Diego Rivera

Message par shadoko » 16 Oct 2008, 10:45

(com a écrit :
Diego Rivera a approuvé les assassins, André Breton les a toujours fustigé.

Tu veux dire qu'il les a vraiment approuvés au sens propre, ou simplement que par son retour au PCM, il les aurait implicitement approuvés?

(kasimir a écrit :
Pour mon compte et que cela déplaise à certain ou pas il y a une différence entre le guépéou et les militants du PC d'une part et d'autre part

Bien sûr. Mais il y a aussi une différence entre le militant de base du PC et l'intellectuel qui a cotoyé Trotsky et qui est parfaitement au courant des activités de la police politique de Staline, aussi bien en URSS que vis-à-vis des Trotskystes.

(kasimir a écrit :
Alors qu'il cautionne l'URSS ? Oui c'est peut-être vrai mais de là à dire comme Deutscher qu'il est retourné dans le giron stalinien c'est vite dit et il n'y a jamais été en réalité.

Tu tord peut-être un peu le bâton dans l'autre sens. Rivera a peint des toiles à la gloire de Staline, de Mao. Je ne sais pas trop comment tu appelles ça, mais ça montre tout de même un certain revirement. Il a collaboré artistiquement avec Siqueiros, le charmant personnage dont parlait com plus haut, etc. Etre un artiste, ça n'excuse pas tout (en fait, ça n'excuse même rien). Alors, bien sûr, il faut voir un peu l'ensemble de sa vie, et tout n'est pas négatif, loin de là. Mais pour la fin de sa vie, ce n'est peut-être pas la peine de lui chercher des excuses comme: "Peut-être crue-t-il à la destalinisation ?" C'est à mon avis complètement à côté de la plaque. Surtout que quand tu dis:
(kasimir a écrit :
Sachez aussi qu'il ne demandera sa réintégration au PCM qu'en 1954.

je crois que c'est inexact. J'ai le souvenir (mais d'où, je ne sais plus) qu'il a vraiment tourné sa veste rapidement après l'assassinat de Trotsky. Je n'ai pas de documents bien probants sous la main, mais quelques clics sur internet produisent par exemple cette biographie (en anglais):
http://www.artchive.com/artchive/R/rivera.html
qui comporte ce paragraphe.
a écrit :
The late 1940s were marked by a series of humiliating attempts on Rivera's part to get back into the Communist party. He had quarrelled with Trotsky before the latter was assassinated, and the Mexican police even at one time suspected him of complicity in the crime. In 1946 Rivera made a major attempt to win the party's forgiveness, denouncing himself as a bad Communist, even saying that the quality of his work had suffered throughout the period of his separation from the Party. He was roundly rejected, and the same thing happened when he tried again a few years later. What counted against him was less his association with Trotsky than the fact that he had once painted an unflattering portrait of Stalin. He eventually grasped this, and when he was asked to provide a major work for the Mexican Exhibition in Paris in 1952 he produced a coarse piece of pro-Stalinist and anti-Western propaganda which contained a suitably heroic likeness of the Soviet leader.

Cela dit en substance (pour ceux qui ont du mal en anglais) qu'il a fait plusieurs demandes humiliantes de réintégration dès la fin des années 40, notamment en 46 où il s'est auto-critiqué comme "mauvais communiste", disant que la qualité de son oeuvre avait souffert pendant sa période de séparation du parti, et qu'il a peint une toile à la gloire de Staline pour l'exposition mexicaine de Paris de 1952.
Evidemment, je ne sais pas si tout est exact dans cette biographie, mais je doute que ses demandes de réintégration soient inventées de toutes pièces. Je doute qu'il faille vraiment voir cette toile simplement comme un pied de nez au capitalistes.
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Message par com_71 » 16 Oct 2008, 11:00

(shadoko @ jeudi 16 octobre 2008 à 11:45 a écrit :
(com a écrit :
Diego Rivera a approuvé les assassins, André Breton les a toujours fustigé.

