Wilhelm Reich

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Sterd » 21 Oct 2007, 21:26

(Vérié @ dimanche 21 octobre 2007 à 19:15 a écrit : On peut donc penser que cette accentuation de ses dérives sera la conséquence de la défaite et du désarroi. Ensuite, il sera très isolé : exclu du PC, exclu de l'association des psychanalystes etc. Jusqu'aux fantasmagories illustrées par les fameuses machines dont Sterd nous a communiqué les photos.
Non, les photos c'est Gabounet. Moi je n'ai encore rien sorti sur Reich. J'ai sous le coude plusieurs passages de traités de vegetotherapie que je sortirai si ça dégénère ou si on continue a me traiter d'antisémite. :hinhin:
Sterd
 
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Message par Vérié » 22 Oct 2007, 06:56

(nosiarvi7 @ dimanche 21 octobre 2007 à 20:33 a écrit : Je ne suis pas un grand fan de psychanalyse, mais dire de Dolto
a écrit :Je suis un peu surpris de voir Zelda prendre la défense de Dolto. Outre les âneries réactionnaires, dont certaines (comme celles signalées plus haut) assez révoltantes, on trouve surtout dans ses conseils pour l'éducation des enfants un tissu de lieux communs. A mon avis, le succès et la notoriété de Dolto se rattachent aux phénomènes médiatiques et aux succès de librairie, donc en partie à son talent de communicatrice/vendeuse, mais certainement pas à des compétences originales en matière d'éducation.
c'est un peu exagerer.
A l'epoque ses théories sont , si je peux me permettre, "revolutionnaires" et en tout cas novatrices. (la preuve se sont devenu des lieux communs aujourd'hui).

Citation et commentaire extraits du site Pseudo Science :
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Dans une conférence faite le 15 août 1984 devant des psychologues, médecins et travailleurs sociaux, et reprise dans un livre "Tout est langage", Françoise Dolto dit :



" Un enfant qui est propre très, très tôt, peut devenir schizophrène. J'en ai connu un qui n'a jamais après la maternité sali ses couches, jamais. Il est devenu schizophrène : un enfant qui était né pour être un être remarquable. Ce sont des enfants qui ... à cause de paroles qu'ils ont entendues trop tôt et qui dévalorisent leurs relations familiales ou leur sexe, sont bouleversés de ne pas satisfaire leur dieu ou leur déesse de leur vie fœtale : les parents qui parlent à l'extérieur... "



On ne peut qu'être atterré devant pareilles affirmations. Que Mme Dolto ait cru en 1984 à la psychogenèse de la schizophrénie, passe encore. Mais la méthodologie employée est incroyable : généralisation à partir d'un cas, conclusions hâtives et invérifiables (c'est le fait d'entendre depuis le ventre maternel, de supposées paroles dévalorisantes, qui entraîne la schizophrénie / un schizophrène est un enfant remarquable), culpabilisation des parents et des mères en particulier.
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Message par Vérié » 22 Oct 2007, 07:14

Autre critique extraite du site "Science-Express".
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Le débat opposant la neurobiologie et la psychanalyse quant aux origines de l'autisme illustre bien cette situation. Lorsque au cours des années cinquante, des chercheurs ont commencé à mettre en évidence l'origine biologique (biochimique) et génétique de l'autisme infantile et de la schizophrénie, on s'est empressé, avec la complicité "inconsciente" des médias, de susciter des débats entre les deux systèmes (explications) adverses. Alors que les chercheurs présentaient leurs résultats avec force prudence, les psychanalystes, munis de leur docte assurance, leur opposaient LA vérité sur l'origine psychologique de ce mal.

Les élucubrations d'une Françoise Dolto, qui en d'autres circonstances émet des propositions raisonnables et appréciées du grand public, sont bien représentatives des absurdités lancano-freudiennes proférées sur le sujet. La grande dame française de la psychanalyse n'hésite pas à affirmer que l'autisme infantile est dû à des parents froids et distants, particulièrement la mère dite mère mortifère, qui poussent l'enfant à se retirer dans son monde, confondant ainsi cause et conséquence. Alors qu'aucune donnée empirique sérieuse n'appuie ce type d'affirmations, par ailleurs récusées par le monde médical (DSM III R - 1989), on continue à promouvoir les écrits des Dolto et consorts qui ne trouvent rien de mieux à faire que culpabiliser les mères.
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Loin d'être une "novatrice révolutionnaire", Dolto reprenait donc les vieilles théories freudiennes sur l'autisme et la schyzophrénie qui consistent en particulier à culpabiliser la mère.

