de s'exprimer ici. Alors ce camarade lui a rétorqué : « Mais on ne t'aime pas toi. Casse-toi. On est des bolcheviques et des anarchistes ici, on veut pas de toi ici. ». Et vous savez ce qu'elle lui a répondu ? « Eh bien toi, je t'embaucherais pas ! » C'est vraiment trop comique ! Ils sont naïfs au medef !

Et puis on a eu les naïfs pragmatiques, mais tout aussi con. Un droitier à interpellé un camarade, et lui a dit : « viens, toi. On va s'expliquer dehors ! » Comment c'est possible d'être aussi con ? Il croyait qu'il y allait avoir un camarade qui allait sortir tout seul pour se faire péter la gueule à dix contre un, alors qu'on n'était les plus nombreux dans la salle ? Il est vraiment trop con.

Après, un camarade est intervenu pour exiger la tenue d'une AG démocratique. Personnellement, j'ai trouvé ça stupide. Mais il ne faut jamais sous-estimer la stupidité de son adversaire. Un autre droitier a demandé au micro qui étaient contre le medef et qui était pour. Évidemment, 40,50,60 mains levées contre, et même pas dix pour. « Mais il est avec nous ? Ai-je demandé. C'est un communiste infiltré au medef ? » C'est pas possible d'être aussi con !


Comme crier et chanter ça donne soif, un camarade a piqué les bouteilles sur le bureau du medef. Encore un attentat à la propriété privé.

Cependant la tention montait, parce que certains intervenants ne voulaient pas partir, et donc, personne ne partait. Il y avait un camarade qui passait dans les rangs et qui disait à le monde de ne pas se disperser. « Personne ne va pisser tout seul. Si on sort, on part tous ensemble. » Un autre camarade a pris la parole pour dire : « le medef ne sort pas de la salle parce qu'il espère des accrochages. Faites attention ! Pas de violence ! » Et c'était aussi vraiment très comique d'accuser le medef de provocation.

Plus tard, des camarades ont discuté avec les droitiers, mais moi j'étais contre. Je ne voyais pas comment après avoir cassé leur réunion on pouvait discuter tranquillement. Heureusement, il n'y a pas eu de bagarres. On est sorti par la porte du dessous et eux par la porte du dessus.

Voilà... Des avis ? Des commantaires ?
regivanx
 
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Message par yannalan » 29 Nov 2006, 19:44

Je vois qu'on sait toujours s'amuser en fac....
yannalan
 
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Message par DocStarrduck » 29 Nov 2006, 20:02

Fallait leur jetter des boullete de papier et leur tirai dessu avec pistolet a chics :D

Et aussi prendre le micro pour leur proposer de les embaucher en CNE à la FAC.

Félicitation quand même.

Perso, moi j'aurai proposer une action de groupe pour sequestrer le MEDEF, en leur demandendant le retrait immediat du CNE !
DocStarrduck
 
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Message par regivanx » 29 Nov 2006, 22:01

Enfin, tout ça, c'est très drôle ; mais ça aurait pu aussi très mal se passer. On n'aurait jamais pu faire ça en faculté de médecine par exemple. Cela pose un véritable problème pratique.

Le premier point c'est qu'il est juste d'empêcher le medef de faire sa propagande dans les facs. C'est un mot d'ordre rassembleur car il n'y a vraiment qu'une minorité d'étudiants à être des bourgeois enracinnés.

Mais le deuxième point, plus important, c'est celui du comment.

Nous avons eu une réunion dans notre local syndical peu après notre intervention. De nombreux avis divergeaient.

Certains prétendaient qu'on y était allé un peu fort, et que ce qui avait été décidé, c'était de tenir une AG à la place de leur réunion. Ils voulaient même passer un communiqué de presse s'excusant auprès des étudiants de Saint-Nazaire qui était venus pour rien.

Mais les autres rétorquèrent que la partition de l'assemblée ne permettait pas la tenue d'une assemblée générale parce qu'il était impossible d'avoir une discussion équitable, et que la discussion est indispensable à la démocratie. Ils demandèrent également : était-ce le rôle des syndicats d'introduire la démocratie dans une réunion de patrons pour des étudiants de droite ? Était-il vraiment possible que le medef laisse la parole aux syndiqués, alors que ceux-ci refusaient la présence même de ces patrons à la fac ? Et ils répondirent à eux-même : la démocratie, pour les patrons, c'est juste une escroquerie. Prétendre qu'il est possible d'introduire la démocratie à une conférence du medef invitée par l'administration, c'est se jeter de la poudre aux yeux, c'est se mentir à soi-même.


