Défense du droit de grève

Message par Leonid » 18 Juil 2007, 14:39

a écrit : 
Service minimum : le 31 juillet 2007, réagissons !

La Cgt s’oppose aux limitations du droit de grève programmées pour l’ensemble des entreprises françaises et des services publics.

Le texte sur le droit de grève / service minimum présenté par le gouvernement est en débat à partir du 17 juillet au Sénat et du 30 juillet à l’Assemblée nationale.

L’objectif du gouvernement n’est pas de mettre en place un contexte propice à diminuer les causes de conflits, en particulier en obligeant les directions à négocier en cas de désaccord ou en insérant dans les cahiers des charges des appels d’offres des obligations sociales. Il veut continuer à laisser la porte ouverte au dumping social et à une course à la productivité dévastatrice pour les salariés, pour le seul bénéfice des directions d’entreprise.

Quant aux usagers, comme le montre les prises de positions des associations concernées, ce texte ne répond en rien à leurs préoccupations quant aux dysfonctionnements quotidiens des transports publics.

Depuis le début du processus, la Cgt a dénoncé les attaques portées à l’exercice du droit de grève, en particulier sur la déclaration préalable des salariés et sur la consultation des salariés au bout de huit jours de conflit. Qui plus est, la disposition tendant à faire croire que les salariés seraient payés pendant les grèves, est une provocation mensongère et populiste visant de jeter à la vindicte populaire les grévistes.

La Cgt dénonce le caractère démagogique d’un texte qui ne vise, contrairement à son titre, ni à améliorer le dialogue social, ni à fournir aux usagers un service public de qualité !

La Cgt s’est positionnée en organisation syndicale à l’offensive et en opposition aux attaques sur le droit de grève :
# en sortant un argumentaire détaillé,
# en éditant et en diffusant un tract les 10 et 11 juillet en direction des usagers pour les sensibiliser sur une question manipulée par gouvernement, médias et sondages interposés,
# en répondant, par un courrier envoyé par Bernard Thibault, au texte de loi présenté par le ministre,
# en remettant aux ministres des amendements au texte visant à enlever les dispositions attaquant le droit de grève et à instaurer des contraintes sociales et les conditions d’un autre dialogue social,
# en interpellant les parlementaires sur la base de ces mêmes amendements afin de peser sur le débat au Sénat et à l’Assemblée nationale.

Alors que la Cgt a répondu à la sollicitation du ministre en apportant nos propositions de modifications, nous sommes depuis le début face à un simulacre de consultation destiné à donner un revêtement social au gouvernement au regard de l’opinion publique.

Dans la même veine, la commission du Sénat a reçu les organisations syndicales dans des conditions inacceptables réservant la part du lion aux représentants du patronat.

Aucune des propositions avancées par les organisations syndicales n’a été incorporée dans le projet de loi.

Bien au contraire, les amendements proposés par la commission du Sénat en charge du dossier lancent, comme il fallait s’y attendre, l’extension du dispositif aux autres modes de transport et services publics, en attendant la totalité des autres entreprises françaises.

Dans le dernier amendement déposé, on peut lire : « le rapport (d’évaluation sur l’application de la présente loi adressé par le gouvernement au Parlement avant le 1er octobre 2008) examine l’opportunité d’étendre le dispositif de la présente loi aux autres modes de transport, voire de le transposer à d’autres services publics ».

Les transports terrestres sont les cobayes d’une offensive visant à une restriction généralisée du droit de grève dans notre pays, entreprises privées et services publics confondus.

Nous devons peser par notre présence vis-à-vis de la représentation nationale !

Le droit de grève est un droit individuel constitutionnel qui s’exerce dans un cadre collectif. Il n’est pas négociable.

Ce projet de loi est une provocation inutile. La Cgt mettra tout en œuvre, unitairement, pour obliger le gouvernement et le Parlement à revoir la copie.

Afin de montrer notre détermination, la Cgt appelle les salariés à un rassemblement à Paris, pour l’examen du texte en séance, devant l’Assemblée nationale et dans les principales villes de province, devant les préfectures, le 31 juillet à 14 h 30.
Leonid
 
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Message par zeanticpe » 18 Juil 2007, 20:40

plusieurs questions:
a écrit :L’objectif du gouvernement n’est pas de mettre en place un contexte propice à diminuer les causes de conflits, en particulier en obligeant les directions à négocier en cas de désaccord ou en insérant dans les cahiers des charges des appels d’offres des obligations sociales..

je ne saisis pas bien le texte souligné. Que sont ces appels d'offres des obligations sociales?

a écrit :Bien au contraire, les amendements proposés par la commission du Sénat en charge du dossier lancent, comme il fallait s’y attendre, l’extension du dispositif aux autres modes de transport et services publics, en attendant la totalité des autres entreprises françaises.

je suis bien naif. je n'imaginais pas le sénat pouvait amender une loi en l'amplifiant.

Sinon, je ne sais pas ce que donnera ce rassemblement, le 31 juillet (c est un article de l'huma, AxelPerson?), mais j'espère qu'il aura du succès.