Tu veux dire qu'il les a vraiment approuvés au sens propre, ou simplement que par son retour au PCM, il les aurait implicitement approuvés?

Formellement, il faudrait dire "implicitement", mais compte tenu de sa proximité passée avec les différents protagonistes, on n'est vraiment pas loin d'une approbation explicite.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Vérié » 16 Oct 2008, 14:07

(kasimir @ jeudi 16 octobre 2008 à 01:10 a écrit :
Là où je me trouve en désaccord avec des Vérié et consort c'est juste sur cette manière de condamner des artistes sous prétexte qu'ils n'auraient pas fait les bons choix politiques, ou qu'ils serait socialement bourgeois etc.
Nous serions à cette heure en train de piloter la révolution, quelle serait la position du parti vis-à-vis des artistes ? Voilà la question que je pose. Et ce qui me fait peur dans certaines positions défendues dans ce forum c'est précisément les pire. Alors bien sûr ce n'est pas le cas de tout le monde évidement. Mais on trouve par moment des réflexions à l'emporte pièce  graves, qui condamnent au lieu de tenter une approche critique et non moraliste.
Ces réflexions sont les mêmes qui ont conduit en URSS un grand nombre d'artistes à se terrer jusqu'à pourrir ou à se suicider voire à les emprisonner ou les assassiner. Ces réflexions ont conduit un nombre d'intellectuel à cautionner une méthode d'analyse esthétique puérile et réactionnaire.

Pardonne-moi Kasimir, mais je crois que tu mélanges deux choses très différentes.

Critiquer le comportement d'un artiste comme Rivera et affirmer que ce comportement a des liens avec son statut d'artiste petit bourgeois imbu de sa carrière n'a strictement rien à voir avec le fait d'envisager une fraction de seconde de lui interdire de s'exprimer dans une "société en transition vers le socialisme", et encore moins de préconiser de l'envoyer pourrir au goulag. Rien à voir non plus avec la moindre concession avec les conceptions jdanoviennes de l'art. :w00t:

Il n'y a aucun enchainement logique entre le fait d'affirmer que Rivera présentait toutes les caractéristiques de l'artiste petit bourgeois individualiste, le jdanovisme et la répression stalinienne. Cet amalgame est du même tonneau que les théories qui veulent que le stalinisme découle "logiquement" du léninisme.

En matière d'art, je reste bien entendu sur les positions bien connues exprimées par Trotsky : "toute liberté en art". Ce qui n'interdit pas de critiquer les artistes et leur production ! Lénine ne s'en est jamais privé. A ma connaissance, il n'a fait bûler aucun tableau, interdit aucune exposition.

Pour en revenir à Rivera, un certain nombre de précisions ont été apportées plus haut sur son évolution. Désolé, pour ma part, je n'ai plus toutes les sources en tête et pas le temps de les chercher.

Une précision tout de même : Rivera n'a jamais "milité". C'était un compagnon de route qui assistait à quelques réunions et qu'on admettait dans les sphères dirigeantes du PC pour son prestige, à la manière d'Aragon, entre autres. Il n'a jamais été trotskyste non plus. A l'époque où il a cotoyé Trotsky, dans ces milieux-là, c'était de bon ton de fréquenter un personnage aussi illustre. L'aura de Trotsky réveillait un certain romantisme chez ces gens-là, mais ça allait rarement jusqu'à se mouiller beaucoup. Ce n'était pas à contre courant du milieu artistico-intello, sauf parmi les hyper stals genre Siqueiros.

