VIOLENTS AFFRONTEMENTS A SANTA CRUZ
L'annonce par MOrales d'un référendum le 7 décembre a suscité la colère de la droite qui qualifie cette décision de "coup d'Etat" et de "tremblement de terre politique". Selon la droite, décider d'un référendum par décret serait illégal. Washington accuse aussi Morales de vouloir instaurer une disctature, ni plus ni moins.
La droite appelle donc à résister à cette décision par tous les moyens, y compris en prenant les armes.
A l'annonce de cette décision, les organisations d'extrême-droite del'Oriente, dont les "jeunesses crucénistes", ont attaqué les sièges des organisations de gauche et les militants du MAS, syndicalistes, de gauche etc. Il y a des dizaines de blessés à Santa Cruz, dont un jeune entre la vie et la mort. Des slogans racistes ont aussi été scandés.
-Différentes organisations antifascistes de jeunesse ont été mise sur pied avec la participation ou à l'initiative de l'extrême-gauche, comme à Cochabamba et El Alto. A El Alto, la LOR-CI participe à cette initiative qu'elle met en avant dans un tract publié sur son site.
-Grève des employés des magasins de douane de l'aéroport de El Alto pour que ces magasins gérés par une société suisse soient nationalisés et le statut des salariés stabilisé. La LOR-CI participe à ce mouvement et organise une fête de solidaité à El Alto.
-Manifs nationales de journalistes et travailleurs de la presse contre les insultes de MOrales qui les a traités de pourris et pour revendiquer la sécurité. Il ya eu 117 agressions graves contre des journalistes depuis le début 2008, surtout de la part de la police, du MAS et de l'extrême-droite, toutes impunies.
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A NOUVEAU SUR LES NATIONALISATIONS
La divergence avec Vérité - qui a tendance à s'exprimer par grands slogans ronflants - semble porter sur l'ampleur des nationalisations.
Rappel des faits.
-Sous Sanchez de Lozada, dit Goni, qui représentait un pouvoir semi-colonial de pillards à la solde directe de l'impérialisme, les pétroliers percevaient 82 % des revenus pétroliers déclarés et l'Etat bolivien 18 %. Une situation quasi unique dans le monde. Goni lui-même passait davantage de temps en Floride qu'en Bolivie.
-En 2006, Morales a fait adoper le décret DS 287 sur la nationalisation des hydrocarbures. On peut lire une analyse précise de ce décret sur le site de la LOR-CI.
http://www.lorci.org/article.php3?id_article=145-Pour résumer, ll ne s'agit pas d'une expropriation mais d'une nationalisation purement symbolique des sols et sous-sols accompagnée d'un achat de parts des sociétés d'exploitations étrangère. Le but étant d'aboutir à des joint-venture 50-50, ce qui entrainerait une répartition 50-50 de la rente pétrolière.
-Une société nationale YPFB est créée pour gérer la production nationale de pétrole. Mais, en pratique, elle ne gère rien du tout puisque chaque entreprise continue à gèrer la production et la commercialiser à sa guise.
-Les négociations sur les montants des achats de part ont été très longues, certaines ne sont pas terminées. Il n'y a aucune transparence : on ignore donc les montants et modalités précises.
-YPFB fonctionne en fait comme une sorte de "percepteur" de la rente pétrolière. Son premier dirigeant était si visiblement complice des pétroliers et des oligarques qu'on a fini par le virer.
-Quel est le montant de la rente perçue réellement par l'Etat bolovien ? Il est probable que ce montant a augmenté, mais... rien n'est transparent. L'Etat bolivien doit payer les achats de part. Les compagnies pétrolières ne déclarent pas leur production réelle (tous les hauts cadres sont complices etc) et ne vendent pas aux prix du marché.
-Pour avoir une idée de la puissance des pétroliers en Bolivie : Pétrobras (Brésil)représente 20 % du PIB bolivien et Repsol (Espagne) 10 %. Il y a aussi Total, Shell etc. Tous ces gens-là continuent en pratique à faire un peu ce qu'ils veulent avec la complicité des oligarques de l'Oriente.
-Le seul moyen de savoir ce qu'on produit, combien ça rapporte etc serait d'établir un controle ouvrier sur les compagnies pétrolières et d'essayer de prendre en charge sur place le raffinement etc. Mais les syndicats et une partie des personnels, relativement privilégiés, sont favorables à leurs patrons étrangers...
Voilà la réalité de la situation. Vérité, permets-moi de t'inviter à t'informer sérieusement sur ces sujets.
On peut aussi lire un article intéressant qui montrebien la politique de Morales, au delà des discours ronflants :
éconoticias, « Evo consolida la política neoliberal del gas », 3 janvier 2007,
http://www.argenpress.info .