La police Française contre les moudjaiidins

[pedro]

Salut,

La police de sarko vient d'intervenir contre un groupe d'opposants Iraniens aux Ayatollahs : les Moudjaiidins du peuple (orthographe approximative. On présente ces fameux Moudhaiidins comme l'extrême-gauche; Il semble que ce groupe soit mâtiné de Marxisme et d'Islam (bonjour le mélange). Au début de la révolution Iranienne, les Moudjaiidins étaient à la pointe du combat contre le chah, et, me semble-t-il, ils s'étaient alors mis à la remorque des religieux. Religieux qui les ont pourchassés, ensuite, les obligeant à fuir, notamment en France. Ces mêmes Moudjaiidins avaient, lors de la guerre Iran- Irak, offert leurs services à saddam.
Quoiqu'il en soit, ils sont fichés comme terroristes. Mais, ne serait ce pas pour rendre service aux USA, que la flicaille sarkosienne à commis cet acte?
Qu'en pensez vous?

[faupatronim]

Voici ce qu'en dit Libé, si l'on peut s'y fier...

CITATION (Liberation @ mardi 17 juin 2003)
Les Moudjahidin du peuple, principal mouvement d'opposition armée au régime iranien
 


  Avec 10.000 à 15.000 hommes basés en Irak, les Moudjahidin du peuple sont le principal mouvement d'opposition armée au régime iranien. D'inspiration chiito-marxiste, cette organisation au fonctionnement de sectaire a participé au renversement du Chah en 1979 avant de rompre violemment avec l'Ayatollah Khomeiny, le guide de la révolution islamique. En juin 1981, il est déclaré hors-la-loi et s'engage, sous la direction de Massoud Radjavi, qui se réclame d'un islam progressiste alliant préceptes religieux et concepts d'inspiration communiste, dans la lutte contre le régime iranien qu'il veut renverser. Ce dernier riposte par une répression sanglante contre ses militants et sympathisants.

Réfugié en France en 1981, Radjavi s'installe ensuite dans l'Irak de Saddam Hussein en 1986, où il organise militairement le mouvement. Liée au régime de Bagdad dont il a exécuté les basses ½uvres pour gagner son «permis de séjour», l'organisation des Moudjahidin du peuple iranien est inscrite depuis mai 2002 par les Etats-Unis et l'Union européenne sur la liste des organisations terroristes. Le mouvement a revendiqué plusieurs opérations en Iran, dont les plus spectaculaires ont été menées en 1993 contre huit oléoducs à Abadan (sud-ouest) et contre le mausolée de Khomeiny, près de Téhéran, qui a fait plusieurs blessés parmi les Gardiens de la Révolution.

En France, le siège européen du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dirigé par Saleh Radjavi, l'un des deux frères de Massoud Radjavi, se trouve à Auvers-sur-Oise, en banlieue parisienne. Saleh Radjavi avait été interpellé par la police française en octobre 1999 lors d'un coup de filet dans les milieux de l'opposition iranienne, à l'occasion de la visite à Paris du président iranien Mohammad Khatami.

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[Matrok]

Un point de "détail" (qui n'amène rien à la discussion sur qui sont les moudjahidines du peuple) : le maire d'Auvers sur Oise, interviewé sur Europe 1, rappellait que ceux d'entre eux qui étaient installés à Auvers (donc ceux qui se sont fait arréter) avaient bénéficié jusqu'à très récemment de la protection de la police française. A cela une simple raison : ils étaient condamnés à mort en Iran et avaient le statut de réfugiés politiques. Comme quoi le ministère de l'intérieur ne les a pas toujours considérés comme de dangereux terroristes...

Alors est-ce pour rendre service aux USA qu'ils ont été soudainement arrêtés ? ça me semble possible, vu le froid diplomatique qui s'est installé entre les gouvernements français et américains. Est-ce, comme l'affirment les flics, qu'ils préparaient des attentats en Iran (auquel cas la police aurait bien été obligé de les arrêter une fois l'attentat commis... on peut comprendre qu'ils aient pris les devants) ? Mais cela fait dix ans qu'ils n'en ont pas commis.

