a écrit :Ben oui, en fonction du rapport de forces, une partie du surproduit social est affecté à la fabrication de produits de consommation courante des classes populaires ou à la fabrication de produits de luxe pour les capitalistes. C'est tout de meme ce qu'explique Marx dans Salaires prix et profits, non ?
Que ça se traduise par des hausses de salaires compensant les augmentations de prix ou des baisses de prix consécutives à l'augmentation de la production, ça revien à peu près au même pour le niveau de vie des salariés. Ce niveau de vie dépend pour une bonne part du rapport de forces. Sommes nous d'accord ?
Sur la dernière phrase évidemment. Mais ce que les travailleurs gagnent ce sont des salaires plus hauts, avec des marchandises dont le prix ne change pas. C'est d'ailleurs la première de ses conclusions :
a écrit :Une hausse générale du niveau des salaires entraînerait une baisse générale du taux des profits, mais ne toucherait pas en somme au prix des marchandises.
a écrit :Cliff ne nie pas que le pillage et la domination impérialiste entraîne une augmentation du niveau de vie des travailleurs des pays impérialistes. (Ce que j'appelais les miettes). Cliff conteste dans l'analyse de Lénine le fait que seule une minorité, l'aristocratie ouvrière, en profiterait. J'admet que cela demanderait une analyse fine et que ça peut se discuter. Mais, si on prend l'exemple des Etats-unis jusqu'à aujourd'hui, on voit bien qu'on se trouve en présence de plusieurs couches différentes de travailleurs : salariés relativement bien payés et protégés de certains secteurs avec assurance maladie d eleur boite ou de leur syndicat, salariés précaires ou très mal payés et peu qualifiés genre employés de Walmart, immense réservoir de précaires, de chomeurs et de lumpen.
La prospérité des Etats Unis n'a donc pas profité de la meme façon à toutes ces couches, meme si, peut-être, toutes en ont profité à des degrés divers.
L'important c'est qu'il est absolument impossible de démontrer qu'elle a profité plus aux travailleurs qualifiés qu'aux travailleurs non qualifiés, etc. comme il est impossible de démontrer que la cause des différences se trouve ailleurs que d'une part dans la combativité de ces secteurs, et d'autre part dans les différents niveaux de qualification, dans la situation urbaine ou rurale du prolétariat, etc. qui font que les travailleurs mieux payés sont souvent plus productifs (éduqués, occupés dans des entreprises à forte productivité du fait de l'équipement de l'entreprise elle-même et de son insertion dans des centres d'accumulation), de sorte que souvent les travailleurs mieux payés sont plus exploités que les travailleurs moins bien payés. - de manière générale les travailleurs des centres d'accumulation capitaliste sont d'ailleurs à la fois bénéficiaires d'un meilleur niveau de vie et plus exploités que les travailleurs du tiers monde - voir là-dessus Harman :
a écrit :Cela semble souvent contraire au bon sens de prétendre que des groupes de travailleurs qui ont de meilleures situations que d'autres n'en bénéficient pas aux dépens de ces derniers - que l'argument soit utilisé pour les travailleurs occidentaux et ceux du tiers monde, ou pour les travailleurs du secteur formel du tiers monde et ceux de son secteur informel. Mais, dans ce cas, l'argument contraire à l'intuition est correct. Dans de nombreuses industries, plus la main d'œuvre est stable et expérimentée, plus elle est productive. Le capital est disposé à concéder des salaires plus élevés à certains ouvriers de ces industries parce que, ce faisant, il en extrait davantage de profit. D'où l'apparente contradiction : certaines sections des travailleurs du monde sont à la fois mieux payées et plus exploitées. C'est cela seulement qui explique pourquoi les capitalistes, motivés uniquement par la course au profit, n'investissent généralement pas sur une grande échelle dans des régions comme l'Afrique, où les salaires sont les plus bas.