Ce sont aux étudiants eux-mêmes de créer leurs propres assemblées, d'organiser leur propre démocratie. Soumettre la démocratie à des conférences organisées par le medef et l'administration, c'est de la trahison, c'est de la collaboration de classe.

Les patrons, ce sont nos ennemis, il n'y a pas à discuter avec eux. Vous les avez vu sourire : tout ça, c'est parce qu'ils ont l'administration et l'Etat derrière eux. Lorsque nous prendrons le pouvoir, nous leur ferons chanter une autre chanson. En attendant, il faut les empêcher de tenir leur conférence à la fac.

Alors, nous avons fait plusieurs propositions pour empêcher la tenue des conférences du medef dans les facs dont certaines étaient très radicales.

C'est ce que j'ai retenu de cette réunion.

Je me permets de donner ma propre analyse de cet épisode que je n'ai pas eu le temps d'exposer entièrement à la réunion et mes propres conclusions.

J'ai parlé dans mon précédent post de « provocation ». Il est vrai que la manifestation informe que nous leur avons imposée ne mérite pas d'autre nom. Mais on pourrait en utiliser un autre, plus précis : celui d' « intimidation ». Ce que nous voulons, c'est que le medef craigne de se montrer à la fac, qu'il soit certain que toutes ses réunions soient sabotées et qu'il dépense de l'argent en toute perte. Mais pour cela, il faudrait que nous soyons une écrasante majorité bloquant l'accès aux amphithéâtres ou bien en l'empêchant de l'intérieur. Il est vrai que nous étions en majorité, mais pas en majorité écrasante. Ce qui fait que les droitiers ont pu se réunir malgré tout et se rassembler autour de même positions anti-syndicales. Aujourd'hui, les droitiers sont mous, faibles, désorganisés et manquent d'expérience ; mais qu'en sera-t-il demain ? Il ne faut jamais leur donner d'occasion de se reconnaître politiquement.

Nous avons échoué sur cela. Ils se sont rassemblés et ont discuté. J'étais très inquiet sur le problème de la sécurité puisque certains camarades avaient reçu des menaces. Il n'est pas question de laisser s'organiser des fascistes à la fac de Nantes. Il n'y a pas eu de bagarres finalement. Mais qui sait si ces sales bourgeois ne pouvaient pas en suivre quelques-uns et les attaquer quand ils seraient isolés ? C'est intolérable. Lorsqu'on veut user de l'intimidation, il faut être une majorité écrasante pour être sûr de les disperser totalement et de les empêcher de se rencontrer.

Bien sûr, il ne peut être question d'empêcher totalement les fascistes de s'organiser. Mais lorsqu'il est question d'intimidation, il faut le faire pleinement, de telle sorte que les fascistes aient peur d'être reconnus et ne se regroupent pas.

Aussi est-ce un bilan mitigé qu'il faut tirer de cet épisode -- sans pour autant nier que ce fut pour nous une écrasante victoire.

C'est ainsi que nous avons évoqué d'autres possibilités pour empêcher la tenue de leurs conférences. Outre donc une agitation plus systématique pour rassembler davantage d'étudiants à leur réunion, nous nous sommes proposés d'empêcher la venue du medef avant même qu'il arrive.

Il s'agissait, en quelque sorte de persuader les intervenants de leur indignité afin de les décourager à venir à la fac par toutes sortes de moyens. En effet, s'il est impossible d'empêcher la réunion en aval il faut le faire en amont. Tous les droitiers se retrouveraient le bec dans l'eau sans aucune raison de se réunir.

Du reste, toutes ces questions permettent d'aborder le problème de l'agitation dans toute son étendue pratique. Car lorsqu'il s'agit de convaincre, il s'agit aussi d'organiser ; et toute activité syndicale contre les droitiers est une excellente occasion de faire l'agitation des mesures les plus efficaces.

Et, si nous avons réussi à réunir un très grand nombre d'étudiants ET que le medef n'a pas pu venir, c'est exactement le moment de tenir une assemblée générale !