Je ne prétend pas être un spécialiste de Dolto, mais j'ai tout de meme lu deux de ses livres. Je persiste donc et je signe : son "originalité" a consisté à présenter un digest grand public de théories psychanalytiques généralement indigestes. On trouve dans ses ouvrages à la fois des recommandations de "bon sens" qui ne mangent pas de pain, comme celles que peut donner n'importe qui, et des stupidités souvent très réactionnaires, notamment sa vision de la femme et de la famille. Il semble qu'elle ait évolué au fil du temps pour se mettre au gout du jour, comme tous les gourous.
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Message par Vérié » 22 Oct 2007, 07:23

Si Reich a voulu réconcilier la psychanalyse avec le matérialisme dialectique, Dolto a essayé de réconcilier la psychanalyse avec les bondieuseries.

Dolto_curetonne
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Message par Vérié » 22 Oct 2007, 08:30

Extrait de ces célèbres entretiens des deux psys (Séverin est psychanalyste lui aussi). Livre dont la couverture est dans le post précédent.

DIEU EST UN ASPIRATEUR :D


“Là où il y a mouvement ou possibilité de mouvement, là il y a de l’amour. S’il y a mouvement du corps, du cœur, de l’intelligence qui cherchent, c’est qu’il y a liberté et place. Si nous bougeons, c’est que nous avons foi en nos déplacements vers tous ceux qui nous entourent, nous donnent des moyens dynamiques de mouvement, soit qu’ils aient besoin de nous, soit que nous ayons besoin d’eux... Nos rencontres sont dues à des différences de niveau qui créent un courant, un mouvement d’amour. L’être humain est un être religieux de nature : il désire entrer en relation. L’essentiel de sa communication, c’est l’amour. Pour moi, Dieu et les autres ne sont séparables.” Gérard Séverin, qui ne se départit pas de son rôle d’empêcheur de tourner en rond, rétorque : “Cette dynamique nous emmène partout, mais elle ne mène nulle part !”

Alors, Dolto, goguenarde : “ Cette dynamique du désir, c’est Dieu. Dieu n’est pas un superbe bouche-trou qui rendrait clos notre monde et nous y ferait voyager sans but. Dieu est un aspirateur, permettez-moi le mot. Nous sommes aspirés vers un ailleurs, vers Lui.

Pour moi, ce n’est pas aller “nulle part”.
____

Pas de doute, Dolto a eu la révélation. :hypocrite:
Vérié
 
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Message par nosiarvi7 » 22 Oct 2007, 10:03

Oui, je suis d'accord avec ca, mais on ne peux pas ignorer l'apport de dolto (et de la psychanalyse en general) sur le changement de consideration de l'enfant et de l'adolescent.Meme si ce changement est passé par le biais du blabla psychanalytique.
nosiarvi7
 
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Message par Vérié » 22 Oct 2007, 10:10

(nosiarvi7 @ lundi 22 octobre 2007 à 11:03 a écrit : Oui, je suis d'accord avec ca, mais on ne peux pas ignorer l'apport de dolto (et de la psychanalyse en general) sur le changement de consideration de l'enfant et de l'adolescent.Meme si ce changement est passé par le biais du blabla psychanalytique.

Suite du feuilleton.

DOLTO ET L'IVG
Une position culpabilisante plus qu'ambigue

Citation de Tony Anatrella, psychanalyste jésuite réac (C’est à lui que les médias font appel pour défendre les positions de l’Eglise contre l’avortement, contre le mariage homosexuel, l’adoption par des homos etc.) Ici, il s’appuie sur Dolto contre l’avortement.