Je m'étonne cependant que la presse n'ait même pas osé le moindre rapprochement avec le mouvement de contestation du régime assez important en Iran, parti des universités il y a une semaine et qui continue à prendre de l'ampleur... Il est clair que ces arrestations n'ont qu'un bénéficiaire : le régime de Téhéran, qui en ce moment surtout, ne veut pas voir d'opposition organisée. Ceci dit, je me trompe peut-être. S'ils étaient en Irak dès 86, avec la guerre atroce qui a opposé ces deux pays pendant huit ans (et qui s'est terminée en 87), ils ne doivent pas être très populaires en Iran, et ne représenteraient donc pas dans ce cas un réel danger pour Khatami and co...

[pelon]

Une hypothèse : le gouvernement veut montrer qu'il lutte contre le terrorisme et que sa position par rapport à la guerre en Irak n'est pas du laxisme. Cette grande opération pour arrêter des militants qui étaient sous la protection de la police sent quand même le coup monté.
Plaire à l'Iran peut aussi avoir quelques avantages dans la période actuelle.

[Barnabé]

Ce qui est plus troublant, c'est que dans le même temps, les états-unis (ce coup ci semble-t-il suivi par l'UE) commence à jouer au régime iranien le couplet: le programme nucléaire civil est suspect, l'iran possède peut-être des armes de destructions massives... on connaît la suite.
Alors je ne sais pas, la France essaie peut-être de liquider des opposants indésirables qui poseraient des problèmes en cas de dézingage de Khomeny. Ou alors la France se positionne en soutiens au régime de Téhéran, ce qui dans le contexte serait un nouveau pas dans l'expression des rivalités interimpérialistes France-USA?
J'avoue que tout cela me laisse assez perplexe.

[Barikad]

CITATION (Matrok @ mardi 17 juin 2003, 21:02).... Est-ce, comme l'affirment les flics, qu'ils préparaient des attentats en Iran (auquel cas la police aurait bien été obligé de les arrêter une fois l'attentat commis... on peut comprendre qu'ils aient pris les devants) ? ....[/quote]
????????????????????????...............sans esprit polemique evidemment

[Barnabé]

La police a annoncé n'avoir pas (pour l'instant, hein) découvert de trace d'attentat en préparation. Non, ces arrestations sont politiques, mais je comprends toujours pas bien le fond de l'affaire.

[ianovka]

Journal permanent du nouvel observateur :

CITATION Moudjahidine : une opération contestée
Le coup de filet spectaculaire opéré mardi en région parisienne est très contesté. Et ses vraies motivations -donner des gages à Téhéran- pas forcément très avouables.

 

 
L'opération policière -1.200 hommes mobilisés- contre les Moudjahidine du peuple iranien en région parisienne s'est terminée mardi, pour sa phase d'arrestations et de perquisitions, peu après 21H00, a-t-on appris de source policière.
Sur les 165 opposants interpellés, 159 étaient toujours gardés à vue mardi soir.
Selon la même source, une vingtaine de personnes au total devaient être regroupées mardi soir dans les locaux de la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), rue Nélaton (XVe) à Paris. Parmi elles, devraient notamment figurer Maryam Radjavi, l'épouse du chef de l'organisation et l'un de ses deux frères, Saleh Radjavi.
Quatre valises remplies de dollars américains ont été découvertes lors de perquisitions, ainsi que, dans deux coffres-forts trouvés au siège de l'organisation à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise), une somme de 1.300.000 dollars en billets de 100 et une autre de 150.000 euros.
En revanche, selon LCI,n aucune trace d'une quelconque préparation d'attentat n'a été découverte. L'opération aurait en fait été montée uniquement pour donner des gages au gouvernement iranien et faire plaisir au gouvernement américain (lire les réactions, ci-contre).