C'est pourquoi il faut encourager les étudiants à discuter dans leurs syndicats aux moyens pour empêcher, comme dans cet exemple, la tenue des réunions du medef.
regivanx
 
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Message par Gaby » 29 Nov 2006, 22:24

(:|
J'en connais qui font pareil dans ma fac. Ils ont empêché la tenue d'une activité de l'UNI, ce que je ne pleurerai pas, au contraire... Mais ils reconnaissent au moins que faute de gagner des gens aux idées révolutionnaires, ça ne sert à rien, sinon se faire du bien. C'est pas ça faire de l'agitation politique. Ca c'est s'agiter tout seul.
Gaby
 
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Message par DocStarrduck » 29 Nov 2006, 23:39

Je pense qu'empecher les actions de l'UNI, c'est éviter que d'autres étudiants les rejoignent.
Et ça, je pense que c'est un bien pour l'humanité :D
DocStarrduck
 
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Message par Wapi » 30 Nov 2006, 00:15

gaby

a écrit :J'en connais qui font pareil dans ma fac. Ils ont empêché la tenue d'une activité de l'UNI, ce que je ne pleurerai pas, au contraire... Mais ils reconnaissent au moins que faute de gagner des gens aux idées révolutionnaires, ça ne sert à rien, sinon se faire du bien.


Je crois que ce n'est pas tout à fait pareil que dans l'exemple précédent où il est question d'un chahut sympathique mais minoritaire et sans conséquences. pour ce qui est de la présence militante des "fachos" dans les facs, et bien dans une autre période, il sera peut-être question de vie ou de mort de virer les nervis patronaux des amphis.

Alors, et même si on n'est pas dans une période où cela compte tant, ces étudiants ont plutôt raison de réagir comme cela, car ils maintiennent une tradition importante, peut-être pas très consciemment, certes, mais qui mérite d'être transmise.. C'est en cela que ça ne sert pas forcément "à rien".

C'est la disparition totale de ce genre de mobilisations qui serait plutôt triste à mon sens.
Wapi
 
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Message par Gaby » 30 Nov 2006, 01:52

(Wapi @ jeudi 30 novembre 2006 à 00:15 a écrit : C'est la disparition totale de ce genre de mobilisations qui serait plutôt triste à mon sens.

Qu'on s'entende bien, aller faire le chahut lors d'une venue du MEDEF (en tant que tel en plus) à l'école, je trouve ça plutôt sympa. S'il est même possible d'en discuter autour de soi et populariser l'idée qu'on ne veut pas des représentaux patronaux qui donnent leurs conseils dans l'université (ou même expliquer qu'en fait de compte c'est tout à fait normal dans le cadre de cette société), alors c'est tout bénéf'. Mais ça c'est un discours politique dirigé vers les étudiants, et non pas uniquement vers l'évènement en question. L'histoire de regivanx, c'est grosso modo le groupe des syndiqués qui va gueuler "vivent les khmers rouges" face à quelques types de droite, et qui se demandent quoi faire d'autre face à eux. Et bien face à ce problème comme face à d'autres aujourd'hui, être radical c'est faire grossir le rang.

Après, raconter qu'il s'agit du fascisme organisé et que c'est à quelques-uns qu'on doit être vigilant, c'est déconner et finalement assez ironique. :mellow:
Gaby
 
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Message par yannalan » 30 Nov 2006, 07:47

(Gaby @ mercredi 29 novembre 2006 à 22:24 a écrit : (:|
J'en connais qui font pareil dans ma fac. Ils ont empêché la tenue d'une activité de l'UNI, ce que je ne pleurerai pas, au contraire... Mais ils reconnaissent au moins que faute de gagner des gens aux idées révolutionnaires, ça ne sert à rien, sinon se faire du bien. C'est pas ça faire de l'agitation politique. Ca c'est s'agiter tout seul.

