(artza @ samedi 21 juin 2008 à 08:42 a écrit : Pour la Hongrie en 56, dans un interview pour une série radio consacrée aux militants trotskystes, Georges Kaldy déclarait "la révolution, c'est pas question d'y croire, je l'ai vue".
A l'occasion du 10ème anniversaire de cette insurrection, il y eut un
excellent CLT.
Toujours un peu HS...
La brochure la plus complète sur le sujet me semble être celle publiée par les Lambertistes : "La révolution hongroise des conseils ouvriers" signée François Manuel. Et il y a aussi "56, Pologne Hongrie" aux éditions EDI avec des textes de Nagy, Broué, JJ Marie etc.
(Quant( à Kaldy, il devait être bien jeune en 56, non ?)
Qu'on se comprenne, je ne nie pas qu'il y ait eu une révolution, des conseils ouvriers dont certains exprimaient un programme de classe. C'est sur l'évolution de la situation si les Russes n'avaient pas écrasé le mouvement que je suis un peu sceptique. C'est vrai qu'il n'y a jamais de révolution pure, que sous la Commune aussi il y avait une forte composante nationaliste. Mais, en Hongrie, vu la situation internationale, on peut penser que le nouveau pouvoir aurait eu besoin d'alliés qu'il aurait trouvés à l'Ouest. Il y avait aussi le poids de la paysannerie à l'époque, qui ne voulait certes pas rendre les terres aux féodaux, mais rêvaient de devenir propriétaires de petites exploitations après une collectivisation imposée par des méthodes aussi féroces qu'en URSS...
Bon, on ne refait pas l'histoire et 56 reste un formidable mouvement ouvrier...
Pour en revenir à l'URSS, ce passage du texte du CLT dont Artza a fourni le lien aurait pu tout aussi bien s'appliquer aux travailleurs soviétiques...
a écrit : CLT
Dans ce pays, pendant qu'affiches, journaux, brochures, discours proclamaient le pouvoir des travailleurs, le seul droit dévolu aux ouvriers qui était en même temps une obligation absolue, impérative, était de produire, toujours plus. Produire car, comme disait la propagande officielle, "travailles, tu travailles pour toi-même".
Les normes de travail augmentaient d'année en année, sinon de mois en mois, et les cadences de travail avec. Le régime a imposé suivant le modèle soviétique le mouvement stakhanoviste. Quelques ouvriers d'élite, travaillant sur des machines neuves, ayant à leur disposition plusieurs manoeuvres qui leur passaient les pièces, réalisaient des 800%, voire 1000% de leurs plans de travail. Leur exemple répété à longueur de colonne dans les journaux devait inciter les autres ouvriers à faire de même, sans aide, sur de vieilles machines. Des concours de production furent instaurés entre usines, entre ateliers, entre brigades. Pour gagner ces concours, pour dépasser les plans, les ouvriers offrirent "volontairement" de rester le soir ou de venir le dimanche. Ils offrirent tout aussi "volontairement" de travailler sans être payés en dehors des heures normales pour accomplir