mais manifestement c'est bien des monasteres et des cléricaux tibétains qu'est venue la consigne de soulevement, toutes les manifestations importantes ont eu lieu à proximité des grands monasteres et étaient encadrés et dirigés par des moines, qui constituaient quelques fois comme à Aba la moitié des manifestants...et toute la population tibetaine n'a pas suivi loin de la...
quand aux slogans, c'était du genre "chassons les hans, tuons les huis" (chinois musulmans...y compris dans des régions ou les tibetains ne représente que la moitié de la population.
un extrait d'un article du Monde d'aujourdhui sur les manifestations à Aba, la capitale d'une province autonome tibétaine rattachée à la rpovince chinoise du Sichuan:
a écrit :
A Miyaluo, dernière bourgade avant le barrage de police, une commerçante chinoise explique qu'une centaine d'habitants ont été envoyés à Maerkang pour garder les bâtiments, et ne sont pas redescendus. "C'est pour la prévention", dit-elle. A Miyaluo, les Tibétains sont peu visibles dans les rues mais personne n'a eu connaissance de tensions dans cette vallée où la population tibétaine est surtout rurale et moins nombreuse que dans le reste de la préfecture. "On vit bien ici. Ça ne sert à rien de vouloir renverser le Parti communiste. Ce qui se passe à Aba, c'est instigué par le dalaï-lama", dit un paysan tibétain dans l'un des villages le long de la route.
"On ne comprend pas ce qui leur passe par la tête, aux Tibétains des hauts plateaux", dit à Dalamba, un autre village, une femme tibétaine. "Nous ne sommes pas comme eux, poursuit-elle. Ici, on parle le jiarong. Et puis, pour nous, c'est le panchen-lama (numéro deux dans la hiérarchie du bouddhisme lamaïque après le dalaï-lama) qui compte." Et de confirmer qu'elle parle bien de celui désigné en 1995 par Pékin pour succéder au dixième panchen-lama, à qui le pouvoir communiste fit visiter en grande pompe, pour la première fois, les régions tibétaines du Sichuan en 2005. Le jeune homme de 18 ans est un imposteur aux yeux de Dharamsala (capitale des Tibétains en exil), le dalaï-lama ayant reconnu, comme réincarnation du précédent panchen, un enfant qui a depuis disparu.
Un lama d'une trentaine d'années, qui enseigne aux enfants le tibétain dans un village de la vallée, a une autre analyse : "Sur dix kilomètres, dans les villages, ce sont des Tibétains qui connaissent mal le haut. Ils ont beaucoup perdu de la culture tibétaine, ça ne sert à rien de parler tibétain ici pour trouver un travail, alors qu'à Aba c'est encore important. Ils n'ont pas conscience de ce que ça représente et ne penseraient pas du tout à déclarer l'indépendance." "A Aba, on entend parler de choses politiques. Beaucoup partent aussi à Dharamsala, donc il y a des liens. Récemment, on entendait dire que le Tibet allait être comme Hongkong : un pays, deux systèmes", ajoute-t-il.
Tserin (nous tairons son vrai nom) a, depuis l'âge de 14 ans, vécu dans plusieurs lamaseries de la région. Il a passé du temps dans celle de Ganzi, et deux ans à Aba, au monastère de Gerdang. Après les événements de Lhassa le 14 mars, la police locale est venue le voir. "Ils ont vérifié mes papiers et mon numéro de téléphone. Après, j'ai voulu appeler les lamas d'Aba, mais quand ils répondaient, ils disaient simplement que tout allait bien. Ils ne peuvent pas parler." Il pense que les émeutes d'Aba ont été soudaines et n'étaient pas prévues de longue date. "Les jeunes moines ont pu être influencés par des idées de l'extérieur, mais c'est le territoire du Parti communiste, les moines de haut rang doivent rendre compte à la sécurité publique", dit-il.
La gestation des émeutes d'Aba et des localités de la préfecture reste difficile à analyser. Selon certaines sources relayées par les associations tibétaines en exil, c'est le renforcement de la présence policière sur place après les émeutes de Lhassa qui aurait contribué à mettre le feu aux poudres. Comme ailleurs dans les régions tibétaines, la liste des doléances est longue : des mines d'uranium auraient à plusieurs reprises pollué les nappes phréatiques. Des cas de stérilisation forcée ont été dénoncés - pratique dont les Chinois hans des campagnes sont eux aussi victimes, mais qui est encore plus mal ressentie par les minorités, qui ont droit à deux enfants. Dans les lamaseries, quiconque distribue des photos du dalaï-lama ou du panchen-lama disparu s'expose à des représailles.
Un paysan-ouvrier chinois, descendant dimanche du bus en provenance d'Aba, était dans la ville le 16 mars, lorsque les protestations ont eu lieu. Le 17, il a pu voir les bâtiments brûlés, dont le commissariat. La veille, il n'est pas sorti, craignant pour sa sécurité. Un autre ouvrier lui a raconté que les manifestants s'étaient attaqués au commissariat vers 11 heures du matin et l'avaient incendié avec des cocktails Molotov : "Plus de la moitié des manifestants étaient des moines. Des Chinois d'Aba disent que les manifestants criaient un slogan, "chassons les Hans et tuons les Huis (musulmans)". Mais j'ai toujours entendu qu'ils s'en prenaient aux bâtiments, pas aux gens", dit-il. Les policiers auraient tiré dans l'après midi. "Le 17, l'armée était là, il y avait beaucoup de contrôles et il était déconseillé aux gens de sortir", continue-t-il.