T. A. : Il y a beaucoup de mauvaise foi dans le discours dominant actuel qui laisse entendre aux femmes qu’elles ont finalement à se réjouir de pouvoir avorter. Un véritable interdit pèse pour ne surtout pas envisager la culpabilité intrinsèque à l’avortement. François Dolto l’avait déjà perçu en son temps en disant qu’il faudrait faire payer une amende à la suite d’un avortement car on attente à la vie. Plus la culpabilité est refusée et doit rester « muette » et plus la souffrance s’accroît avec son lot de doute et de dévalorisation personnelle. La banalisation de l’avortement accentue ce double mouvement et risque de déshumaniser le rapport à la sexualité et à la procréation.
___
A noter, Dolto a dit : « Il y a du sujet (pour le psy NDV) dès la fécondation. » C’est clair, non ?



DOLTO ET LA PERCEPTION DES PETITS ENFANTS (Toujours à propos de l'IVG)

PLUS FORT QUE CARRIE AU BAL DU DIABLE

Le constat de Françoise Dolto dans "Sexualité Féminine, Libido érotisme frigidité", Le Livre de Poche, pp.349-357. : « Je voudrais exposer un cas qui montrera combien un avortement est quelque chose d’important. […] Sur les frères et sœurs (…) : Un jour, arrivent à l’hôpital un père et une mère avec un enfant de 7 ans, présentant des réactions graves de caractère paranoïaque, totalement opposant et braqué depuis environ 18 mois, cet état caractériel compliqué d’une régression scolaire presque totale, qui lui avait fait perdre les acquisitions tout à fait normales des classes préparatoires. Il s’agit d’un enfant émotif, révolté. Il est expulsé de l’école à la fin du trimestre. […]Il me fit des dessins de quinzaine en quinzaine. J’ai été très étonnée de voir des dessins noirs, toujours représentants du point de vue symbolique, après, une agressivité de violence, une dépression latente manifeste, puis, se firent jour le symbolisme de la mère et de la mort en particulier […].Après ces deux ou trois séances où le thème de la mort en rapport avec la mère et les petits enfants me semblait particulièrement signifié, je demandai à l’enfant […] s’il n’y avait pas eu des bébés morts autour de lui (…)La quinzaine suivante, la mère revient, entre avec son fils et dit devant Georges : “ Vous savez, j’ai repensé à votre question de l’autre jour, est-ce que ça ne serait pas ma fausse couche ? J’ai fait une fausse couche il y a environ 18 mois, mais je n’y pensais plus l’autre jour; mais enfin, Georges n’était pas au courant. ” Le petit me regarde avec des yeux ahuris […] L’enfant avait plus de 7 ans […] [et] n’était au courant de rien du tout. Pendant que je lui expliquais cette fausse couche et l’histoire d’un bébé qui meurt ainsi avant d’être capable de respirer et de naître, l’enfant brusquement, avec une voix caverneuse, tout à fait différente de sa voix habituelle, et comme à son insu, prononce avec violence ces mots : “ Non, elle l’a tué. Il voulait vivre. Elle l’a tué. ” J’explique de nouveau à l’enfant l’impuissance des médecins devant ces phénomènes de la vie et de la mort. L’enfant, muet, l’œil sombre, ne veut pas rester plus longtemps, la mère et le fils s’en vont. (…) une heure après, la mère téléphone : “ Est-ce que je peux revenir voir Mme Dolto, mais je voudrais la voir sans Georges. ” […]Quand elle arrive, elle me dit : “ Vous ne pouvez pas savoir ce que ça m’a bouleversée d’entendre Georges dire : “ C’est pas vrai, tu l’as tué, il voulait vivre, tu l’as tué. ” Comment est ce qu’il pouvait savoir ça ? ”. Et moi, je lui dis : “ Pourquoi ? Ce n’était pas une fausse couche spontanée ? ”. Elle me dit : “ Non, c’est moi qui l’ai avorté, je me suis fait avorter, je ne m’en souvenais même plus. » (…)Voilà une histoire qui montre les répercussions en profondeur chez quelqu’un qui n’avait aucun sentiment conscient de culpabilité, tout s’est vécu dans l’inconscient, tant du côté du père, devenu impuissant avec sa femme, que du côté de la mère, atteinte d’hypertension dangereuse mais totalement inconsciente même de son malaise physiologique, et inconsciente d’un drame conjugal profond qui s’aggravait tous les jours. C’est l’enfant qui avait tout ressenti inconsciemment et qui était devenu anti-vie, anti-paroles, anti-société, car il ne pouvait pas expliquer ce négativisme qui l’effrayait, et seuls ses cauchemars pouvaient traduire son angoisse