En général, le MEDEF ne se pointe pas sans être invité par le CA de la fac. Vous pouvez déjà faire pression à ce niveau peut-être...
yannalan
 
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Message par regivanx » 30 Nov 2006, 19:34

a écrit :
J'en connais qui font pareil dans ma fac. Ils ont empêché la tenue d'une activité de l'UNI, ce que je ne pleurerai pas, au contraire... Mais ils reconnaissent au moins que faute de gagner des gens aux idées révolutionnaires, ça ne sert à rien, sinon se faire du bien. C'est pas ça faire de l'agitation politique. Ca c'est s'agiter tout seul. »



Inversons le problème pour voir si c'est vraiment inutile. Supposons au contraire que ce soient les fascistes qui empêchent les réunions syndicales. Ils arrivent en masses pour bloquer nos locaux, crient des slogans et hurlent des chants fascistes et nous dispersent sans toutefois user de violence (cas improbable, il faut l'admettre). Supposons qu'ils empêchent la venue de nos leaders et des personnes en général susceptibles de faire des interventions pertinentes.

Puis, après nous avoir ainsi délogés, ils convoquent leur propre conférence qu'ils tiennent immédiatement là pour appeler à la dissolution des syndicats et au harcèlement de leurs membres.

Ne serait-ce pas pour eux une immense victoire ? Ne serait-ce pas pour nous une défaite retentissante ?

Remettons le problème à l'endroit. L'agitation en faveur de l'interdiction des conférences du medef (ou de l'uni) à l'université présente de multiples avantages :

Premièrement un avantage sur le plan de l'agitation : Il est très facile de rassembler les étudiants contre le medef qui le haïssent comme représentant de la classe bourgeoise. Les étudiants sont confrontés à la bourgeoisie soi en tant qu'étudiants où celle-ci limite leur possibilité d'enseignement et conditionne leur professionnalisation, soit en tant que travailleurs lorsqu'ils sont exploités par elle directement. Cela permet d'aborder toutes les questions qui touchent de près ou de loin les étudiants pauvres.

Deuxièmement un avantage sur le plan de l'organisation : lutter non contre une idée mais contre un fait matériel pose immédiatement la question de l'organisation. Lorsque nous devons empêcher la réunion d'une conférence nous devons former de bons partisans et de bons leaders syndicaux qui vont devoir s'occuper de :
a) l'empêchement de l'arrivée des orateurs du medef,
b) le rassemblement des étudiants contre eux,
c) une assemblée générale,
et de nombreuses choses encore...
Et nous devons former de bons partisans et de bons leaders syndicaux pour faire la révolution ; et cette formation passera nécessairement par la pratique de l'organisation.

Troisièmement un avantage sur le plan de la désorganisation de la partie adverse : de même que c'est une défaite pour les syndicalistes de se faire disperser à leurs réunions par les fascistes, de même c'est une défaite pour la bourgeoisie de ne pouvoir pleinement enfoncer sa propagande dans la tête des étudiants de droite. Cela est un progrès en soi. Il est impossible qu'une victoire des syndicats étudiants sur le syndicat bourgeois ne soit pas automatiquement une défaite pour la bourgeoisie.

Certains prétendront que la lutte contre une conférence du medef n'était pas si importante. Mais c'était cela la lutte réelle à ce moment ! Vous voudriez que les communistes s'occupent des luttes qui n'existent pas encore et délaissent celles qui existent maintenant ? On lutte avec les forces qu'on a réellement sous la main et pas avec des forces imaginaires ! Ce n'est pas de notre faute si le niveau syndical est si bas maintenant. Alors je critique le mouvement syndical tel qu'il est, et non pas tel que je le voudrais ; et pour mieux le comprendre et l'influencer, j'y participe.

La cause de la forme très primitive de la lutte syndicale est l'absence de direction prolétarienne authentique, autrement dit de parti. Mais cela ne signifie pas qu'il faille abandonner ces luttes à leur propre sort. Ce n'est qu'en démontrant la justesse de nos positions dans la lutte que pourra être construit le parti.

Il faudrait exclure de la cervelle de certains contradicteurs cette notion du parti qui se construit en dehors des luttes et qui vient se greffer sur le mouvement des masses dès que celles-ci ont enfin compris la justesse des vues communistes. Les masses n'apprennent que par la pratique, et c'est là leur différence avec les individus, et ne peuvent être convaincues que par leur partage des luttes avec les communistes, avec leurs défaites aussi, leurs errements, et leurs erreurs. Ce n'est qu'en montrant par l'exemple, et non par le cynisme et le scepticisme, que nos positions sont justes que nous serrons reconnus par les masses et pourrons prétendre à leur direction.

J'espère avoir persuadé Gaby qu'un tel travail n'était pas tout à fait inutile.
regivanx
 
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