Les classes moyennes

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par irène » 18 Jan 2008, 20:57

j'ai eu une discussion récemment avec un collègue -dans l'administrattion- qui pour lui "faisait" parti des "travailleurs" lorsqu'il bossait en usine, mais qui mainten
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Message par irène » 18 Jan 2008, 21:05

excusez-moi, j'ai "glissé" sur mon clavier. Donc j'ai eu cette discussion à la cantine et les autres collègues avaient l'air du même avis. Ils sont persuadés d'avoir "progressé" et échappé à une condition plus dure et ne se sentent plus des "travailleurs"- le collègue avec qui j'avais entamé la discussion se sentait travailleur lorsqu'il bossait en usine, mais maintenant, dans les bureaux, non. De plus en étant dans l'administration, et par le fait du taux de chômage élevé, la discussion tournait vraiment genre "on s'en est sorti".
Et en 3/4 d'heure de repas, avec des collègues un peu goguenards, le message "vous faites partie du camp des travailleurs", alors qu'ils ont l'impression de s'en être "sorti" ce n'est vraiment pas simple.
irène
 
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Message par jedi69 » 20 Jan 2008, 04:30

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?



Déjà les trotskystes ont du mal à sortir de la petite bourgeoisie( ou pour utiliser le terme vague de classe moyenne) pour aller militer, pour aller s'implanter au milieu des travailleurs, et en particulier au milieu de la classe ouvrière dans la grande industrie sur toute la planète ... maintenant, faudrait faire machine arrière, mettre le frein, y aller tout doux ...


Il y a même pas dans le monde un parti politique indépendant de prolétaires. Lorsqu'on aura ça, solidemment, puissant, sûr de nous, à l'assaut du pouvoir, on aura une politique vis a vis de toutes les classes et sous classes éparpillées sur la planète.


Là, faut que les Trotskystes poursuivent leurs migrations sérieuses, rigoureuses au sein du prolétariat. Là, il faut que les prolétaires fassent, produisent une arme nucléaire, des missiles interplanètaires. La bourgeoisie poursuit son offensive, si on a pas ça, la petite bourgeoisie, les classes moyennes, l'aristocratie du prolétariat se retourneront contre le prolétariat mondiale pour les intérêts des patrons, des capitalistes.


La formation de ces militants, de ces dirigeants, de ce parti est urgente, vitale.


C'est pas que la situation dans ce bled qui dicte cette priorité, sinon, les gaspillages du capitalisme dans le monde. Il y a des priorités, la classe moyenne, la petite bourgeoisie, l'aristocratie du prolétariat n'en sont pas une. Ca deviendra notre politque quand on sera dans un PARTI. Faut pas faire les choses à l'envers. Trotsky comptait sur le PC, l'IC, sur le changement de ligne de ceux ci, ou sur la formation rapide de la 4ème Internationale. de ses cadres. Nous non. En tout cas pas moi. Je compte sur la construction d'un PARTI. Je me comporte pas en membre d'un Parti, mais d'un futur Parti. Cette construction pour le moment prend du temps. Même chacun de nous prends du temps à se construire, à se former, à prendre de l'assurance.


Ha si !!! Si il y a des membres de la petite bourgeoisie qui veulent faire quelques chose, qu'ils viennent nous filer un coup de mains dans les usines, dans les quariers populaires, dans les cités, qu'elles apportent leurs matières grises.


Voilà, voilà ...


A+
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Message par Ottokar » 20 Jan 2008, 08:49

Oui, il faut s'adresser à toutes les classes, le Convidado a raison et c'est ce que fait LO à sa manière, notamment lors des campagnes électorales. Arlette aux émission de débats des présidentielles est souvent interrogée par exemple sur les petits patrons, ou la question des classes moyennes qui faisait l'objet du débat. Il n'y a pas de développement linéaire et c'est dans les caricatures qu'on présente LO comme accumulant des forces patiemment, un bulletin de boîte après l'autre, un jeune militant petit bourgeois ayant du temps libre pour le distribuer après l'autre, etc. Si on regarde en arrière depuis 20 ou 30 ans, LO a plusieurs fois tenté de sauter des étapes, de sortir de son milieu d'origine, de faire autre chose que des bulletins. Je vois par exemple aujourd'hui le travail municipal, le travail de quartier des militants LO là où ils peuvent le faire. Le simple fait de se présenter à une présidentielle en 1974, alors que personne ne connaissait Arlette ni LO, que LO n'avait ni la visibilité ni même la légitimité des leaders médiatiques de l'extrême gauche 68arde (Cohn Bendit, Krivine, Piaget et le PSU à leur manière) montre que LO n'a pas été linéaire.