DOLTO A LA RESCOUSSE DE LA PEDOPHILIE


En revanche, en 77, Dolto a signé une pétitition pour la dépénalisation des relations sexuelles avec mineur dE moins de 15 ans, en compagnie de Glucksman, Robe-Grillet, Sartre, Althusser, Beauvoir. On est moderne ou on ne l’est pas !
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Message par Gaby » 22 Oct 2007, 10:29

(nosiarvi7 @ lundi 22 octobre 2007 à 11:03 a écrit : Oui, je suis d'accord avec ca, mais on ne peux pas ignorer l'apport de dolto (et de la psychanalyse en general) sur le changement de consideration de l'enfant et de l'adolescent.Meme si ce changement est passé par le biais du blabla psychanalytique.
Et bien non nosiarvi, absolument pas d'accord sur leur contribution, l'apport de la psychanalyse au-delà de la "recherche théorique", ce sont des "thérapies" qui ont eu des effets désastreux pour les malades comme pour leur entourage. Par exemple, ce que dit Dolto sur la schyzophrénie et la famille (et ce qu'ont dit tous les autres gourous, de Freud à Lacan en passant par Jung et les autres) n'est pas excusable par ignorance mais condamnable mille fois par sa méthode, et encore plus par ses conséquences. Mille expériences humaines détruisent ces "théories", tandis que ces "théories" ont détruit des milliers de vies humaines.

La psychanalyse a eu une certaine influence auprès de médecins, les encourageant même parfois pour les plus incompétents d'entre eux à abandonner les traitements médicamenteux au bénéfice d'"analyses" bavardes. Quiconque connait une ou plusieurs formes de schyzophrénie sérieuse dans la vie privée sait la gravité du geste, pouvant mener parfois le malade sur la pente de la tentative de suicide, et systématiquement à la souffrance quotidienne.
Il est proprement scandaleux qu'une pseudo-science aujourd'hui encore ait force d'influence pour défendre les idées les plus détestables, culpabilisant les mères de malades et responsabilisant les victimes de viols.
Un autre aspect du problème est l'endettement dont ont été victime des familles mal conseillées, envoyées vers un psychanalyste pour y débiter leurs malheurs, sans chance de remboursement ici ou ailleurs, et sans chance de comprendre même un début d'explication génétique de la maladie. Le divan n'est pas qu'affaire de cul, c'est aussi affaire d'argent, de beaucoup d'argent.

En un mot, la psychanalyse s'oppose à la médecine.

Que ceux qui traitent le caractère réactionnaire des idées de la psychanalyse (sexisme éhonté, homophobie, culpabilisation des victimes, etc), ces drames familiaux souvent irréversibles ainsi que les impostures reconnues de la psychanalyse, avec déconsidération pour des aspects fondamentaux et aucune rigueur intellectuelle ne s'étonnent pas de récolter de la colère. Ce sujet n'est pas léger.
Gaby
 
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Message par Cyrano » 22 Oct 2007, 11:14

Ah, foutre-dieu ! il ne faut pas déserter l'écran. Sinon on se retrouve avec un sacré paquet de lecture. Vérié m'a un peu coupé l'herbe sous le pied. Je pourrais (grosso-modo) signer ce qu'il a écrit sur Reich.

C'est à dessein que j'avais dis que Wilhelm Reich, à la fin des années 60 et au début des années 70 était vu un peu comme «le Che» de la libération du plaisir. Il était une des icônes de cette aspiration à vivre autrement dans une société «lourde comme un rideau à glands» (je crois que c'est une formule de Raymond Borde, dans "L'extricable").
Comme le "Che", oui, à l'insu de son plein gré, en somme.

