(artza @ mardi 19 février 2008 à 08:17 a écrit : (Barnabé @ lundi 18 février 2008 à 20:14 a écrit :
Entendons-nous, je ne dis pas qu'on n'a pas le droit de changer, mais cela nécessiterait de dire pourquoi, et en particulier sur quoi on s'appuie
Et à l'occasion on peut aussi se rappeler des expériences des uns ou des autres et peut-être en conclure pour un temps quelque chose.
La fraction a lancé une revue destiné à promouvoir le rapprochement entre révolutionaires. Quelques camarades de la ligue consentirent à y confier quelques articles, puis se lassèrent.
Qu'en est-il de tous ces efforts?
Pour préciser, les 17 premiers numéros de Convergences Révolutionnaires (de janvier 1999 à septembre 2001) ont été coédités donc coécrits par la fraction et la tendance Révolution! de la LCR. Je ne sais pas s'ils se lassèrent, mais ils ont fait le choix de cesser cette collaboration, en particulier après que leur tendance se soit dissoute dans la majorité de la LCR. Du reste cette expérience ne s'est pas strictement limitée à l'édition de la revue (il y a eu quelques autres activités, stages etc. en commun). Quel bilan on en tire? Certainement pas des résultats mirobolants, mais certainement pas pire que toutes les expériences qu'a faites LO pour tenter de collaborer d'une manière ou d'une autre avec d'autres courants. En tous cas cela a été l'expression, certes éphémère, déterminée par une certaine situation dans la ligue aussi, de la possibilité pour deux tendance du mouvement trostskyste de s'exprimer et de travailler ensemble sur de nombreux sujets.
(Jaquemart @ a écrit :
Sur ce point précis, on peut se faire de gros noeuds dans la tête, mais on peut aussi dire - et concevoir - les choses simplement.
LO s'est toujours refusé à décerner des brevets de trotskysme, au sens où elle s'est toujours refusé à accuser les autres groupes de pis que pendre, et à clamer que jamais au grand jamais ces groupes ne pourraient collaborer à la construction de partis révolutionnaires. En gros, LO a dit que si des groupes se disaient trostkystes, c'est que d'une certaine manière ils l'étaient.
Mais d'un autre côté, si LO avait pensé que l'un quelconque de ces groupes était réellement, profondément, de manière conséquente, trotskyste, LO n'aurait pas existé en tant que tel, mais aurait milité au sein de ce groupe.
Donc, LO a toujours considéré que dans un certain sens , les autres groupes étaient trotskystes, mais que dans un autre sens ils ne l'étaient pas. C'est pas plus compliqué que le gris sur une photo en noir et blanc.
Et force est de constater que parmi les autres branches du trotskysme, de moins en moins de groupes continuent à se réclamer de cette référence, et de moins en moins fort. Voilà, si quelqu'un change là dedans, ce n'est pas LO...
Je comprends bien ce que tu dis. Evidemment si "être trotskyste" signifie l'être "réellement, profondément, de manière conséquente", c'est-à-dire, en claire avoir la politique qu'il faut, on est toujours seuls à être trotskyste, c'est même une tautologie.
Moi ce que je trouve fondamentalement juste dans l'attitude qui a été celle de LO, c'est d'avoir eu une politique volontariste en direction du mouvement trotskyste, sans pour autant avoir jamais caché ou même modéré ses critiques vis-à-vis des autres.
Donc mon problème avec le fait d'exprimer aujourd'hui que cela fait 65 ans que les autres ne sont pas trotskystes, ce n'est pas le fait qu'on critique la politique qu'ils ont eu depuis tout ce temps, ou qu'on dise que l'on pense que le trotskysme, tel qu'on le conçoit en impliquait une autre. Cela on l'a toujours dit, et en effet sinon à quoi bon exister de manière séparée. Et d'ailleurs critiquer même sévèrement la politique des autres, cela fait parti, à mon avis, de l'attitude que devraient avoir entre elles les tendances du mouvement trotskystes. Par contre franchir le pas de dire les autres ne sont pas trotskystes et ne l'on jamais été, cela peut changer la manière dont on peut se poser le problème de la reconstruction d'un parti et d'une internationale révolutionnaire.
Sans évidemment oublier un seul instant que des pas significatifs dans ce sens ne seront rendu possible que par l'intervention déterminante d'une tendance ou d'une autre dans la lutte des classes, notre courant a régulièrement défendu l'idée que l'émiettement du mouvement trotskyste faisait partie intégrante du problème, et a pris des initiatives (en fonction de la situation) aussi sur ce terrain là.
(reconstruire la QI @ LDC Novembre 75 a écrit :Mis à part les groupes qui ont résolu une fois pour toutes leurs problèmes en refusant aux autres jusqu’au droit de se réclamer du trotskysme et qui proclament avec quiétude que le mouvement trotskyste n’est pas éparpillé puisqu’ils sont les seuls trotskystes, la plupart des organisations ne peuvent pas ne pas reconnaître que le seul émiettement du courant trotskyste pose un problème en lui-même, et qu’il pose en même temps le problème d’une direction internationale.
D'où ma question: Pense-t-on encore aujourd'hui que le seul émiettement du courant trotskyste pose un problème en lui-même, ou bien affirme-t-on que le mouvement trotskyste n’est pas éparpillé puisque nous sommes les seuls trotskystes?
Et subsidiairement:
- Si on pense que l'émiettement du mouvement trotskyste reste un problème, comment pense-t-on aujourd'hui s'y attaquer? Autrement dit comment pourrait se décliner aujourd'hui une politique en direction du mouvement trotskyste (en France comme ailleurs, d'ailleurs)?
- Sinon, qu'est-ce qui permet de dire qu'on est les seuls trotskystes, et même qu'on l'a toujours été? En quoi la politique du SU aujourd'hui est-elle moins trotskyste que celle qui visait à se dissoudre dans les PS et les PC au tournant des années 50 par exemple? Et quid des autres groupes que le SU (par exemple ceux issus du morénisme, ou d'autres courants), qui, eux, s'affirment, sans doute plus ouvertement que le SU, toujours trotskystes (même si on peut considérer qu'il ne le sont pas"réellement, profondément, de manière conséquente" sinon on les rejoindrait)?