Informations Ouvrières

Message par Valiere » 11 Jan 2008, 08:17

rien de nouveau chez le PT, c'est de la faute de l'Europe...
Valiere
 
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Message par Front Unique » 16 Jan 2008, 21:55

Informations Ouvrières N° 828 - L'éditorial du 17 janvier 2008

“A la française” ?

C’était il y a presque neuf ans. L’Assemblée nationale, à majorité « gauche plurielle » (PS-PCF-Verts), débattait de la transposition de la directive européenne brisant le monopole d’EDF-GDF. Le rapporteur de la loi, le député Jean-Marc Ayrault (qui préside aujourd’hui le groupe socialiste à l’Assemblée), défendait un projet de loi qui prétendait transcrire « a minima » la directive, Ayrault promettant qu’ainsi serait « préservé l’essentiel du statut d’EDF ». On osera même parler quelques mois plus tard d’une « transposition de gauche » de la directive européenne !

Neuf ans plus tard, chacun peut juger du résultat. EDF et GDF ont été coupés l’un de l’autre, le monopole est démantelé, le capital ouvert au privé, le statut (et pour commencer le régime de retraites) des agents engagé sur la voie de la liquidation, les agences ferment à tour de bras… et les tarifs grimpent en flèche !

Bref : il n’y a pas de transposition de « gauche » ou « de droite ». Quand Bruxelles ordonne de privatiser, quiconque accepte ce diktat devient l’agent du démantèlement du service public.

Neuf ans plus tard, le Premier ministre, François Fillon, salue l’accord patronat-syndicats sur la modernisation du « marché du travail » comme « un vrai pas vers la flexisécurité à la française ».

« A la française » : il y a dans cette expression comme un parfum de civilisation, de République, de démocratie, de respect des droits. On l’aura compris : « à la française », la flexisécurité de Fillon est censée nous rassurer comme naguère la « transposition de gauche » de Jospin et Ayrault.

Qu’en est-il sur le fond ? Informations ouvrières a analysé, soigneusement, les termes de l’accord (lire page 4).

Et cela en partant exclusivement des faits.

Ainsi, lecteurs, vous pourrez juger par vous-mêmes.

Relevons ici que les commentaires les plus enthousiastes viennent du côté des patrons et du gouvernement.

Le journal patronal Les Echos salue la « maturité des partenaires sociaux » (1). D’aucuns s’empressent d’y voir un événement d’une « dimension historique ».

De son côté, Mme Parisot, présidente du Medef, déclare : « Ce concept de séparabilité (…) marque un progrès souhaitable vers l’égalité entre l’employeur et l’employé. D’une manière générale, la mise en œuvre de ce projet d’accord exprimerait enfin la reconnaissance publique par les employeurs et les employés de leurs intérêts communs » (2).

L’égalité entre l’employeur et l’employé ? Mais le contrat de travail n’est pas un contrat égal. Il établit et reconnaît le lien de subordination du salarié vis-à-vis de l’employeur. Et ce contrat est établi dans le cadre des relations collectives entre la classe des employeurs et celle des salariés, relations collectives antagonistes et conflictuelles.

C’est là le fondement de la démocratie : la reconnaissance du droit de la classe ouvrière à s’organiser collectivement, dans et par la lutte de classe, face à la classe capitaliste.
Et l’accord sur « la modernisation du travail » — qui bouleverse tout le contrat de travail — viserait à établir une autre relation sociale fondée sur « l’égalité » (sic) entre patrons et ouvriers, et sur leurs « intérêts communs » (re-sic) ?

Si tel était le cas, cela porte un nom : le corporatisme. D’où il faudrait en conclure que cette « flexisécurité »-là n’est rien d’autre que celle définie par le sommet européen de Lisbonne des 13 et 14 décembre 2007 (le même sommet a adopté le fameux traité et les « principes directeurs de la flexisécurité ») : une politique visant à associer les organisations ouvrières à la remise en cause des « législations protectrices de l’emploi ».

Mais la lutte de classe a ses lois, on l’a vu ces dernières semaines et on le verra à nouveau ces prochaines semaines.

Alors, « à la française » ?

Pour notre part, nous nous prononçons pour la lutte de classe « à la française », celle des garanties collectives arrachées par la classe ouvrière, celle de l’indépendance des organisations syndicales et de la Charte d’Amiens, celle de la lutte de classe comme fondement de la démocratie, tout simplement.

Ce qui suppose, on l’aura compris, pour les travailleurs français et leurs organisations (comme pour tous ceux des autres pays d’Europe), de ne pas céder à l’offensive corporatiste et d’avoir le courage de dire non au carcan de l’Europe de Maastricht et Lisbonne.

Daniel Gluckstein

(1) Les Echos, 14 janvier 2008.
(2) www.medef.fr. Rappelons ce qu’avait écrit M. Kessler, président du groupement des assurances, à propos de la Sécurité sociale, de la fonction publique et des retraites : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945. »
Front Unique
 
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Message par Puig Antich » 16 Jan 2008, 23:42

Il aurait pu parler de la signature de FO sur la modernisation du contrat de travail cet édito.


:whistling_notes:


Puig Antich
 
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Message par redsamourai » 18 Jan 2008, 01:03

:w00t: c'est les nerfs :w00t: c'est les nerfs :w00t: c'est les neeeerrrffs :w00t:
redsamourai
 
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Message par Valiere » 18 Jan 2008, 13:50

Je pense qu'ils vont être obligés d'en parler
Valiere
 
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Message par Front Unique » 24 Jan 2008, 14:24

Informations Ouvrières N° 829 - L'éditorial du 24 janvier 2008

Un plan de relance pour la classe ouvrière, et les moyens de le réaliser

Il n’est plus possible d’en dissimuler l’ampleur. La presse capitaliste elle-même évoque « ce qu’il faut bien appeler un krach boursier » (Le Figaro), « une crise financière qui pourrait être la plus grande depuis les années 1930 » (Les Echos, 22 janvier 2008).