Il faut se souvenir de ce qu'était cette époque avant les années 1970. Il suffit de voir quelques faits d'actualité dans les années qui ont suivi pour en avoir une idée:
C'est en 1969 que Gabrielle Russier s'est suicidée. C'est en 1972 que cinq femmes étaient jugées, à Bobigny, pour avortement ou complicité dans la pratique de l'avortement. C'est en 1971 que parut dans Le Nouvel Observateur le "Manifeste des 343": des femmes déclarent avoir avorté et réclament l'avortement libre (Charlie Hebdo en fera une couverture célèbre "qui a engrossé les 343 salopes?" avec Michel Debré avouant que "c'était pour la France").
On était loin de "La vie sexuelle de Catherine M." ou du film du samedi soir sur Canal Plus, ou des reportages à la téloch sur les clubs échangistes, et des distributeurs de préservatifs au coin de la rue.

Voili-voilà ce que benoîtement je voulais dire.
Reich ne fut pas qu'un "fou-savant". Se gausser de l'Orgone ou autres billevesées ne rendait pas justice complètement à ce qu'il fut. Ça me semblait montrer une méconnaissance du parcours du bonhomme. En somme, inversement, si je m'étais lancé dans un panégyrique sur Reich, personnage exemplaire, etc. on comprendrait que on vienne mettre un bémol en rappellent les machines à capter la libido cosmique...

Celles et ceux qui s'inspiraient de Reich à la fin des années 1960 n'ignoraient certes pas le délire dans lequel sombra Reich. Mais ce qui les intéressaient, ce n'était pas ce délire, c'était cette parole libératrice que fut celle de Wilhelm Reich lorsqu'il était membre du parti communiste allemand, lorsqu'il paralit de sexualité et de la famille aux jeunesses communistes.

En novembre 1966, des étudiants de Strasbourg diffusent la fameuse brochure "De la misère en milieu étudiant...". On y parle de Reich «cet excellent éducateur de la jeunesse».
En mars 1967, Boris Fraenkel anima à la fac de Nanterre, une conférence sur Wilhelm Reich. Après cette conférence, les étudiants firent circuler un tract reproduisant un manifeste de Reich rédigé à l'époque du Sexpol: "Qu'est-ce que le chaos sexuel ?".
En mars 1968, toujours à la fac de Nanterre, ce même texte est utilisé pour annoncer une conférence sur "La Révolution sexuelle" de Reich.
On aura même un film étrange de Dusan Makavejev, en 1971: "W.R. Les mystères de l'organisme". W.R. pour... Wilhelm Reich, of course. Un bon film pour ceux qui veulent à tout prix enterrer Reich, puisque ça nous montre les délires du "fou-savant".

Ainsi, c'est avec chaleur et sympathie que j'ai lu les messages de granit et bidule proposant des citations de textes: oui "ça dépote" comme l'écrivait bidule (ou ça dépotait, peut être devrait-on écrire?).
Oui, une certaine époque, un certain temps des cerises, "les belles auront la folie en tête"...

Et y'a pas à s'empailler la-dessus. Evitons les oiseaux noirs...
Cyrano
 
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Message par Louis » 22 Oct 2007, 15:32

a écrit :La psychanalyse a eu une certaine influence auprès de médecins, les encourageant même parfois pour les plus incompétents d'entre eux à abandonner les traitements médicamenteux au bénéfice d'"analyses" bavardes. Quiconque connait une ou plusieurs formes de schyzophrénie sérieuse dans la vie privée sait la gravité du geste, pouvant mener parfois le malade sur la pente de la tentative de suicide, et systématiquement à la souffrance quotidienne.
Il est proprement scandaleux qu'une pseudo-science aujourd'hui encore ait force d'influence pour défendre les idées les plus détestables, culpabilisant les mères de malades et responsabilisant les victimes de viols.
Un autre aspect du problème est l'endettement dont ont été victime des familles mal conseillées, envoyées vers un psychanalyste pour y débiter leurs malheurs, sans chance de remboursement ici ou ailleurs, et sans chance de comprendre même un début d'explication génétique de la maladie. Le divan n'est pas qu'affaire de cul, c'est aussi affaire d'argent, de beaucoup d'argent.

En un mot, la psychanalyse s'oppose à la médecine.