Enfin, il ne faut pas non plus oublier que l'"engagement" fut aussi un créneau porteur pour nombre d'artistes et intellectuels membres ou proches du PC, au Mexique comme en France. Du moins tant que les PC staliniens furent influents.
Au Mexique, l'appartenance au PC, qui soutenait le gouvernement et le PRI, en leur donnant une coloration plus à gauche, permettait d'obtenir des places et des commandes officielles. Qui a été à Mexico a pu admirer les fresques de Siqueiros et Rivera dans les palais officiels, les universités etc. Sur ce plan, on peut dire que le Mexique fut longtemps schyzophrène : fresques à la gloire de Marx, Lénine, Zapata dans les palaisd'un côté, et de l'autre : mitraille pour les pauvres qui revendiquent leurs droits !
__
Sur les liens des artistes et intellos avec les PC, la rentabilisation de cet "engagement", on peut lire "Au service du parti" de Verdès Leroux.
Cela nous donne une idée des limites de cet engagement
Vérié
 
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Message par kasimir » 18 Oct 2008, 15:20

Rivera n'a pas vraiment été Trotskiste. Je veux dire politiquement convaincu. Même lorsqu'il faisait partie de la 4 ses positions politiques n'ont jamais été extrêmement claires. Son exclusion a un fond politique peut-être mais lui-même voulait rompre avec Trotsky sur des problèmes de discipline et des problèmes de caractère, des problèmes de personnalité. Ce qui n'a rien à voir avec des problèmes politiques ou tactique. Et quoi de plus normal pour un artiste qui s'est toujours plus ou moins définie comme un anarchiste. Rivera dans ses interviews a toujours fait part de son profond respect pour LT.Et bien après sa mort. Van explique cela de manière courte et claire. Rivera n'a jamais vraiment compris ni le marxisme ni la révolution russe. Il ne faut pas le confondre avec un militant. Sa place dans la section de la Ligue au Mexique aurait dû être la place d'un sympathisant et non d'un dirigeant.

Sa vie n'est qu'un renversement de positions un coup il est à droite un coup il est avec des libéraux, un coup il revient fricoter avec des staliniens. Oui et oui . et alors ?

Ce gars n'est pas un politique c'est un artiste qui vit par le mécéna. Je ne connais aucun artiste qui ne se soit jamais contredit, et retourné sa veste par moment. Je crois pour mon compte qu'on peut effectivement représenter des portraits de Staline, de Mao ou de Trotsky. Ou de Jaures. Et alors ? ce ? Est-ce que cela fait d'un artiste sa caractérisation politique, comportementale ? psychologique ?

nous sommes ici enlisés vous et moi dans une spirale sans fin où plus vous démontrerez que Rivera est devenu au bout de sa vie un Stalinien qu'il faudrait jeter aux orties de l'histoire, plus j'essaierai avec bien moins de preuves que vous, de défendre cet homme qui est le seul artiste à avoir aider Trotsky et le trotskisme matériellement et publiquement. Et rien que ça mérite une approche un peu moins radicale de ce personnage qui n'a représenté que lui même et un style artistique déterminé et rien de plus.
kasimir
 
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Message par shadoko » 18 Oct 2008, 18:08

a écrit :
nous sommes ici enlisés vous et moi dans une spirale sans fin où plus vous démontrerez que Rivera est devenu au bout de sa vie un Stalinien qu'il faudrait jeter aux orties de l'histoire

Je crois que personne n'a dit ça.
shadoko
 
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Message par com_71 » 18 Oct 2008, 19:16

(André Breton a écrit :Contre vents et marées, je suis de ceux qui retrouvent encore, au souvenir de la Révolution d'octobre, une bonne part de cet élan inconditionnel qui me porta vers elle quand j'étais jeune et qui impliquait le don total de soi-même. Pour moi, rien de ce qui s'est passé depuis lors n'a complètement prévalu sur ce mouvement de l'esprit et du coeur. Les monstrueuses iniquités inhérentes à la structure capitaliste ne sont pas pour nous scandaliser moins aujourd'hui qu'elles ne faisaient hier, aussi n'avons-nous pas cessé de vouloir — autrement dit d'exiger de nous-mêmes — qu'y soit mis un terme. Pour cela, nous ne doutons pas plus qu'alors qu'il faille en passer par des moyens révolutionnaires.

Les journées d'octobre, en leur temps, nous sont apparues et elles nous apparaissent encore comme la résultante inéluctable de ces moyens. Rien ne peut faire qu'elles n'aient marqué le point d'impact dans le passage du plan des aspirations à celui de l'exécution concrète. A cet égard, rien ne peut faire qu'elles ne demeurent exemplaires et que retombe l'exaltation qu'elles portaient.