C'est clair qu'ils annoncent une généralisation de cette loi pour tous les secteurs. Mais déjà en s'en prenant à l'un des secteurs les plus combatifs, je me demande ce que cela va donner.
Faudra faire grève sans droit de grève, tant-pis.
zeanticpe
 
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Message par lenzo » 18 Juil 2007, 21:51

(zeanticpe @ mercredi 18 juillet 2007 à 20:40 a écrit :
a écrit :L’objectif du gouvernement n’est pas de mettre en place un contexte propice à diminuer les causes de conflits, en particulier en obligeant les directions à négocier en cas de désaccord ou en insérant dans les cahiers des charges des appels d’offres des obligations sociales..

je ne saisis pas bien le texte souligné. Que sont ces appels d'offres des obligations sociales?

Pour la partie soulignée, lire : "en insérant des obligations sociales dans les cahiers des charges des appels d’offres ".
Ce qui n'est évidemment pas la démarche de ceux qui passent des appels d'offre, conseil régional d'Ile de France par exemple pour les transports collectifs ou grosse entreprise cherchant de la sous traitance. Ces obligations sociales pourraient englober un certain niveau de temps de travail maximum, un salaire suffisant, de la formation, un bon niveau de sécurité, des conditions de travail au top.

Sinon l'ensemble du texte CGT donne l'impression de laisser les travailleurs, même s'ils sont appelés à des rassemblements, spectateurs des dénonciations et des positions de la CGT et les autres organisations du mouvement ouvrier aussi. Autrement dit le texte ressemble à une justification à but interne du peu de combativité de la CGT.

A suivre de prés pour voir à quel niveau la CGT mènera la propagande pour les rassemblements du 31 juillet et à se tenir prés à participer ou à impulser selon les cas.
lenzo
 
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Message par Leonid » 19 Juil 2007, 19:31

Exact pour ce qu'a dit lenzo.

Sinon, c'était le tract de la CGT.

Un camarade a vu des militants de la CGT diffusé le tract dont il est question à la Défense ( 92 ) en direction des usagers. Cependant, sur le tract, il n'était pas question de la manifestation du 31 juillet.

Il exite un risque bien réel de débordement des principales directions des conféderations syndicales, qui s'apprêtent pour la plupart à négocier l'instauration du "service minimum", plutôt que de combattre cette casse du droit de grève.

Sans doute elles se serviront d'une faible mobilisation le 31 juillet ( chose possible vue la période et le peu de mobilisation autour de cet objectif ) pour justifier la poursuite de leurs capitulations à la rentrée.

À ce jour, tous les syndicats présents dans la SNCF - à l'exception de la CGC il me semble - appelle les salariés de la SNCF à manifester le 31 juillet.

a écrit :Communiqué des syndicats de Cheminots
CGT – CFDT – FO – CFTC – SUD RAIL – UNSA – FGAAC

Nos fédérations se sont exprimées unitairement le 5 juillet par rapport à l’avant-projet de la loi gouvernementale baptisée « DIALOGUE SOCIAL ET LA CONTINUITÉ DU SERVICE PUBLIC DE TRANSPORT », plus communément appelée « SERVICE MINIMUM ».

Nous considérons que ce texte comporte de nouvelles atteintes au droit de grève, limitant de fait les conditions de son exercice. Que ce soit l’allongement du délai de prévenance obligatoire avant un dépôt de préavis de grève, la déclaration des salariés grévistes 48 H avant la grève ou la consultation à bulletin secret au bout de 8 jours de grève, toutes ces mesures y contribuent.

Avec l’examen du projet de loi cadre les 17 et 18 juillet au Sénat, les amendements des Parlementaires soutenus par le Gouvernement viennent durcir encore ce texte et restreindre complètement l’exercice du droit de grève.

Ce projet de loi n’a pas pour but d’améliorer les conditions de transport des usagers qui aspirent avant tout à disposer au quotidien d’un service public de qualité alliant régularité, confort, fiabilité et sécurité.

Le 31 juillet, jour de l’ouverture de la discussion sur ce texte de loi à l’Assemblée Nationale des initiatives interprofessionnelles unitaires auront lieu dans les régions, les départements pour exiger le retrait des mesures qui contraignent le droit de grève.

Les Fédérations Syndicales de Cheminots CGT – CFDT – FO – CFTC – SUD RAIL – UNSA – FGAAC appellent les cheminots à participer massivement à ces mobilisations dont celle en Ile de France à 14H30 devant l’Assemblée Nationale.



RDV donc pour les habitants d'IDF de ce forum à 14.30 devant l'Assemblée nationale, le mardi 31 juillet.
Leonid
 
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Message par zeanticpe » 19 Juil 2007, 20:59

oui, je partage aussi ce que dit Lenzo.
si le gouvernement profite de la faible mobilisation de la classe ouvrière aujourd hui, il oublie que les choses peuvent changer. rapidement. souhaitons-le.
zeanticpe
 
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Message par Leonid » 20 Juil 2007, 15:50

Appel aux salariés du privé comme du public de l'intersyndicale des transports.

a écrit :Service minimum : appel unitaire des fédérations des transports

Les unions interfédérales des transports Cgt et Force ouvrière, les fédérations des transports Cfdt et Cftc appellent les usagers et les salariés du public et du privé à réagir contre le projet de service minimum en participant aux rassemblements prévus le 31 juillet.