Manifestation

Une cinquantaine d'Iraniens étaient réunis mercredi matin à proximité des locaux du ministère de l'Intérieur à Paris, pour soutenir les militants interpellés la veille.
Ils sont réunis dans le calme, sur un trottoir du boulevard de Grenelle, non loin des locaux de la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage), rue Nélaton (XVe), où devaient être regroupés une partie des 165 opposants iraniens interpellés, dont Maryam Radjavi, l'épouse du chef de l'organisation et une des principales figures du mouvement, et l'un de ses deux frères, Saleh Radjavi.
"Tant qu'ils ne troublent pas l'ordre public, aucune disposition" ne devrait être prise pour les évacuer, a indiqué la source policière.
Les manifestants ont intention de rester jusqu'à la libération des militants des Moudjahidine.

Mise en garde

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue des droits de l'homme (LDH) et France libertés (Fondation Danielle Mitterrand) s'étonnent dans un communiqué des conditions d'arrestation mardi des Moudjahidine du peuple iranien.
Les trois associations écrivent qu'elles "s'étonnent des conditions dans lesquelles plus de 150 personnes ont été arrêtées ce matin au motif de leur appartenance à l'organisation les Moudjahidine du peuple" iranien.
"Quelle que soit l'appréciation que l'on porte sur cette organisation, il convient de constater qu'elle est établie en France et en Europe depuis plusieurs années sans que les autorités publiques n'y aient trouvé à redire", écrivent les signataires.
Selon les trois associations, "cette rafle illustre à nouveau les dangers de la procédure dite anti-terroriste". Elles "mettent en garde les autorités françaises contre toute violation du statut de réfugié".

Un homme s'immole à Londres

Un manifestant iranien a tenté mardi de s'immoler par le feu devant l'ambassade de France à Londres, pour protester contre l'interpellation de mardi.
Des policiers sont immédiatement intervenus pour éteindre les flammes. L'homme, âgé de 38 ans, a été brûlé à 40%. Il a été hospitalisé dans un état grave mais ses jours ne sont pas en danger, selon un porte-parole des ambulanciers.
L'incident est survenu vers 16h15 lors d'une manifestation rassemblant une soixantaine de sympathisants des Moudjahidine en Grande-Bretagne devant l'ambassade de France.
En tentant de s'immoler par le feu, "cet Iranien a voulu dire au monde de condamner les actions de la police française et du gouvernement français", a expliqué Laila Jazayeri, porte-parole des manifestants.

"Pas clair"

L'ex-président iranien Abolhassan Bani Sadr, en exil en France depuis juillet 1981, a estimé "qu'il n'y a pas d'explication claire" à la vaste opération de police lancée mardi matin en région parisienne contre les Moudjahidine du peuple, a-t-il déclaré.
"Je constate qu'il n'y a pas une explication claire" à ces interpellations a précisé l'ex-président iranien depuis son domicile de Versailles (Yvelines) "les Français disent que les Moudjahidines, après leur désorganisation en Irak, on fait de la France leur PC mondial, ça c'est vrai".
Selon M. Bani Sadr, "ils ont transféré en France leur état-major de propagande politique. Mais est-ce que cette opération (de mardi matin) est pour autant justifiée. Je dis non parce que cette organisation n'est plus ce qu'elle était, une organisation militaire en Irak. Saddam n'est plus là, les Américains l'ont renversée, c'est fini en tant qu'organisation militaire".
De plus, estime M. Bani Sadr, "étant donné que leur avenir en Iran n'existe pas, car ils sont détestés par le peuple iranien plus que les mollahs, l'explication la plus plausible c'est qu'on essaye d'utiliser une organisation moribonde comme monnaie d'échange à l'égard des mollahs".
Bani Sadr, 70 ans, a été président de la République islamique iranienne de janvier 1980 à juin 1981.



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[ianovka]

Dernière nouvelle :

CITATION Une Iranienne s'immole devant le siège de la DST :

La femme, qui faisait partie d'un groupe d'une cinquantaine de manifestants venus protester contre l'opération anti-Moudjahidine d'hier, est dans un état grave.[/quote]