Le problème à mon avis est qu'un parti ouvrier s'adresse avec crédibilité aux "classes moyennes" (salariés ou pas) lorsqu'il pèse un certain poids, lorsqu'il est patent qu'il parle au nom du prolétariat, un peu comme lorsque le leader socialiste Lafargue allait faire une conférence à Normale Sup dans les années 1900. Par son cheminement, il était clair que c'était un membre d'un parti ouvrier qui revendiquait le pouvoir et s'adressait aux intellectuels au nom de sa classe. Arlette (LO) n'est pas assez perçue comme telle, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle (LO) a réussi à se faire reconnaître comme légitime aux yeux des ouvriers, des travailleurs, de sa classe. C'est déjà quelque chose, qui n'était pas gagné il y a 30 ans.

Eh oui, convidado, l'histoire ne va pas vite...
Ottokar
 
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Message par Vérié » 20 Jan 2008, 09:33

Tout le monde sera d'accord avec le fait qu'il soit nécessaire dans certaines circonstances de s'allier à une partie de la petite bourgeoisie et de lui faire des propositions. Aujourd'hui d'ailleurs, c'est bien plus à la petite bourgeoisie salariée qu'il faut s'adresser qu'à la petite bourgeoisie traditionnelle. En France il n'y a plus de paysans pauvres, ou très peu, et de moins en moins de petits commerçants.

Mais, attention : derrière cette idée d'"alliance avec les classes moyennes", ou plus exactement sous ce prétexte, il y a eu souvent la volonté des PC staliniens de mettre la classe ouvrière à la remorque de la bourgeoisie ou d'une partie de la bourgeoisie : la bourgeoisie "nationale" en Chine avec Mao, la bourgeoisie "progressiste" ou "productive" (en opposition avec la bourgeoisie "parasitaire") etc.

A noter, on trouve des listes de gauche aux municipales ou les déclarations citent pèle-mèle les ouvriers, les commerçants, les artisans, les chefs d'entreprise de la commune. Et c'est assez significatif.
Vérié
 
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Message par artza » 20 Jan 2008, 10:18

Je crois que là nous discutons de deux ou trois choses différentes.

Les tâches politiques d'un parti prolétarien, les relations entre la classe ouvrière et la petite bourgeoisie etc...

Oui, un parti prolétarien doit s'adresser à toutes les classes de la société et même agir et s'organiser en leur sein, mais sur les positions de la classe ouvrière et pas sur la base des illusions que les petits bourgeois très divers ont sur la société et eux-mêmes.

D'autres part on peut difficilement concevoir une révolution prolétarienne victorieuse et un pouvoir des travailleurs sans une certaine entente avec toutes sortes de couches moyennes, intermédiaires entre le prolétariat et la bourgeoisie, mais sous la direction de la classe ouvrière.

Ce fut symbolisé en Russie par la faucille et le marteau.

Aujourd'hui le parti est à construire ce qui ne veut pas dire qu'on part de zéro, mais il y a des priorités impératives.

Un parti ouvrier absent des usines ne peut pas être un parti ouvrier, un point c'est tout.

Un parti qui se construit hors de la classe ouvrière ou à sa marge non plus.

Les trotskystes pour la quasi totalité d'entre eux n'ont survécu que comme ça, ce qui entraîne pas mal de défaut.

LO c'est constituer contre ça et la tâche est loin d'être terminée.

Bien sur les tâches se diversifient en fonction des situations, d'un développement numérique relatif, voir du profil des militants et de leur possibilité.

Comme le faisait remarquer un ancien militant sceptique, un parti révolutionnaire c'est bien autre chose que des bulletins d'entreprises, des candidats aux élections et des fêtes champêtres.

C'est évident, mais sans ça on ne peut quand même pas faire grand chose ou plutôt on fait autre chose et au bout d'un moment d'ailleurs c'est explicite.

Il faut un parti avec des révolutionnaires et des anticapitalistes, un parti multifonction écolo etc...son socialisme n'étant qu'implicite, voir un parti qui serait le front unique c'est à dire un parti qui serait tout ce qu'on veut sauf un parti tel que l'entendait Lénine par exemple.

Quand à la petite bourgeoisie, une classe ouvrière incapable de défendre son niveau de vie et ses droits ne peut guère l'influencer.

Enfin, c'est vrai que c'est au nom de l'alliance avec les classes moyennes qu'on a toujours trompé les travailleurs, jeté le programme aux orties et changé la couleur du drapeau.

Bien sur rester dans son coin n'est pas la solution.

Lénine aimait à dire le marxime n'est pas un dogme mais un guide pour l'action.

Aujourd'hui j'ai le sentiment que beaucoup à l'extrême-gauche traite le marxisme comme une vieille chaussette et envisage comme action tout ce qu'on voudra sauf celle de la classe ouvrière.
artza
 
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