1) LO a bien une argumentation à géométrie variable. Les deux extraits de communiqués suivants en attestent formellement.
Dans le premier communiqué (avant le prmeier tour), il s'agit de battre la droite, de désavouer Sarko et de choisir des maires de gauche qui sont un peu mieux que ceux de droite. (Ce dernier point ne figure pas dans cette citation, mais on le trouve partout et l'argument a été repris mille fois sur le FALO.
Dans le second communiqué, battre la droite, sanctionner le pouvoir et choisir des maires de gauche ne semble plus avoir d'interet pour LO. Sinon, pourquoi ne pas appeler à voter contre la droite PARTOUT où il n'y a pas d'alliance avec le MODEM ?
La présence hypothétique d'un ou deux conseillers LO changerait-elle la nature d'une future municipalité de gauche ?
Communiqué LO du 27/02/08 :
a écrit :
(..) Mais ces élections offrent au moins une occasion de désavouer Sarkozy et la politique que mène la droite. Écarter la droite d'un maximum de mairies ne résoudra pas les problèmes essentiels des salariés, ni la baisse du pouvoir d'achat, ni le chômage. Mais ce sera, au moins, une sanction pour le pouvoir et ses flagorneurs serviles.(...)
Communiqué de LO du 11/03/08 :
a écrit :
Au deuxième tour, là où reste en présence une liste de gauche avec des candidats de Lutte Ouvrière, nous appelons, bien sûr, nos électeurs à confirmer leur vote du premier tour en votant au second pour cette liste.
Pour le reste, nous ne donnons pas de consigne de vote générale tant les situations politiques locales sont différentes, en particulier en raison de l’existence ou pas d’une alliance du Parti Socialiste avec le Modem, voire avec des candidats plus à droite encore.
2) Gêné de toute évidence par la présence du plus gros patron de la région sur la liste PS de Perpignan, où figuraient trois camarades de LO au premier tour, Artza
demande :"Le PS serait-il pire qu'ailleurs à Perpignan ?" Sous-entendu : "tu es bien naîf, nous savons depuis longtemps que les gens du PS sont tous au service de la bourgeoisie, se valent tous, et ce n'est pas en fonction de cela que nous avons choisi de faire liste commune avec eux."
Alors, un peu de mémoire, camarades ! Souvenez-vous qu'au début de la discussion, il était question de faire des alliances circonstancielles avec "des petits maire PS sympas de petites localités". Donc, il existe donc bien des différences locales. LO n'a pas proposé à ma connaissance ses services à Delanoe (ça se saurait) et encore moins à Frèche (exclu du PS mais soutenu par Hollande et Royal). Et, si LO laisse libre choix à ses électeurs pour le deuxième tour, c'est bien parce qu'elle estime qu'il y a des différences locales, non ?
Alors, oui, il y a des gens du PS, et certains du PC, qui sont "pires que les autres", tout simplement parce qu'ils ont pris des positions ou des décisions locales inacceptables, sécuritaires. Par exemple certains maires PS ont comme des maires de droite voulu interdire les cantines aux enfants de sans-papiers etc.
(On pourrait multiplier les exemples).
3) Il n'est pas possible de contester que la LCR a occupé le terrain laissé libre par LO. Un article du Monde (daté d'aujourd'hui jeudi) souligne encore que la LCR a fait ses meilleurs scores dans les villes de gauche (comme je le notais moi-même plus haut, avec moins de précisions). La LCR a donc bien récupéré une bonne partie de l'électorat LO, qui a choisi ainsi d'exprimer sa contestation à la fois de Sarko et de la gauche. C'est bien un désaveu pour LO, même s'il y a sans doute aussi inversement des électeurs LO qui ont pu se réjouir du ralliement de LO à l'union de la gauche. Et bien entendu aussi des électeurs et sympathisants PC qui se sont réjoui de cette unité et ne doivent pas trop comprendre aujourd'hui pourquoi LO n'appelle pas à battre la droite partout.
4) Un certains nombre de camarades ricanent de la LCR qui appelle à battre la droite et de façon plus ou moins hypocrite à voter Guérini à Marseille. Ils retrouvent ainsi à peu de frais une position plus radicale et plus en conformité avec le passé de LO. Mais, d'une part cette tactique a toujours été celle de la LCR, rien de nouveau sous le soleil marseillais ou breton. D'autre part, c'est vraiment l'hopital qui se moque de la charité ! Quand on a fait liste commune avec Guérini au premier tour, on est tout de meme malvenu de reprocher à la LCR de faire voter pour lui au deuxième.
5) Nous saurons lundi prochain combien de conseillers municipaux cette tactique - désastreuse à mon avis - a "rapporté" à LO. Mais, d'ores et déjà, il y a de bonnes chances que la LCR en ait obtenu davantage en se présentant de façon indépendante de la gauche. Mais, de toute manière, le nombre d'élus ne doit pas être le critère principal pour juger de cette tactique, car la façon de se faire élire compte davantage que le succès électoral pour les révolutionnaires.