Il faudrait peut etre voir qui et dans quelles conditions des médecins "sérieux" ont abandonnés "les traitements médicamenteux" pour "la parole bavarde". Et pas la psychanalyse "pure", puisqu'elle ne sait pas "soigner les psychoses" (dont la schizophrénie, l'autisme etc) mais seulement les névroses. Seulement le probléme, c'est qu'il n'existait a l'époque AUCUN traitement pour des affections comme la schizophrénie ou l'autisme ! Et que ces maladies n'étaient pas reconnue en tant que telles (seule la "Grande Hystérie" chére a Charcot est alors reconnue par la Faculté, et il n'y a pas si longtemps que celle ci pratiquait l'ablation du clitoris comme mécanisme curatif)

a écrit :  Un peu plus d'une décennie plus tard, en 1911, un psychiatre suisse du nom d'Eugène Bleuler applique la psycho-analyse naissante à la démence précoce et utilise pour la première fois le mot schizophrénie pour désigner celle-ci. Il publie, cette année-là, une monographie des démences précoces, résultat de plusieurs années de recherche, qui est considérée comme l'acte de naissance de la schizophrénie moderne. Comme c'est souvent la tradition dans le monde médical, Bleuler utilise des racines grecques pour former le terme schizophrénie qui illustre mieux, selon lui, la séparation de certaines fonctions psychiques. D'un point de vue étymologique, schizo vient du grec " skhizein " qui signifie fendre, séparer et phrénie de " phrên " qui veut dire esprit.

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Bleuler croit que la division de l'esprit, observée chez les schizophrènes, est plus importante que l'évolution vers la démence comme caractéristique de base de la maladie. Ses travaux contribuent grandement à humaniser le concept de schizophrénie en faisant remarquer que même chez les personnes qui possèdent un fonctionnement normal, certains symptômes sont observables. Au-delà des descriptions de Kraepelin, Bleuler veut expliquer le contenu psychologique des symptômes plutôt que seulement leur structure. Selon Arieti (1974), l'originalité de la contribution scientifique de Eugène Bleuler se concrétise dans son étude des processus d'association et de distorsions de la vie affective, sa définition et son explication des concepts d'autisme et d'ambivalence et son interprétation du négativisme.

Un autre aspect important du travail de Bleuler est la classification qu'il propose des différents symptômes de la schizophrénie. Il décrit d'abord le groupe des symptômes fondamentaux et accessoires et regroupe sous le vocable fondamentaux les symptômes qui sont présents dans tous les cas de schizophrénie qu'ils soient latents ou manifestes. Dans ce groupe, Bleuler inclut le désordre du processus d'association qu'il considère comme la caractéristique la plus importante de la schizophrénie et aussi un désordre de l'affectivité et un type particulier de pensée et de comportement qu'il nomme autisme. Quant aux symptômes accessoires, ce sont ceux qui peuvent ou non se produire et qui, d'une certaine façon, caractérisent les manifestations schizophréniques qui sont propres à un individu sans être une composante essentielle pour poser un diagnostic. Parmi ce groupe de symptômes, il inclut les manifestations plus aiguës de la psychose comme les délires, les hallucinations, les postures catatoniques et plusieurs autres. Il précise, finalement, que les symptômes accessoires peuvent être présents dans le portrait clinique d'autres désordres que la schizophrénie (Bleuler, 1950).

Le deuxième groupe de symptômes proposés par Bleuler se divise aussi en deux catégories. D'une part, il y a les symptômes primaires dont le plus important est, encore une fois, le désordre de l'association. D'autre part, il y a les symptômes secondaires qui sont causés par une combinaison de l'action des symptômes primaires et l'action des facteurs pathogènes. En fait, selon Bleuler, les symptômes secondaires sont dus en partie aux modifications indirectes des fonctions psychiques et en partie à des réactions ou même des tentatives d'adaptation aux troubles primaires. Selon Garrabé (1992), cette conception théorique de Bleuler est l'idée maîtresse qui va conduire à considérer dans la théorie psychanalytique le délire comme une tentative de guérison et de réinvestissement libidinal de la réalité extérieure.

Cette conception de la schizophrénie selon un processus interactif de composantes primaire et secondaire constitue une explication de la maladie qui sépare une fois pour toutes les notions Kraepeliennes et une description statique de la personne atteinte de la vision Bleulerienne qui présente un être humain qui lutte contre des pressions psychiques et tente de composer avec un désordre qui perturbe complètement sa relation au monde


Voyons donc la situation des autistes avant Bruno Bettelheim Quels étaient les "soins" qu'on leur prodiguait ? Des électrochocs ?
Louis
 
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