Guesde

[south hamerik1]

:wavey: salut à tous,
je viens de découvrir Guesde (l'un des fondateurs de la SFIO et principal opposant de Jaurès, il me semble) et j'aurais voulu savoir quelles sont ses principales théories :rtfm: (mis à part le collectivisme), ainsi que où se plaçe l'extrême gauche(LO LCR ...) par rapport à sa pensée.
merci à vous

[south hamerik1]

PS : que veux-tu dire par "Je viens de découvrir Guesde" ? Tu l'as lu ? Si c'est le cas, qu'as-tu lu, et qu'en as-tu pensé ?

j'ai simplement lu des articles du "cri du peuple", fait quelques recherches dans le maitron et pense lire quelques unes de ses brochures
en fait c'est que je m'intéresse bcp aux décénnies qui suivent la commune jusqu'à l'union socialiste au sein de la SFIO (pour le mettre en rapport avec le PS d'aujourdhui :sygus: )


Dans ce que j'ai lu de lui, il m'apparait comme un fervent défenseur des grévistes et lie l'action des socialistes à celle-ci. Il cherche l'unité des socialistes, face à l'Etat Bourgeois que représente la III° République, dans la lutte des classes.

[artza]

L'un de ses anciens partisans, Marcel Cachin, qui avait comme Guesde suivi la vague social-patriote pendant la guerre, optera pour le communisme lors du Congrès de Tours en 1920 et sera l'un des premiers dirigeants de la Section Française de l'Internationale Communiste. Il sera par la suite l'un des plus fervents staliniens tricolores.

Cachin fut un fervent social-chauvin tout au long de la première guerre mondiale.

Mieux, il fut aussi un commis voyageur du gouvernement français.

A ce titre il porta des fonds à Mussolini pour lui permettre de sortir un journal "socialiste" favorable à l'intervention de l'Italie dans la guerre aux côtés de la France et de ses alliés contre les empires centraux.

Ce journal "Il popolo d'Italia" toujours dirigé par Mussolini fut ensuite l'organe du parti fasciste.

Cachin n'avait en rien l'estime des dirigeants de la jeune Inter. communiste.

C'était le prix à payer pour le ralliement du PS à la troisième internationale.

Les masses viennent rarement seules, elles traînent avec elles leurs vieux dirigeants faillis et leurs illusions.

Pour revenir à Guesde il joua avec Lafargue un rôle considérable, bien oublié ou brocardé aujourd'hui.

Introducteur du marxisme en Fance, initiateur du premier parti politique ouvrier socialiste indépendant de tous les courants bourgeois et de la première centrale syndicale.

Sa fin en ministre pot-de-fleur que l'usure de l'âge, les deuils et la maladie ne peuvent totalement excuser n'en est que plus affligeante.

Expulsé de France en octobre 1916, Trotsky concluait ainsi une lettre ouverte adressée au vieux lutteur failli.

Descendez Jules Guesde, de votre automobile militaire, sortez de la cage où l'Etat capitaliste vous a enfermé, et regardez (...)Le sort de la France serait trop affreux si le calvaire de ses masses ouvrières n'aboutissait à une revanche, notre revanche, où il n'y aura pas de place pour vous, ni pour les votres. (...)
Sans vous et contre vous, vive la France socialiste!

[Thersite]

Je dois avouer que je ne connais pas les écrits de Jules, mais dans la période qui t'intéresse, il y a Paul Lafargue qui est intéressant (il appartenait au même courant que Guesde mais s'est suicidé en 1911 avant la déferlante chauvine), j'ai trouvé sa brochure Le socialisme et la conquête des pouvoirs publics très clairvoyante sur les illusions d'une partie de la gauche petit-bourgeoise à l'égard des pouvoirs publics nationaux, et sur la participation de socialistes (=communistes) -Millerand à l'époque- à un gouvernement de centre-gauche... L'histoire des mouvements socialistes a de ce point de vue dépassé ses craintes aujourd'hui...

[artza]

Sinon je crois me souvenir que Guesde, contrairement à Jaurès, considérait que les ouvriers n'avaient pas à se mêler de l'affaire Dreyfus, considérant que c'était une affaire individuelle, et que le parti ouvrier n'avait pas à abandonner son terrain de classe.
Erreur, Jules, erreur.  :hinhin:

Le débat Jaurès/Guesde

Qu'il ne faille pas abandonner le terrain de classe, celà me semble élémentaire.

Tout le combat de Guesde fut d'imposer la nécéssité d'un parti POLITIQUE de la classe ouvrière complètement INDEPENDANT de la gauche bourgeoise et petite-bourgeoise;

Une idée qui n'allait pas de soit à l'époque et encore aujourd'hui si on gratte un peu, je ne suis pas si sur que beaucoup de monde partage réellement ce pont de vue dans l'extrême-gauche :dry: .

Guesde fut attaqué très durement et même calomnié dans les rangs même du mouvement socialiste, traité de "prussien", de "dictateur", de "diviseur", bref de sectaire!

Aujourd'hui c'est une petite mode de traité Guesde de sectaire, de marxiste "étroit" etc... pour faire la part belle à Jaurès et aux syndicalistes-révolutionnaires.
C'est ni plus ni moins que continuer le dénigrement contre l'idée d'un parti politique ouvrier indépendant.

Pour revenir à l'affaire Dreyfus, Guesde ne sut pas impusler une intervention politique active sans servir de marche-pied à des politiciens bourgeois et relooker de neuf une république qui avait perdu beaucoup de son éclat aux yeux des travailleurs et des petits.
C'était le point de vue critique de Rosa Luxemburg et aussi de Lénine je crois.

Sans aucun doute ils avaient raison, mais ça ne nous en dit guère plus ce qu'il aurait fallu dire et faire et comment?

Pour revenir à nos jours, dans bien des combats "justes" nous avons vu des révolutionnaires intervenir à la traîne des autres, déguisés en "guerillero", en "moujhahidine" ou en "bo-doy" ou plus modestement en syndicaliste, en féministe etc...

Ceux là ils ont vraiment bonne mine de jouer les dégoutés devant Guesde! :ph34r:

[artza]

Ceux là ils ont vraiment bonne mine de jouer les dégoutés devant Guesde! .

Il y avait "une paille dans son marxisme", peut-être mais enfin Engels ne l'a pas vu.

Il est vrai que pour certain il y avait aussi une paille dans le marxisme d'Engels .

Sur sa trahison, je suis d'accord.

L'usure etc... piètre excuse ,oui. Mais ça existe.

Reparlons-en si tu veux quand l'âge t'en sera venu .

Faut-il rappeler qu'ils ont tous trahis?

Les exceptions se sont comptés sur les doigts de la main.

artza

 

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