Service minimum : Ne laissons pas bâillonner les salariés et gruger les usagers.

Le problème du service public des transports réside essentiellement sur la tension extrême des réseaux qui pâtissent de l’insuffisance des investissements depuis les années 1970. Des incidents et dysfonctionnements criants et répétitifs en résultent. Le débat au sénat a été contraint de le confirmer.

Les usagers subissent au quotidien. Le gouvernement va les tromper.

En imposant des restrictions sur le droit de grève, atteinte caractérisée à ce droit constitutionnel individuel, le gouvernement veut détourner l’attention des usagers et de l’opinion publique. Il veut autant masquer son désengagement que se protéger de capacités de réaction des salariés face à ses intentions de réduire encore plus les services publics, considérés dépenses superflues, et de mettre en œuvre des mesures antisociales.

La lajorité parlementaire du Sénat affirme clairement son souhait de faire de cette loi le laboratoire pour l’ensemble des services publics.

Non seulement la loi vise à cadenasser les conditions d’exercice du droit de grève, mais pire, en refusant d’y intégrer au parlement la moindre proposition des organisations syndicales ; elle entend verrouiller le dialogue social.

C’est donc un outil anti négociation qui est recherché.

Nous réaffirmons fortement que ce que nous voulons c’est un dialogue social qui évite le recours à l’ultime forme de conflit. Mais alors pourquoi cette majorité parlementaire et ce gouvernement rejettent toutes les propositions des organisations syndicales pour rendre efficient ce dialogue ?

La loi va détériorer la situation faite aux usagers en cas de grève. Elle ira à l’encontre des objectifs affichés, et peut même dangereusement faire prospérer des cas de figure non maîtrisés.

S’attaquer aux salariés qui se battent pour l’amélioration des matériels, le maintien des dessertes menacées par des choix de rentabilité financière, comme pour leurs conditions sociales, ne résoudra rien, n’apportera aucune réponse aux besoins de quelque nature que ce soit.

L’UIT CGT, la FGTE CFDT, l’UIT FO, et la FGT CFTC n’entendent pas laisser passer sans réagir cette opération de communication hypocrite et démagogique, d’ores et déjà perçue comme tel.

Elles appellent à une mobilisation, à une appropriation réelle du contenu de ce texte par l’opinion publique.

D’ores et déjà, elles appellent usagers et salariés du privé comme du public à faire du 31 juillet une première étape en participant aux initiatives dans les départements dont le rassemblement en Ile-de-France à 14h30 devant l’Assemblée Nationale.

Communiqué commun de
L'Union Interfédérale des Transports - CGT
La Fédération générale des transports et de l'équipement - CFDT
L' Union Interfédérale des Transports - FO
La Fédération générale des Transports - CFTC
Leonid
 
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Message par zeanticpe » 21 Juil 2007, 00:04

Ca non plus, je n'ai pas compris.
a écrit :La loi va détériorer la situation faite aux usagers en cas de grève.


Sur la question du senat qui envisage
a écrit :de faire de cette loi le laboratoire pour l’ensemble des services publics.
, je pense que c'est vraiment un point qu'on aura à dénoncer. Je ne suis pas sûr que les syndicats s'y attèlent avec beaucoup de zèle. C'est une attaque qui vise toute la classe ouvrière sous le prétexte hypocrite de prendre la défense des usagers.
Ils mettent dans la balance jérémiades passées en boucle, des "usagers" qui se plaignaient des grèves, pour nous obliger à nous déclarer devant son chef comme ayant l'intention d 'etre grèviste (quel besoin de faire cela pour assurer un service minimum, quel rapport?) , imposer un service minimum, consulter toutes les semaines.
C'est bien toute la classe ouvrière qui va en payer le prix.
zeanticpe
 
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Message par Félix Edmundovitch » 21 Juil 2007, 12:40

Ce qui est sûr c'est qu'il ne faudra pas compter sur les bureaucrates syndicaux pour défendre le droit de grève : la pseudo mobilisation du 31 juillet est préparée par dessus la jambe :rocketwhore: :gun2: :speech: :tronco: :valoranim01: :fouet: :pendu: :23: :dartalmer:
Félix Edmundovitch
 
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Message par Puig Antich » 21 Juil 2007, 13:27

a écrit :Elle ira à l’encontre des objectifs affichés, et peut même dangereusement faire prospérer des cas de figure non maîtrisés.


S'il vous plait messieurs les bourgeois, ne donnez pas l'opportunité aux travailleurs et aux syndicats de base de faire des grèves sauvages illégales, on aura du mal à les contrôler.
Puig Antich
 
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