Cela, sans préjudice de ce qu'il est advenu par la suite, c'est ce qu'il importe que nous reconnaissions toujours. Au plus noir de la déception, de la dérision et de l'amertume — comme à l'époque des procès de Moscou ou de l'écrasement de l'insurrection de Budapest, il faut que nous puissions reprendre force et espoir dans ce que les journées d'octobre gardent à jamais d'électrisant : la prise de conscience de leur pouvoir par les masses opprimées et de la possibilité pour elles d'exercer effectivement ce pouvoir, la « facilité » (l'expression est, je crois, de Lénine) avec laquelle les vieux cadres craquaient.

Pour ma part, j'ai toujours regardé comme un talisman cette photographie que d'aucuns auraient tant donné pour faire disparaître et que les journaux reproduisent en raison de la commémoration actuelle, qui montre Lénine penché sur son immense auditoire, d'une tribune au pied de laquelle se dresse, en uniforme de l'armée rouge, comme assumant à lui seul la garde d'honneur, Léon Trotsky. Et ce même regard, celui de Léon Trotsky, que je retrouve fixé sur moi au cours de nos quotidiennes rencontres il y a vingt ans au Mexique, à lui seul suffirait à m'enjoindre depuis lors de garder toute fidélité à une cause, la plus sacrée de toutes, celle de l'émancipation de l'homme, et cela par delà les vicissitudes qu'elle peut connaître et, en ce qui l'a concerné, les pires dénis et déboires humains. Un tel regard et la lumière qui s'y lève, rien ne parviendra à l'éteindre, pas plus que Thermidor n'a pu altérer les traits de Saint-Just. Qu'il soit ce qui nous scrute et nous soutient ce soir, dans une perspective où la Révolution d'octobre couve en nous la même inflexible ardeur que la Révolution espagnole, la Révolution hongroise et la lutte du peuple algérien pour sa libération.

(Message envoyé au meeting organisé par le P.C.I. pour le quarantième anniversaire de la Révolution d'Octobre et publié dans « La Vérité » du 19 novembre 1957)
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Message par Harpo » 18 Oct 2008, 20:20

C'est ce genre de texte qui fait toute la différence entre l'admiration que l'on peut avoir pour l'artiste Diego Riveira et celle que j'ai pour l'homme André Breton (sans compter qu'en tant qu'artiste, Breton n'est pas négligeable non plus).
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Message par shadoko » 18 Oct 2008, 22:23

(kasimir a écrit :
Ce gars n'est pas un politique c'est un artiste qui vit par le mécéna.

a écrit :
plus j'essaierai avec bien moins de preuves que vous, de défendre cet homme qui est le seul artiste à avoir aider Trotsky et le trotskisme matériellement et publiquement. Et rien que ça mérite une approche un peu moins radicale de ce personnage qui n'a représenté que lui même et un style artistique déterminé et rien de plus.

C'est un artiste qui a pris des positions politiques, et qui s'est servi de son art pour faire passer des messages politiques, comme tu le relevais toi-même plus tôt. Et ces positions politiques, on peut très bien les critiquer et en discuter. Il n'y a aucune raison de dire "ça n'est qu'un artiste". Et d'ailleurs dans la phrase d'avant, tu le défends toi-même par un de ses actes les plus politiques. Le problème n'est pas de tout balancer aux orties, sans distinction. Mais on peut tout de même rappeler ce qui a été.

a écrit :
Je crois pour mon compte qu'on peut effectivement représenter des portraits de Staline, de Mao ou de Trotsky. Ou de Jaures. Et alors ?

Et de Hitler, aussi? J'ai un peu de mal à croire que tu ne vois pas la différence entre représenter un portrait de Trotsky, puis, après son assassinat par les sbires de Staline, peindre un mural à la gloire de ce dernier.

a écrit :
Je ne connais aucun artiste qui ne se soit jamais contredit, et retourné sa veste par moment.