D’où vient cette crise ? De l’éclatement de la bulle spéculative de l’immobilier aux Etats-Unis, nous dit-on.

Soit. Mais cette bulle spéculative de l’immobilier, d’où vient-elle ?

Des montagnes gigantesques de capitaux ne parviennent pas à s’investir dans l’économie réelle (la production des marchandises, limitée par la capacité d’absorption des marchés en régime capitaliste). Pour un dollar investi dans la production de marchandises, il y en a treize qui, de place boursière en fonds spéculatif, de fonds spéculatif en spéculation sur l’immobilier, l’or, le pétrole, la monnaie, etc., cherchent coûte que coûte à se mettre en valeur !

Avant la bulle de l’immobilier, il y avait eu celle d’Internet… Et d’autres encore avant cela…
En réalité, c’est le système lui-même, fondé sur la propriété privée des moyens de production et l’exploitation de la force de travail, qui s’enfonce dans une agonie sans fin.
Ici et là, on entend parler de « plan de relance ». Précisons. Pour la classe capitaliste, « plan de relance » signifie… renflouer les spéculateurs et les multinationales, pour compenser leurs pertes, et au-delà.

Ainsi, le « rapport Attali » préconise « 314 décisions (…) pour libérer la croissance ».

Citons, parmi ces mesures : l’étouffement de la Sécurité sociale (par la fiscalisation du financement et l’instauration d’une enveloppe limitative des dépenses maladie), la privatisation des universités et la généralisation des « écoles privées par quartier », la suppression des départements (et des services publics qu’ils assurent), la liquidation du statut des fonctionnaires, l’élargissement, sans restriction de motif, des « licenciements économiques », le remplacement des administrations par des « agences de services publics », l’ouverture des ports à la concurrence, la réduction de 20 milliards d’euros par an des dépenses pu­bliques, etc.

Qui va payer pour ces mesures ? La classe ouvrière et la jeunesse ! Qui va en bénéficier ? Patrons, banquiers et spéculateurs !

Toutes ces mesures qui découlent des directives de l’Union européenne, à quoi servent-elles, sinon à préparer d’autres « bulles » et d’autres « krachs », toujours plus brutaux. Jusqu’où cette politique de destruction conduira-t-elle notre société (1) ?

Pour la classe ouvrière et la jeunesse, un vrai plan de relance voudrait dire tout autre chose.
A en croire les dépêches de presse, plus de 100 milliards d’euros seraient « partis en fumée » sur la seule place bour­sière de Paris en quarante-huit heures.

Tout travailleur se posera la question : s’il est possible que la « crise » (ou la « spéculation ») soustraie 100 milliards d’euros à la Bourse de Paris, pourquoi ne serait-il pas possible de les confisquer pour la bonne cause ?

100 milliards d’euros, c’est, par exemple, plus de trois millions d’emplois, cotisations sociales incluses, pendant un an. C’est la possibilité d’un plan de relance des hôpitaux, de La Poste, de l’école, des crèches, du logement social. C’est la relance de la consommation populaire, donc de la production, donc de l’emploi.

C’est la relance de la Sécurité sociale fondée sur le salaire différé.

EADS, Arcelor-Mittal et d’autres voient leurs cours s’effondrer sous les coups de la spéculation, et de nouveaux plans de restructuration sont annoncés ? Qu’on les renationalise et qu’on y interdise les délocalisations et plans de licenciements !

Un plan de relance qui sauve le pays du désastre est possible. A condition qu’un gouvernement qui n’ait pas peur de rompre avec l’Union européenne et la Banque centrale européenne ait le courage de sortir de l’euro et d’assumer la souveraineté populaire.

Le premier pas dans cette direction est d’en revenir clairement et ouvertement aux frontières de classe. Un parti ou­vrier indépendant ne peut se constituer que s’il inscrit sur son drapeau : lutte de classe, démocratie, souveraineté du peuple, gouvernement pour la classe ouvrière et la jeunesse.

Face à la crise qui s’aggrave d’heure en heure, n’y a-t-il pas urgence ?

Daniel Gluckstein

(1) On se rappelle le propos de ce dirigeant de la Banque centrale allemande au moment du passage à la monnaie unique : « Avec l’euro, la seule variable d’ajustement entre les mains des gouvernements sera la baisse du coût du travail »… N’est-ce pas ce qui se passe ? Cette politique précipite toute la société dans un gouffre sans fond. Au fait : la responsabilité des organisations ouvrières est-elle d’accompagner ou d’aider la classe ouvrière à y résister ?

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Message par Valiere » 28 Jan 2008, 10:20

Qu'en est-il de l'opposition dans FO à la signature par la confédération de l'accord sur la "modernisation sociale". Des fédés de FO comme le Finistère s'y opposent ...Que dit IO???
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Message par com_71 » 28 Jan 2008, 10:42

(Valiere @ lundi 28 janvier 2008 à 10:20 a écrit : Qu'en est-il de l'opposition dans FO à la signature par la confédération de l'accord sur la "modernisation sociale". Des fédés de FO comme le Finistère s'y opposent ...Que dit IO ???

Dans l'édito la critique n'est pas frontale :

(IO a écrit :Au fait : la responsabilité des organisations ouvrières est-elle d’accompagner ou d’aider la classe ouvrière à y résister ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Valiere » 30 Jan 2008, 08:57

Si quelqu'un a lu IO
En dehors de cette phrase citée par Com , la direction du PT condamne t-elle la direction confédérale de FO?
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