C'est un peu exagéré. Les artistes ne sont pas forcément des girouettes. Des artistes qui n'ont jamais retourné leur veste, il y en a des tas (et pas forcément de notre côté).

Enfin bon, tout cela dit, je suis d'accord avec toi qu'il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, et juger trop facilement l'art d'un artiste à partir de ses positions politiques, qui ne sont parfois pas très mûries. Mais leurs positions politiques, il faut les traiter comme ... des positions politiques.

Sinon, une question pour Vérié:
(Vérié a écrit :
Une précision tout de même : Rivera n'a jamais "milité". C'était un compagnon de route qui assistait à quelques réunions et qu'on admettait dans les sphères dirigeantes du PC pour son prestige, à la manière d'Aragon, entre autres. Il n'a jamais été trotskyste non plus. A l'époque où il a cotoyé Trotsky, dans ces milieux-là, c'était de bon ton de fréquenter un personnage aussi illustre. L'aura de Trotsky réveillait un certain romantisme chez ces gens-là, mais ça allait rarement jusqu'à se mouiller beaucoup. Ce n'était pas à contre courant du milieu artistico-intello, sauf parmi les hyper stals genre Siqueiros.

D'où tires-tu ces informations sur Rivera, si tu t'en rappelles?
shadoko
 
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Message par Vérié » 19 Oct 2008, 09:15

(shadoko @ samedi 18 octobre 2008 à 23:23 a écrit : Sinon, une question pour Vérié:
(Vérié a écrit :
Une précision tout de même : Rivera n'a jamais "milité". C'était un compagnon de route qui assistait à quelques réunions et qu'on admettait dans les sphères dirigeantes du PC pour son prestige, à la manière d'Aragon, entre autres. Il n'a jamais été trotskyste non plus. A l'époque où il a cotoyé Trotsky, dans ces milieux-là, c'était de bon ton de fréquenter un personnage aussi illustre. L'aura de Trotsky réveillait un certain romantisme chez ces gens-là, mais ça allait rarement jusqu'à se mouiller beaucoup. Ce n'était pas à contre courant du milieu artistico-intello, sauf parmi les hyper stals genre Siqueiros.

D'où tires-tu ces informations sur Rivera, si tu t'en rappelles?
Je raconte cela de mémoire en effet. Il faudrait que je fasse une recherche dans les livres sur l'histoire du Mexique et du mouvement ouvrier mexicain. Peut-être dans un livre de Gilly, ex militant de la 4ème IC, toujours trotskysant, qui a pas mal parlé de cette période dans différents livres et articles.

Quand je dis "il ne militait pas", c'est peut-être un peu excessif. Il figure parmi les fondateurs officiels du PC mexicain, il a donc été actif. Mais il militait ensuite à sa manière, la comparaison avec des artistes membres du PC français me semble bonne. Rivera faisait des déclarations, signait des textes, intervenait au travers de ses relations grace à sa notoriété, comme il l'a fait d'ailleurs en faveur de Trotsky auprès de Cardenas. Mais ce n'était pas un militant comme l'a été par exemple Howard Fast, pour citer le cas d'un autre artiste, qui fut vraiment un cadre du PC américain, qui s'est battu physiquement, a subi la répression à l'époque du maccarthisme etc. Les PC staliniens étaient très souples vis à vis des stars de l'art et de la littérature, aussi bien sur leur activité, leur mode de vie, que sur leurs positions, tant qu'ils ne franchissaient pas la ligne jaune... De toute façon, Rivera n'a été membre du PCM que 4 ans, de 1922 à 1926. Ensuite, il faisait partie de la cohorte des "artistes engagés" qui prenaient des positions publiques... S'il a "milité", il ne l'a donc pas fait longtemps !
__

Sinon, pour rassurer Kazimir, j'apprécie beaucoup les murales de Rivera et... de Siqueiros (et aussi de quelques auters). Le talent ne va pas nécessairement de pair avec la rigueur et la lucididité politiques.
Vérié
 
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Message par com_71 » 21 Oct 2008, 15:01

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